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Les bourses de l'université en péril ?

Depuis le semestre dernier, la Commission des bourses (CB) de l’Université de Genève a cessé toute activité. Cet organisme octroyait au cas par cas des bourses aux étudiantes en situation précaire, ne pouvant pas bénéficier d’une bourse cantonale.

Durant l’automne 2011, un des délégués étudiants s’était attiré les foudres du président de la CB et directeur du Bureau universitaire d’information sociale (BUIS) pour avoir osé remettre en cause le fonctionnement autoritaire de la commission qui ne prenait nullement en compte l’avis de celles qui ont le plus conscience des difficultés que les étudiantes peuvent rencontrer dans leur parcours académique, c’est-à-dire les étudiantes elles-mêmes. Suite à cela, les étudiantes siégeant dans les commissions rectorales ont décidé de les quitter provisoirement pour protester contre le peu d’attention réservé à leur parole.

Après six mois de silence des autorités académiques sur le sujet, le rectorat propose une restructuration radicale de la CB qui prévoit notamment un changement total du fonctionnement de la CB en donnant les pleins pouvoirs au Directeur du BUIS, principal responsable des dysfonctionnements actuels. Les étudiantes ne seront là que comme décor afin de valider des critères généraux d’allocation, sans avoir de droit de regard sur leur application effective. Voilà donc la solution du rectorat : si la participation étudiante sert les intérêts des étudiantes plutôt que les ambitions des uns et des autres : éliminons-la !

Le rectorat aura ainsi le champ libre pour réduire encore les maigres bourses existantes. C’est pourquoi nous refusons que la participation étudiante se résume à la simple ratification d’une directive générale contraire aux intérêts des étudiantes.

Par ces actes, le rectorat montre son désintérêt pour les conditions sociales des étudiantes et affiche encore une fois son mépris pour la participation étudiante. Celle-ci n’est de toute évidence bienvenue que lorsqu’elle consiste à avaliser les décisions déjà prises par le rectorat lui-même.

Défendons les bourses contre l’autoritarisme du rectorat

Qu’est-ce que la Commission des Bourses?

Selon l’ancienne Loi sur l’Université, la Commission sociale de l’Université (COSOC) avait entre autres comme prérogative de définir la politique d’octroi des bourses pour les étudiantes qui ne peuvent pas bénéficier d’une bourse cantonale. La CB se réunissait régulièrement afin d’attribuer ces bourses au cas par cas. Celle-ci était composée de deux étudiantes, deux conseillères aux études, une représentante des HES-SO (Haute école spécialisée de Suisse occidentale) et du responsable du Bureau universitaire d’information sociale (BUIS). La CB était une commission sociale, en octroyant des bourses pour soutenir financièrement les étudiantes précaires. Les dossiers examinés par la CB couvraient des situations très diverses, de sorte que la politique d’octroi des bourses se définissait principalement au travers de ses décisions.

Actuellement, le rectorat envisage un  changement radical du fonctionnement de la CB. En effet, le rôle de celle-ci se limitera à l’adoption de la Directive sur les allocations et prêts convertibles du BUIS. Dès lors, elle ne se réunira certainement pas plus d’une fois par année et n’aura pas l’expérience nécessaire pour évaluer la pertinence des critères qu’elle adoptera.

Ainsi, les étudiantes ne participeront plus à l’attribution des bourses sociales de l’université. Elles n’auront plus qu’à entériner de temps à autres la directive fixant le cadre général d’octroi des bourses. Nous ne voulons pas que la participation étudiante se résume à la simple adoption d’une directive générale qui consacre une politique pré-définie.

 

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« Sous les taxes, la matraque » – Action de soutien aux étudiantEs québécoisEs

La CUAE a aujourd’hui mené une action en soutien aux étudiant-e-s québécois-e-s en lutte depuis plusieurs mois contre une hausse des frais de scolarité.

Le tract distribué et lu durant l’action

« Sous les taxes, la matraque » :
Solidarité avec les mouvements contre les hausses des taxes au Québec

 Depuis plus de deux mois, le Québec est traversé par de multiples initiatives de contestation contre les hausses des taxes. Les manifestations et les grèves qui y prennent place se succèdent et se maintiennent malgré les attaques policières et politiques.

Quelque chose semble s’être brisé dans le consensus politique et social québécois, malgré les appels à l’ordre répétés des flics. Les étudiantes ne veulent plus vivre dans la précarité pour suivre une éducation sans contenu critique et incapable de garantir un avenir au moins convenable. Aujourd’hui déjà, les étudiantes doivent s’endetter et subir des emplois sous-payés pour financer leurs études et pour vivre au quotidien. Elles réclament une éducation qui ne s’agenouille pas devant le pouvoir et le fric.

La répression policière a déjà fait perdre un œil à un manifestant. Plus sournoise, la répression politicienne se distingue par des déclarations tonitruantes visant à diviser et contenir un mouvement qui échappe à son contrôle.

Ce mouvement fait écho à nos propres préoccupations à Genève. Et les discours de la ministre de l’éducation du Québec Line Beauchamp sont curieusement similaires à ceux du président de la Conférence des Recteurs des Universités Suisses Antonio Loprieno, qui déclarait il y a peu que les hausses des taxes dans les universités et hautes écoles suisses étaient inévitables1. Même si la hausse des taxes n’a pas encore eu lieu à Genève, tout porte à croire que nous devrons bientôt y faire face.

C’est pourquoi nous avons organisé une action de soutien aux mouvements québécois aujourd’hui mercredi 2 mai 2012 dans le hall d’Uni Mail en présence de plusieurs camarades québécoises.Par cette action, nous exprimons notre solidarité avec les personnes qui luttent au Québec et ailleurs pour une éducation autonome.

“Sous les taxes, la matraque” – Tract

 Quelques photos de l’action
Action de soutien aux étudiantEs québécoisEs

Action de soutien aux étudiantEs québécoisEs