La CUS fait la promotion du numerus clausus !

Communiqué de presse commun de la FAE (Lausanne), de la FEN (Neuchâtel) et de la CUAE (Genève)

Dans son dernier papier d’information, la Conférence universitaire suisse (CUS) encourage les universités romandes à introduire un test d’entrée pour les études en médecine. Les représentantEs étudiantes des universités concernées sont très loin de partager l’enthousiasme de la CUS pour cette méthode.

Les tests d’aptitude sont une réponse à court terme et dangereuse aux problèmes de sureffectifs que rencontrent plusieurs filières universitaires. Les pratiquer, c’est s’attaquer aux conséquences sans toucher aux causes et c’est mettre la main dans un engrenage périlleux.

Tout d’abord, ils introduisent un présupposé regrettable : l’école obligatoire ne serait plus à même de former les jeunes pour les études universitaires puisqu’il faudrait les sélectionner en sus de la sélection qui y est déjà pratiquée. C’est également un facteur supplémentaire de sélection sociale. En effet, toute forme de test peut être préparé, y compris les tests d’aptitude. Preuve en est les écoles privées de préparation qui commencent à fleurir en Suisse allemande, où ces tests sont pratiqués depuis plusieurs années. Ce seront donc celles et ceux qui peuvent se payer ce type d’école qui seront le mieux armé. Enfin, les tests d’aptitude ont la regrettable habitude de s’essaimer d’universités en universités, de filières en filières. Qu’une université les pratique et sa voisine les instaurera par crainte de voir affluer les hordes d’étudiantes refoulées. Qu’une filière les pratique et les filières proches (la psychologie pour la médecine par exemple) y aura recours également.

Le problème n’est même pas un éventuel trop plein de licenciéEs. C’est le manque de moyens dont disposent les universités pour fournir un encadrement correct et des places de stages suffisantes. La CUS, composée des conseillers d’Etat en charge de la formation des cantons universitaires, ferait mieux de plaider auprès des différents législatifs pour obtenir une augmentation des moyens dévolus à la formation plutôt que de recommander à ses universités d’instaurer un remède pire que le mal.

Pour la FAE, Julien Wicki, secrétaire général

Pour la FEN, Jérémie Gaudichon, co-président

Pour la CUAE, Omar Pagnamenta, secrétaire permanent