Catégories
Non classé

Grève chez Partage – Rassemblement le 17.09

La CUAE relaie l’appel à manifester le 17 septembre à 16h30 devant l’Hôtel de ville à l’appel du syndicat SIT et des grévistes de Partage. La Ville de Genève a en effet elle aussi contracté un partenariat avec Partage et c’est le 17 septembre que le Conseil municipal prendra position sur l’arrêt de ce partenariat.

Plus d’informations sur le site du SIT http://www.sit-syndicat.ch

Catégories
Regard Critique

Regard Critique – N°43 – Automne 2013

Regard Critique du semestre de automne 2013. Des exemplaires imprimés sont également disponibles dans le bureau de la CUAE (102 bd. Carl-Vogt).

Edito de la rentrée

Salut à toi ! L’Université est bien riche en désillusions. Si tu ne t’en es pas encore aperçue, tu en fera l’expérience bientôt. On nous dit que, plutôt qu’à un moment d’épanouissement de notre esprit critique, les études devraient se résumer à une course à crédits ECTS qu’il faut terminer au plus vite pour ne pas trop peser sur le contribuable. Une injonction difficile à respecter ! Entre jobs étudiants précaires et mal payés et bourses d’études impossibles à obtenir, le moins qu’on puisse dire c’est quenotre parcours académique est semé d’embûches.

Si la récente réforme du système d’octroi des bourses dans notre canton a eu des effets catastrophiques, le contexte était déjà  largement défaillant. C’est sur ce sujet que nous revenons aux pages 2 et 3 de ce numéro de Regard Critique. À la Conférence Universitaire des Associations d’ÉtudiantEs (CUAE) nous pensons que nous organiser pour défendre nos conditions de vie et d’études n’est pas une chimère mais une nécessité quotidienne. Le manque de chambres à prix abordables est le problème que toute étudiante affronte tous les jours. Il est grand temps de nous faire entendre dans la rue, c’est pour cela que la CUAE participe à l’organisation d’une manifestation sur le logement le 28 septembre prochain (p. 7).

Loin de ressembler à un espace où les étudiantes sont invitées à s’exprimer sur les décisions qui les concernent, l’Université est un lieu où les étudiantes doivent toujours se battre pour que leur parole soit prise en compte. Lors de la scission de la faculté des Sciences Économiques et Sociales (SES), c’est la mobilisation des étudiantes concernées qui a permis un semblant de débat sur l’avenir de cette faculté. Le cas des étudiantes en pharmacie – auquel nous avons consacré un article dans ce numéro de Regard Critique (p. 4) – est un autre exemple de l’arrogance des autorités académiques qui a dû être refrénée par la réponse solidaire des étudiantes de cette section.

À propos de réponse solidaire, nous te proposons aussi une interview d’un étudiant de l’Association des Étudiants en Social (ADES) sur la grève des taxes d’études qui fait suite à la mobilisation du printemps dernier sur l’augmentation des frais de scolarité dans les Hautes Écoles Spécialisées (HES) de Genève (pp. 5- 6).

Quelques brèves et un superbe mots croisés clôturent ce numéro, ce qui te permettra d’avoir la patate pendant tes premières heures
de cours.

Bonne rentrée et à bientôt dans les auditoires ou dans la rue !

Le Comité de la CUAE

RC n°43 – pdf

Catégories
Actualités

Déménagement et nouveautés de la rentrée 2013

Peut-être profitez-vous encore des derniers rayons de soleil avant de débuter cette activité académique; pendant ce temps, du côté de la CUAE des petites mains préparent la rentrée. Voici donc une rapide des nouveautés et rendez-vous de cette rentrée 2013 :

1) Nous avons déménagé dans les nouveaux locaux des associations au 102 boulevard Carl Vogt (UniMail ex-librairie-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom). Les secrétaires vous reçoivent pour leurs permanences d’aide juridique du lundi au vendredi dans un bureau flambant neuf selon les horaires que vous trouvez dans la colonne gauche de l’home page de notre site internet.
Notez aussi qu’une inauguration a été agendée pour le 3 octobre à partir de 18h en collaboration avec l’Association des Étudiant-e-s pour un Espace Autogéré (AEEA) qui s’occupe de l'(auto)gestion du Nadir.

Couverture de l'agenda de la CUAE 2013-2014

2) L’incontournable agenda-guide de l’étudiantE dans sa version 2013-14 est sorti de presse. Adresses utiles, conseils juridiques, bons plans, démarches administratives et quelques textes de fond ont été soigneusement rédigés et mises à jour par le Comité. Comme d’habitude, ils seront distribués dans tous les bâtiments universitaires à la rentrée mais vous pouvez aussi venir en chercher dès maintenant dans les locaux des associations au 102 boulevard Carlo-Vogt pendant une des permanences.

3) Un nouveau numéro de Regard Critique, le journal du comité de la CUAE, est en cours d’impression. Il sera mis en ligne dès la semaine prochaine et distribué à partir de la rentrée.

4) La CUAE sera présente mercredi, jeudi et vendredi dans le Parc des Bastions pour les Welcome Days, avec une activité ludicomilitante et du matériel sur la vie estudiantine. Des stands pour informer les étudiantes des activités de la CUAE et du monde associatif de l’UNIGE seront présents à UniMail, à Sciences II et à UniBastions la semaine de la rentrée. Il sera aussi possible de remplir les fiches d’inscription aux différentes associations de filière. Cinq francs seront ainsi prélevés de vos taxes d’étude pour financier la vie estudiantine. Comme c’est des taxes que vous payez de toute façon, vous ne mettez rien de plus de votre poche !

5) Une séance d’information pour les étudiant-e-s étrangèr-e-s (permis b, sans-papiers) se déroulera le mardi 24 septembre à 18h15 en salle MR 030. Différents sujets y seront abordés, notamment les démarches à suivre auprès de l’OCP (Office Cantonal de la Population), les assurances maladies, le permis de travail etc… L’ordre du jour suivra bientôt sur ces pages.

C’est tout pour l’instant, à bientôt sur le web, à l’uni ou dans la rue !

Catégories
Actualités Logement

Rassemblement devant le DU pour le logement étudiant

Longchamp expulse les étudiantes1 du 154 et du 154bis route de Malagnou !

Aujourd’hui une cinquantaine d’étudiantes ont envahi de manière festive les bureaux du Département de l’Urbanisme (DU) pour protester contre l’expulsion de leurs logements sis au 154 route de Malagnou.

Depuis que les étudiantes qui habitent sur cette parcelle ont reçu sans aucune raison l’injonction de quitter leurs chambres, la CUAE les a soutenu lors des négociations concernant l’avenir de leurs logements.

L’association Xenope et la CIGUE, qui logent les habitantes de la parcelle, ont fait preuve d’une diligence exemplaire lors de ces négociations, remplissant toutes les exigences posées par le DU pour renouveler la convention qui leur permet d’habiter dans les locaux du 154 route de Malagnou.

Dans ce contexte, la CUAE exige que M. LONGCHAMP rende des comptes sur la gestion scandaleuse de ce dossier de la part du DU et fournisse des garanties claires aux habitantes sur le fait qu’elles pourront habiter dans leurs chambres jusqu’au début des travaux du projet « Chêne / Chêne-Bougeries ».

La situation du logement estudiantin est catastrophique à Genève. Lors de ses permanences, la CUAE reçoit chaque année plusieurs dizaines d’étudiantes à la recherche désespérée d’une chambre et qui doivent abandonner leur formation faute d’un logement.

Les personnes en formation subissent une précarisation grandissante de leurs conditions de vie et d’étude. Alors que, rien que pendant cette année académique, 1’300 étudiantes sont restées sans bourses d’études à cause des dysfonctionnements du Service des Bourses et prêts d’Étude (SBPE) et que le Grand Conseil a introduit des taxes d’étude de 1’000 francs par année pour les résidentes genevoises inscrites dans les Hautes Écoles du canton, l’État a l’audace de virer de leurs chambres 30 étudiantes sans aucune solution de relogement ni justification valable.

A quelques semaines de la rentrée, Genève a-t-elle décidé de déclarer la guerre à ses jeunes ?

1Les termes au féminin s’entendent, bien sûr, aussi au masculin.

Plus d’informations ici: https://malagnou.noblogs.org

Catégories
Politique universitaire Textes

L'incroyable foire aux questions de la CUAE

Article originairement paru sur TOPOLITIQUE.ch

« Si on pouvait manger les enfants du recteur et piquer les sachets de sucre à la cafét’, c’est sûr qu’on le ferait »

devise attribuée à la CUAE

Beaucoup de bêtises ont été dites et écrites à propos de la CUAE à l’occasion des dernières élections à l’Assemblée de l’Université (AU) – l’organe participatif au niveau central de l’Université de Genève – qui ont eu lieu le 13 mai dernier. Le point positif est qu’on n’avait peut-être jamais autant parlé de l’action du comité de la CUAE que pendant cette campagne.

Pour rappel, deux listes se sont affrontées pour les 10 sièges (sur 45 !) qui sont réservés aux étudiantes (1) à l’AU. Ces élections ont été largement remportées par la liste des associations (liste 2), qui a obtenu 7 sièges sur 10. La liste victorieuse était soutenue par une vingtaine d’associations. Elle présentait des étudiantes provenant de la majorité des facultés de l’Université de Genève. Son programme a été élaboré de manière commune par les candidates et s’est basé en grande partie sur le bilan du travail des représentantes à l’AU actuellement élues sous la bannière des associations.

La liste 1, soutenue par 3 associations, s’est posée en « challenger » et a obtenu 3 sièges. La volonté affichée au départ par la liste 1 était de faire vivre le débat démocratique et de faire augmenter la participation aux élections universitaires, en proposant en quelque sorte « pour le sport » une liste concurrente. Néanmoins, il est vite apparu qu’en guise de contenu politique, le programme des candidates de la liste 1 consistait en un dénigrement systématique du travail accompli par les associations en faveur des étudiantes. Le comité de la CUAE a été la cible d’attaques particulièrement vives.

Ces élections n’avaient pas pour vocation d’être un plébiscite de la politique du comité de la CUAE, malgré le fait que nos adversaires se soient évertuées à les présenter comme tel. La victoire appartient à l’ensemble des associations qui ont soutenu la liste numéro 2. Cela étant, le comité de la CUAE ne peut ignorer les attaques de la liste adverse, ne serait-ce que parce que la plupart d’entre elles étaient tout simplement mensongères. Il est également possible que, suite à ces élections, certaines étudiantes s’intéressent davantage au travail du comité et se posent des questions tout à fait légitimes sur nos prises de positions politiques.

Le comité souhaite donc répondre à quelques questions et revenir sur certaines allégations faites durant la campagne mais aussi expliquer plus généralement certains points de son fonctionnement et de ses prises de positions.

Partie I : à propos des élections universitaires en particulier

La CUAE tenait-elle à ne présenter qu’une seule liste durant les élections ? Une seule liste, n’est-ce pas un signe de « mort de la démocratie » ?

Il faut tout d’abord rappeler qu’il s’agit d’élections au sein d’un système de représentation corporatiste où la majorité relative est garantie aux professeures. La loi sur l’Université de 2008 a également fait en sorte de réduire à peau de chagrin tout ce qui pourrait s’apparenter à un contre-pouvoir des membres de la communauté universitaire face au rectorat. User et abuser du terme « démocratie » dans ce contexte nous paraît bien incongru.

Quoiqu’il en soit, nous pensons effectivement que pour tirer le meilleur parti de cet organe, les étudiantes ont tout intérêt à se montrer unies. Les professeures l’ont d’ailleurs bien compris et ne présentent qu’une seule liste. C’est dans ce sens que le comité de la CUAE s’est toujours rallié au principe selon lequel une liste devait être constituée le plus largement possible à travers les associations d’étudiantes. Cette manière de procéder a fait ses preuves et permis aux étudiantes de connaître de nombreux succès à l’assemblée.

Cela étant dit, il faut souligner que depuis la création de l’Assemblée de l’Université, plusieurs listes étudiantes s’affrontent tout de même à chaque élection(2).

Par ailleurs, il est amusant d’entendre nos adversaires ressasser le terme de démocratie quand on connaît certaines de leurs orientations politiques. L’un des candidats à l’initiative de la liste 1 n’écrivait-il pas : « Il faudrait qu’un coup d’État mette au pouvoir des individus capables de parfaitement gérer la société et l’information, à l’image de l’utopie imaginée par Georges [sic] Orwell dans 1984, bien que l’auteur ne la considère pas ainsi »(3). Tout cela nous laisse songeuses quant au souci de « démocratie vivante et représentative » qui a présidé à la constitution de cette liste.

Peut-on dire que le comité de la CUAE a piloté la liste des associations (liste 2) lors des élections pour l’assemblée universitaire ?

Non. La liste 2 était celle de toutes les associations et individus qui souhaitaient la soutenir et s’investir. Elle s’est constituée à une assemblée des déléguées des associations membres de la CUAE. Par la suite, elle était ouverte à toute personne qui adhérait à son programme. Il est vrai que le comité de la CUAE s’est chargé de coordonner la liste, car il s’agit de l’un des buts statutaires de la faîtière – mis en œuvre par le comité – que de créer des synergies entre ses associations membres et de favoriser leur coopération.

Mais plusieurs membres du comité de la CUAE étaient sur la liste !

Effectivement, mais elles sont investies sur cette liste au même titre que n’importe quelle personne également membre d’une autre association. Que des membres du comité de la CUAE qui s’investissent toute l’année dans la politique universitaire se sentent compétentes et aient envie de poursuivre leur engagement dans un organe comme l’AU ne nous paraît pas absurde.

C’est pourquoi, nous avons été plutôt effarées par les pratiques de barbouillages d’affiches ainsi que par certains tracts délétères. S’il y a un problème à ce qu’une association soit plus représentée que les autres sur une liste, on peut dès lors, dans le même ordre d’idée, questionner l’appartenance de nombreuses candidates et des trois élues de la liste numéro 1 au très distingué Geneva University Investment Club, au sein duquel elles font leurs premières armes en matière de spéculation boursière.

Selon vous, quelle était alors la différence majeure entre les programmes des deux listes en présence ?

Contrairement à la liste 1, la liste 2 s’est engagée clairement et sans ambiguïté au côté des étudiantes contre la hausse des taxes universitaires. Ses élues vont travailler sans relâche en collaboration avec les autres membres de l’assemblée et le rectorat pour nous défendre de cette hausse.

Dans le passé, lors de l’adoption du statut de l’Université en 2011, une avancée majeure a été obtenue à ce sujet par la liste des associations avec la suppression du critère de normalité, qui empêchait les étudiantes redoublantes de prétendre à une exonération de taxes. Pour ces raisons, le comité ne pouvait que soutenir la liste 2.

Partie II : à propos de la CUAE en général

Qu’est-ce que cette CUAE au juste ?

Il s’agit de la Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs, association faîtière et syndicat des étudiantes de l’Université de Genève. Elle a pour but de défendre les intérêts des étudiantes tout en offrant un certain nombre de services. Dans ce sens, elle fonctionne comme un syndicat et adopte la ligne et l’opinion de la majorité des gens qui s’y engagent. La CUAE est politiquement indépendante. Ses structures sont démocratiques et elle est ouverte à tout étudiante, et à toute association étudiante de l’Université dont les statuts sont compatibles avec les siens. L’assemblée générale (AG) est son organe suprême qui regroupe toutes les étudiantes membres. Les autres organes sont l’assemblée des déléguées de chaque association membre et le comité élu pour un an par l’AG. La CUAE emploie également trois secrétaires à temps partiel.

En tant qu’association faîtière, nous regroupons la grande majorité des associations d’étudiantes de l’Université de Genève, et nous nous réjouissons d’accueillir chaque année de nouvelles associations qui demandent à adhérer à la CUAE.

Vous voyez-vous comme « le sommet de la hiérarchie des associations d’étudiantes » ?

Absolument pas. Le comité n’exerce en aucun cas un contrôle intrusif sur les affaires des associations membres. Ces dernières sont libres de s’intéresser ou non aux affaires de la faîtière et à la politique universitaire en général.

Nous sommes conscientes qu’il y a de nombreuses manières de faire des choses collectivement au sein et en dehors de l’Université. Nous sommes aussi conscientes des limites de la position institutionnelle de notre comité et du fait que tout le monde n’a pas forcément envie de s’intéresser aux mêmes thématiques ou alors d’agir de la même manière que nous. Les étudiantes en sciences sociales n’ont par exemple pas attendu le comité de la CUAE pour se mobiliser contre le projet de scission de la faculté de SES et solliciter son soutien.

Est-ce vrai que vous vous versez des salaires sur les taxes des étudiantes ?

Les membres élues du comité s’engagent toutes bénévolement !

En revanche, les étudiantes se sont battues pour que l’Université finance des professionnelles pour conseiller les étudiantes et les associations. Trois secrétaires travaillent à 40 % pour l’association à côté de leurs études. Leur cahier des charges leur impose de tenir des permanences quotidiennes. Ces dernières sont gratuites, confidentielles et ouvertes à toute personne ou association pour les aider à faire face à des problèmes administratifs liés à l’Université. Le fait que les secrétaires soient employées par la CUAE plutôt que par l’Université garantit leur indépendance, ce qui est nécessaire pour conseiller loyalement les étudiantes dans des litiges avec l’Université en cas d’élimination par exemple.

Le travail des secrétaires de la CUAE est très largement reconnu y compris par les candidates de la liste numéro 1. À ce titre, nous dénonçons la mauvaise foi de certaines, qui d’une part prétendent ne pas remettre en cause le travail des secrétaires CUAE et d’autre part, jettent à la vindicte publique leurs conditions salariales par des sous-entendus sournois. Concernant le salaire, l’argent provient effectivement d’une subvention de l’Université à la CUAE comptabilisée sur les taxes fixes. Cette subvention représente 3.50 CHF sur les 500 CHF des taxes. Elle est garantie par une convention avec le Département de l’Instruction Publique.

Que fait concrètement le comité de la CUAE ?

Le comité a pour but de mettre en œuvre les décisions prises par l’assemblée générale qui définissent la politique syndicale de l’association. Cela va de se solidariser avec une manifestation contre la hausse des taxes à négocier avec le rectorat afin que le problème des examens à la patinoire des Vernets soit mis à l’ordre du jour des rencontres associations-rectorat, en passant par les réponses aux médias ou à une commission du Grand Conseil sur un projet de loi sur les bourses d’études. Un compte rendu de nos activités est mensuellement publié sur cuae.ch. Le comité rend également un rapport d’activités annuel à l’assemblée générale.

Au fil des années, les membres bénévoles du comité développent une expertise sur les questions de politique universitaire. Ces compétences sont reconnues par les autorités académiques et par des partenaires étudiants comme l’UNES (association faîtière des étudiantes suisses). Cette reconnaissance a entraîné des avancées concrètes pour les étudiantes, comme par exemple lors des difficiles négociations pour l’obtention de l’espace étudiant autogéré (Nadir) après l’occupation d’un auditoire.

La CUAE est-elle représentative de la communauté étudiante ?

La CUAE est une association faîtière à laquelle les étudiantes et les associations peuvent adhérer librement. Elle n’est donc pas une corporation à laquelle toutes les étudiantes sont automatiquement affiliées, contrairement à ce qui se fait dans la plupart des universités suisses. Son orientation politique et les intérêts qu’elle défend sont définis par ses propres membres. La CUAE ne vise ainsi pas à représenter des étudiantes qui seraient par hypothèse en faveur d’une hausse des taxes universitaires puisque l’assemblée générale a décidé de s’opposer à celle-ci. De même, nous ne serons jamais les porte-paroles des personnes qui se proposent de dénoncer les sans-papiers à l’école, quand bien même nous savons qu’il y a certainement quelques étudiantes membres de la jeunesse UDC qui pourraient cautionner cette idée.

Ne serait-il pas mieux que la faîtière soit apolitique pour représenter le plus d’étudiantes possible ?

Lutter pour les intérêts des étudiantes implique nécessairement des prises de positions politiques. Vouloir de meilleures conditions d’études et un accès facilité à celles-ci sont des prises de postions politiques. Il s’agit de les défendre et pas de plaire à tout le monde.

Cependant, la CUAE est indépendante politiquement et ne roule pour aucun parti. Cela n’empêche pas le comité de décider qu’il peut être intéressant à un moment donné de se solidariser et de travailler avec un groupement quelconque tout en conservant son autonomie.

Ainsi, l’idée d’une structure « apolitique » nous paraît être un cache-misère qui masque la docilité par rapport aux personnes qui détiennent réellement le pouvoir à l’Université et dans la cité.

Cependant, vous avez tendance à prendre position sur toutes sortes de sujets politiques, pas seulement concernant l’uni. Par exemple, pourquoi est-ce que vous vous intéressez à la hausse des taxes dans les HES et dans les EPF alors que cela ne concerne pas les étudiantes de l’UNIGE?

L’Université de Genève n’est pas une île au milieu de la société. Elle est traversée par de nombreux rapports de pouvoir et différents intérêts s’y affrontent, notamment les hautes sphères des milieux politiques et économiques. La politique universitaire ne peut se comprendre qu’ainsi. Les étudiantes font bien de s’intéresser aux politiques de l’emploi, du logement ou migratoire pour la simple raison que ces politiques s’occupent – fort mal – d’elles.

En ce qui concerne plus précisément la tendance à l’augmentation des taxes universitaires qui touche toute l’Europe, le sort des étudiantes de l’Université de Genève est intimement lié à celui des autres étudiantes en Suisse. D’une part la loi sur l’Université relie explicitement le montant des taxes à Genève avec celui des autres hautes écoles (art. 16 al. 2). D’autre part, une opposition efficace à la hausse ne peut se concevoir que par la solidarité étudiante. Observer passivement les taxes augmenter dans les HES genevoises au prétexte que cela ne nous concerne pas est peut- être critiquable d’un point de vue éthique, mais c’est plus certainement une erreur politique, car nous aurons besoin de l’aide de ces étudiantes lorsque notre tour viendra.

Je trouve les méthodes du comité de la CUAE trop agressives, est-ce qu’il ne serait pas plus constructif de ne pas être systématiquement dans l’opposition ?

Nous sommes convaincues que nos méthodes portent leurs fruits. L’expérience montre que pour faire entendre sa voix face à tout pouvoir, il faut imposer un rapport de force. La hausse des taxes dans la HES serait, par exemple, passée comme une lettre à la poste sans les manifestations de la coordination d’étudiantes « Stop la hausse ».

Il faut aussi se rendre compte que les actions spectaculaires du comité de la CUAE sont celles qu’on retient le plus mais que l’essentiel de notre action consiste en un travail de discussion. Les victoires obtenues autour des conditions d’exonérations des taxes et des bourses proviennent aussi de négociations autour d’une table. Lorsque le comité envisage une action « coup de poing » comme l’occupation des bureaux du recteur pour exiger que la police des étrangères ne soit pas présente à l’Université pour contrôler les étudiantes, c’est parce que de nombreuses tentatives de négociation n’ont pas donné satisfaction.

Êtes-vous des « militantes anticapitalistes exacerbées » ?

Statutairement, la CUAE a pour but de promouvoir une alternative à la vision capitaliste de l’éducation et de la recherche scientifique. Cette disposition provient d’une réflexion sur la réforme de Bologne et de ses effets néfastes constatables par toutes aujourd’hui. Toutes les formations ont leur place à l’Université, y compris les moins « rentables ».

Nos adversaires qui parlent d’anti-capitalisme seraient-elles des promoteuses d’une vision capitaliste de l’éducation ? Sans doute qu’à force de pratiquer le trading au sein de clubs d’investissement, certaines s’imaginent que tout s’achète et se vend : crédits ECTS, filières de formations et établissements d’enseignement supérieur. Ce n’est pas notre cas et nous pensons que l’exacerbation est de leur côté.

Pourquoi est-ce que vous féminisez toujours tous vos textes ?

Parce que l’académie française a dit qu’il fallait tous les masculiniser et qu’on trouve que Jean d’Ormesson a beaucoup perdu de son swag. On fait néanmoins une exception concernant Zofingue.

Plus sérieusement, le but est d’attirer l’attention sur une discrimination systématiquement banalisée et d’interpeller les lectrices. D’autres instances de l’Université en font de même, comme par exemple les facultés des SES et de droit. Et comme ça dérange pas mal, on se dit qu’on n’a pas tort et on continue.

C’est aussi une manière d’étendre la lutte contre le sexisme, qui n’est que trop présent à l’Université comme ailleurs.

1 Les termes au féminin s’entendent bien entendu aussi au masculin.

2 Nous saluons cependant l’invention par une éminente journaliste de la Tribune du concept des « élections tacites, avec une participation relativement faible » (TdG du 11-12 mai 2013 p. 15).

3 « Le Requiem de la violence », site internet de la revue REEL, consulté le 30 mai 2013.

 

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire

Rencontre autour des bourses d'études le 20 juin

Rencontre autour des bourses d'études le 20 juin 2013

La Conférence universitaire des associations d’étudiantEs (CUAE) vous invite à une rencontre le jeudi 20 juin 2013 à l’espace autogéré Nadir (8-10 Passage Daniel Baud-Bovy, derrière Uni-Mail).

Cette rencontre aura pour objet les récents problèmes de fonctionnement du Service des bourses et des prêts d’études de l’État de Genève (SBPE). Ce service de l’État est en effet au centre d’une polémique en raison du nouveau mode de calcul extrêmement défavorable aux étudiantes quil utilise. Cette année, des personnes en formation ont ainsi vu le montant de leur bourse divisée par quatre, voire simplement supprimée, alors que leurs situations ne s’étaient en aucun cas améliorée.

 

Le Service des bourses s’est aussi fait connaître pour son obstination bornée à demander aux étudiantes divers documents appartenant à leurs parents, tant bien même les boursières auraient des difficultés à les obtenir. De même, l’État ne se base plus sur le soutien financier réel des parents à leur progéniture pour calculer le montant des bourses.

 

Programme de la réunion du jeudi 20 juin :

18h15: Accueil.

18h30: Chronologie des événements depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les bourses et prêts d’études (LBPE) en 2012, par une membre de la CUAE.

18h45: Questions et ouverture de la discussion. Comment s’opposer au cours des choses ?

19h30: Apéritif et moment convivial dans le parc de l’Ancien-Palais (derrière Uni-Mail), ou au Nadir en cas de mauvais temps.

Venez avec vos témoignages et vos idées! Étudiantes et étudiants, boursières ou non, nous avons besoin d’unité sur la question.

Catégories
Actualités

Rassemblement antifasciste réprimé à l’uni de Zurich

À l’occasion de la visite du ministre hongrois Zoltán Balog à l’Université de Zurich le 7 juin 2013, une trentaine de personnes se sont rassemblées pour contester sa présence.

Cette protestation a été le théâtre d’une forte répression. L’intervention des policiers, dont une partie était en civil parmi le public, a été brutale. Ils ont fait usage de coups de pieds et de spray au poivre sans hésitation contre les manifestantes. Les protestataires n’ont même pas eu le temps de s’exprimer car le porteur du mégaphone a été le premier à être mis à terre. Deux d’entre elles ont été arrêtées et seront poursuivis en justice.

Nous condamnons avec force ces opérations !

Zoltán Balog, ministre hongrois des ressources humaines, est membre du parti national conservateur « Fidesz ». Il était invité à l’Université de Zurich pour parler de ses mesures politiques envers les Roms. Sous couvert de leur venir en aide, il propose d’exploiter les Roms en leur « offrant » des emplois sous-payés que personne d’autre ne veut accepter et qui ne suffisent pas à survivre. Il est connu pour son agenda politique où il défend l’uniformité de la culture hongroise et un État répressif. Sa position criminalise la pauvreté et est emblématique d’un corps politique nationaliste.

Contre le fascisme ! Contre le fascisme à l’université ! Contre la répression ! Solidarité avec les manifestantes et les étudiantes de Zurich !

Librement traduit à partir du communiqué de presse de la kritische Politik Uni Zurich ( www.kripo.uzh.ch )

Rassemblement antifasciste réprimé à l’uni de Zurich
Rassemblement contre le ministre Balog à l'université de Zurich
Rassemblement antifasciste réprimé à l’uni de Zurich
Violences policières durant le rassemblement du 7 juin

Photos: Zürcher Studierendenzeitung.

Catégories
Actualités

Paris : Pour Clément, étudiant assassiné par l'extrême droite

Clément Méric âgé de 18 ans et étudiant à Sciences Po à Paris a été assassiné par un groupuscule d’extrême droite mercredi passé.

Voici le communiqué de ses amis :

Le mercredi 5 juin 2013, en sortant d’un magasin de vêtements, près de la gare Saint-Lazare, Clément Méric, jeune syndicaliste âgé de 18 ans et militant antifasciste a été battu à mort par des membres de l’extrême droite radicale. Venu de Brest pour ses études à Sciences Po, il a été victime du contexte de violences d’extrême droite qui s’est développé ces derniers mois. Il est décédé des suites de ses blessures, dans la nuit, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches auxquels nous exprimons toute notre solidarité.

Ses ami-e-s et camarades

Catégories
Politique universitaire

Pour la défense des intérêts des étudiant-e-s ! Votez la liste des Associations !

Les associations étudiantes sont votre voix au sein de l’université !
Les étudiant-e-s engagé-e-s au sein des associations sont les personnes les plus à même de défendre vos intérêts et elles l’ont prouvé par le passée. Les associations travaillent depuis de nombreuses années au sein des institutions universitaires pour améliorer les conditions d’études. Concrètement, par leur travail et leur connaissance des dossiers, elles ont réussi par exemple à améliorer la procédure d’exonération des taxes ou encore à augmenter les moyens alloués pour les voyages d’études, les activités festives et culturelles. Cependant, beaucoup reste à faire pour améliorer le statut des étudiant-e-s, ne serait-ce que sur la question de la réforme du calendrier universitaire.

La liste des associations est la plus représentative des étudiant-e-s !
Soutenu par près de 20 associations étudiantes, la liste numéro 2 est celle qui permet de représenter le plus de facultés. Peut on imaginer les étudiant-e-s en science ou de médecine totalement absent-e-s du parlement universitaire ? Les associations d’étudiant-e-s sont aussi les seules instances véritablement démocratiques et transparentes au sein de l’université. Chacun et chacune peut prendre part à leur association respective pour faire entendre sa voix au sein de l’Assemblée de l’Université.

Les étudiant-e-s doivent être uni-e-s !
L’ambition de quelques personnes mal informées sur le fonctionnement des associations et des institutions universitaires ne doit pas nous diviser sur des questions aussi importantes que l’opposition à la hausse des taxes d’études ou la disparition de nombreux bachelors en SES. Ne cédons pas aux attaques personnelles qui ne peuvent qu’affaiblir les étudiant-e-s. Votez pour des étudiant-e-s ayant un sens des négociations sérieuses et de leur responsabilité en tant que représentant-e-s des étudiant-e-s.

Donc, le 13 mai :

votez en bloc pour la liste N°2 des Associations !

Bureaux de vote (présentez vous avec votre carte d’étudiant ou un autre document d’identité!)
• Uni Mail (rez-de-chaussée, derrière la loge face aux salles de cours R160 et R170) : 9h-17h
• Sciences III (hall) : 9h30-15h
• CMU (bâtiment B, 2ème étage, devant les salles S1 à S5) : 9h-15h

Cette liste est soutenue par : l’AESPRI (Science politique & Relations internationales), l’AEMG (Médecine), l’AETI (Traduction et Interpretation) l’AENG (NeuroSciences), l’AESP (Sciences Pharmaceutiques), l’ADEPSY (Psychologie), le MELISE (Science de l’environnement), le MEES (Enseignement secondaire / IUFE), l’AECB (Chimie & Biochimie), l’AEP (physique) l’AEB (Biologie), l’AEM (Mathématiques) l’AESMMS (Médecine du sport), l’AEHES (Histoire Économique et Sociale), AEIEUG (Institut Européen)  As&D (Socioéconomie et Démographie), l’AES (sociologie) AGEDD (Développement Durable), AEEA (le nadir), ADEK (Etudiant-e-s kurdes) et la CUAE (faîtière)

1. Hadrien KOMAROMI (M)
2. David PILLONEL (IUFE)
3. Johanna YAKOUBIAN (SES)
4. Galileo MONNET-MARTIN (L)
5. Radhika SOOD (M)
6. Sabrina CHAKORI (S)
7. Aurélie VALLETTA (D)
8. Kevin SCHMIDT (GSI)
9. Abraham MONNIER (S)
10. Lorraine ASTIER (SES)
11. Céline CRABAS (FPSE)
12. Lorenzo AVELLINO (SES)
13. Sylvain MAECHLER (GSI)
14.Damien MOULIN (L)
15. Lorena HILDEBRAND (FPSE)
16. Mark JAEGGI (SES)

 

 

Catégories
Activités Politique universitaire

Budget cantonal & hausse des taxes d'études : ce que nous avons vu, ce que nous retenons

La mascarade du débat sur budget cantonal 2013 est terminée. Le 25 avril, le parti socialiste et le parti libéral radical se sont finalement mis d’accord sur les modalités de l’austérité à venir. Cette dernière amène son lot de coupes budgétaires au profit d’un État toujours plus sécuritaire et toujours moins « social ». Au milieu de tout cela, une introduction des taxes pour les étudiantes des Hautes écoles spécialisées (HES) de 1’000 Frs par année et une surélévation des même taxes pour les étrangères de la Haute école de musique (HEM) et de la Haute école d’art et de design (HEAD).

Si on s’en tient aux médias et aux discours des professionnelles de la représentation, c’est ici que le film prend fin. Tout le monde est content, à part peut être l’extrême droite parlementaire pour qui les coupes dans les prestations pour les pauvres ne vont jamais assez loin. Happy end, en somme. Les travailleuses et les jeunes qui étaient dans la rue pour s’opposer frontalement à ce budget lors des manifestations du 15 mars et du 23 avril 2013 seront à peine mentionnées en tant que figurantes dans le générique.

Étudiantes ayant pris part à cette mobilisation, nous pouvons évidemment être déçues de n’avoir pas réussi à inverser le rapport de force. Cependant, il aurait été naïf de croire que nous pouvions réussir du premier coup, notamment au vu du faible soutien reçu de l’extérieur (où étaient les enseignantes ?).

Nous retiendrons les liens forts et précieux créés entre étudiantes de l’université, des hautes écoles spécialisées et du post-obligatoire ainsi que le fait d’avoir envoyé un message clair à celles et ceux qui s’arrogent le droit de décider pour nous, confortablement installés sur les sièges du parlement.

Nous devons surtout nous rappeler que les agendas parlementaires sont comme les promesses de politicardes : elles n’engagent que celles qui veulent bien s’y tenir. Après ce débat sur le budget une chose est claire, nos alliées ne sont à pas chercher dans les partis politiques. Nous devons au contraire garder en mémoire que nos protestations ont été neutralisées par la gauche institutionnelle, qui, durant plusieurs mois, a joué sur tous les tableaux en faisant mine de nous soutenir avant de nous trahir en plénière. .

La précarisation de la situation des jeunes et des étudiantes doit pourtant être mise à l’ordre du jour ; multiplions les moments d’information et de lutte sur nos conditions de vie et d’étude.

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la seconde assemblée du Réseau d’action étudiante de Genève le mardi 7 mai 2013 à 18h15 dans la salle de réunion des associations du 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy.