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UNIGE complice – rien ne change

Ce texte a été écrit lors de l’été 2024.

À l’arrivée du nouveau rectorat, Leuba et sa team nous ont dit qu’un de leur but était de mettre en avant le « vivre-ensemble ». Or, il n’a même pas fallu attendre deux mois pour se rendre compte que cette rhétorique du vivre-ensemble n’était qu’une façade pour mieux faire passer la répression, la condescendance et la complicité de l’UNIGE. En réalité, le nouveau rectorat est tout aussi condescendant et néolibéral que le dernier (si ce n’est encore plus).

Un des exemples les plus édifiants de tout cela a été l’occupation pour la Palestine qui a eu lieu en printemps 2024.


1)    Petit rappel des faits

Vous l’avez sûrement vu passer, le hall d’UniMail a été occupé ce printemps en solidarité avec le peuple palestinien. Pendant une semaine, des centaines d’étudiant.e.x.s se sont nourri.e.x.s dans le hall, y ont dormi, s’y sont formé.e.x.s et y ont manifesté l’obtention de leurs revendications. Les étudiant.e.x.s étaient soutenu.e.x.s par des assistant.e.x.s (lien lettre assistant.e.x.s), des professeur.e.x.s (lien pétition) et par des personnes issues de la société civile qui ont apporté leur soutien aux occupant.e.x.s en venant sur place, apportant de la nourriture et du matériel, etc. Ce mouvement de contestation était adressé à l’université de Genève (et plus précisément au rectorat, et encore plus précisément à la rectrice). Les étudiant.e.x.s occupaient car iels voulaient que l’université se positionne clairement face au génocide[1] en cours à Gaza. Les revendications étaient très claires : appeler à un cessez-le-feu, dénoncer le génocide, arrêter toute collaboration avec l’État d’Israël et ses universités, accueillir proactivement des palestinien.ne.x.s à l’UNIGE et la transparence des accords entre l’UNIGE et les universités israëliennes[2]. Iels ont ensuite rédigé un rapport expliquant les liens concrets entre l’UNIGE et les universités israéliennes[3].

Si une minorité de ces revendications ont été « entendues », comme la transparence entre l’UNIGE et les université israéliennes ainsi que l’accueil (pas proactif) des gazaouis (et pas des palestinien.ne.x.s) via une structure existant déjà à l’université, leur majorité reste ignorée pour le rectorat. En effet, il estime impossible d’appeler directement à un cessez-le-feu et refuse de stopper toute collaboration avec les universités israéliennes. Au contraire, l’université “soutient les appels des organisations internationales humanitaires tendant à la libération des otages et à un cessez-le-feu afin d’éviter une catastrophe humanitaire” et “[s’]engag[e] sur la voie d’une réflexion sur le rôle des universités dans le débat public notamment en cas de conflits armés” dans sa prise de position concernant la “guerre Israël-Hamas” du 20 mai 2024[4]. Il est d’abord entièrement faux de qualifier de guerre ce qu’il se passe à Gaza depuis le 8 octobre et ce qu’il se passe en Palestine depuis plus de 75 ans (ne serait-ce qu’au regard du droit international). De plus, on voit très clairement que l’université ne veut pas se positionner et utilise des jolis mots et des tournures de phrases alambiquées pour éviter de dire tout simplement : l’université ne se positionnera pas et ce malgré la demande de notre communauté. De plus, les revendications « entendues » ne le sont qu’en surface. En effet, rien n’a encore été mis en place pour réellement accueillir pro-activement des gazaouis.

Dans ce texte, nous allons voir comment et pourquoi l’UNIGE est complice des crimes de guerre de l’état d’Israël mais aussi comment elle a fait pour éteindre de son mieux un mouvement de contestation au sein de ces murs. 

Ici, nous ne reviendrons pas sur les différentes avancées depuis la fin du semestre de printemps 2024.


2)    « Collaborer » ou comment tenter d’éteindre la contestation

Un jour après le début de l’occupation, une petite délégation des occupant.e.x.s ont pu rencontrer en huis clos le vice-recteur Édouard Gentaz ainsi que Fréderic Esposito, responsable du bachelor en relations internationales. Les occupant.e.x.s voulaient pouvoir discuter directement de la mise en place des revendications ainsi que de la forme des négociations. 

Dès leur arrivée à la réunion, la couleur était annoncée : il n’y aurait pas de négociation avec le rectorat. Plutôt, cette même délégation allait rejoindre – à titre provisoire et conditionné – un “comité scientifique”. La participation au comité scientifique allait servir de substitut à la négociation.

Pour revenir au comité scientifique, le rectorat avait (habilement) annoncé un jour avant l’occupation la mise en place d’un “comité scientifique” ayant pour but de réfléchir à la place de l’université dans le débat public, notamment en lien avec la situation à Gaza et “de permettre et d’éclairer les débats par une approche scientifique, en partageant leur exp ertise juridique, politique, historique ou sociologique”. On aurait difficilement réussi à faire plus flou comme but. 

Il y a plusieurs choses à dire concernant ce comité. Tout d’abord, du point de vue purement formel, il est étonnant que le rectorat se permette de créer un comité[5] sans passer par aucune des instances “démocratiques”[6] alors que cela est la procédure usuelle. Sachant que le génocide avait commencé 7 mois auparavant et que l’université a historiquement toujours dû se positionner politiquement, la création de ce comité semblait avoir pour unique but de montrer que l’université faisait quelque chose alors même que la contestation des étudiant.e.x.s était en train de monter dans toute la Suisse et plus largement dans le monde entier.

Autre point formel étonnant, l’appellation “scientifique”. On pourrait questionner (et on va le faire à la fin de cet article[7]) ce qu’est la science et à quel point elle est grandement influencé par la pensée des dominants, mais il est tout bonnement lunaire d’estimer que quelques personnes choisies par cooptation – personnes dans lesquelles figurent notamment l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, des étudiant.e.x.s suivant les cours du président du comité ainsi que la doyenne de la faculté des Lettres – puissent se targuer de l’appellation “scientifique” concernant les prises de position politique de l’université. Il nous semble plutôt que l’appellation “scientifique” serve ici d’argument de légitimation aux prises de position du rectorat. 

Mais alors, pourquoi ce comité existe ? Étant donné que toutes les “décisions” du comité doivent passer par le rectorat selon ce dernier (c’est entièrement faux[8]) et qu’un vice-recteur siège au sein du comité, ce dernier n’est absolument pas neutre et est entièrement dépendant de la volonté du rectorat. Si le comité disait “nous condamnons le génocide à Gaza”, le rectorat pourrait tout à fait refuser que cela soit la prise de position officielle de l’université et dire autre chose. Cela permet aussi au rectorat d’éviter de dialoguer directement avec les personnes qui contestent sa politique. En effet, alors même que les occupant.e.x.s voulaient rencontrer dès le premier jour la rectrice Audrey Leuba, cette dernière refusait de les rencontrer car, selon elle, les occupant.e.x.s négociait déjà avec le comité scientifique. Cela permettait au rectorat de dire publiquement qu’il débattait avec les occupant.e.x.s, alors qu’en réalité, il refusait toute discussion de fond avec ces dernier.ère.x.s. Ce comité sert donc uniquement au rectorat à se laver les mains et à ne pas prendre ses responsabilités politiques tout en disant que ces mêmes responsabilités ne sont pas politiques mais « scientifiques ». Cette tentative de dépolitisation du politique, présente à toutes les sphères de la société, permet de lisser des décisions anti-démocratiques et oppressantes. En disant qu’un comité « neutre » a pris une décision, le rectorat n’adresse pas l’aspect politique de la décision d’une part et la légitime – de par sa neutralité – de l’autre.

En plus de tout cela, le comité permettait surtout au rectorat de maîtriser le mouvement. Comme dit plus haut, le rectorat avait conditionné la participation des occupant.e.x.s aux « négociations » à certaines conditions. À l’origine, le rectorat conditionnait la participation au comité scientifique à la levée de l’occupation de nuit. Cela revenait en somme à tuer quasiment tout dérangement que l’occupation apportait à l’université. L’occupation comme forme de contestation n’est pas un choix anodin, elle permet de déranger l’espace occupé et donc de montrer physiquement et matériellement un mécontentement. Arrêter l’occupation de nuit revenait à réduire l’occupation à une simple manifestation journalière, chose qui enlevait beaucoup de son sens à cette dernière, d’autant plus qu’elle n’empêchait ni la tenue des cours[9] ni la tenue des activités économiques à l’UNIGE[10].

Heureusement, les occupant.e.x.s ont réussi à s’extirper de ce conditionnement dans un premier temps et à accéder au comité scientifique tout en tenant l’occupation de nuit. Néanmoins, iels n’avait toujours pas accès à une négociation directe avec le rectorat.

Après deux réunions avec le comité scientifique qui ont résulté en quelques promesses en l’air et à un soutien aux appels au cessez-le-feu, les étudiant.e.x.s ont encore une fois refusé de lever l’occupation de nuit après 5 jours d’occupation. Cela a résulté à leur exclusion du comité scientifique et à une diabolisation du mouvement de la part du rectorat. En effet, selon la rectrice, les occupant.e.xs ont à ce moment-là « brisé le dialogue »[11]. En réalité, c’est bien le rectorat qui a brisé le dialogue. Pour être même plus précis.e.x.s, le rectorat n’a même initié aucun dialogue. Au contraire, il a refusé tout dialogue et après 5 jours d’occupation il a activement commencé à tuer le mouvement matériellement et médiatiquement.

En plus de tuer le mouvement, le rectorat a aussi essayé de le calmer en adoptant une attitude infantilisante et nonchalante avec les étudiant.e.x.s participant à l’occupation. Ce dernier a multiplié les interactions informelles tout au long de l’occupation alors que les membres de la CEP avaient exigé un cadre clair de négociation, et ce depuis le début de l’occupation. La venue répétée des membres du rectorat et de leurs sbires collaborateur.ice.x.s avaient pour but de convaincre les étudiant.e.x.s (et ce explicitement) que ces négociations n’étaient pas politiques. Cette personnification et pseudo-humanisation des enjeux politiques invisibilise les dynamiques de pouvoir entre les parties au profit de supposées discussions entre « humains ». Les dominants ne sont considérés plus des vice-recteurs, secrétaires généraux ou directeurs de programmes d’études mais des humains (avec un petit cœur qui bat). Cette stratégie désamorce, lisse et évite d’entrer en conflictualité. La politique laisse place à l’émotion, ce qui rend très compliqué les négociations de fond et délégitime les personnes cherchant à obtenir certaines revendications (ici les étudiant.e.x.s).


 

3) Lisser et infantiliser, ou comment éteindre la contestation

Après avoir définitivement écarté les étudiant.e.x.s de toute négociation, le rectorat a commencé à affaiblir le mouvement à petit feu en prenant des décisions remettant en question le fait que l’université soit un lieu public et en diabolisant explicitement l’occupation via des unilistes[12].

Le soir même de l’exclusion des occupant.e.x.s du comité scientifique, le rectorat a décidé de fermer tous ses bâtiments au public pour des raisons “sécuritaires”. Cette affirmation était choquante pour deux raisons : elle faisait croire que le mouvement était dangereux d’une part et que ce n’était pas le rôle de l’université de maintenir le droit de manifester de sa communauté de l’autre. Or, la CEP a été, tout au long de l’occupation, un mouvement inclusif et pacifique. De plus, c’est le rôle de l’uni de garantir le droit de manifester et non l’inverse. Dire que l’uni doit être fermée “à cause des occupant.e.x.s” n’est qu’une énième volonté d’étouffer un mouvement contestataire. 


Afin de déloger des étudiant.e.x.s, le rectorat a finalement choisi de porter plainte. Il aurait évidemment pu agir autrement. Tout d’abord, il aurait évidemment pu accepter les revendications du mouvement en raison de leur pertinence. Ensuite, il n’était absolument pas nécessaire de porter plainte pour faire partir les manifestant.e.x.s. En effet, le rectorat aurait pu emprunter la voie civile, ce qui aurait évité l’envoi au poste de police de près de 50 personnes. Les occupant.e.x.s avaient annoncé.e.x.s dès le départ qu’en cas d’arrivée de la police iels partiraient directement et sans violence. La “stratégie des menottes” était claire : intimider tout un mouvement. En effet les occupant.e.x.s de l’UNIGE ont été arrêtéexs pour des raisons politiques. Le rectorat a refusé le dialogue. Étant donné qu’il n’a pas voulu répondre aux revendications politiques du mouvement, il a préféré faire usage de la force physique. 


Nous voyons là une violation claire du droit de manifester, droit qui inclut notamment de manifester là où se trouvent les personnes et le fait de pouvoir “déranger”. En accusant le mouvement d’une instrumentalisation du mouvement par des groupes ayant un autre agenda[uniliste du 13 mai] et en proposant une cellule psychologique car la manifestation aurait créé un « malaise » [uniliste du 14 mai] auprès de la communauté universitaire, le rectorat infantilise les étudiant.e.x.s qui demandent l’acceptation de revendications claires. Ironiquement, le rectorat n’a ni “mis en place”[uniliste mardi 14 mai] cette cellule psychologique (qui existe depuis des années) ni averti les collaborateurice.x.s de la cellule psychologique de leur potentielle nouvelle charge de travail, ni osé avouer que le dit “malaise”[uniliste mardi 14 mai] a été produit par la répression exercée par le rectorat envers des membres de sa propre communauté. 

Les revendications de la CEP, qui demandent simplement à l’université de se positionner face à un génocide et d’agir en conséquence, soit en arrêtant les partenariats UNIGE- universités israéliennes, n’ont rien d’heurtant ni de radical. Elles sont dans la lignée claire de ce que revendique la CEP depuis le début – une condamnation claire de l’irrespect du droit international humanitaire et un appel à la paix.


Nous voyons donc dans les méthodes d’intimidation du rectorat trois choses : une répression du droit de manifester, une volonté de ne pas répondre aux revendications de la CEP et une privatisation inquiétante de l’université (en faisant usage de sécus afin de contrôler les identités et en fermant l’université à touxtes). 


Notre rectorat nous a donc envoyé un message politique fort : face au droit de manifester, d’autant plus pacifique, de personnes de la communauté choquées par un génocide, on ferme l’uni, on envoie la police et finalement on fait taire un mouvement de contestation.


Cette stratégie s’inscrit très directement dans tout ce que nous savons du nouveau rectorat : privilégier “l’employabilité” – soit la disciplinarisation au salariat – à la réflexion, des fausses mesures au vrai dialogue et la néolibéralisation de l’université à la création de savoir pour touxtes.


Tout au long de cette séquence politique, alors même que le rectorat empêchait tout dialogue avec le mouvement de la CEP-UNIGE, la rectrice n’a eu de cesse de délivrer nombre d’éléments de discours – notamment à travers l’envoi de mails uniliste et d’apparitions médiatiques – infantilisant le mouvement et justifiant la répression menée à son encontre. Elle a pu ainsi faire usage d’une rhétorique sécuritaire afin de contrôler les identités des personnes entrant dans les bâtiments par des sécus et afin d’envoyer les flics.


4) Mais pourquoi éteindre la contestation ?

Officiellement, l’UNIGE a « dû » arrêter l’occupation car cette dernière aurait supposément « échapp[er] au collectif » [uniliste du 14 mai]. Les occupant.e.x.s seraient en réalité des « personnes extérieures à l’Université », se feraient influencer par des groupes politiques, seraient un danger pour la sécurité et ne retireraient pas une banderole « polémique ». On ne reviendra pas trop ici sur le pourquoi du comment ces allégations sont entièrement fausses, la CEP l’a très bien fait dans plusieurs de ses posts insta[13] et communiquésmais il faut retenir une chose : elles sont toutes fausses et détournent la réalité. Par exemple, alors même que le rectorat et les étudiant.e.x.s avaient trouvé un accord concernant la banderole « polémique » (les étudiant.e.x.s pouvaient la laisser mais mettaient une explication sur les réseaux sociaux et à côté de la banderole), le rectorat a finalement retourné sa veste et exigé qu’elle soit enlevée.

Bref, les réactions irrespectueuses et infantilisantes du rectorat témoignaient d’une chose : sa peur. Sa peur que sa complicité à un génocide soit mise en avant et sa peur que sa collaboration avec des universités travaillant activement pour ce génocide soit aussi mise en avant.

Aujourd’hui l’UNIGE collabore avec trois universités israéliennes qui soutiennent toutes le gouvernement israélien et son armée dans leurs actions. Ces collaborations ne sont scientifiquement et monétairement pas importantes pour l’UNIGE, qui n’a donc visiblement pas d’autres raisons que celles politiques de les continuer. Par exemple, l’université hébraïque de Jérusalem a un partenariat très spécial[14] avec l’UNIGE alors même que leurs échanges académiques sont rares.

Avec ces collaborations, l’UNIGE légitime politiquement et académiquement ses universités alors même que ces dernières participent activement au massacre de l’État israélien, qui a fait dans les premiers 9 mois du génocide plus de 186’000 en bande de Gaza[15].

L’UNIGE se cache derrière un neutralité et un comité « scientifique » pour éviter de montrer au grand jour qu’elle soutient et légitime des institutions travaillant main dans la main avec un état génocidaire.


5) Neutralité ?[16]

La scientificité́ construite des savoirs va souvent de pair avec un apolitisme revendiqué. Ce dernier joue en réalité́ un rôle idéologique. Comme mentionné plus haut, il sert à cacher les rapports de domination et à définir comme «objectivement vrais» les savoirs des dominants. A l’université́, ça permet de cacher que ce sont toujours les mêmes qui les produisent et les diffusent. On nous fait constamment oublier que tout savoir est construit, en premier lieu dans une salle de cours, et qu’on pourrait être partie prenante de leur production et de leur diffusion. En bref, que ces connaissances pourraient être les nôtres.

Mais cette association entre science et apolitisme n’est bien entendu pas naturelle. Bien que toujours minoritaires, de plus en plus de chercheur.euse.x.s produisent du savoir « militant », c’est-à-dire avec un parti pris en faveur des dominé.e.x.s assumé ouvertement. D’autres font un pas supplémentaire et produisent du savoir par et pour les luttes sociales, à l’image du récent site Internet ENQUETECRITIQUE.ORG.

Au niveau institutionnel, on nous brandit sans cesse un apolitisme qui nie le caractère hiérarchique de l’université́. Par exemple, depuis des années, l’UNIGE refuse d’envoyer les unilistes de la part de la CUAE lorsqu’elles sont jugées « à caractère politique ». Pas de politique à l’université́, nous dit-on donc.

Doit-on rappeler que le buste de Carl Vogt, une figure du racisme scientifique, est toujours censé revenir trôner fièrement devant Uni-Bastions à la fin des travaux malgré des demandes répétées de plusieurs collectifs de le retirer? Comment l’université peut-elle se prétendre neutre lorsque qu’elle fait le choix réfléchi d’accorder une place si valorisante à un racialiste ? En 2015, l’UNIGE a d’ailleurs également baptisé le plus récent de ses bâtiments en l’honneur de Carl Vogt. Après de nombreuses contestations étudiantes, elle l’a finalement dépabtisé (même si le bâtiment n’est toujours pas renommé). Souvent, lorsque des critiques s’élèvent contre la valorisation de personnages racistes dans l’espace public, les réacs répondent que de toute façon, on ne peut plus rien dire et qu’il est quand même bien dommage de juger le passé avec les critères du présent. Mais ce genre de réaction illustre, une fois de plus, que ces personnes considèrent leur vision de l’histoire, leur lecture des rapports sociaux comme la norme, figée dans le temps et immuable. Et que toute tentative de renverser cette norme est une censure, une lubie politique. Plus généralement, le monde académique se réfugie derrière une infrastructure stable pour garantir les intérêts des dominants. Il possède une panoplie d’outils pour éviter une remise en cause trop radicale en son sein, comme l’a très bien démontré le comité scientifique en considérant qu’un appel au cessez-le-feu à Gaza était trop radical.

La tentative des dominants de faire passer leur politique pour de la neutralité́ et notre politique comme une agression est un stratagème pour nous réduire au silence. Mais dans un monde traversé par des rapports de domination, voulons-nous vraiment rester «objecti.f.ve.x.s» et «neutres» face à des relations qui engendrent de l’oppression ? L’idéal d’objectivité́ voudrait qu’on traite sur un pied d’égalité́ toutes les opinions de manière à faire entendre toutes les voix. Mais traiter indifféremment les dominants et les opprimé.e.x.s est au mieux un désintérêt pour l’émancipation des second.e.x.s, et au pire une excuse pour dissimuler un soutien aux premiers.


7) La suite ?

En refusant de prendre position et en continuant de collaborer avec des états impérialistes et coloniaux au nom d’un soi-disant apolitisme et d’une soi-disant nécessité de rigueur et de liberté académique, l’université est complice. De plus, l’uni instrumentalise les positionnements politiques des étudiant.e.x.s occupant.e.x.s comme des pseudos-agressions. Comme l’a dit Adèle Haenel, « dépolitiser le réel, c’est le repolitiser au profit de l’oppresseur », et c’est bien ça que font les dominants (comprendre ici : le rectorat) en faisant passer leur politique pour de la neutralité et notre politique comme une agression. 

Aujourd’hui plus que jamais, il faut continuer de se mobiliser autour de la question palestinienne et ne pas baisser les bras face aux attaques du rectorat. En effet, l’université ne doit pas être un lieu de légitimation d’états génocidaires au nom d’une pseudo-neutralité. Au contraire, elle se doit d’être un lieu d’apprentissage critique. Les étudiant.e.x.s ont une position très privilégiée dans la société : nous avons souvent plus de temps et de moyens de lutter. Alors même si nos unis ne nous apprennent pas à penser de façon critique mais ne sont que des machines à création de travailleur.euse.x.s discipliné.e.x.s pour le patronat, de notre côté on peut continuer de lutter, de s’informer et d’occuper. Du coup, n’hésite pas à rejoindre la CEP !


[1] rapport de Francesca Albanese

[2] https://cuae.ch/lettre-de-la-cep-au-rectorat-de-lunige/

[3] https://cuae.ch/rapport-de-la-cep-concernant-les-liens-entre-lunige-et-les-universites-israeliennes/

[4] https://www.unige.ch/index.php?cID=635

[5] il y a très peu de comités à l’université et ceux-ci ont d’habitude un but précis

[6] Notamment l’assemblée universitaire de l’UNIGE, sorte de parlement de l’UNIGE. Seulement un quart de ses membres sont des étudiant.e.x.s alors qu’iels sont de très loin le plus grand corps de l’UNIGE. Bien que l’assemblée universitaire soit considérée comme le parlement de l’UNIGE, elle n’a en réalité aucun pouvoir décisionnel et ne peut que donner des recommendations au Rectorat.

[7] cf. p. 6

[8] par exemple, le comité des bourses prend des décisions sans que cela ne passe par le rectorat

[9] contrairement à l’occupation d’un auditoire qui a permit d’obtenir le Nadir, espace autogéré étudiant

[10] contrairement à l’occupation de la cafétéria de 2021

[11] l’interview de Leuba au 19h30 du 10 mai 2024 https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/19h30?urn=urn:rts:video:14897473

[12] mails envoyés à tou.te.x.s les étudiant.e.x.s

[13] Voir l’instagram : @cepunige

[14] rapport sur les liens entre l’Université de Genève, les universités israéliennes et le régime israélien p.37ss

[15] et ce selon le média the Lancet en date du 5 juillet 2024 https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01169-3/fulltext

[16] cette partie est en partie reprise de l’article « Neutralité mon cul ! » du Regard Critique n°51 de la CUAE

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Résumé du mois

Résumé du mois de décembre 2024

La CUAE a débuté son mois de décembre en tenant des stands dans le hall d’Uni Mail avec l’AJP-Uni pour récolter des produits alimentaires pour les détenuexs de la prison de Champ-Dollon. Les produits récoltés ont été donnés au collectif Parlons Prison, qui les a ensuite distribué aux détenu.e.x.s.
Après de longs mois d’attente, le rectorat nous a enfin autorisé la distribution des agendas-guides, sous une forme modifiée : avec l’ajout d’un QR-code contextualisant le slogan “From the river to the sea” et la date du 6 septembre 1970. Malgré cette autorisation, nous avons décidé de maintenir notre recours auprès de la Chambre Administrative de la Cours de Justice, car la censure subie par la CUAE de la part de l’Université est une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association et montre, une fois de plus, les abus du rectorat (1).Pour annoncer le maintient de notre recours, nous avons organisé une distribution d’agendas-guides accompagnée par une distribution de sandwichs gratuits dans le hall d’Uni Mail le 9 décembre à midi (2).
Le 13 décembre au soir, nous avons projeté le film “Quand la police tue” de Cecilia Guypen au Spoutnik, suivi d’une discussion avec la réalisatrice du film, la coordination Justice pour Nzoy et le collectif Kiboko (3).
Des étudiant.e.x.s de la HETS ont organisé une grève contre la hausse des taxes d’études le 16 décembre, que la CUAE a soutenu en faisant un discours et en organisant une bouffe pop’ sur place. 
Nous avons entamé une discussion de fond sur la question des violences sexistes et sexuelles, en collaboration également avec un collectif vaudois qui a déjà géré ce genre de situation. 
Les dossiers courants tels que celui sur les stages, sur la Mobi, la rédaction du RC et les logements se sont poursuivis. 


(1) Lien communiqué de presse 5 décembre 2024
(2) post insta sandwichs
(3) post insta 13.12

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Communiqué de presse – La CUAE fait recours contre l’interdiction de ses agendas

Après près de trois mois de censure, le Rectorat de l’Université de Genève a autorisé le 27 novembre dernier la distribution de l’agenda-guide de la CUAE au sein de l’université. Cependant, le rectorat exige qu’un QR-code (1) soit collé dans chaque agenda, ce afin de rediriger vers une contextualisation du slogan From the river to the sea et de la date du 6 septembre 1970.

Autoriser la distribution d’un agenda au mois de novembre nous semble démontrer que la décision initiale de censure a été prise dans la hâte et sans mûre réflexion de la part du Rectorat, d’autant plus que la proposition de distribuer les agendas avec un texte de contextualisation avait été avancée par la CUAE le 12 septembre, sans réponse de la part du Rectorat. Ce changement de positionnement démontre que le contenu de l’agenda n’a jamais été au cœur du problème. Cela prouve qu’au moment de prendre sa décision de censure, l’Université s’est laissée influencer par des acteurs externes.

En censurant une production venant de sa communauté, le Rectorat a porté une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association au sein de l’UNIGE. Cette action, qui semble aller dans la même direction que la plainte pénale contre les étudiant.e.x.s en mai 2024, l’envoi des forces de l’ordre dans l’UNIGE ou la menace de dissolution de l’association faîtière, montre que le Rectorat actuel n’a pas peur d’attaquer directement des membres de sa propre communauté sans chercher un réel dialogue. Rappelons que l’arrestation des étudiant.e.x.s et la plainte pénale à leur encontre sont une première dans l’histoire de l’UNIGE.

Agenda avec QR-code

Pour toutes ces raisons, la CUAE décide de maintenir son recours déposé à la CACJ (Chambre administrative de la Cour de justice) le 18 novembre dernier, afin de dénoncer les abus du Rectorat de l’UNIGE et de défendre les voix pro-palestiniennes. Ce recours dépasse largement L’UNIGE et la question des agendas. De plus, cela fait plus d’un an que nos institutions ne prennent pas de mesures concrètes, telles que dénoncer le génocide en cours à Gaza ou l’arrêt définitif des collaborations avec les universités en Israël.

Faire recours constitue également un moyen de lutter contre le musèlement de notre solidarité envers les mouvements palestiniens. De plus, il est essentiel de se battre contre la censure d’éléments historiques utiles à notre compréhension du monde et de la complexité des événements géo-politiques internationaux. Au travers des démarches judiciaires qu’elle entreprend, la CUAE ne veut en aucun cas sous-entendre que les institutions judiciaires sont infaillibles. En effet, nous sommes tout à fait conscient.e.x.s du caractère politique de ces dernières. Cependant, il nous semble primordial d’utiliser toutes les ressources à notre disposition pour faire respecter nos droits et libertés au sein de l’UNIGE ainsi que pour réaffirmer notre solidarité envers le peuple palestinien.

Une grande distribution d’agendas-guides aura lieu lundi 9 décembre à 12h dans le hall d’Uni-Mail et sera accompagnée par une distribution de sandwichs gratuits.

Le comité de la CUAE

(1) https://cuae.ch/agendas-2024-2025-detournement-de-zarka-et-slogan-from-the-river-to-the-sea/

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Résumé du mois de novembre 2024

En novembre, nous avons continué à travailler sur nos dossiers usuels, comme celui de la Cité Universitaire ou de l’internalisation des cafétérias. De plus, nous avons fait un travail de revitalisation des liens avec d’autres collectifs, par exemple concernant la gestion d’un lieu comme le Nadir ou la salle des associations, l’AG de la Ciguë et  les relations inter-personnelles dans un collectif politique comme la CUAE. On a aussi continué les rencontres habituelles avec le Rectorat. 

Mais on a aussi fait des trucs plus spécifiques :
Le 9 novembre, il y a eu comme chaque année un rassemblement sur le parvis d’UniMail en commémoration à la fusillade du 9 novembre 1932. 

On était à l’Assemblée des Délégué.e.x.s de l’UNES (faîtière au niveau suisse). Ça a été l’occasion de rencontrer des personnes des autres universités / hautes écoles et de voir ce qui était envisageable au niveau national, par exemple au sujet de la lutte contre l’augmentation des taxes d’études. 

L’Assemblée des Délégué.e.x.s de la CUAE a également eu lieu le 20 novembre, où les discussions et l’apéro qui a suivi a permis de faire du lien entre les associations et de discuter de la Mobi. Le Bureau de Réservation des salles (BRS) est aussi venu présenter et expliquer son fonctionnement. 

En collaboration avec l’Association des Juristes Progressites de l’uni (AJP-Uni) (1), on a tenu des stands à deux reprises dans le hall d’UniMail afin de récolter des dons alimentaires pour les personnes détenues dans la prison de Champ-Dollon à Genève. Ces stands ont permis de thématiser la question carcérale et de distribuer des fanzines à ce sujet.

Le secrétariat est allé à une formation donnée par l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE), afin de mieux connaître les procédures d’asile et de se mettre à jour sur les permis de séjour. 

Fin novembre, le GT Genre de la CUAE a publié le fanzine “JUSTE PISSE PENALE – Ne pas faire justice : comment gérer les agressions sexuelles en dehors de la juste pisse pénale” (2). Le GT a donc organisé un repas et une projection de film. Le fanzine du GT Genre est disponible gratuitement à la CUAE !

(1) https://ajp-ge.ch/ajp-uni/

(2) https://renverse.co/infos-locales/article/fanzine-juste-pisse-penale-ne-pas-faire-justice-c

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Résolution de l’AG de la CUAE du 23 octobre 2024

Résolution concernant la liberté associative, les agendas et la mobilisation en soutien à la Palestine

Le 12 septembre 2024, le Rectorat de l’UNIGE a censuré les agendas 2024-2025 de la CUAE, prétendant qu’ils contreviendraient à la Charte de déontologie et d’éthique de l’UniGE (la Charte) et diviserait la communauté universitaire. 

Malgré le manque de preuves pour ces affirmations, le Rectorat a interdit la distribution des agendas dans les bâtiments universitaires et lors des évènements universitaires pour deux raisons principales : l’apparition du slogan « From the river to the sea » et la mention du triple détournement d’avion à Zarka. 

Suite à l’interdiction des agendas le 12 septembre, a CUAE a continué à distribuer ses agendas hors des bâtiments universitaires aux étudiant.e.x.s de l’UniGE. Le Rectorat a mis en demeure la CUAE le 17 septembre 2024 car cette dernière « contourne[rait] » l’interdiction de distribution des agendas en les distribuant à proximité des bâtiments universitaires. 

Les agendas de la CUAE sont distribués depuis près de 20 ans et sont un outil nécessaire pour les étudiant.e.x.s : il y a dedans 100 pages sur les droits des étudiant.e.x.s, toutes les dates académiques. De plus, les agendas permettent à énormément d’associations de se faire subventionner à l’aide des plaquettes qu’y sont insérées.

Dans sa résolution du 2 octobre 2024, l’Assemblée des Délégué.e.x.s de la CUAE a affirmé « condamne[r] la censure totale de l’agenda, qui est une atteinte à la liberté d’expression ». 

Depuis le début des actions en solidarité avec la Palestine à l’UNIGE, la CUAE soutient la CEP-UNIGE (Coordination des Étudiant.e.x.s pour la Palestine UNIGE). La coordination demande notamment à l’UNIGE d’arrêter ses partenariats stratégiques avec les universités israéliennes et ce afin d’arrêter de normaliser la coopération avec des universités qui participent activement à l’effort de guerre israélien et à la colonisation. En effet, toutes les revendications de la coordination s’inscrivent pleinement dans le cadre du respect du droit international. De plus, la CEP-UNIGE s’oppose dépuis le début à toute forme de discrimination. La CUAE estimait et estime toujours que de telles mesures rentrent entièrement dans son but de vision alternative de l’éducation et de la recherche scientifique. 

Dès lors, l’Assemblée Générale de la CUAE : 

  • Soutient que lorsque le slogan « From the river to the sea » est utilisé par la CUAE il l’est pour symboliser une alternative réellement démocratique en territoires palestiniens, alternative qui accorderait les mêmes droits à toutes les personnes dans  la région, de la Méditerranée au Jourdain ;
  • Soutient que la simple mention d’une date historique dans un agenda ne peut pas et ne devrait jamais être lue comme une apologie du terrorisme ;
  • Estime que l’agenda de la CUAE de l’année 2024/2025 a une vocation avant tout pédagogique et informative, et soutien néanmoins que l’agenda doit aussi inciter à des débats politiques ;
  • Condamne la censure de l’agenda de la CUAE ; 
  • Rejette l’opinion du rectorat qui soutiendrait que l’agenda de la CUAE serait contraire à la Charte et condamne cette instrumentalisation de la charte d’éthique et de déontologie ; 
  • Est concernée par la menace de dissolution de la CUAE et cette atteinte à nos droits en tant qu’étudiant.e.x.s ; 
  • Invite le comité de la CUAE à continuer toute action en faveur de la distribution des agendas ; 
  • Réaffirme le soutien de la CUAE aux revendications de la CEP-UNIGE du 7 mai 2024, notamment la fin des partenariats stratégiques avec les universités israéliennes ; 
  • Invite le comité de la CUAE à continuer toute action de soutien à la CEP-UniGE ; 
  • S’inquiète des actions de répressions au mouvements étudiants et des récentes atteintes aux libertés d’expressions, associative et syndical des étudiant.e.x.s par le rectorat. 
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Regard Critique N°53

Le dernier numéro du journal de la CUAE est sorti ! Retrouvez-le ici ou en version papier dans la salle des associations (102 bvd Carl-Vogt)

Voici la version pdf :

RC-no53-CUAE

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé du mois d’octobre

Ce mois d’octobre 2024, la CUAE a continué certaines de ses activités de rentrée. Elle a notemment continué à faire quelques stands d’information et a effectué des appels d’auditoire. 
Les prix des repas de la cafétéria ayant augmentés, la CUAE a effectué quelques actions pour sensibiliser les étudiant.e.x.s à la question de la hausse des repas ainsi que pour lutter contre la précarité étudiante. En effet, certains des tarifs des repas ont augmenté dans la moitié des cafétérias de l’UniGE. Les repas anciennement à 6.90 CHF pour les étudiant.e.x.s dans la moitié des cafétérias (Uni Dufour et Uni Mail) ont augmenté en septembre 2024 et sont maintenant à 8.90 CHF. La CUAE a donc distribué  hebdomadairement et ce pendant 4 semaines (1) entre 150 et 200 sandwichs gratuits pour contrer cette hausse. Ces distributions ont eu un très grand succès, les sandwichs s’étant écoulés toutes les semaines en moins d’une demi-heure. Fin octobre, la CUAE a aussi organisé une conférence revenant sur les raisons et les enjeux de l’internalisation des cafétérias de l’UniGE. Plusieurs personnes y ont participé, notamment des étudiant.e.x.s ayant occupé la cafétéria d’UniMail en novembre 2021, le professeur Cédric Durand et des membres des syndicats SIT et SSP un lien (2). Nous les remerçions touxtes encore une fois de leur venue. La CUAE va continuer à lutter contre cette hausse dans les prochains mois. 
Concernant l’interdiction de distribution des agendas, la CUAE a reçu une réponse à son opposition de la part du rectorat dans le courant du mois d’octobre. Le rectorat a refusé que la CUAE distribue ses agendas au sein de l’université. Dès lors, la CUAE a décidé de faire recours contre cette décision auprès de la Chambre Administrative de la Cours de Justice genevoise. Les agendas continuent d’être distribué dans différentes librairies genevoises (3).
Au début du mois d’octobre, il a été annoncé aux étudiant.e.x.s des HES-SO (4) par courriel que leurs taxes d’études allaient augmenter à partir de la rentrée académique 2025-2026. Les étudiant.e.x.s suisse.sse.x.s vont voir leurs taxes augmenter de 200 CHF par semestre et les étudiant.e.x.s étranger.ère.x.s vont voir leurs taxes augmenter de 550 CHF par semestre. La CUAE, très inquiète de cette hausse, a notamment publié un communiqué de soutien aux étudiant.e.x.s des HES-SO et contre cette hausse le 23 octobre (5). La CUAE a par ailleurs contacté les étudiant.e.x.s se mobilisant contre cette hausse et les différentes associations des HES-SO pour leur dire qu’elle se tenait à leur disposition en cas de besoin.
Le 2 octobre, la CUAE a organisé sa première Assemblée des Délégué.e.x.s (AD) du semestre d’automne. Les associations ont pu faire un retour de la journée des associations et communiquer sur leurs évènements du moment. De plus, l’AD a voté une résolution en lien avec la censure des agendas. L’AD s’est notamment positionnée et “[a condamné] la censure totale de l’agenda, qui est une atteinte à la liberté d’expression, dans la mesure où cette dernière empêche l’accès au guide de l’étudiant.e.x et rend plus difficile la signature des plaquettes, essentielle au bon fonctionnement des associations”. 
La CUAE a aussi organisé, le 23 octobre, son Assemblée Générale (AG) du semestre d’automne. Lors de cette AG, les rapports d’activités du comité et du secrétariat ont été validés (6). De plus, le nouveau comité de la CUAE a été élu (7). L’AG a aussi voté une résolution sur la liberté associative et syndicale en lien avec l’interdiction des agendas (8).  
La CUAE s’est rendue à la réunion mensuelle de la CGDM (Coordination genevoise pour le droit de manifester) en sa qualité de membre, notamment pour discuter du nouveau projet de loi cherchant à limiter les manifestations dans le centre-ville de la Ville de Genève. 
La CUAE a rencontré l’association des étudiant.es en droit (AED) pour discuter de certains dysfonctionnements au sein de la faculté de droit, notamment l’arrêt des enregistrements de certains cours de droit des premières années. La CUAE va envoyer dans le courant du mois de novembre un e-mail à ce sujet aux professeur.e.x.s concerné.es. 
La CUAE a co-organisé le 16 octobre, en partenariat avec le CETIM, une conférence sur le droit à la santé au Liban en temps de guerre. La conférence a notamment accueilli en ligne le docteur Kamel Mohanna, expert sur la question et a été très enrichissante (9). 
La CUAE a organisé la projection du film “Anxious in Beyrouth” le 24 octobre (10). Ce film montre le journal personnel du réalisateur (Zakaria Jaber) qui, vivant dans une angoisse constante, participe au soulèvement de l’automne 2019 et documente les événements des années 2019-2020 au Liban (manifestations inter-communautaires, pandémie du Covid, explosion du 4 août 2020). La projection a été suivie d’une discussion et d’un apéritif et a rencontré un vif succès. 
La CUAE a rencontré à deux reprises des services de l’Université, car elle avait des questions concernant la plateforme “emploi.unige.ch” et sur la problématique de l’endettement chez les étudiant.e.x.s. La CUAE avait en effet quelques questions sur ces sujets et a pu recevoir quelques éléments de réponse de la part des services de l’Université.
La CUAE a finalement participé à un rassemblement en soutien aux travailleur.euse.x.s italien.ne.x.s des usines de l’entreprise Mont-Blanc (date?). En effet, ces dernier.ère.x.s ont de très mauvaises conditions de travail. Plusieurs syndicats et autres organisations, notamment le SIT et Public eye, se sont joints à ce rassemblement.

(1) https://www.instagram.com/p/DBbye8qoVHK/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA=
(2) https://www.instagram.com/p/DBZfwoVOTyh/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==(3) https://www.instagram.com/p/DAqa2qvI004/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==
(4) https://www.hes-so.ch/accueil
(5) https://cuae.ch/communique-de-la-cuae-contre-la-hausse-des-taxes-a-la-hes-so/
(6) lien manquant pour l’instant
(7) https://agora.unige.ch/cuae/comite
(8) lien manquant pour l’instant
(9) https://www.cetim.ch/lebanon-the-right-to-health-in-wartime/)
(10) https://www.instagram.com/p/DBMFvFlIeJa/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé du mois de septembre 2024

Résumé du mois de septembre 2024

Le mois de septembre a débuté avec les habituels événements de la rentrée. La CUAE a co-organisé la journée des associations le 13 septembre, journée qui permet à toutes les associations étudiantes de l’UNIGE de se présenter aux nouv.eau.elle.x.s étudiant.e.x.s. De plus, la CUAE a tenu des stands dans le hall d’Uni-Mail pour informer la communauté éstudiantine de son rôle et de ses activités dans l’Université, ainsi que dans le but de faire signer les traditionnelles plaquettes et de distribuer les agenda-guides.

Le 11 septembre, le rectorat a interdit la distribution des agendas-guides au sein des bâtiments universitaires et lors de tout événement de l’UNIGE. Le rectorat a ainsi instrumentalisé la Charte d’éthique et de déontologie[1] pour des raisons politiques. La CUAE a alors commencé à distribuer les agendas en dehors des bâtiments universitaires tout en souhaitant continuer le dialogue avec le rectorat. Cependant, le rectorat a renforcé l’interdiction le 17 septembre en menaçant de ne plus reconnaître la CUAE en tant qu’association de l’UNIGE, et ce en la mettant en demeure. Lors d’une conférence de presse du même jour en collaboration avec l’AJP, le SIT, le SSP, la CGAS et des membres du corps intermédiaire, ainsi qu’un rassemblement spontané devant Uni-Mail avec plus de 200 personnes le 19 septembre (où l’AJP-UNI, Amnesty UniGE et la CEP ont aussi pris la parole), la CUAE s’est mobilisée contre cette atteinte à la liberté syndicale et à la liberté d’association. Nous avons également publié un communiqué de presse le 13 septembre 2024[2].

Malgré ces conditions difficiles, la CUAE a continué à suivre les différents dossiers. Principalement, nous avons observé une hausse des prix des repas de 6,90 CHF à 8,90 CHF dans les cafétérias de l’Université à partir du 2 septembre 2024. Nous nous sommes mobilisé.e.x.s contre cette hausse de prix en organisant des distributions hebdomadaires de sandwichs gratuits et avons demandé davantage d’explications, lors d’une réunion le 25 septembre avec le rectorat. En lien avec ce sujet, nous avons continué à suivre les avancées de l’internalisation des cafétérias.

Outre cela, Nous nous sommes préoccupé.e.x.s avec inquiétude des conditions de stages à l’Université en général et à l’IUFE en particulier. Dans ce but, nous avons entre autres organisé une réunion avec des représentant.e.x.s de l’institut et certains syndicats.

Par ailleurs, nous avons continué à nous mobiliser contre la menace de hausse des taxes universitaires. Suite à notre participation aux réunions de l’UNES, faîtière étudiante au niveau national, celle-ci s’est prononcée fermement contre la tendance générale des hausses de taxes lors de son communiqué du 5 septembre 2024[3].

En outre, nous avons participé à une réunion avec les associations faitières de l’UNIGE et M. Gentaz. Nous avons co-organisé, avec le CETIM, une conférence sur le Sahel le 24 septembre, intitulée : La confédération des États du Sahel, une renaissance panafricaine ? La CUAE a également poursuivi son soutien à la CEP (coordination étudiante pour la Palestine) durant le mois de septembre.

[1] https://www.unige.ch/steps/surete/respect/charte#:~:text=Le%20respect%20de%20la%20personne,comme%20sujet%20ou%20comme%20objet.

[2] https://cuae.ch/communique-de-presse-censure-de-la-cuae-et-interdiction-du-slogan-from-the-river-to-the-sea-a-lunige/

[3] https://vss-unes.ch/fr/blog/pressemitteilung-der-vss-verurteilt-den-vorschlag-zur-erhoehung-der-studiengebuehren/

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Activités Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Communiqué de la CUAE contre la hausse des taxes à la HES-SO

Contexte 


Le 10 octobre 2024, les étudiant.e.x.s  de l’HES-SO Genève ont reçu un courriel  annoncant “l’adaptation” de la taxe d’étude semestrielle et la mise en application de celle-ci dès la rentrée académique en septembre 2025. Cette décision implique une augmentation des taxes d’études pour les étudiant.e.x.s suisse.x.s en formation de CHF 500.- à CHF 700.- par semestre et pour les étudiant.e.x.s étrangèr.e.x.s de 500.- à CHF 1’050.- par semestre. Cette décision a été prise unilatéralement par le Comité gouvernemental de la HES-SO, composé de conseiller.ères d’État qui représentent les cantons romands membres de la HES-SO (Genève, Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel). Cette décision a été prise sans consultation préalable des étudiant.e.x.s, ni sans la moindre communication ou prévention préalable concernant cette mesure, qui a pourtant des répercussions directes sur l’ensemble de la communauté estudiantine. 
Face à cette augmentation de plus de 200.- (pour les étudiantexs suisses) et de 550.- (pour les étudiant.e.x.s étrangèr.e.x.s) par semestre dissimulée sous la dénomination d'”adapation”, la seule mesure proposée par la HES-SO consiste alors à orienter les étudiant.e.x.s vers le dispositif d’aide existant au sein de la HES-SO Genève. Elle soutient aussi être en pleine réflexion pour renforcer leurs mécanismes de soutien afin d’offrir des conditions d’études optimales.

Des menaces redondantes


Les menaces de hausse des taxes ne sont pas nouvelles, ni à l’UNIGE ni en Suisse. En effet, en 2016, l’UNIGE avait déjà menacé les étudiant.e.x.s d’augmenter les taxes et ce en utilisant presque le même argumentaire que celui utilisé aujourd’hui par la HES-SO. Une hausse des taxes avait aussi menacé les universités de Bâle, Zürich, Lausanne et Fribourg en 2017. Aujourd’hui, le comité gouvernemental de la HES-SO nous communique qu’il aurait notamment “pris en considération le fait que la taxe d’études n’avait pas été adaptée depuis [sa création] en 1998”. Il réaffirme aussi que la HES-SO resterait “l’une des deux HES les plus abordables du pays pour les étudiant.es suisses”. Or, face à la hausse du coût de la vie – notamment l’augmentation constante des primes d’assurance-maladie et du logement – la réponse des institutions d’enseignement supérieur ne peut pas être la hausse des taxes. La HES-SO a de plus l’audace de se cacher derrière une rhétorique d’harmonisation des coûts avec les autres HES et, au lieu d’assumer cette hausse qui va encore plus précariser ses étudiant.e.x.s, elle se permet de leur assurer que cette hausse ne serait pas si grave, étant donné que la HES-SO resterait une des moins chères du pays. 
Or, cette hausse revête clairement des objectifs de désengagement de l’État du domaine de la formation, ainsi que de sa privatisation. En effet, cela fait de nombreuses années que l’État abandonne le domaine de la formation et suggère aux hautes écoles et universités de trouver son financement ailleurs. Cet abandon a pour résultat de renforcer les partenariats publics-privés et les mesures d’austérité au sein des établissements de l’enseignement supérieur, notamment la hausse des taxes des étudiant.e.x.s.

Déjà au début de l’année 2024, un projet de loi en faveur d’un triplement des taxes pour les étudiant.e.x.s étranger.ère.x.s à l’UNIGE a été déposé au Grand Conseil de Genève. Les arguments de ce projet sont globalement les mêmes que ceux amenés par le Comité gouvernemental de la HES-SO. En effet, dans les intentions du parti qui a déposé ce projet, l’UDC, cette mesure aurait permis de renflouer les caisses de l’université et de mettre l’UNIGE sur un pied d’égalité avec la majorité des universités suisses, qui font déjà payer plus de taxes à leur étudiant.e.x.s étranger.ère.x.s. Or, ces deux arguments sont complètement fallacieux, et heureusement début septembre la Commission de l’Enseignement Supérieur a donné son avis négatif.


Un projet inutile


Le gain budgétaire d’une augmentation des taxes serait moindre. En effet, pour voir un réel changement dans la qualité de l’enseignement supérieur, seule une intervention conséquente de l’État ferait une différence. Faire payer les manquements de l’État aux étudiant.e.x.s, population déjà précaire, ne fait aucun sens. Cette réalité est encore plus frappante dans le cas de la HES-SO. En effet, de nombreux.se.x.s étudiant.e.x.s de la HES-SO font des stages trop peu voire non rémunérés dans le cadre de leurs études, ce qui les empêchent matériellement de travailler lors de ces dernières, ce qui les précarisent encore plus que les étudiant.e.x.s des universités (sans parler du fait que les métiers des HES-SO sont beaucoup moins valorisés que ceux des universités).

Début septembre, c’était aussi l’Union des Etudiant-e-s de Suisse (UNES) qui, dans un communiqué de presse(1), denonçait les propos d’augmentation des taxes universitaires et le fait que – une enième fois – l’enseignement supérieur devenait objet de coupures budgetaires. En effet, cette communication de l’UNES a notamment été rédigée, car le Conseil des États a confirmé début septembre le triplement des taxes pour les étudiant.e.x.s étranger.ère.x.s dans tous les EPF (Lausanne et Zürich). 

La CUAE condamne fermement toute mesure qui vise à augmenter la précarité des étudiant.e.x.s et le poids économique des études universitaires. Nous sommes prêt.e.x.s à nous opposer à toute tentative d’augmentation des taxes universitaires pour les étudiant.e.x.s de l’UNIGE, ainsi qu’à nous mobiliser en solidarité aux étudiant.e.x.s et aux associations des HES-SO.

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Assemblée Générale – 23.10.2024

La prochaine AG de la CUAE sera mercredi 23 octobre à 18h15 en MR170.

Touxtes les étudiantexs de l’UNIGE sont invitéexs à venir à notre AG pour se tenir au courant de la vie universitaire et y participer !

Ordre du jour :

  1. Approbation du PV du 17 avril 2024 ;
  2. Approbation de l’Ordre du Jour ;
  3. Communications ;
  4. Rapports d’activités ;
    1. Rapport d’activité du comité ;
    1. Rapport d’activité du secétariat ;
  5. Présentation et validation des comptabilités ;
  6. Élection du comité ;
  7. Élection des vérificateuricexs aux comptes ;
  8. Collectif Datcha ;
    1. Validation de la comptabilité ;
    1. Élection du collectif ;
  9. Adhésion de nouvelles associations étudiantes ;
  10. Liberté associative et autonomie de l’université ;
  11. Divers