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On se rassemble et on discute, mange, rigole, débat, discute, témoigne, joue, chante, danse, etc…
JEUDI 26 NOVEMBRE
Sur les marches
On se rassemble et on discute, mange, rigole, débat, discute, témoigne, joue, chante, danse, etc…
Sur les marches
Le 22 octobre 2009, en occupant l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, les étudiant-e-s autrichien-ne-s ont renforcé un mouvement de protestation international. En Autriche, ce mouvement s’est propagé à d’autres établissements d’études autrichiens dont les université de Vienne, Graz et Linz. Le mouvement continue encore et toujours à l’heure actuelle ! Au total, plusieurs milliers d’étudiant-e-s ont décidé de dire « NON ! » aux nouvelles réformes qu’entreprennent les différents rectorats.
Depuis le début des événements autrichiens, le mouvement étudiant international qui regroupe 70 groupes dans 30 pays différents, des États-Unis au Bangladesh, en passant par l’Italie, le Népal ou la Macédoine s’est renforcé. Ces différents groupes régionaux, tous unis pour une même cause – la lutte contre la marchandisation et la privatisation des études et pour un accès plus démocratique à l’université – se sont formés de manière spontanée et autonome. Ils ont mis sur pied une semaine d’action internationale du 9 au 18 novembre, qui a débuté avec le Warm-up day of United Action du 5 novembre, journée destinée à informer le public sur les différentes actions potentielles des semaines à venir.
Ce mouvement international lutte contre la marchandisation progressive des études supérieures et ses effets néfastes. En effet, l’introduction récente des réformes de Bologne vise à calquer l’organisation des études universitaires sur un modèle anglo-saxon. Ce modèle tend à mettre le savoir en concurrence, il permet au secteur privé d’avoir la main mise sur la recherche et il limite l’accès aux études par des stratégies de sélections élitistes. Ainsi c’est à la fois les conditions d’accès aux études et la qualité de ces dernières qui sont de plus en plus dégradées.
Ce phénomène peut être illustré par les différents classements d’universités, notamment celui de ShanghaÏ. Ce dernier est fondé sur des critères de compétitivité, tels le nombre de Prix Nobel obtenu par des chercheurs de l’université, le nombre d’articles publiés ou encore le nombre de citations obtenues. Il s’agit de critères purement quantitatifs. Il est aberrant d’évaluer la qualité d’une institution universitaire sur la base de ces seuls chiffres.
Genève connait aussi ses réformes. Avec l’introduction de la nouvelle Loi sur l’Université, et la réforme de Bologne déjà mise sur pied depuis plusieurs années, un changement certain des conditions d’études est en cours. Les exemples sont nombreux :
Au niveau de la démocratie universitaire, les organes participatifs, derniers lieux institutionnels où les étudiant-e-s avaient encore une voix consultative, ont progressivement disparus. De plus, l’adoption d’un nouveau règlement d’études en faculté de sciences économiques et sociales, ou tout simplement des changements de plans d’études, sont décidés sans consultation des principaux intéressées, c’est à dire les étudiant-e-s.
Au niveau des questions économiques, l’ouverture du financement de l’institution ou de recherches à des fonds privés engendre automatiquement une dépendance au milieu industriel qui implique l’adhésion à une logique de maximisation de profits. Pour des raisons de rationalisation économique, ou simplement parce que « c’est la vie ! », comme l’explique Charles Beer [1], les réformes menacent de supprimer certaines filières. C’est le cas du Département d’histoire économique et sociale dont la qualité de l’enseignement et de la recherche n’est pourtant pas mise en cause.
De plus, notamment en raison de la semestrialisation des enseignements et des modifications du calendrier académique, la qualité de l’encadrement des étudiants diminue. Les conditions de réussite deviennent de plus en plus sélectives, alors que les capacités d’enseignement ne sont pas augmentées par l’engagement de plus d’assistant-e-s ou de professeur-e-s. Finalement, les propositions du politique d’augmenter les taxes universitaires risquent de rendre inaccessibles les études à une tranche de la population déjà marginalisée par le nombre trop restreint de bourses et leur mauvaise redistribution et pourraient pousser les étudiants à un endettement précoce qui aurait comme conséquence une forme d’esclavagisme moderne à la sortie des études.
Face à cette situation, le groupe genevois autonome « Education is NOT for $A£€ », formé de manière spontanée face à l’évolution négative de la qualité des études de l’université de Genève et en solidarité aux étudiant-e-s viennois-e-s, revendique les points suivants :
Pour la gratuité des études !
Contre la fermeture des filières !
Pour une augmentation des bourses et un accès facilité !
Pour un enseignement et une recherche indépendants !
Contre la détérioration de l’encadrement des études !
Pour plus de logements étudiants !
Pour une codécision dans l’élaboration des cursus et la nomination des enseignant-e-s !
Pour des meilleures conditions de travail du personnel !
Pour des organes décisionnels paritaires avec un réel pouvoir (1 étudiant-e = 1 professeur-e)
[1] ARMANIOS, R. « Charles Beer, un obsédé de l’objectif », Le Courrier, 27 octobre 2009.
Ce samedi, la CUAE, syndicat étudiant de l’Université de Genève, a remporté le prix « public » des Big Brother Awards 2009. Ce prix vise à récompenser des actions de résistance contre la mise en place d’une surveillance généralisée ou les intrusions dans la vie privée. La CUAE a ainsi été récompensée pour son action contre le flicage des étudiant-e-s étranger-ère-s suite à la présence de l’Office cantonal de la population (OCP ou contrôle de l’habitant) lors de la procédure d’immatriculation à l’université à l’automne 2008.
Pour mémoire, le rectorat de l’Université de Genève avait invité l’OCP aux séances d’immatriculation 2008. L’OCP avait installé un stand qui faisait partie intégrante du parcours pour s’inscrire à l’université. Cela a eu pour effet d’empêcher des étudiant-e-s dont le permis de séjour était en cours de validation d’accéder à des études académiques. La situation est bien entendu encore plus problématique pour les personnes dites « sans-papiers ». Après deux mois de discussions démontrant l’incapacité du rectorat à prendre un engagement significatif, une large mobilisation d’étudiant-e-s, de travailleur-euse-s de l’université et d’autres personnes s’est formée pour dénoncer cette situation. Suite à une manifestation organisée dans le hall d’Uni Mail, une centaine de personnes se sont rendues au siège du rectorat, prêtes à rester aussi longtemps que nécessaire pour obtenir la garantie qu’une telle invitation ne se reproduirait plus. Cette action a été couronnée de succès puisque les immatriculations de l’automne 2009 étaient libres de toute présence de l’OCP.
La CUAE a montré par cette action non conventionnelle que la voie formelle ne constitue pas l’unique moyen de faire entendre ses revendications. Une mobilisation des véritables acteur-trice-s de l’université est parfois plus efficace que des négociations de façade avec le rectorat. Ainsi, bien que la nouvelle loi sur l’université ne donne qu’une voix consultative aux étudiant-e-s et autres travailleur-euse-s de l’université, cette action a montré que ce nouvel obstacle est loin d’être insurmontable. La CUAE fera valoir son opinion par tous moyens jugés utiles !
Une coopération honteuse entre l’université et la police des étranger-ère-s, instituée sous prétexte de faciliter les formalités administratives pour les étudiant-e-s, a ainsi été empêchée. Ce prix témoigne de la persévérance des étudiant-e-s qui ne se laisseront pas museler par une restriction affichée de leurs prérogatives formelles. Toutefois, on peut regretter que cette mobilisation n’ait fait qu’entériner le retour à la situation inacceptable qui prévalait jusqu’alors. Dans le contexte actuel, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre la lutte en revendiquant un permis de séjour pour tout étudiant-e et en refusant toute collusion entre l’université et la police des étranger-ère-s.
À l’occasion de cette récompense, la CUAE tient à remercier encore une fois toutes les personnes qui ont permis cette issue favorable par leur présence ou leur engagement.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter notre site internet, cuae.ch, et celui des Big Brother Awards, www.bigbrotherawards.ch. Nous restons également à votre disposition par mail ou téléphone.
Mercredi 7 octobre 2009 à 18h15 – Uni Mail R070
1. Approbation du PV du 8 avril 2009
2. Communications
3. Adhésion du Mouvement des Étudiant-e-s à l’Institut des Sciences de l’Environnement (MELISE)
4. Rapports d’activité
5. Comptabilités
6. Élections
a) du comité
b) de la vérification des comptes
7. Programme d’activités
8. Locaux
9. Divers
L’assemblée générale est ouverte à touTEs les étudiantEs de l’Université. Elle a pour mandat de définir la politique générale de la CUAE et de définir le programme pour l’année en cours.
Cette rubrique ne vise pas à lister de manière exhaustive les différentes institutions et organes de l’université ni à les présenter un à un, mais à dévoiler ce qui se cache sous les pierres quand on les retourne. Ne vous méprenez pas: pour saisir la dynamique de chaque organe une lecture des règlements ne suffit pas ! Si cette partie peut vous apporter des informations utiles sur les institutions et organes de l’université, elle ne saurait suffire à une compréhension des rapports de pouvoir qui les traversent. Elle présente bien sûr quelques informations formelles sur leur rôle et leurs prérogatives mais cherche surtout à dévoiler le (dys)fonctionnement de certains organes. A l’université comme ailleurs, les belles formules et les titres ronflants dissimulent assez mal l’absence de contenu des politiques menées.
Les informations données dans ce chapitre peuvent encore évoluer : en effet, l’université est aujourd’hui régie par une nouvelle loi entrée en vigueur en mars 2009, et par un règlement transitoire promulgué par le rectorat. Le Statut de l’université qui sera le règlement d’organisation de l’université succédera au règlement transitoire lorsqu’il aura été adopté par l’Assemblée de l’Université.
ASSOCIATIONS
Les étudiantes qui s’organisent en association directement rattachée à une subdivision (département, faculté, section, institut) peuvent se faire reconnaître par le rectorat. Cela leur donne des droits en matière d’affichage, d’utilisation des locaux de l’université et de subventions. Toutes les associations reconnues ont le droit à 4 francs par étudiante inscrite (c’est ce qu’on appelle la subvention ordinaire). Il existe aussi des associations non-reconnues mais simplement enregistrées parce qu’elles ne sont rattachées à aucune subdivision. Ainsi, elles ne bénéficient pas d’une subvention ordinaire liée au nombre de leurs membres. Par contre, comme les associations reconnues, elles peuvent demander des subventions extraordinaires pour des projets à la Commission de Gestion des Taxes Fixes (CGTF).
Le rectorat a le droit d’exiger une preuve de représentativité des associations (10% du corps intéressé) mais cela ne l’oblige en rien à les consulter sur les projets qui les concernent. En effet, malgré l’entrée en vigueur en 2009 d’une loi qui souligne l’importance de la consultation au sein de l’université, dans la pratique le rectorat et les doyennes ne s’intéressent guère à l’avis des associations sur les enjeux importants. Le plus souvent elles sont ignorées. Parfois, on les consulte sans pour autant prendre leur avis en compte. Ça s’appelle la participation. Le rôle des associations dans la défense des intérêts des étudiantes n’étant pas concevable comme un rôle de consultant, il revient aux associations – et in fine aux étudiantes – de déterminer quels moyens d’actions sont les plus adéquats pour parvenir à leurs buts.
ORGANES CENTRAUX
Dans cette sous-partie nous traitons de différents organes qui se situent au niveau central de l’université (par opposition à ceux qui se situent au niveau des facultés).
Rectorat
Le rectorat est composé d’une rectrice et de trois à cinq vice-rectrices. En plus, il y a une secrétaire générale qui assume un rôle non négligeable dans le traitement des dossiers rectoraux.
La loi sur l’université (LU) du vendredi 13 juin 2008, entrée en vigueur en 2009, consacre un rectorat au pouvoir encore élargi (art. 27 à 29 LU pour les détails de ses prérogatives). Il s’occupe de « représenter » l’université auprès des instances politiques. Il nomme les doyennes et peut supprimer ou créer ce qu’il veut ou presque. Comme l’a jadis résumé une journaliste d’un quotidien régional : le recteur est « le patron de l’uni » et il n’est dès lors pas étonnant qu’il se comporte de manière archaïque comme les patronnes savent le faire : unilatéralisme, pression accrue sur les collaboratrices (assistantes en tête), volonté de tout contrôler et hiérarchisation extrême. En résumé, le rectorat possède des pouvoirs considérables et il n’hésite pas à s’immiscer dans les affaires des facultés et des associations d’étudiantes. Quand l’université est devenue plus « autonome » avec la nouvelle loi, c’est surtout vis-à-vis des personnes qui travaillent et/ou étudient à l’université que le rectorat a gagné en autonomie, mais il est toujours soumis à la volonté du gouvernement et des lobbies économiques.
Pour seconder officiellement le rectorat dans son travail, il existe également douze commissions permanentes. Les membres en sont désignées par le rectorat dont un ou plusieurs membres y participent directement. Ces commissions n’ont qu’une fonction consultative. On ne reviendra pas ici sur l’intégralité de ces dernières, mais simplement sur deux d’entre elles qui illustrent bien la logique qui sous-tend le fonctionnement de l’université : la commission sociale (COSOC) et la commission de l’égalité (CODEG).
Commission sociale
La COSOC est la commission « sociale » de l’université de Genève. Ses membres sont désignées par le rectorat. Elle n’a de social que le nom. En effet, le bilan social de cette commission est nul. Elle a renoncé a soutenir les étudiantes en difficulté, prétextant un manque de moyens. Parallèlement, elle ne parvient pas à dépenser le maigre budget attribué aux activités sociales de l’université par le rectorat, préférant saboter ou censurer les projets qui lui sont soumis, comme par exemple l’agenda-guide que vous tenez entre les mains.
Commission de l’égalité
La CODEG est une commission consultative du rectorat qui a pour but de réduire les inégalités entre femmes et hommes au sein de l’université. En fait, les seules politiques d’égalité mises en place se réduisent à la promotion des carrières féminines. La commission ne se soucie pas du tout des inégalités que subissent les étudiantes et le personnel administratif et technique.
A la haute école de Lucerne, la politique d’égalité a abouti à la création d’une garderie ouverte à l’ensemble de la communauté universitaire (y compris aux étudiantes). Au même moment, à Genève, des directives sont données pour réserver les places de crèches universitaires aux seules doctorantes… On comprend bien la logique qui sous-tend le fonctionnement de ces commissions : sous le couvert d’une quelconque politique d’égalité ou autre, on cherche surtout à améliorer l’image de l’université et la diminution voire la suppression des inégalités passent à l’ass(!). On notera également que les subventions fédérales attribuées aux postes occupés par des femmes ne sont pas étrangères à l’intérêt de l’université pour les politiques d’égalité.
Assemblée de l’Université
L’Assemblée de l’Université (AU) remplace désavantageusement le conseil de l’université, organe participatif qui existait avec l’ancienne loi. Aujourd’hui, l’AU n’a plus aucun poids décisionnel. Et même si les étudiantes sont moins sous-représentées (10 places sur 45), elles restent deux fois moins nombreuses que les professeures. L’AU est censée être un organe que le rectorat consulte, sans pour autant que son avis compte.
La seule réelle prérogative de l’AU sera donc de proposer une rectrice que le Conseil d’État devra nommer. L’actuel recteur, Jean-Dominique Vassali a récemment été réélu. Enfin, la première AU (celle qui siège actuellement) aura pour mission de voter le Statut de l’université qui constituera le règlement d’organisation de l’université. Le rapport de force étant ce qu’il est, rien ne nous permet d’espérer que le Statut constituera un quelconque progrès pour les étudiantes. Les séances du l’AU sont en principe publiques.
Conseil d’orientation stratégique
Un conseil d’orientation stratégique, euphémisme pour conseil d’administration, a été instauré avec la nouvelle loi sur l’université. Son rôle reste obscur mais, à priori, le conseil d’orientation stratégique devrait surtout servir de placard doré pour laquais méritant, ainsi que de relais pour les revendications de la « société civile », c’est-à-dire les lobbies économiques.
Comité d’éthique et de déontologie
Comme d’autres institutions, le comité d’éthique et de déontologie a un rôle vague. Il peut être saisi de tout sujet concernant l’éthique ou la déontologie par le rectorat, ou s’en saisir lui-même. En règle générale, il couvre comme il le peut les professeures mises en cause et tente d’étouffer les affaires gênantes, comme ce fût le cas lors de l’affaire Windisch.
FACULTÉS
Nous traitons ici des différents organes présents au niveau des facultés, ou selon la nouvelle loi, les UPER (unités principales d’enseignement et de recherche). À noter que les pratiques peuvent être passablement différentes suivant les facultés.
Décanat
De la même manière que la nouvelle loi a renforcé les pouvoirs du rectorat au niveau central, elle a également concentré pratiquement tous les pouvoirs entre les mains des décanats des facultés, composés d’une doyenne et de plusieurs vice-doyennes. L’absence de dispositions légales implique que les prérogatives des décanats soient précisées par le Statut et les règlements d’organisation des facultés.
Collège des professeures
Le collège des professeures regroupe toutes les professeures d’une faculté. Cet organe ne devrait plus exister, puisque la nouvelle loi a consacré sa suppression. Toutefois, selon une certaine interprétation de la loi, il serait possible de le réintroduire dans le statut de l’université à condition qu’il ne soit pas considéré comme un organe ayant des prérogatives qui chevauchent sur celles du conseil participatif. C’est à quoi s’attèlent les professeures avec le soutien indéfectible du rectorat qui l’avait déjà inscrit dans le règlement transitoire.
Conseil participatif
Le conseil participatif (anciennement conseil de faculté) regroupe les quatre corps d’une faculté (étudiantes, corps intermédiaire, personnel administratif et technique, professeures) avec un rapport de forces très favorable aux professeures. Il est théoriquement chargé d’approuver le règlement d’organisation et les règlements d’études; en pratique, il est très souvent confiné dans un rôle de chambre d’enregistrement des décisions prises au collège des professeures. Les séances des conseil participatifs sont en principe publiques.
Commission de l’égalité dans les facultés
Il y en a dans chaque faculté. Leur fonctionnement est opaque. Quand un jour on a demandé à la commission d’une faculté de se saisir du cas d’un professeur qui avait découragé une étudiante à suivre un master en système d’information en invoquant le prétexte selon lequel « les femmes ont des capacités d’abstraction inférieures (sic!)», la commission a répondu que ceci ne faisait pas partie des ses compétences.
POUR FINIR
Commissions alibis, dénominations creuses, pouvoir décisionnel concentré dans les mains du corps professoral, inégalités, infiltration des lobbies économiques… le tableau dressé ici peut sembler très sombre. Pourtant, l’université c’est aussi ça. Ce constat n’est pas l’expression d’une imagination débordante ou le fruit d’une analyse machiavélienne de la situation, mais un aperçu des expériences que certaines ont pu faire. En effet, ce bilan est basé sur les témoignages d’étudiantes, d’assistantes et de membres du PAT faisant partie de ces différents organes ou ayant été confrontées à ces derniers.
Enfin, comme vous avez pu le comprendre, la terminologie utilisée par l’université est parfois ambiguë, voire déplacée. Les dénominations des différentes organes n’ont ainsi pas toujours de lien explicite avec leurs réelles activités. On peut ici penser à des appellations telles que la commission « sociale » du rectorat, la commission de l’ « égalité » ou encore le conseil « participatif ». Plus encore, un nom abstrait tel qu’ « unités principales d’enseignement et de recherche » laisse libre cours aux interprétations les plus variées. Une apparente complexité permet d’envisager tout et n’importe quoi. Ainsi, plus obscur, le contenu est plus facilement malléable et l’on oublie parfois qu’il touche, bien réellement, les personnes travaillant et/ou étudiant à l’université.
Voir aussi: Regard Critique, n°37 sur la participation, mai 2009
Il y a maintenant six mois, à l’issue de nombreux échanges avec un rectorat affirmant qu’il avait entendu, compris, et pris en compte les besoins des associations étudiantes en matière de locaux, tombait la proposition des cubes préfabriqués de la rue Alcide-Jenzer, à côté de la maternité. La CUAE, soutenue par son assemblée générale et ses associations membres et accompagnée dans sa démarche par les autres utilisatrices des bureaux du 83, boulevard Carl-Vogt, avait alors répondu que cela ne correspondait pas à ce qui avait été discuté auparavant.[ref]Lire à ce sujet le communiqué de presse du 2 juillet 2009 , Le rectorat veut nous virer mais nous restons.[/ref] Elle a alors fait plusieurs propositions concrètes que le rectorat a toutes déclinées, arguant des raisons plus ou moins fumeuses. Parmi ces propositions, les locaux du 8-10, passage Baud-Bovy.
Ces locaux appartiennent à l’université, et accueillent des séminaires et une salle informatique. Ils sont adéquats sous tous critères pour reloger les activités étudiantes. Sans trop nous dire pourquoi, on nous a répondu que c’était impossible. Alors, on a insisté… Et pour cause, après six mois à décrire par le menu les différents critères requis pour des locaux adéquats, le rectorat nous donne aujourd’hui les mêmes garanties qu’il y a un an, lorsqu’il nous a appris qu’il ne ferait pas opposition à la non reconduction du bail par la régie. Le temps passant et le 8 juillet, date du déménagement, approchant, nous avons transmis au rectorat que nous attendrions la réponse à nos demandes avant de faire nos cartons. Là, ça c’est un peu accéléré.
Les échanges de mail et par téléphone sont allés bon train et il semble bien que la pression ait une influence salvatrice sur les capacités du rectorat à passer de l’écoute distraite à la proposition. Mais toujours pas un mot sur Baud-Bovy, sinon la nécessité de faire quelques travaux, tout comme à Alcide-Jenzer, ce qui nous paraissait faible pour rendre caduque cette proposition. La veille du déménagement nous recevions des précisions supplémentaires quant au cas Baud-Bovy ainsi que la durée prévue de notre séjour près de la maternité ; jusqu’en septembre 2010.
“Nous ne pouvons pas aujourd’hui nous engager à attribuer des locaux à Baud-Bovy, ce qui demanderait de s’engager à évacuer des activités d’enseignement et de service à la Cité, missions fondamentales de l’Université.” Mais en quoi la mission fondamentale d’enseignement de l’université serait elle altérée si on déplaçait ces cours dans une des nombreuses salles de séminaire sous-occupée à Uni-mail, ou à Alcide-Jenzer ? Notre proposition de laisser à la disposition de l’université du troisième âge, déjà utilisatrice des locaux, les salles pour leurs enseignements ne constitue-t-elle pas une preuve de notre ” ouverture sur la cité “. Cette réponse négative du rectorat nous a malheureusement confirmé que, malgré qu’il n’existe aujourd’hui à disposition des 13’000 étudiantes de Genève aucun autre local pour se réunir, il ne veut pas prendre en compte à leur juste importance les activités associatives. Alors que celles-ci sont en pleine effervescence, plutôt que de s’en féliciter et de les encourager, il finit par les entraver.
Le constat est d’autant plus amer que dans le même temps, beaucoup d’énergie et d’argent sont dépensés pour créer de toute pièce et promouvoir l’Alumni, association à la mode anglo-saxonne d’anciennes étudiantes aux ordres, dont il peut même choisir le président. Les drapeaux roses et l’auto-promotion scandaleusement dépensière du 450e masque aujourd’hui difficilement une réalité moins haute en couleurs. Un rectorat tout puissant qui a la capacité d’entraver sérieusement le fonctionnement de celles qui ne sont pas à sa botte. Et qui ne s’en prive pas…
Nous ne voulons pas nous retrouver en été 2010 dans la même situation qu’aujourd’hui à devoir nous battre pour une proposition décente de relogement, à la différence près que nous serions alors dans des locaux déjà inadéquats. Nous avons donc décidé d’attendre une proposition concrète du rectorat avant de déménager. Rien n’est venu. Trois jours ont passé, et le rectorat ne semble toujours pas vouloir renouer le dialogue qu’il a rompu. Nous restons donc dans nos locaux actuels, forts du soutien des étudiantes et des habitantes du quartier qui nous rendent visites, apportent à manger et participent aux activités annoncées.
Depuis mercredi midi, on est sans nouvelles du rectorat de l’Université de Genève. Plutôt que de continuer les négociations concernant l’avenir des locaux des associations, il a préféré réagir en rompant le dialogue. Nous restons donc dans nos locaux actuels dans l’attente d’une proposition concrète qui garantisse la satisfaction des besoins des associations d’étudiantes. Et comme nous sommes d’un naturel optimiste, nous voulons croire que ce délai que s’accorde le rectorat n’est destiné qu’à fignoler une proposition pour notre relogement à long terme comme nous le demandons.
Nous regrettons que le rectorat ait réagit par la suppression de la connexion internet, tout en annonçant celle de la ligne téléphonique. Malgré tout, les nombreux soutiens apportés (présence, nourriture, idées & encouragements) par les étudiantes et les associations renforcent notre détermination et confirment l’importance que toutes accordent à cette question. Merci à elles !
Les activités se poursuivent donc, avec un programme disponible chaque jour sur notre site internet, sur lequel vous trouverez aussi l’état des négociations. N’hésitez pas à venir toujours plus nombreuses et à faire part de vos idées ou de vos envies !
Sans nouvelles du rectorat, nous continuons donc à rester dans nos locaux jusqu’à l’obtention des garanties quant à notre futur relogement.
Le programme de ce vendredi 10 est le suivant :
après-midi : atelier jonglage
soirée : petite surprise party : amène ce que tu veux, tes potes, ta bonne humeur, de la bouffe, des boissons ou rien du tout mais ramène ta fraise.
Pour samedi 11 on a prévu :
après-midi : jeux (toutes les contributions sont les bienvenues)
soirée : à déterminer (mais probablement avec une bouffe)
Venez nombreuses nous rejoindre et participer aux activités et en proposer d’autres !
Sans nouvelles du rectorat, nous continuons donc à rester dans nos locaux jusqu’à l’obtention des garanties quant à notre futur relogement.
Le programme de ce jeudi est le suivant :
15 h : danse (couchée ou debout)
18 h : chant
20 h : bouffe
22 h : film
friperie en permanence
Venez nombreuses nous rejoindre et participer aux activités !