Scandale au collège Voltaire: la direction a recouru à la police pour chasser un élève sans papiers

Lundi 18 février, un étudiant sans-papier inscrit à l’université populaire s’est rendu au centre de documentation du collège Voltaire afin de préparer ses cours durant la journée. Sous couvert d’un dérangement provoqué par sa présence, la direction a jugé nécessaire d’appeler la police pour le mettre à la porte. Elle a avoué connaître la situation irrégulière de l’élève de même que les conséquences dramatiques que ce recours à la police aurait pu provoqué.

Des élèves du collège Voltaire ont rédigé le communiqué ci-dessous que nous avons souhaité publier.

INFORMATION AUX ÉLÈVES DE LA DISCUSSION DU MARDI 12.03.2013

Suite au scandale commis par la direction lors de « l’expulsion » d’un jeune étudiant en situation irrégulière, inscrit à l’Université Populaire de Genève qui venait étudier au Centre de Documentation du Collège Voltaire nous avions appeler les élèves à venir à une réunion le mardi 12 mars afin d’organiser une résistance. Impossible de se réunir entre nous ? Un membre de la direction fût envoyé afin de venir ‘participer’ à notre réunion. Ou peut-être afin de nous couper dans un élan d’indignation ?

Ceci étant, durant la discussion des propos révoltants furent émis. Nous jugeons nécessaire de vous/nous tenir informé.e.s de ceux-ci.

Tout d’abord, la direction oublierait elle qu’avant d’être « direction » ils/elles sont humain.e.s ? Il est tout à fait vrai qu’en temps que doyen.ne.s ou directeurs/trices il n’est pas de leur devoir de s’intéresser aux cas mais de faire appliquer le règlement et le même pour toutes et tous. Toutefois, n’est ce pas le rôle de l’humain.e de faire attention aux conséquences et d’adapter le moyen d’appliquer ce règlement ci celui-ci à de fort risque de faire expulser du territoire Suisse un étudiant qui de plus n’a commis aucun délit ? Selon notre direction, le fait qu’il n’ait commis aucun délit se discute car nous ne savons pas ce qu’il fait à l’extérieur. Nous connaissons ce discours, l’étranger en situation irrégulière ne peut que être forcément un délinquant, ne serait-ce pas les mêmes propos soutenu entre autre par l’UDC ?

Et pour nous, que savent-ils de nos activités extra-scolaires ? Se posent-ils même la question de savoir si nous commettons des délits ? N’y a t’il pas ici clairement un jugement déplacé, raciste ?

Est il justifiable de faire intervenir la police, en pleine journée, devant les élèves et en uniforme dans une cas comme celui ci ? Sans avoir au préalable, nous le rappelons, ni avertit l’Université Populaire de Genève dont il est l’élève, ni les assistantes sociales du collège, ni les bibliothécaires du Centre de Documentation. Les conséquences pour ce jeune homme auraient pu être vraiment graves, il aurait pu se faire expulser du territoire Suisse et retourner dans un Pays, dont la direction ignorait lequel avant l’appel à la police (et peut être encore maintenant), où il y a des chances qu’il ait fuit la guerre ou un gouvernement répressif ou un manque de liberté d’expression ou encore tant d’autres atrocités possibles.

Ce que la direction soutien et qui à de quoi fortement révolter est qu’ils/elles étaient au courant des conséquences émises ci-dessus mais qu’en appelant la police ils/elles étaient prêt.e.s à les assumer. Et nous sommes sensé.e.s accepter cela ? Oh que non !