Suite aux mesures de confinement dĂ©crĂ©tĂ©es par le Conseil FĂ©dĂ©ral, il y a maintenant plus de trois semaines, l’Unige a dĂ» fermer physiquement ses portes pour la fin du semestre. Elle a su se montrer très rĂ©active en mettant en place la poursuite de l’enseignement, via la plateforme Zoom, qui a permis d’essayer de garder une continuitĂ© dans les cours. L’UniversitĂ© de Genève est aussi la première UniversitĂ© suisse Ă annoncer le maintien des examens de la session de juin, donnant, de par la rĂ©cente nomination de Monsieur FlĂĽckiger Ă la prĂ©sidence de SwissUniversities, le ton pour tout le pays.
Les communications faites jusqu’Ă prĂ©sent concernant le maintien des examens et la non-comptabilisation de l’échec ou de l’absence Ă ceux-ci sont des directives gĂ©nĂ©rales donnĂ©es aux facultĂ©s qui rĂ©flĂ©chissent actuellement Ă leur mise en Ĺ“uvre.
Avant que le rectorat n’annonce sa décision, la CUAE a publié une prise de position mettant en avant les problématiques que rencontrent de nombreu.se.x.s étudiant.e.x.s suite aux changements induits par le COVID-19. Cette prise de position conclut que la solution la plus égalitaire et prenant réellement en compte les personnes les plus atteintes par la situation actuelle serait la validation en bloc des enseignements auxquels nous sommes inscrit.e.x.s, ainsi que le maintien de la session à des fin d’auto-évaluation.
Si les raisons qui ont poussĂ© le rectorat Ă ne pas adopter nos solutions sont explicites (idĂ©e de “valeur de crĂ©dits” pesant lourd face au bien-ĂŞtre Ă©tudiant par exemple), les nombreuses questions que nous avons soulevĂ©es dans notre prise de position restent sans rĂ©ponse. De plus, de nouvelles interrogations dĂ©coulent des dernières recommandations.
Ainsi, ces questions vous sont adressées par les secrétaires de la CUAE qui siègent à l’AU suite à l’assemblée des délégué.e.x.s du 7 avril 2020.
Nous nous questionnons donc sur la mise en application de la tentative non-comptabilisée si échouée ou non-effectuée en juin :
Si une personne n’est pas inscrite en juin, peut-elle s’inscrire à la session de rattrapage d’août ?
- Si une personne rate la session d’août, cela compte-t-il pour une tentative même si elle ne s’est pas présentée en juin ?
- Si une personne décide de ne pas passer les examens de ce semestre, peut-elle poursuivre sa formation dans le degré suivant, au semestre d’automne, et refaire uniquement celui de printemps l’an prochain ?
- Si une personne rate les examens, sa tentative ne sera pas comptabilisĂ©e, mais pourra-t-elle entrer dans l’annĂ©e suivante en admission conditionnelle et refaire ses examens en janvier ou en juin prochain, ou devra-t-elle obligatoirement refaire son semestre de printemps au prĂ©alable?
- Les personnes mobilisées, ou dans l’incapacité de suivre les cours chez elles, devront-elles réussir obligatoirement les examens en août pour poursuivre normalement leur cursus ou pourront-elles s’inscrire aux cours qu’elles avaient prévu de suivre en automne ?
- Les personnes en admission conditionnelle doivent-elles toujours valider le quota de crédits pour passer l’année ?
- Même question pour les études dont le passage est conditionné à un minimum de crédits.
Evaluation :
- Sans accès Ă la bibliothèque (et aux archives), la recherche s’avère compliquĂ©e. Est-ce que cela sera pris en compte dans l’Ă©valuation et comment ?
- Pouvez-vous garantir que tout.e.x.s les étudiant.e.x.s devant rendre un travail de fin de cycle auront un délai supplémentaire ?
- Dans de nombreuses facultĂ©s, les inscriptions aux examens ont Ă©tĂ© fermĂ©es avant les directives donnĂ©es par le rectorat. Seront-elles rĂ©ouvertes ? En effet, les Ă©tudiant.e.x.s ne peuvent dĂ©finir s’iels veulent passer ou non des examens sans savoir dans quelles conditions iels pourront les passer.Â
- Est-ce que vous donnez la garantie aux Ă©tudiantes que les modalitĂ©s d’examens seront les mĂŞmes Ă cette session (mai-juin) qu’Ă la session extraordinaire (aoĂ»t-septembre).Â
- Est-ce que les dĂ©rogations qui seront demandĂ©es par les Ă©tudiant.e.x.s se retrouvant dans des situations difficiles seront considĂ©rĂ©es de manière plus souples que d’habitude ?Â
- De la mĂŞme manière, comment les oppositions seront-elles gĂ©rĂ©es, sachant que de nombreu.se.x.s Ă©tudiant.e.x.s, feront opposition Ă des notes considĂ©rĂ©es comme injustes au vue des conditions ? Comment garantir que ces oppositions seront jugĂ©es de manière correcte ? Serait-il pertinent que des Ă©tudiant.e.x.s fassent partie de ces commissions d’opposition pour pouvoir apporter un regard “de terrain” sur les conditions d’Ă©tudes ?Â
- Pour les personnes qui sont en mobilitĂ©, l’universitĂ© peut-elle se mobiliser pour allĂ©ger les conditions pour valider ce module? En tenant compte du fait que les conditions d’enseignements et d’examens ne sont pas forcĂ©ment aussi bonnes que celles de l’UNIGE. Des nĂ©gociations entre les universitĂ©s prenant part Ă la convention de Lisbonne ont-elles lieu? Existe-t-il des discussions concernant la situation des Ă©tudiant.e.x.s qui doivent augmenter leur moyenne afin de partir en mobilité ?
De plus, par la crainte que les serveurs ne soient surchargĂ©s durant la pĂ©riode d’examens, il a Ă©tĂ© recommandĂ© Ă certaines facultĂ©s de les dĂ©placer hors session, lorsque cela Ă©tait possible, gĂ©nĂ©ralement avant celle-ci :
- Ainsi, plusieurs personnes se sont tournées vers nous, car un de leur examen a été avancé en pleine période de ramadan- Est-t-il possible pour ces personnes de demander une dérogation ?
- Pour d’autres, cela tombe en mĂŞme temps que les examens B2 de langues. Quelles dĂ©rogations seront possibles pour ces personnes qui ne pourront pas, dans la situation actuelle, prĂ©parer correctement ces examens, mais qui en ont cependant besoin pour la suite de leur cursus ?Â
- Pour certains, cela tombe sur une pĂ©riode de plusieurs remises de dossiers consĂ©quents, car les crĂ©dits du cours seront Ă©valuĂ©s d’après ces rendus de dossier. Quelles souplesses seront possibles pour ces Ă©tudiant.e.x.s ?
- Et plus gĂ©nĂ©ralement, quelle est la logique d’avancer les examens alors que le Recteur annonçait dans son premier mail le report de la session d’une semaine ?
- Nous nous trouvons dans une situation particulièrement difficile pour tout le monde, pourquoi est-ce sur les épaules des étudiant.e.x.s que retombent les solutions trouvées pour éviter une surcharge informatique, dont ces derniers ne sont absolument pas responsables?
- Nous nous questionnons également sur ce qu’il adviendrait si un examen rencontrait un bug du service informatique de l’Unige ?
- Dans le même sens, si une personne rencontre un problème informatique individuel durant un examen, comment cela sera-t-il pris en compte ?
- Beaucoup d’Ă©tudiant.e.x.s n’ont pas de bonnes connexions informatiques. Pourront-iels obtenir plus de temps ? Ou donnerez-vous la directive de faire des examens tĂ©lĂ©chargeables avec rendus tĂ©lĂ©versĂ©s?Â
- Comment Ă©valuer des questions de rĂ©flexions quand il a Ă©tĂ© dĂ©jĂ annoncĂ© que le temps de rĂ©ponse sera très court afin d’Ă©viter d’Ă©ventuelles tricheries (consulter ses documents ou bien faire appel Ă d’autres Ă©tudiants via les tĂ©lĂ©phones)?
- Quelle directive donnez-vous afin que le principe de bonne foi des étudiant.e.x.s soit garanti et qu’un contrôle informatique n’ait pas lieu.
- Plus gĂ©nĂ©ralement, les personnes mobilisĂ©es ou dans l’incapacitĂ© d’accĂ©der Ă un espace de travail appropriĂ© chez elles peuvent-elles demander des dĂ©rogations pour obtenir les crĂ©dits autrement qu’avec les examens Ă©crits ? Sera-t-il possible de rendre un travail dont la forme, prĂ©alablement dĂ©cidĂ©e avec l’enseignant.e.x, est plus appropriĂ©e Ă leur situation (oral, rendu d’un dossier, etc.) ?
- Les difficultés des étudiant.e.x.s seront-elles prises en compte dans la notation ?
- Le rectorat pourra-t-il assurer qu’aucun.e.x Ă©tudiant.e.x ne sera mobilisĂ©.e.x pendant la session d’examen ?
- Pour les Ă©tudiant.e.x.s ayant besoin d’une certaine note pour pouvoir entrer dans le master de leur choix mais ayant rencontrĂ© de nombreuses difficultĂ©s, comment assurerez-vous de prendre en compte leur capacitĂ© Ă intĂ©grer le master et pas leur capacitĂ© Ă gĂ©rer leur confinement ?
- Est-ce que le rectorat peut assurer que les correcteurs.rices bĂ©nĂ©ficieront des conditions de travail adĂ©quates pour Ă©viter les notations “Ă©motionnelles” ?
- Comment évaluer un examen d’un cours donnée par un.e prof qui, depuis le 16 mars, ne pose que des slides sur moodle et aucun accompagnement auditif ( zoom, ou audio pré-enregistré) pour expliciter les documents?
- Pour beaucoup d’étudiant.e.x.s, le cumul des examens en aoĂ»t avec les rattrapages de janvier sera trop consĂ©quent, sera-t-il possible de choisir dans quel rattrapage nous nous inscrivons ?Â
- Les personnes qui prennent congé pourront-elles faire leur rattrapage de la session de janvier en août?
Pour finir, les notes données par les examens reflèteront-elles vraiment le niveau des étudiant.e.x.s ou plutôt leur capacité à gérer leur confinement ?