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Coup de gueule à propos des examens

Hier, mercredi 25 mars 2020, nous avons appris les décisions du rectorat concernant les examens. Le même jour, le recteur a publié une vidéo de lui qui salue le « tour de force » réussi par l’Université de Genève en maintenant les enseignements en ligne dès le lundi 16 mars et donc sans aucune interruption. 

Les intentions sont louables : maintien de la valeur des diplômes décernés et interdiction de l’arbitraire et de l’inégalité de traitement. 

La méthode, elle, questionne. Et plus, elle déçoit. Car cette crise oblige en effet chaque institution à repenser sa manière de fonctionner. Elle voit naître partout des solidarités fondées sur l’écoute et l’implication inclusive. Là où la période actuelle aurait pu être un renouveau démocratique amenant plus d’horizontalité et de participation étudiante, elle a au contraire fait ressortir la verticalité abrupte de notre Université. Le canal de la décision ? Une directive du Rectorat. La consultation étudiante ? Inexistante. Pas une seule personne membre du corps étudiant n’a participé, de près ou de loin, aux réunions décisionnelles. Nous appelons à l’inverse à un fonctionnement plus participatif, plus inclusif et plus démocratique. Des solutions qui nous apparaissent bien plus progressistes, solidaires et innovantes que le « top-down » vu et revu. Nous savons qu’écouter la voix des étudiant.e.x.s, c’est riche, mais c’est surtout essentiel.

Il y avait un tournant à prendre, une occasion à saisir. Une manière de faire mentir un rapport de gérance peu reluisant sorti récemment. La réponse apportée a plus été celle d’un chef d’entreprise que celle d’une institution soucieuse d’augmenter la consultation de la voix des étudiant.e.x.s. Car l’Université sert en effet à « s’engager activement dans la recherche de pointe »[1]. Mais cet engagement académique n’a de sens que s’il se prolonge dans la vie civile. L’Université sert aussi à proposer de nouveaux modes de fonctionnements sociétaux et à repenser notre système démocratique. Elle doit être le lieu où l’on apprend non pas à courir toujours après la performance et le profit, mais à prendre le temps de se pencher à tête reposée sur des problèmes complexes. C’est pourquoi la solution qui nous a été proposée nous apparaît infantilisante et digne d’un autre temps. Nous pensons vraiment que le rectorat avait une opportunité de faire rayonner notre Université en faisant participer tous les corps à sa décision. Il ne l’a pas fait.

Nous appelons aujourd’hui à l’inclusion immédiate des associations d’étudiant.e.x.s facultaires et du syndicat étudiant dans les cellules de décisions des décanats facultaires qui se pencheront sur les modalités d’examens. Nous invitons les associations facultaires à adresser cette demande à leur décanat. Une pétition allant dans ce sens sera bienôt lancée.

La voix des étudiant.e.x.s ne doit plus être écartée !

La vitesse avec laquelle la transition vers le télétravail a été opérée soulève aussi des questions. Plutôt que de suivre l’appel appréciable de l’ACIL à la « sortie d’un discours donnant la priorité absolue au maintien de la performance dans une période d’extrême difficulté mondiale qui doit être l’occasion de penser à ralentir. »[2] et de donner le temps à tou.te.x.s de s’organiser, de peser ses priorités, de se préparer aux mois de confinement à venir et de se procurer éventuellement du matériel informatique, il a fallu remettre sans attendre l’ouvrage sur le métier. Nous savons aujourd’hui le Pôle Santé Social engorgé de demandes d’étudiant.e.x.s en situation de précarité, peut-être eut-il été judicieux de lui accorder des forces supplémentaires pour gérer cette crise. Peut-être eut-il été judicieux d’accorder à tout le monde une période de congé successive à la fermeture de l’Université pour donner le temps de commencer ces démarches financières, pesantes et chronophages. Peut-être eut-il été judicieux de ne pas contraindre la machine à continuer sur son rythme (en s’en félicitant après coup) mais de plutôt tenir pleinement compte d’un mal-être du corps étudiant et du corps intermédiaire déjà dénoncé en temps de non-crise (comme en témoignent un rapport à paraître sur la santé étudiante effectué par l’Observatoire de la vie étudiante ainsi que cet article de la Tribune de Genève)[3].

Il s’agit justement maintenant de penser aux personnes les plus précaires parmi nous. Comme le rappelait à juste titre Alain Berset : « la force d’une société se mesure à l’attention qui est portée aux plus faibles de ses membres ».

La solution du rectorat oblige un grand nombre de personnes à effectuer une année universitaire de plus. Que peuvent faire les personnes bénéficiant de bourses censées s’arrêter à une période précise ? Que peuvent faire les personnes dont le permis de séjour se termine ? Vers qui peuvent se tourner les personnes dans l’incapacité de se payer une année académique de plus ? Que peuvent faire les personnes qui ont des enfants à charge et ne peuvent pas suivre les cours ? Comment cela se passe-t-il pour les personnes admises à titre conditionnel ? Que faire si l’un.e.x de nos proches, nous-mêmes ou nos enseignant.e.x.s tombons malades ? 

De notre côté, nous allons continuer à jouer notre rôle de syndicat dans cette crise. Nous allons continuer à organiser et à défendre les intérêts collectifs de la communauté étudiante. Nous ne laisserons personne de côté.

[1]Rapport de gestion de 2018 de l’université : https://www.unige.ch/universite/rapport-de-gestion/, consulté le 26 mars 2020.

[2]Communiqué de l’Association du Corps Intermédiaire des Lettres, 17 mars 2020

[3]La Tribune de Genève, 7 janvier 2020. https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762, consulté le 26 mars 2020.

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Prise de position de la CUAE sur les examens

La CUAE appelle à une solution solidaire et égalitaire pour les examens

Devant la situation d’actuelle pandémie, la CUAE prend position sur la question des examens de la session de juin 2020. En effet, compte tenu de la fermeture des bâtiments universitaires – et par conséquent de l’altération des différentes prestations offertes aux étudiant.e.x.s en temps normaux (bibliothèques, espaces de travail silencieux, services d’impressions, contacts entre étudiant.e.x.s et professeur.e.x.s, etc.) -, compte tenu de la mise en place du système de cours en ligne et des difficultés qui s’ensuivent, compte tenu des diverses complications liées à la situation actuelle, il est clair que la session d’examens de juin doit être repensée dans son ensemble. En tant que syndicat étudiant, la CUAE défend les droits et intérêts de la communauté estudiantine, et, aujourd’hui plus que jamais, de ceux des personnes qui sont ou vont être impactées par la crise en cours. Nous sommes conscient.e.x.s que la situation actuelle rend complexe toute décision concernant les cursus académiques. Nous saluons à ce sujet les mesures rapidement mises en place par l’Université de Genève et les services techniques visant à assurer une qualité et une continuité de ses enseignements. La question des examens de juin a fait l’objet de toute notre attention. Il est pour nous hors de question de laisser des étudiant.e.x.s de côté dans cette décision.

Les étudiant.e.x.s sont particulièrement touché.e.x.s par l’actuelle pandémie. Il nous parait important de relever quelques problèmes généraux liés aux enseignements en ligne. Ces derniers témoignent des difficultés qu’engendre la mise en place d’un tel système. La décision des modalités des examens de juin doit se prendre en tenant pleinement compte de ces difficultés.

En premier lieu, les étudiant.e.x.s sont pleinement impliqué.e.x.s dans la crise actuelle. En effet, le Conseil Fédéral a annoncé un soutien de l’armée suisse, mobilisant jusqu’à 8’000 personnes, et ce jusqu’à fin 2020. La protection civile de la Ville de Genève a quant à elle commencé à mobiliser du personnel depuis lundi 16 mars, et l’ensemble de ses effectifs est convocable dès le lundi 23 mars. L’obligation de servir empêche des étudiant.e.x.s de suivre correctement les enseignements en ligne. Si iels ne sont pas mobilisé.e.x.s par l’Etat, d’autres étudiant.e.x.s se consacrent à la solidarité nécessaire à la situation actuelle : dans les villages, dans les associations, dans l’aide apportée au voisinage et aux proches (grands-parents, parents, frères et sœurs, enfants, ami.e.x.s), en se rendant dans les magasins ou pharmacies, permettant ainsi aux personnes plus fragiles de se protéger du virus et d’enrayer sa propagation, ou encore en effectuant du travail administratif. Ainsi, la mobilisation volontaire limite également le temps disponible pour suivre les enseignements en ligne.

S’ajoute à cela le stress lié à une situation financière instable. Avec la fermeture de la plupart des lieux de vie, et ce pour une durée indéterminée, de nombreux.se.x.s étudiant.e.x.s se retrouvent aux chômage technique ou simplement licencié.e.x.s. Certaines entreprises vont également faire faillite, soustrayant encore de précieuses sources de revenus pour les étudiant.e.x.s. Ces ruptures économiques touchent particulièrement les secteurs de la vente, de la culture, de l’enseignement (remplacements), de l’aéroportuaire, de la restauration, des bars et boites de nuit, des marchés, de la sécurité et des activités indépendantes, secteurs dans lesquels les étudiant.e.x.s sont nombreu.euses à travailler. En ce sens, l’instabilité économique et le stress de ne pas pouvoir payer son loyer, sa nourriture, ses factures et ses assurances, sont des facteurs altérant un suivi adéquat des enseignements en ligne.

Les étudiant.e.x.s ne peuvent suivre convenablement les enseignements en ligne pour des raisons pratiques. En effet, le passage au numérique nécessite un logement adapté, comportant a minima une pièce isolée. Cela est difficile, voire impossible, lorsque l’on vit en colocation, que l’on doit partager sa chambre, ou que le lieu de vie est bruyant. De plus, les personnes ayant une famille et/ou des enfants à charge ne parviennent pas à suivre assidument et régulièrement les enseignements en ligne. À ces cas s’ajoutent les problèmes logistiques liés à l’accès au matériel informatique et/ou à une connexion internet. Le corps enseignant rencontre les mêmes difficultés liées aux bouleversements de nos quotidiens.

Enfin, rappelons que même si ces éléments factuels ne sont pas présents, les étudiant.e.x.s peuvent éprouver du stress et de l’anxiété vis-à-vis de la situation générale. En effet, cette conjoncture particulière et exceptionnelle nous met parfois dans des états émotionnels bouleversants, et ces sentiments sont parfaitement légitimes.

Ces problèmes sont réels et s’inscrivent dans une constellation plus large de cas particuliers. Notre objectif, par cette énumération partielle, est d’alerter l’ensemble de la communauté académique des complications liées aux enseignements en ligne qui doivent être prises en compte dans la décision concernant les examens de juin. Si tous les cas ne se ressemblent pas, certains problèmes sont néanmoins partagés par beaucoup d’entre nous.

Si les conditions ne semblent pas réunies pour le bon déroulement de la session d’examens, nous ne souhaitons pas pour autant que les examens soient annulés. En effet, cela engendrerait des complications pour beaucoup d’entre nous. D’une part, les étudiant.e.x.s souhaitant continuer un cursus académique dans une autre institution nécessitant l’obtention d’un diplôme universitaire doivent pouvoir le faire ; l’annulation pure et simple des examens les en empêcherait. D’autre part, certain.e.x.s étudiant.e.x.s ne peuvent se permettre de prolonger leur formation. Pour des raisons familiales d’abord, il est parfois impossible de dédier une année supplémentaire aux études. Pour des raisons économiques ensuite, certain.e.x.s d’entre nous ne peuvent consacrer une année supplémentaire à leur cursus : soit parce que nous l’avons planifié, soit parce qu’une année supplémentaire signifierait une année de plus dans la précarité, à jongler entre les jobs étudiants. Pour ces raisons, l’annulation des examens n’est pas une solution viable.

En revanche, nous revendiquons le droit pour tout.e.x étudiant.e.x de prolonger volontairement son cursus, de manière automatique et sans conséquence financière. De manière automatique, en offrant une année supplémentaire aux cursus de Bachelor (4 ans) et de Master (3 ans) à toute personne le désirant. Sans conséquences financières, par une exonération exceptionnelle des taxes universitaires, et par l’extension des bourses aux mois de juillet et août ainsi qu’à l’année suivante. De sorte que prolonger son cursus ne rime pas avec ruine économique.

Compte tenu de la complexité de la situation et des complications liées au système des enseignements en ligne, la CUAE appelle à la validation de tous les enseignements suivis ce semestre ainsi que l’obtention de tous les crédits liés à ces enseignements. La situation actuelle appelle des mesures exceptionnelles ; la tenue habituelle des examens dans de bonnes conditions est parfaitement inenvisageable. En parallèle, au vu des complications liées aux enseignements en ligne énumérées plus haut, il semble également impossible de garantir les mêmes conditions d’études pour tou.x.te.s les étudiant.e.x.s en vue de passer équitablement les examens. La position que nous soutenons permet une stricte égalité de traitement, et les personnes les plus impactées par l’actuelle pandémie ne seront pas d’avantage pénalisées.

La position que nous soutenons est simple et efficace. Simple, car elle peut s’appliquer à la quasi-totalité de l’Université, hormis quelques exceptions. Efficace, car elle permet d’outrepasser le particularisme des facultés et à fortiori des départements : effectivement, on voit mal comment les professeur.e.x.s et membres du corps intermédiaire pourraient, en l’état, assurer une session d’examens de qualité.

La position que nous soutenons permet également de reconstruire la solidarité. Interne d’une part, en ne péjorant pas les étudiant.e.x.s impacté.e.x.s par le virus et ses implications. Externe d’autre part, en permettant aux étudiant.e.x.s de se soigner calmement, de prendre soin de leurs proches, de gérer le stress de la crise, d’exercer leur solidarité envers leurs concitoyen.ne.x.s,  ainsi que de prendre soin des autres. Comme l’a récemment mentionné le conseiller fédéral Alain Berset, en rappelant le préambule de la Constitution helvétique, “la force d’une société se mesure à l’attention qui est portée aux plus faibles de ses membres“. La solidarité est pour nous essentielle, en particulier avec les étudiant.e.x.s les plus impacté.e.x.s en cette période difficile. Nous savons que cette préoccupation est également partagée par l’Université de Genève.

Pour toutes les raisons évoquées, nous rappelons encore une fois que nous n’appelons pas à l’annulation des examens mais à leur validation.

La position que nous soutenons tient compte des difficultés d’étude après le bouleversement de nos modes de vie. Si la numérisation des cours a assuré une continuité dans l’enseignement, et nous saluons ici encore une fois les efforts menés par l’Université de Genève en ce sens, nous avons besoin de temps pour réorganiser nos vies, pour réfléchir, pour comprendre et vivre la situation présente. Nous souhaitons remercier particulièrement le corps enseignant qui a su réagir et s’adapter à ce système numérique provisoire.

Finalement, notre position est motivée par la faculté d’autonomie et la capacité de responsabilisation étudiante. On pourrait nous opposer qu’une telle validation entraînerait une forte baisse d’investissement des étudiant.e.x.s dans leurs enseignements de ce semestre. Nous sommes convaincu.e.x.s. qu’il n’en sera rien. En effet, la formation universitaire est un choix, pas une obligation. Nous sommes persuadé.e.x.s que les étudiant.e.x.s mettront tout en œuvre pour assurer le bon déroulement de leur cursus académique. De plus, les étudiant.e.x.s sont responsables, et sauront évaluer judicieusement si iels ont acquis les connaissances nécessaires pour la suite de leur parcours. C’est pour cela qu’il est important de maintenir la session d’examens, d’offrir la possibilité aux étudiant.e.x.s de savoir si iels ont bien assimilé la matière d’un cours. Dans le cas ou iels considère que les connaissances ne sont pas acquises, iels pourront choisir de repasser les examens l’année d’après. Nous affirmons ici qu’il s’agit de la meilleure solution possible pour tous les corps de l’Université de Genève, car elle intègre toutes les problématiques causées par l’actuelle pandémie.

Validation de tous les enseignements suivis ce semestre et obtention de tous les crédits liés à ces enseignements pour tou.te.x.s les étudiant.e.x.s !

Face à la crise, recréons la solidarité !

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Communiqué de presse Covid-19

Communiqué et revendications de la CUAE

En ces temps de pandémie internationale, de nombreuses habitudes sont chamboulées et beaucoup de questions restent en suspens. Le coronavirus oblige les institutions publiques à mettre en place des mesures pour garantir la santé publique.

Les pouvoirs politiques appellent à unir nos forces et à la responsabilisation individuelle de nos comportements pendant que les directives arrivent au compte-gouttes.

Si nous comprenons que l’exceptionnalité de la situation prenne tout le monde de court, nous, étudiant.e.x.s de l’enseignement secondaire et supérieur, n’oublions pas que de nombreux intérêts sont en jeu, et que les nôtres ne sauront être défendus que par nous même aussi bien en terme de cursus de formation que de travail étudiant.

Effectivement, ces mesures de protections ne se limitent pas dans leurs effets sur nos formations mais également sur la plupart de nos emplois alimentaires. Ainsi nous demandons des mesures de compensations sur ces deux plans.

La plupart d’entre nous étant jeunes et peu « à risques » nous sommes prêt.e.x.s à nous organiser pour prendre soin de nos benjamin.e.x.s, venir en renfort des institutions qui se retrouveraient surchargées ou toute autre tâche qui pourrait aider à lutter contre le virus.

La fermeture des instituts de formation soulève des questions auxquelles nous demandons des réponses puisque nous ne sommes pas associé.e.x.s aux discussions et décisions.

  • À l’université les cours sont d’ores et déjà annulés et remplacés par des cours en ligne. Nous souhaitons que cette mesure s’accompagne d’un encadrement élargi de la part des professeur.e.x.s que ce soit par Skype ou par des « foires aux questions » et que le programme soit allégé. Effectivement, plusieurs études montrent que les personnes précaires scolairement sont défavorisées par les enseignements en ligne[1]. Ainsi, il semble clair que le semestre ne pourra pas s’effectuer dans des conditions « normales » pour les étudiant.e.x.s et que des compensations en terme de nombre de tentatives, de barème et de charge de travail soient mises en œuvre pour les examens.
  • De plus, si cette situation venait à se prolonger nous souhaitons que les examens de fin d’années soient maintenus afin de ne pas péjorer des inscriptions dans d’autres institutions ou allonger le temps des études. Cependant, nous souhaitons que le barème et la difficulté soient abaissés ou que le nombre de tentatives soit augmenté prenant ainsi en compte les difficultés de nos formations dues aux mesures contre le coronavirus.

Une récente étude de l’observatoire de la vie étudiante faisant état d’un accroissement inquiétant du stress chez les étudiant.e.x.s de l’université, il est donc primordial que la crise actuelle ne se transforme pas en angoisse supplémentaire quant à la leur possibilité de réussite académique.

  • Ainsi nous préconisons également d’entamer des discussions autour de la possibilité d’admission conditionnelle dans les suites de cursus des personnes en formation. En effet, certaines personnes pourraient ne pas valider tous les acquis nécessaires (stages, examens de maturité, etc…) pour entrer dans leur formation suivante. Nous souhaitons voir quels arrangements pourraient être possibles pour qu’elles y entrent tout de même, en validant les derniers acquis d’une autre manière ou plus tardivement.
  • La question des stages et d’un éventuel report de ceux-ci est également un enjeu important. Nous demandons qu’une solution soit trouvée pour que le report de ceux-ci n’impacte pas les étudiant.e.x.s qui ont du planifier leurs stages et la suite de leur cursus de formation par la délivrance d’équivalences ou par la négociation d’inscriptions sous conditions dans les institutions dans lesquels les personnes ont prévu de poursuivre leurs trajectoires.

Les effets, dus à la nécessaire gestion du coronavirus, ont des conséquences économiques qui impactent directement les personnes en formations. Devant la crise et l’exceptionnalité du Covid-19, nous demandons aux institutions publiques de mettre en place une série de mesures économiques en soutien aux étudiant.e.x.s précaires.

Les étudiant.e.x.s qui travaillent à côté de leurs études ont, dans la grande majorité des cas, des contrats précaires, le plus souvent à l’appel et payés à l’heure. Ces emplois sont également ceux qui semblent le plus subir les mesures de cloisonnement dues au coronavirus.

Ainsi nous craignons  une augmentation de la précarité étudiante ces prochains temps, d’autant plus que les offres d’emploi et d’embauche se raréfient drastiquement dans le contexte actuel.

– Ainsi nous enjoignons les autorités compétentes à débloquer des fonds spéciaux pour parer à ces pertes des revenus.

– Dans le cas de l’Universtié et des HES-SO de Genève, nous demandons une augmentation exceptionnelle du fond du Pôle Santé Social attribué aux demandes d’aide ponctuelles afin de fournir un revenu de replacement aux étudiant.e.x.s dont le revenu est supprimé en raison de l’épidémie.

– Nous demandons également d’informer largement les étudiant.e.x.s de ces mesures et d’engager quelqun.e.x afin de faire face à l’augmentation des demandes afin d’éviter une surcharge pour les conseil.lère.s sociales.[2]

– De plus, nous proposons d’employer des étudiant.e.x.s dans les services qui verraient une charge de travail augmentée : informatique, aide ponctuelle, et surtout pour le soutien au corps intermédiaire (assistant.e.x.s, chargé.e.x.s de cours, maitre de recherche, etc…). Ce dernier point nous tient particulièrement à cœur car nous soutenons le corps intermédiaires dans leurs demandes de meilleures conditions de travail discutées depuis longtemps à l’Assemblée de l’Université.

– Finalement il nous paraît judicieux de de communiquer sur les possibilités qu’offre le centre carrière pour que les étudiant.e.x.s puissent offrir leurs services, en tant que baby-sitter ou aide à domicile, à la population. Nous pensons qu’il serait également judicieux que les personnes proposant des offres de travail, notamment de garde d’enfants, puissent s’inscrire gratuitement sur le site si elles proposent un salaire minimum de 23.-/h.

Mais les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à avoir le devoir de protéger les travailleur.euse.x.s et il est important que les employeur.euse.x.s privé.e.x.s assument leur part de protections salariale.

– Nous demandons donc des ressources juridiques (permanences, foires aux questions, avis de droits) pour que les étudiant.e.x.s aient une information complète quant à leurs droits en terme de salaire et de prestation sociale. N’hésitez pas à vous rendre aux permanences juridiques gratuites (et de vous syndiquer) d’Unia et du SIT.

Alors en ce temps de repos forcé,  de crash des bourses, de peur de la récession, il nous semble de bon conseil que tout le monde et surtout les plus productif.ve.x.s aient pour consigne claire de rester chez soi, de se reposer, de faire le point, de réfléchir à ce qui nous importe vraiment et de comment changer le système pour que la relance économique qui sera nécessaire, ne tombe pas dans les poches des spéculateurices mais soit utilisée de façon à construire un futur qui nous donne de l’espoir.


[1] http://doc.cadeul.com/avis/Reflexion-sur-l-enseignement-en-ligne.pdf : p.14

[2] https://www.unige.ch/dife/sante-social/aides-financieres/bourses/aide-ponctuelle/

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Vandalisme néonazi à Plainpalais

Durant la nuit du 6 au 7 mars 2020, un groupe néofasciste a tagué le Nadir et plusieurs lieux dans la ville. Une croix gammée a été apposée sur le Nadir, une exposition féministe a été dégradée à Uni Bastions, la pierre commémorative du massacre du 9 novembre 1932 a été vandalisée et des graffitis fascistes, anti-LGBT, antisémites et « anti-anti-fascistes » ont été peints sur les bâtiments de l’université de Genève.

Ces actions sont à réinsérer dans une vague d’actions d’intimidation et de visibilisation néonazies à Genève depuis quelques années. En effet, les locaux de la Conférence Universitaire des Association d’Étudiant.e.x.s (CUAE) — le syndicat étudiant de l’Université de Genève — et du Nadir ont subi à plusieurs reprises ce genre d’actions, de même qu’une librairie du quartier de Plainpalais. De plus, diverses associations, collectifs et personnes ont été récemment menacées par des organisations se revendiquant du fascisme, de l’antiféminisme et du patriotisme identitaire.
Ce type d’action ne peut pas être qualifié de « lutte entre bandes rivales ». Elles constituent un agression d’un espace autogéré et d’un syndicat étudiant par des ennemis de leurs causes pour qu’ils se taisent et disparaissent. La réponse est la solidarité.

Par ce communiqué, la CUAE et le Nadir tiennent donc à alerter le public de la recrudescence de ce type d’actions, appellent à la mobilisation contre le fascisme et expriment leur soutien plein et entier à toutes les organisations et personnes subissant ces attaques.

Force est de constater que la lutte contre les fascistes et le fascisme n’est toujours pas obsolète.

Les comités de la Conférence Universitaire des Associations d’Étudiant.e.x.s et du Nadir

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Résumé des mois de janvier et février 2020

Les mois d’intersemestre sont généralement pour la CUAE des moments avec moins de présence publique, mais beaucoup de travail de préparation et de fond.
Ainsi le comité de la CUAE s’est retrouvé durant 4 jours pour discuter et préparer le semestre de printemps ainsi que pour avancer dans la rédaction du prochain Regard Critique, le journal édité par le comité.
Des membres du comité de la CUAE ont également participé au camp « Digital capitalismes » proposé par la Kripo, une organisation étudiante de l’université de Zürich. Ce moment de rencontre avec des associations étudiantes a permis de renouer des contacts nationaux et de débuter en commun l’organisation du prochain Forum To Fight.

La CUAE a également préparé en collaboration avec le rectorat la rencontre Association-réctorat qui a eu lieu le mardi 18 février et qui a permis d’aborder de nombreuses thématiques telles que la santé des étudiant.e.x.s, la nécessité d’intégrer des étudiant.e.x s dans les commissions d’opposition, l’augmentation du nombre d’étudiant.e.x.s et les façons d’y répondre et enfin le traditionnel point espaces.

Ainsi la CUAE a rencontré le doyen de droit afin de commencer le travail sur l’intégration d’étudiant.e.xs dans les commissions d’opposition et l’ADEPSY pour travailler sur un changement de plan d’étude. En parallèle, elle a poursuivi le travail sur les espaces, la mobilisation pour la grève du 15 mai, l’organisation de la semaine des associations et de la soirée inter-associative. Et elle a proposé une formation pour l’écriture des demandes CGTF. Elle a également obtenu les fonds pour la réimpression de la brochure NON NO NEIN, et a commencé le travail de relecture et la préparation d’une campagne contre le harcèlement sexiste et sexuel.

Le premier atelier de rhétorique « je t’enjoins cordialement à aller te faire cuire le cul » a eu lieu le mardi 25 février.

Pour terminer, les mois de janvier-février ont vu la CUAE créer des comptes Twitter (@CUAE_unige) et Instagram (cuae_unige) ainsi qu’un onglet sur le tout nouveau site AGORA que nous vous encourageons à aller consulter.

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Coup d’Etat-coups aux femmes en Bolivie

 

Suite aux élections du 20 octobre 2019 en Bolivie, l’opposition a exercé une violence croissante qui s’est dirigée notamment sur les femmes indigènes, reconnaissables à leur habits traditionnels.

Leurs actes brutaux ont été légitimés lors du coup d’état du 10 novembre lorsque le président et candidat Evo Morales qui lâché par l’armée renonce pour mettre fin aux persécutions perpétrés contre les élus de son parti politique du MAS et généralisées jusqu’aux supposés partisans.

Les jours qui ont suivi le coup d’état ont été marqué par les massacres de Sacaba et Senkata comptabilisant 36 morts et plus de 1000 emprisonnements abusifs en l’espace de 2 semaines : des témoins directEs et des représentantEs seront présentEs pour en témoigner le 11 mars 2020 à Genève.