Catégories
Activités

Quand la sous-enchère salariale s'envole : conférence autour de la grève à Gate Gourmet

Interviendront :

– Les grévistes de Gate Gourmet
– Christian Dandrès (avocat des grévistes)
– Cornelia Hummel (sociologue à l’Unige)

LUNDI 12 MAI à 18H30 en salle MR 280

Pourquoi faut-il amener la grève de Gate Gourmet à l’Université ?

Depuis plusieurs mois, les conditions de travail à l’Aéroport international de Genève sont au centre de nombreuses polémiques. Bien que l’Aéroport se trouve en pleine expansion, avec un bénéfice net passé de 25 millions à 72,3 millions en dix ans, les conditions salariales et de travail se dégradent sans cesse. Pour les « petites mains » qui permettent la réussite internationale de Genève, les salaires à l’embauche sont ridiculement bas, le travail est pénible et les Conventions Collectives de Travail (CCT) ne sont souvent pas respectées.
En 2010, c’est le personnel d’ISS Aviation qui se met en grève pour exiger le respect de la CCT par ses employeurs. Il y a six mois ce sont les travailleuses de Gate Gourmet (société de restauration qui s’occupe des repas servis dans la plupart des vols) qui ont été forcées de signer un contrat revu à la baisse si elles ne voulaient pas être licenciées. Il en a été de même pour les mécaniciennes de l’entreprise SR Technics, auxquelles on a signifié, il y a quelques jours, un congé-modification: elles doivent accepter des conditions salariales à la baisse sous peine d’être mises à la porte. Les bagagistes de swiss-port se plaignent aussi de conditions de travail inacceptables.
C’est en s’appuyant sur ce genre de pratiques abusives et bien réelles de la part des entreprises que les partis populistes font leur fond de commerce et pointent du doigt les étrangères comme des boucs émissaires de la sous-enchère salariale.

Face au dumping et à la souffrance au travail, il y a des travailleuses qui, courageusement, s’opposent concrètement à la précarisation de leurs conditions. Le personnel de Gate Gourmet s’est mis en grève il y a plus de six mois à cause d’une direction mesquine et sourde à leurs revendications. Leur protestation dure depuis dans l’indifférence générale.

S’il pouvait encore y avoir quelques doutes, la votation du 9 février a bien montré que la vague xénophobe qui investit la Suisse a fini par toucher la tour d’ivoire dans laquelle le monde académique s’est trop souvent enfermé.
Nous croyons qu’il est grand temps qu’à l’université on prenne partie face à une situation politique qui est en train de se répercuter inévitablement sur les conditions de vie, de travail et d’études de nos collègues venant de l’étranger.

Appeler vaguement à une Suisse ouverte et internationale ne fait que nier les problèmes bien réels de la sous-enchère salariale et fait donc le jeu des formations politiques proposant des «solutions» xénophobes.
La vraie lutte contre le dumping se fait déjà quotidiennement sur les lieux de travail. C’est à nous de soutenir ces combats notamment à travers une parole universitaire claire ne se cachant pas, pour une fois, derrière une prétendue neutralité académique qui n’aura jamais été aussi nuisible.

Un premier pas à faire est donc de visibiliser ces conflits et de placer les revendications de celles qui lèvent la tête au centre du débat politique.

Catégories
Activités

Conférence "Expérimentation dans la recherche : modèle animal ou méthodes alternatives ?"

Le 3 décembre 2013, Le Courrier annonçait une augmentation du nombre d’animaux utilisés pour la recherche scientifique par l’UNIGE, faisant grimper ce chiffre à plus de 40’000 par année. Par ailleurs, dans le même article, on apprend que l’université investit des millions dans le modèle animal, en comparaison de quelques centaines de milliers de francs dédiés aux méthodes alternatives. A partir de ce constat, des interrogations surviennent : le modèle animal est-il le seul qui soit pertinent sur le plan scientifique ? Qu’en est-il des méthodes alternatives ? Des questions d’ordre éthique se posent également, quant à savoir avec quelle légitimité nous pouvons faire souffrir des animaux au nom de la science, et pourquoi l’UNIGE ne s’engage pas davantage dans les méthodes alternatives. Une rencontre entre associations d’étudiants et Rectorat n’a pas permis d’obtenir de réponses claires à ce sujet.

Un collectif d’étudiant-e-s de l’UNIGE a alors pris l’initiative d’organiser une conférence-débat, intitulée : Expérimentation dans la recherche : modèle animal ou méthodes alternatives ? avec le soutien de: AEEA, AEL, AES, AGEDD, CUAE, EKphrasis.

Une table ronde, modérée par Laurence Bezaguet (journaliste à la tribune de Genève), permettra une discussion et un débat entre les intervenants et offrira également la possibilité au public d’intervenir. Le Rectorat a quant à lui déjà confirmé sa présence.

Thématiques abordées :
1. Modèle animal dans la recherche versus méthodes alternatives : avantages, inconvénients et potentiel de prédiction scientifique de chaque modèle
2. Engagement de l’UNIGE envers les méthodes alternatives
3. Enjeux éthiques liés à l’utilisation d’animaux dans la recherche.

Avec la participation de:
-Denis Duboule (Faculté des sciences, Unige)
-Pierre Cosson (Faculté de médecine, Unige)
-Samia Hurst (Institut de bioéthique médicale, Unige)
-André Menache (Ligue suisse contre la vivisection)
-Samuel Constant (société Epithelix, spécialisée dans les méthodes alternatives)

Conférence "Expérimentation dans la recherche : modèle animal ou méthodes alternatives ?"

Catégories
Fonctionnement

Assemblée des déléguéEs du 7 mai 2014

La CUAE a le plaisir d’inviter les associations membres à participer à la deuxième assemblée des déléguées du semestre de printemps 2014 qui aura lieu le mercredi 7 mai 2014 à 18h15 dans la salle de réunion des associations du 102, boulevard Carl-Vogt.

ORDRE DU JOUR
1. Approbation du PV du 12 mars 2014
2. Communications
a) du comité
b) des associations
4. Stages non-rémunérés
5. Rencontre Assoc-Rectorat du 23 juin
6. Reconnaissances et enregistrements des Associations
7. Motion de l’AEMG relative au règlement de la CGTF
8. Divers

Catégories
Regard Critique

Regard Critique – N°44 – Printemps 2014

Regard Critique du semestre de printemps 2014. Des exemplaires imprimés sont également disponibles dans le bureau de la CUAE (102 bd. Carl-Vogt).

EDITO
Le 6 mars dernier, une motion visant à tripler les taxes d’études pour les étudiantes* étrangères dans les Écoles polytechniques fédérales a été acceptée par le Conseil National grâce aux votes de l’UDC, des verts libéraux et, bien sûr, du Parti Socialiste, parti à l’origine du projet. Cela n’a pourtant pas empêché ce même Parti socialiste d’aller se pavaner à Berne le 1er mars pour dénoncer les conséquences de la votation du 9 février contre l’immigration massive et de réclamer une Suisse ouverte et solidaire.
De leur côté, les recteurs des universités suisses se sont indignés des effets catastrophiques de la votation sur leurs relations diplomatiques avec les universités étrangères, mais n’ont eu rien à redire sur le triplement des taxes pour les étudiantes étrangères qui fréquentent leurs établissements. Certaines personnes noteront peut-être un comportement contradictoire, nous y voyons une volonté politique claire : celle de rendre plus difficile la vie aux étudiantes pauvres qu’elles soient étrangères ou suisses.
En effet, les conditions d’études des étudiantes genevoises ne sont pas en reste. Il y un an, la CUAE tirait la sonnette d’alarme sur les bourses d’études en chute libre. Depuis, une nouvelle conseillère d’État s’est installée au Département de l’instruction publique mais la situation ne s’est guère améliorée.
Ce Regard Critique s’interroge sur comment s’organiser et lutter pour une vie décente. Une question qui, par les temps qui courent, plus qu’une position politique est une nécessité quotidienne.

Le comité de la CUAE

RC n°44 – pdf

Catégories
Actualités Politique universitaire Textes

Le Nationalisme Scientifique

Ce texte est paru dans le Courrier le 2 avril dernier et nous le reproduisons ci-dessous.

 

Ça y est, les premières étudiantes[1] ont vu leur demande Erasmus acceptée et déjà la colère retombe. C’est le moment de faire le bilan d’un mois et demi de mobilisation forcenée dans les universités et de l’ambiguïté de certaines réactions quant aux conséquences de l’initiative UDC sur l’immigration «de masse».

 

La presse a relayé un certain discours étudiant partiel et victimaire. A entendre l’union des étudiant-e-s de Suisse (l’Unes), l’initiative de l’UDC se résume à une initiative anti-Erasmus. Or, présenter les étudiantes suisses comme des victimes innocentes de la mauvaise humeur exprimée par la Commission européenne depuis le vote du 9 février occulte les répercussions les plus graves de l’initiative. Il y a là un grave problème de priorités. La question n’est pas dans la poursuite ou non du programme Erasmus mais dans une prise de conscience plus large afin de recentrer le débat sur les conditions de vie et d’études de chacun. Lors de la manifestation étudiante du 5 mars, la CUAE avec des dizaines d’associations d’étudiantes ont explicitement revendiqué la fin des discriminations envers les étudiantes étrangères, bien que la presse se soit contentée de décrire un cortège d’étudiantes désorientées et apeurées pour la perte d’Erasmus

En revanche, ce n’est pas en co-signant le manifeste « pour un espace européen des hautes écoles ouvert » avec des politiciennes et des recteurs (comme Antonio Loprieno ou Patrick Aebischer) qui soutiennent ouvertement l’augmentation des taxes d’études pour les étudiantes étrangères qu’on pourra s’opposer à des initiatives xénophobes et nuisibles comme celle du 9 février. C’est notamment le parti socialiste, qui aimerait se présenter comme porte parole des universités, qui a trahi les étudiantes des EPF en votant le triplement des taxes d’études pour les non suisses le 7 mars dernier au conseil national.

 

Il serait aussi erroné de réduire les termes du débat actuel à une confrontation entre «isolationnistes» et «pro-européens». L’Union Européenne est souvent représentée comme un symbole d’ouverture sur le monde et un antidote aux chauvinismes locaux. Cette analyse représente une grossière erreur d’appréciation car la nature même de cette institution se résume aujourd’hui à la somme arithmétique de tous les nationalismes politiques qui la compose.

 

Le désert des luttes sociales en Suisse romande nous indique qu’il faut partir de la situation présente, sur nos campus. Par exemple, dans les faits, les étrangères non-ressortissantes de l’UE qui étudient à l’Université de Genève peuvent à tout moment se faire renvoyer par avion dans leur pays d’origine par l’Office cantonal de la population, conformément à la Loi sur les étrangers. Notre objectif est clair: comme nous l’avons exprimé dans vos colonnes le 21 février dernier, nous continuerons à nous battre pour empêcher en pratique le renvoi policier des étudiantes étrangères dans leur pays d’origine.

 

Le comité de la Conférence Universitaire des Associations d’ÉtudiantEs (CUAE)



[1] Les termes au féminin s’entendent, bien sûr, aussi au masculin