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Résumé du mois de mai 2021

Durant le mois de mai, la CUAE a été active sur les thématiques féministes via son Groupe de Travail sur le Genre. Une journée en mixité choisie au Nadir a tout d’abord été organisée, durant laquelle des discussions ont eu lieu ainsi qu’une bouffe pop’ et un blind-test féministe. Plusieurs réunions d’organisation de la grève féministe du 14 juin se sont ensuite déroulées avec le Corps Intermédiaire ainsi que le personnel administratif et technique et les syndicats SSP et SIT. Ces réunions ont abouti à une Assemblée féministe le 26 mai durant laquelle les revendications pour l’université ont été discutées.

Le comité s’est également mobilisé contre la Loi sur les mesures Policières de lutte contre le Terrorisme (MPT). Différentes réunions ont été tenues et une table ronde a été organisée qui aura lieu le 9 juin. De l’affichage a également été effectué dans les bâtiments pour apporter la thématique au sein de l’université et une table ronde a commencé à être organisée.

La CUAE a également sorti un « journal éphémère des étudiant.e.x.s précaires » appelé le 3 CHF Critique. Ce journal a pour but de sensibiliser les étudiant.e.x.s venant manger leurs repas à 3 CHF aux cafétéria. Des thématiques comme la politique universitaire, la lutte étudiante, la grève féministe ont ainsi été portées dans le 3 CHF Critique, qui a été distribué régulièrement aux cafétérias dans les temps de midi.

Le comité a également participé et appelé à rejoindre la manifestation du 1er mai, la journée internationale des travailleur.euse.x.s, ainsi que la grève pour l’avenir qui a eu lieu le 21 mai.

Compte tenu de la situation sanitaire, l’exposition et les évènements pour célébrer les 50 ans de la CUAE qui étaient prévus ce mois-ci ont dû malheureusement être reportés au semestre prochain. Malgré cela, le comité a organisé une série d’ateliers internes qui ont exploré les moments marquants de la CUAE à travers de nombreuses archives et autres documents historiques. Ces ateliers étaient axés autour de la thématique des occupations et des mobilisations étudiantes. A ces ateliers nous avons eu la participation d’ancien.ne.x.s membres de la CUAE, permettant d’enrichir les dicsussions et réflexions des ateliers.

Enfin, la CUAE accueille une nouvelle secrétaire en la personne d’El Shaddai Abebe. Dès le 1er août, elle remplacera Pauline Emery que nous remercions grandement pour son engagement exemplaire et précieux.

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Actualités solidarité internationale

Rectorats de tous les pays, regardez la Catalogne !

Partout en Europe, les rectorats des universités publiques sont passés maîtres dans l’art d’épuiser les étudiant.e.x.s. Les motifs de colère sont multiples : domination patriarcale, précarisation financière, autoritarisme, privatisation et marchandisation des études, etc. La crise du Covid-19 a cristallisé ces frustrations sociales qui sont devenues encore plus pesantes. En Catalogne, le mercredi 20 avril 2021, les étudiant.e.x.s ont décidé de ne plus encaisser les coups.


Différents mouvements étudiants se sont alliés pour occuper plusieurs universités des grandes villes de Catalogne afin de combattre la crise éducative qui touche spécifiquement la région, mais qui est symptomatique de ce qui se passe ailleurs en Europe. Cela fait des années que les directions universitaires, de mèche avec les gouvernements, marchandisent les études au pas de course et refusent de prendre en considération les revendications des mouvements sociaux. Face à cette fronde néo-libérale, les étudiant.e.x.s catalan.ne.x.s ont sorti les cagoules, les fumigènes et les banderoles, et ont bloqué les portes des universités. 


La première revendication formulée lors des mobilisations est l’égalisation des prix entre tous les masters et les bachelors. Actuellement, un système très individualisé de prix par crédit pousse certain.e.x.s étudiant.e.x.s à débourser plusieurs milliers d’euros pour boucler leur année, en payant à double les crédits à rattraper. Les étudiant.e.x.s exigent que les universités tendent dès à présent vers la gratuité, condition essentielle d’un service public de qualité et accessible à tou.te.x.s. Deuxièmement, iels demandent que les stages effectués dans le cadre des études soient rémunérés puisqu’il s’agit de travail productif dont les entreprises tirent profit alors qu’une grande partie des étudiant.e.x.s sont précarisé.e.x.s. Ce mépris démontre une fois de plus la volonté du capitalisme de trouver sans cesse et partout des moyens de se nourrir de travail gratuit. Troisièmement, iels exigent la fin des peines juridiques prononcées à l’encontre des militant.e.x.s des mouvements estudiantins. Quatrièmement, les étudiant.e.x.s défendent l’importance du catalan dans l’enseignement supérieur et souhaitent que ce dernier soit donné entièrement en catalan. La situation de diglossie que connaît la région fera petit à petit disparaître la langue si rien n’est fait, au profit de l’Etat fasciste espagnol et de ses volontés centralisatrices. Et finalement, iels se battent pour une éducation féministe qui lutterait enfin contre le patriarcat non seulement dans les plans d’études et la formation des enseignant.e.x.s, mais aussi dans le fonctionnement des institutions universitaires. 


Le mouvement de révolte a dû abandonner les occupations après avoir tenu plus d’une journée, mais il n’a pas baissé les bras et a appelé à la grève pour le 13 mai. Les tables ont donc été retournées devant les entrées des universités, des poubelles et des chaises entassées. Des manifestations ont eu lieu à Barcelone et à Gérone pour faire résonner dans les rues des revendications qui restent inchangées. Rectors, és el vostre torn, recteur.ice.x.s, à votre tour ! est le message lancé à nos autocrates institutionnels. Car dorénavant, c’est à elleux que l’on va demander de s’adapter à nos exigences. De la Catalogne à Genève, on n’en veut plus de votre université bourgeoise, patriarcale et nationaliste. 

Rappelez-vous qu’il ne s’agit que d’un rapport de force temporaire

Chers rectorats, vous pouvez continuer à vendre vos universités au secteur privé, à citer toujours les mêmes mecs cis blanc et bourgeois dans la plupart de vos cours et à faire vendre des repas à prix de luxe dans vos cafétérias. Vous le pouvez car vous en avez le pouvoir, mais rappelez-vous qu’il ne s’agit que d’un rapport de force temporaire. Et si vous voulez savoir où mènent vos politiques, tournez-vous vers la Catalogne. Vous y verrez alors un miroir de ce que vos décisions nous inspirent, quand on est gentil.le.x.s. Et si vous voulez savoir ce qu’on fait quand on est méchant.e.x.s, regardez encore la Catalogne, mais celle de 1936.