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Rencontre avec les étudiant-e-s chilien-ne-s en lutte

Depuis mai 2011, des manifestations d’étudiant-e-s s’enchaînent au Chili pour dénoncer le système d’éducation privatisé imposé sous la dictature de Pinochet. Les étudiant-e-s, les lycéen-ne-s et les professeur-e-s ont défilé ensemble et ont bénéficié d’un fort soutien de la part de la population. En effet, les étudiant-e-s chilien-ne-s ont réussi à mobiliser des milliers de manifestant-e-s et la révolte s’est étendue à plusieurs secteurs sociaux. Des grèves de travailleur-euse-s ont ainsi suivi le mouvement et généré une paralysie du pays. Leur lutte est consciente et globale puisque ces personnes se battent non seulement pour une éducation gratuite et de qualité, mais aussi pour une société fondée sur des valeurs telles que l’égalité et la solidarité.

Face à ces contestations, le gouvernement a d’abord choisi d’ignorer le mouvement puis de le criminaliser pour le discréditer et mieux le réprimer. Aujourd’hui, la répression s’intensifie avec le durcissement des lois visant à condamner le mouvement.

Rencontre avec les étudiant-e-s chilien-ne-s en lutte

La question de l’éducation touche des thèmes plus profonds. Qui a droit à l’éducation? Pouvons-nous proposer une éducation accessible à tou-te-s (et non pas à deux ou trois vitesses selon les moyens des parents)? Comment préserver l’éducation de la course capitaliste au profit et à la performance? Devons-nous accepter des financements privés pour l’éducation publique? Pourquoi parents et enfants doivent s’endetter pour pouvoir accéder à une éducation médiocre? Voulons-nous à tout prix créer des jeunes « rentables » pour une société basée sur le profit, ou voulons-nous une éducation qui favorise l’émancipation et l’autonomie?

Tant de questions que nous retrouvons également dans l’éducation suisse. Nous sommes témoins de l’évolution du système d’éducation vers des notions de rentabilité, de privatisation, d’uniformisation et d’élitisme. Nous avons vu arriver les réformes de Bologne, la privatisation de nombreuses chaires, l’augmentation des taxes d’études en particulier pour certains masters, la disparition de branches non rentables, l’uniformisation des cursus, la diminution de la disponibilité des professeur-e-s et par conséquent la surcharge du corps intermédiaire. Bref, autant de mesures qui baissent drastiquement la qualité de l’enseignement au prix d’une éducation au rabais.

C’est pour cela que la lutte du peuple chilien nous interpelle. Afin de nous inspirer et de réfléchir ensemble contre l’abandon de notre éducation à la merci des entrepreneurs, nous proposons de rencontrer:

Francisco Figueroa (vice-président de la Fédération des étudiants de l’université du Chili)

Gabriel Iturra (président de la fédération des étudiants du secondaire)

La rencontre aura lieu le LUNDI 17 OCTOBRE 2011 à 19h30 à Uni-Mail Salle MR380.

Elle est organisée par l’Association des chiliens résidents à Genève (ACRG) et par la Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs (CUAE), le Collectif des jeunes chiliens et Tierra Incógnita avec le soutien de nombreuses autres organisations.

« Y va a caer… »

L’université est étrangère à l’organisation de cette manifestation.

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Fonctionnement

Assemblée des Déléguées du 19 octobre 2011

Le comité de la CUAE invite ses associations membres à participer à la prochaine assemblée des déléguées qui aura lieu le mercredi 19 octobre 2011 à 18h15 dans les locaux des associations 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy.

ORDRE DU JOUR

1. Approbation du PV du 18 mai 2011

2. Communications

a) du comité

b) des associations

3. Locaux

4. Bibliothèques

5. Fiches d’inscriptions

6. Élections Assemblée université

7. Activités

8. Divers

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Assises, couchées, DEBOUT !

Le comité de la CUAE relaie ce tract du Collectif pour la désorientation sexuelle distribué le 5 octobre dernier à Uni-Dufour durant la Journée de suivi des Assises contre l’homophobie. Une version .pdf est par ailleurs disponible en fin d’article.

Les libertés sexuelles ne se donnent pas, elles se prennent…

Jusqu’où les associations gay & lesbiennes pousseront‐elles l’art de courtiser les hétéros et les institutions qu’ils dirigent ? Leurs militants semblent ne plus reculer devant rien pour nous faire comprendre que les luttes homosexuelles sont désormais solubles dans le capitalisme, le patriarcat et l’ordre hétéroflic.

Les « Assises contre l’homophobie » sont devenues le point d’orgue de cette course à la respectabilité et au conformisme. On peut voir s’y pavaner des clubs de politiciens homos ou des managers de Gay Leadership qui cherchent à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, le tout sous l’œil bienveillant de la cheffe de la police genevoise qui veille à l’ordre. Ici, pas de « sans‐papiers » lesbiennes, ni de trans clandestines, ni d’ouvriers SM. Ca ferait tache aux côtés des ministres. Sous couvert de sensibilisation et de pragmatisme, on n’y hésite pas à reprendre à son compte les clichés les plus chics en matière d’homosexualité : on est homos, donc on est sympa (donc votez pour nous et travaillez pour nous !).

Le tonfa ferait‐il moins mal quand il est manié par des policiers gays et lesbiennes ? Ceux‐ci ont désormais droit à leur char dans les gay pride : Stonewall est décidément bien loin. Il faut dire qu’aujourd’hui, par chez nous, ce ne sont plus les homos qui se font matraquer, mais les pauvres et les contestataires. Alors on s’en fout, et on sourit.

Ces rencontres au sommet mériteraient d’être rebaptisées « Assises de l’homophobie », tant leurs promoteurs semblent avoir intégré ce que le discours ennemi recèle de plus écœurant, jusqu’à la crainte que le nombre d’homosexuels dans la société n’en vienne à augmenter. C’est que pour pouvoir accéder aux écoles et parler d’homosexualité et d’homophobie à nos chers petits enfants, il faut d’abord rassurer leurs parents et les directeurs d’établissements en leur martelant que non, non et non : vos rejetons ne courent aucun risque de devenir homosexuels si on leur parle de ces choses‐là. Pour se dédouaner de tout soupçon de « prosélytisme », ces militants croient bon de fustiger « la croyance répandue que le processus éducatif puisse jouer un rôle dans la définition de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » (sic). Cette soi‐disant « confusion » s’y voit condamnée au même titre et avec la même sévérité que celle qui associe l’homosexualité à la pédophilie !

Mais si les « orientations sexuelles », et en particulier l’hétérosexualité dominante, n’ont rien à voir avec l’éducation, la socialisation familiale, scolaire et culturelle, alors d’où pourraient‐elles bien provenir ? L’alternative que nous offrent ces défenseurs de la cause gay & lesbienne est aussi simpliste qu’absurde : soit les orientations sexuelles seraient données par nos gènes à la naissance, soit elles seraient le fruit d’un choix individuel échappant à toute détermination sociale et aussi librement consenti que peut l’être la couleur de la paire de chaussettes qu’on choisit d’enfiler. Si cette seconde option n’est qu’une variante homo et assez niaise de l’idéologie consumériste libérale, la première est franche‐ ment nauséabonde, puisqu’elle vient réactiver la croyance dans une homosexualité innée, qui est précisément l’idéologie qui a servi – et sert – à justifier l’oppression hétérosexuelle depuis plus d’un siècle. Que des personnes qui se disent homosexuelles en viennent elles‐mêmes à croire dans cette fable naturaliste montre à quel point les catégories de la « pensée straight » ont colonisé la subjectivité de ceux‐là mêmes qui entendent la combattre. Certes, aujourd’hui la croyance dans le « gène de l’homosexualité » sert moins à pathologiser une déviance qu’à conforter les hétéroflics dans leur certitude qu’une frontière nette les sépare des homos. Ceux‐ci y trouvent parfois leur compte également, car cela leur procure une image rassurante d’eux‐mêmes, réduits qu’ils sont à plaider l’indulgence, la clémence et la « tolérance » des hétéros : « Je suis né comme cela, ne m’en voulez pas, je n’y suis pour rien, ce n’est pas de ma faute, etc. ».

La voilà, la véritable fonction politique de ce spectre du « prosélytisme », devenu le leitmotiv de toute action homosexuelle qui se veut respectable et inoffensive : il s’agit de consolider les catégories binaires que la domination hétérosexuelle a construites, en se contentant de dorer les barreaux de nos cages. Ce discours collaborationniste revient à prendre les parents d’élèves dans le sens du poil en leur disant : « Aucun risque que votre enfant ne devienne homosexuel s’il ne l’est pas déjà ».

Croire que la lutte contre l’homophobie n’aurait d’effet que sur l’orientation de ceux qui « le sont » déjà et épargnerait les autres est aberrant et authentique‐ ment homophobe. Comme si on était toujours déjà soit hétéro, soit homo (ou en attente d’être révélé à soi‐même ou aux autres en tant que tel). Comme si on était né l’un ou l’autre ! Cette forme‐là de lutte est du pain bénit pour les hétéros, tout comme l’était en d’autres temps la mode du « coming‐ out » : chacun à sa place et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes hétéronormatifs. C’est ainsi qu’on peut voir des hétéros tout acquis à la cause homosexuelle, enthousiasmés par le PACS, applaudissant les cortèges des gay pride, mais qui chient dans leurs frocs à l’idée que leurs filles pourraient devenir lesbiennes, et recommandent à leurs garçons, avec l’humour qu’on leur connaît, de prendre bien garde de ne pas laisser tomber la savonnette dans les douches de l’école.

Quand vous entendez des militants de la cause gay & lesbienne vous expliquer que leurs actions ne viendront en aucun cas salir la noble hétérosexualité présumée de vos chérubins, ne les croyez pas. Soit ils vous mentent, soit ils se mentent à eux‐mêmes. L’homosexualité, tout comme l’hétérosexualité, est avant tout une question d’éducation. Ce qu’on nous vend depuis quarante ans comme de « l’éducation sexuelle », qu’elle soit scolaire ou parentale, n’est en définitive rien d’autre qu’une vaste entreprise de prosélytisme hétérosexuel visant à fabriquer des hétéros convaincus et fiers de l’être. Ce sont les dégâts de cette éducation‐là qu’il nous faut aujourd’hui réparer.

Ce sont des siècles d’éducation et de contrainte à l’hétérosexualité qui, par de nécessaires ratés, ont produit (entre autres) ce qu’on s’est mis à désigner comme « l’homosexualité » et « les homosexuels ». Il s’agit à présent de multiplier et de généraliser ces échecs. Qu’on le fasse avec ou sans prosélytisme, là n’est pas la question. Banaliser les formes marginales de sexualité dans le discours et les représentations revient nécessairement à les diffuser dans les pratiques, à élargir le champ des possibles en matière de relations sexuelles, à désinhiber les désirs et à dédramatiser les plaisirs ; en deux mots : à troubler le genre. Christine Boutin l’a très bien compris, tandis qu’Elisabeth Thorens, la nouvelle « madone (hétéro) des ados homos » dûment agréée par les institutions scolaires, ou Josiane Chavaillaz, la présidente (hétéro) de l’association VoGay qui estime contre toute évidence scientifique qu’ « on naît homo, on ne le devient pas » (sic.), en sont à tout jamais incapables.

Oui, nous voulons faire de vos enfants des pédés et des gouines, et même mieux : des bis ou des trans ; mais surtout, nous voulons leur épargner la souffrance que nous avons connue d’avoir à se conformer à une « orientation » préétablie par l’ordre hétéroflic ou homoflic, quelle qu’elle soit. Nous voulons qu’ils puissent baiser par les trous qui leur chantent, qu’ils ne baisent pas du tout si ça ne leur chante pas, bref, qu’ils fassent ce qu’ils entendent en matière sexuelle comme en toute chose, sans avoir à subir les moralistes de l’éducation hétérosexuelle ni les chantres de la « tolérance » des homosexuels.

Plutôt à quatre pattes qu’à genoux !

collectif pour la désorientation sexuelle Genève,

octobre 2011

desorientation‐sexuelle@slnd.net
tracthomo

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Migrant.e.x.s

Projection – L'errance des cerveaux

Projection - L'errance des cerveaux - 05.10.2011

La CUAE organise une projection du documentaire “L’errance des cerveaux” (2007, 52′) le mercredi 5 octobre à l’espace autogéré Nadir. Ce documentaire raconte le parcours croisé de plusieurs étudiantEs migrantEs à Genève. Il a été réalisé par Clément Nbzana et Paulin Tadadjeu, tous deux étudiants d’origine camerounaise. Comme d’habitude, un apéritif vous sera offert à l’issue de la projection.

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Actualités Politique universitaire

Lutte contre la restructuration des bibliothèques: retour à la case départ ?

Le printemps a été chaud dans les bibliothèques de l’université de Genève. Campagne d’information, rassemblements, débrayage, grève des amendes: le personnel des bibliothèques s’est mobilisé avec force et fracas pour que le rectorat entame des négociations sur sa réforme des bibliothèques.

POURQUOI CETTE MOBILISATION ?

  • la réforme se base sur un rapport d’audit externe mené par un manager qui de toute évidence, ne connaît rien au fonctionnement des bibliothèques
  • le rectorat a appliqué cette restructuration de manière autoritaire sans impliquer les professionnelles concernées
  • une importante partie des collections vont être déplacées dans un entrepôt, ce qui compliquera l’accès pour les personnes qui en ont besoin
  • la gestion des acquisitions va se bureaucratiser et les bibliothécaires seront réduites à un rôle de manutentionnaire de « stocks »
  • le budget de la médiathèque d’Uni-Mail a été supprimé et toute nouvelle acquisition doit désormais obtenir l’aval d’un responsable de discipline
  • la réforme donne les pleins pouvoirs à une direction devenue illégitime par la façon dont elle a traité le personnel ces derniers mois

Un accord visant à mettre un terme au conflit a été signé en mai 2011 par le recteur Vassalli et le syndicat SSP. Il prévoyait la création d’une commission tripartite réunissant le rectorat, les usagères (étudiantEs et enseignantEs) et le personnel des bibliothèques.

QUE S’EST-IL PASSÉ DEPUIS ?

Pour l’heure, les négociations n’ont rien amené de concret. Les représentantEs du rectorat campent sur leurs positions et leur stratégie n’a guère changé: répéter toujours les mêmes sottises en espérant qu’à terme la contestation s’essouffle. Pendant ce temps, la réforme se poursuit.

EN FAIT, IL SEMBLERAIT QUE LE RECTORAT N’AIT JAMAIS EU L’INTENTION DE NÉGOCIER UNE SEULE VIRGULE DE CETTE RÉFORME

Les bibliothèques sont à la fois le lieu de travail des étudiantEs que du personnel. Nous sommes donc directement concernéEs par cette restructuration!

SOLIDARITÉ AVEC LES BIBLIOTHÉCAIRES

VOTRE RÉFORME ON N’EN VEUT PAS,

ON NE SE LAISSERA PAS ENDORMIR PAR LE RECTORAT

Tract distribué à la rentrée, disponible en version pdf.

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Migrant.e.x.s

Le CCSI fête les 20 ans du droit à l'éducation pour tous


CCSI - Droit à l'éducation pour toutes - 20 ans

Nous relayons ici l’invitation du Centre de Contact Suisses-Immigrés (CCSI) à célébrer les 20 ans du droit à l’éducation pour touTEs. Il y a 20 ans, après une longue lutte menée par le CCSI et d’autres groupes, l’école publique genevoise obligatoire ouvrait enfin ses portes aux enfants sans papiers. Pour fêter cette victoire, le CCSI vous invite à fêter cet anniversaire et à témoigner de votre solidarité avec les familles sans-papiers le 14 octobre 2011 dès 18h à la Maison des associations (15 rue des Savoises, salle Gandhi)

Au programme: Danses, tables rondes autour du droit à l’éducation pour tous et des défis actuels, buffet, musique.

La CUAE invite les personnes à profiter de cet événement pour réfléchir aux restrictions d’accès aux études qui touchent encore les sans-papiers, l’enseignement supérieur et les apprentissages restant encore très difficiles d’accès pour ces dernierEs.

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Migrant.e.x.s

Séance d'information pour étudiant-e-s Permis B

Pour la troisième année consécutive, la CUAE organise avec le BUIS une séance d’information pour les étudiant-e-s de l’université de Genève soumis-es au Permis B le mercredi 28 septembre 2011 – 18h30 en salle M2140 (Uni Mail).

Ordre du jour:
1. Mot de bienvenue
2. Présentation des institutions suisses liées à l’immigration
3. Information de fonds sur le permis B
4. Présentation du Bureau Universitaire d’Information Sociale (BUIS)
5. Question relatives au travail (job)
6. Vie pratique et quelques structures genevoises utiles
7. Discussion/Questions

La séance se terminera par un apéritif.

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Journée portes ouvertes

Le comité de la CUAE invite toute personne intéressée à participer à sa journée portes ouvertes le mardi 27 septembre 2011 dès 16h dans ses locaux du 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy (en face d’Uni Mail). Au programme: visite des locaux, table de presse et animations ; ainsi qu’un apéro en partenariat avec l’espace autogéré Nadir qui fête lui aussi sa crémaillère. Pour celles qui ne l’auraient pas encore, c’est aussi l’occasion d’obtenir un des nouveaux Agenda-guide de la CUAE pour l’année académique 2011-2012.

Nous vous attendons nombreuses pour cet événement convivial!

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Politique universitaire Textes

L'épopée des locaux

Après trois ans de luttes, une occupation de nos anciens locaux, beaucoup de rendez-vous où la langue de bois s’est déchaînée et un ras-le-bol palpable, les associations d’étudiantes[ref]Les termes au féminin s’entendent bien sûr aussi au masculin.[/ref] ont enfin été relogées dans des locaux mieux adaptés à leurs besoins.

Les locaux des associations d’étudiantes se situent désormais à proximité des principaux bâtiments universitaires et bénéficient d’une meilleure visibilité. En effet, vous retrouverez les bureaux de la CUAE, la CGTF et le Nadir, le nouvel espace autogéré de l’AEEA, au 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy (en face d’Uni Mail, côté parc). Pour l’instant, chaque association a obtenu un bureau et nous disposons également de deux salles de réunion et d’espaces de stockages dont peuvent bénéficier les associations membres qui le désirent. On peut toutefois regretter que l’une des salles de réunion n’ait pas de fenêtre et que les bureaux des associations soient mal insonorisés, alors que les personnes que nous recevons lors de nos permanences ont besoin d’un cadre confidentiel pour exposer leur situation.

En 2008, lorsque les associations d’étudiantes ont appris qu’elles devraient déménager, elles proposaient déjà de déplacer leurs activités au 8-10 Passage Baud-Bovy. Comment expliquer qu’elles aient dû attendre aussi longtemps pour être relogées convenablement, si ce n’est la mauvaise volonté du rectorat?

Celui-ci se défend en invoquant le manque récurrent d’espace alloué à l’université de Genève et la difficulté de gestion qui découle de l’éparpillement des bâtiments universitaires dans tout le canton. Pourtant, lorsqu’on sait que les assistantes s’entassent à plusieurs dans une pièce minuscule, alors que des professeures bénéficient d’un bureau qu’elles utilisent deux jours par semaine, et que les étudiantes s’agglutinent dans des amphithéâtres pleins à craquer, alors que le rectorat se fait construire une énième salle de réunion pour symboliser son statut, on a de la peine à accorder du crédit à ses arguments. Plutôt que d’écouter le rectorat se larmoyer sur la complexité des questions liées aux bâtiments, nous essayons de lancer des pistes de réflexion sur l’utilisation de l’espace et nous nous battons pour obtenir le minimum nécessaire aux activités des associations d’étudiantes.

En se préparant à lutter pour une véritable Maison des associations – évoquée à plusieurs reprises par le rectorat – où les étudiantes se feront un plaisir de recevoir non seulement leurs homologues, mais également les habitantes du quartier et les sans-papiers de passage, nous vous invitons à passer nous rendre visite à tout moment et à festoyer avec nous lors de la crémaillère du Nadir le mardi 27 septembre 2011, dès 16h.

Texte paru dans l’Agenda-Guide 2011-2012 de la CUAE

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Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Adoption du statut de l'université : le mépris de Charles Beer pour la participation des étudiantes

Le Conseil d’État a adopté aujourd’hui le statut de l’université de Genève, règlement d’application de la loi sur l’université. Cette adoption intervient après une tragi-comédie de plus de neuf mois, au cours de laquelle Charles Beer a pu démontrer tant sa parfaite méconnaissance du dossier que son désintérêt le plus profond pour la participation des membres de l’université, en particulier des étudiantes [ref]Les termes au féminin s’entendent, bien entendu, aussi au féminin.[/ref].

Pour mémoire, l’assemblée de l’université a adopté une première version du statut le 22 septembre 2010 déjà, après plus d’une année de travail. Lors du vote final, ce texte a bénéficié d’un très large soutien dans les quatre corps de l’université (étudiantes, professeures corps intermédiaire et personnel administratif et technique), ainsi que de la part du rectorat.

Depuis lors, plutôt que d’assumer ses responsabilités politiques, le président du DIP a préféré se réfugier derrière l’avis des juristes de son département. Il a ainsi tenté en vain de supprimer les dispositions permettant de contrôler les prérogatives du collège des professeurs, contredisant ainsi la réponse du Conseil d’État à une question orale, dans laquelle François Longchamp affirmait que « le Statut, qui devra être adopté par l’Assemblée de l’Université, devra déterminer de quelle manière sera traitée la question du collège des professeurs dans ce futur texte » [ref] IUE 863-A de la députée Anne Emery-Torracinta, 16 décembre 2009.[/ref].

Il a également imposé de nouvelles compétences, en particulier, la création de centres ou d’instituts interfacultaires contre l’avis des facultés concernées et de l’assemblée de l’université. L’argument pour justifier cette intervention était « l’autonomie de l’Université ». Cette justification est symptomatique de la confusion qui règne dans l’esprit des promoteurs de la loi sur l’université : pour Charles Beer, comme pour Ruth Dreifuss, cette autonomie n’est en aucun cas critique ou intellectuelle, et encore moins au service de la démocratie interne; il s’agit uniquement de permettre au « rectorat fort » de créer un institut à la minute, sur demande du pouvoir politique ou d’un banquier privé de la place. En résumé, c’est l’autonomie de la girouette, qui a le pouvoir de suivre le vent dominant. Plutôt que l’autonomie de l’université, il s’agit de l’autonomie du rectorat, au besoin contre l’université.

La position du parti socialiste sur la politique des hautes écoles proclame que « l’ensemble du monde universitaire (professeurs, assistantes, étudiantes et personnel d’exploitation) dispose de manière adéquate d’un droit de participation aux décisions » [ref]Politique des hautes écoles du Parti socialiste : plus de qualité, plus d’égalité des chances, plus d’efficacité, 17 septembre 2005.[/ref]. Dans les faits, la nouvelle loi sur l’université a considérablement réduit cette participation. Malgré cela, d’importantes avancées ont pu être intégrées au statut, en particulier la présence d’étudiantes et d’assistantes dans les commissions de nomination du corps professoral. Là aussi, Charles Beer a tenté de supprimer ces dispositions du statut, avant de reculer devant la résistance des membres de l’université.

La CUAE se réjouit de l’adoption du statut de l’université, et en particulier des nombreuses avancées qu’il comporte pour les étudiantes : contrôle sur le collège des professeurs, participation aux commissions de nomination ou encore disparition du critère de normalité pour l’exonération des taxes. Elle s’insurge toutefois contre le mépris affiché par le président du DIP envers le travail effectué par les étudiantes et les autres membres de l’assemblée, ainsi que contre les nombreuses pressions exercées. Cet épisode a toutefois eu le mérite de montrer les limites de l’autonomie telle que la conçoit Charles Beer : un exercice de style pour les étudiantes et les travailleuses, après lequel elles sont priées de se soumettre au diktat de la politique ou de l’économie.