Destinataire(s) : Grand Conseil et IHEID
Un contrat et des salaires décents pour les assistant-e-s d’enseignement de l’IHEID
Les assistant-e-s d’enseignement de
l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement
(IHEID), qui gagnent CHF 38’220.- nets par année, n’arrivent pas à
effectuer leur travail sans prétériter leur santé, la qualité des
prestations – à savoir l’accompagnement des étudiant-e-s – ou encore la
qualité de leur travail de recherche.
CHF 2’977.- nets, c’est la somme dont dispose chaque mois la
soixantaine des assistant-e-s d’enseignement de l’IHEID, une fois leurs
taxes universitaires prélevées directement par leur employeur. Cela ne
leur permet pas de vivre dignement à Genève!
Ces assistant-e-s doctorant-e-s demandent depuis plus d’un an une
amélioration de leurs conditions de travail et de leur salaire. Malgré
trois séances de négociation avec la direction, cette dernière refuse
toujours d’entrer véritablement en matière sur leurs demandes.
Cette lutte n’a pas seulement pour objectif de leur permettre de
subvenir à leurs besoins élémentaires dans l’une des villes les plus
chères dans le monde. Elle vise également à leur garantir un meilleur
accès à la protection sociale, au système de santé, à un logement et à
des solutions de garde d’enfants pour les parents. Or, tout cela dépend
d’un salaire décent.
Travailler 40h par semaine avec un contrat à 45% ! Alors que la
réalisation d’une thèse est un prérequis pour obtenir leur contrat
d’assistant-e-s puis une condition pour le maintenir, l’IHEID ne salarie
pas ce travail de recherche, contrairement à leurs collègues
assistant-e-s de recherche engagé-e-s à l’IHEID, ainsi qu’aux autres
assistant-e-s des universités suisses et des HES.
Leur contrat de travail actuel comprend une rémunération constituée
d’un salaire (pour un 45% de tâches d’assistanat) et d’une bourse (pour
un 30% de tâches de recherche) pour une activité professionnelle qui,
dans les faits, les occupent à 100%.
Les cotisations sociales n’étant prélevées que pour un 45% de leur
activité, ces assistant-e-s ne bénéficient par conséquent que d’une
protection sociale sur ce 45%. En effet, la bourse n’étant pas soumise
aux cotisations sociales, ces assistant-e-s ne bénéficient pas d’une
protection sociale pour le 30% de leur travail de thèse. Ainsi, le
prélèvement des cotisations sociales n’est effectué que sur le montant
salarié qui s’élève à CHF 22’800.- par année, soit CHF 1’900.- par mois.
Par conséquent, la protection sociale (chômage, accident, maladie,
retraite AVS) est très faible !
Par la présente pétition, nous, soussigné-e-s, les assistant-e-s
d’enseignement de l’IHEID, leurs collègues et les membres de la
communauté universitaire à Genève, demandons:
Au Grand Conseil de la République et Canton de Genève :
– d’augmenter les ressources allouées à l’IHEID pour les
assistant-e-s d’enseignement afin d’améliorer la rémunération de ces
assistant-e-s et d’offrir un accompagnement de qualité aux étudiant-e-s
ainsi qu’une recherche de qualité
– que les conditions de travail des assistant-e-s fassent l’objet
d’objectifs précis dans la prochaine convention d’objectif entre l’Etat
et l’IHEID
– que les partenaires sociaux soient partie prenante de la définition des objectifs et de ses indicateurs dans la convention
A l’IHEID :
– d’entrer véritablement en matière sur les demandes d’amélioration
des conditions de travail et de salaire des assistant-e-s
d’enseignement, et de chercher véritablement des moyens pour les rendre
possible
– de modifier le contrat de travail des assistant-e-s d’enseignement en :
• réunissant bourse et salaire en un salaire unique afin que ces assistant-e-s obtiennent une protection sociale pleine !
• augmentant le taux d’activité pour correspondre à la réalité de leur travail effectué, soit en général 100%.
• augmentant la rémunération nette (actuellement 38’220 CHF) afin
qu’au minimum elle atteigne le niveau du salaire minimum légal genevois,
soit 49’920 CHF brut (12 x 4’160 CHF).
– de revenir sur la mise en place des contrats intitulés «ARP Tutor»
afin que ceux-ci redeviennent des contrats d’assistant-e-s
d’enseignement
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Comparaison avec d’autres assistant-e-s universitaires à Genève :
Les assistant-e-s d’enseignement de l’IHEID gagnent CHF 38’220.- nets
par année. Les cotisations sociales ne sont prélevées que sur un
montant de CHF 22’800.- par année.
Quelques estimations :
CHF 41’873.- c’est le salaire annuel net des assistant-e-s de
recherche de l’IHEID ayant obtenu un fond du FNS (leur travail de thèse
est salarié et leur contrat est à 100%).
CHF 42’337.- c’est le salaire net annuel des assistant-e-s
d’enseignement de l’Université de Genève à 75 % en première année, puis
il progresse les années suivantes.
CHF 54’594.- c’est le salaire net annuel des assistant-e-s
d’enseignement de l’Université de Genève à 100% en première année, puis
il progresse les années suivantes.
Les cotisations sociales sont à chaque fois prélevées sur l’entièreté du salaire brut.
Alors que cet institut reçoit annuellement environ 15 millions de
francs de l’Etat de Genève et environ 18 millions de francs de la
Confédération, la direction refuse de nous transmettre des informations
sur l’allocation précise de ces fonds publics (environ 30% du budget
annuel de l’IHEID).
Selon nos estimations, les coûts des demandes des assistant-e-s
d’enseignement ne représentent qu’une augmentation d’environ 1 % du
budget total de l’IHEID. Nos demandes sont non seulement légitimes et
justes mais aussi réalistes !
Cette pétition peut être signée par toute personne du milieu
universitaire ou des hautes écoles (HES) à Genève qui souhaite soutenir
les assistant-e-s d’enseignement de l’IHEID.
English translation of the petition -> www.sit-syndicat.ch/spip/IMG/pdf/Petition_to_Grand_Conseil_and_IHEID.pdf