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Communiqués de presse

Manifestation le 15 mars 2013 : STOP À LA HAUSSE DES TAXES !

Manifestation le 15 mars 2013 : STOP À LA HAUSSE DES TAXES !

Voilà plusieurs semaines que nous, étudiantes1 des Hautes Écoles Spécialisées (HES), des collèges et de l’université avons entamé une mobilisation contre la hausse prévue des taxes d’études dans les HES. Après avoir organisé des assemblées publiques et des rassemblements dans les établissements, nous nous sommes décidées à prendre la rue le vendredi 15 mars 2013 avec un départ à 17h devant la HETS (16 rue du Pré-Jérôme).

Le trajet de la manifestation nous conduira devant l’Hôtel-de-ville où nous rejoindrons le rassemblement organisé par la fonction publique.

Pour rappel, la dernière mouture du projet de budget 2013 du canton de Genève remet en cause la suppression de l’exonération des taxes pour plusieurs milliers d’étudiantes HES dont le lieu de résidence fiscal se trouve à Genève. Pour ces dernières, cela signifie qu’elles devront s’acquitter de taxes de 1’000 Frs par an dès la rentrée de septembre 2013. Les députées ont en outre prévu d’introduire une taxe supplémentaire pour les étudiantes étrangères de la HEM (musique) et de la HEAD (arts et design). Tout le monde est concerné ! La seule réponse unie et unifiante du mouvement étudiant ne peut être qu’un refus net de l’augmentation des taxes d’études et du système éducatif basé sur la sélection par l’argent qui la sous-tend. Les étudiantes n’ont pas à être les boucs émissaires d’une crise qu’elles n’ont pas provoquées et nous refusons d’être tenues pour responsables des contradictions posées par la massification des études au système économique actuel.

C’est pourquoi nous invitons la population à venir nous rejoindre lors de la manifestation du vendredi 15 mars. L’augmentation des taxes n’est pas une fatalité, tout peut bouger !

AEIES (HETS) ; AEH (HEPIA) ; Soupô (Post-obligatoire) ; CUAE (Université) ; ResActE (Réseau suisse d’action étudiante)

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Actualités Politique universitaire

Le puits sans fond de la bêtise socialiste

« Dans la Marine, c’est un principe : pour qu’il y ait le moins de
mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes. »

Devise Shadok

 Les taxes d’études dans les écoles polytechniques fédérales (EPF) seront augmentées et l’histoire retiendra que c’est grâce au parti socialiste (PS). Le conseil des EPF projetait de doubler ces écolages pour toutes les étudiantes. Le PS avait la possibilité de faire pression en menaçant de refuser un crédit de recherche de soixante millions de francs, mais a préféré proposer lui-même une solution discriminatoire.

L’initiative parlementaire du conseiller national socialiste Roger Nordmann propose le triplement des taxes pour les étudiantes étrangères et, pour toutes, une augmentation calquée sur l’inflation. C’est plus qu’il n’en fallait au conseil des EPF, qui a accueilli la proposition à bras ouverts au vu du large soutien qu’elle a recueilli au Conseil national.

Il semble que le PS ait fait sienne la doctrine en vogue qui consiste à considérer les étrangères comme la source de tous les maux. Il innove même en étendant cette élucubration – jadis cantonnée au domaine de la sécurité – au système de formation. Cette politique aura pour résultat que la situation des étudiantes migrantes, déjà parmi les plus précaires, sera encore péjorée.

Ce faisant, Roger Nordmann et sa clique ouvrent la boîte de Pandore des restrictions à l’accès à la formation. Nul doute que cette mesure n’est qu’une première étape d’une augmentation massive des taxes pour toutes les étudiantes des EPF.

Nous ne nous laisserons pas berner par la tactique du salami ! Cette offensive dans les EPF n’est que le reflet d’une tendance nationale à la détérioration des conditions de vie des personnes en formation. À l’heure où le Grand Conseil genevois s’essaie lui aussi à de telles manœuvres en augmentant sournoisement les taxes d’études dans les HES pour les étudiantes genevoises1, il devra compter avec l’opposition farouche des personnes concernées.

 

1 Nous signalons au brillant esprit de Roger Nordmann l’ironie de la situation : tandis qu’il s’affaire à alourdir les écolages pour les étrangères, ses homologues du bout du lac augmentent les taxes des Genevoises au niveau de celles des Confédérées. Le point commun entre ces deux méthodes est que ces « ajustements » se font toujours à la hausse et sur le dos des étudiantes.

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Actualités

Assemblée générale de la CUAE 20 mars 2013

La Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs a le plaisir de vous inviter à sa seconde Assemblée générale de l’année qui aura lieu le mercredi 20 mars 2013, à 18h15 à Uni Mail en salle MS150. L’ordre du jour est le suivant:

1. Approbation du PV du 24 octobre 2012

2. Communications

3. Moblisation contre la hausse des taxes d’études dans les HES

4. Datcha & règlement de fonctionnement

5. Adhésion de l’Association des ÉtudiantEs en Sciences Économiques (AESE)

6. Adhésion de l’Association Genevoise des ÉtudiantEs pour le Développement Durable (AGEDD)

7. Divers

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Actualités Politique universitaire

Manifestation contre la hausse des taxes le 15 Mars

Des HES réservées aux riches?

Stop à la hausse des taxes 

A l’occasion du vote du budget du canton de Genève, qui aura lieu le 15 mars au Grand Conseil, des étudiantes et des collégiennes ont décidé d’appeler à manifester pour contrer les mesures d’austérité inscrites dans le projet du budget.
Ce dernier prévoit, entre autres, deux attaques inacceptables pour les étudiantes des Hautes Ecoles Spécialisées (HES):

  1.  supprimer l’exonération des taxes d’étude pour les résidentes genevoises – ce qui implique que dès la rentrée 2013 les étudiantes concernées devront s’acquitter de 1000 CHF de taxe par année.
  2.  introduire un surélévation des taxes pour les étrangères à la HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design) et à la HEM (Haute Ecole de Musique).

Après les universitaires de Berne, Zurich, Saint-Gall et les étudiantes des EPF (Ecole Polytechnique Fédérale), c’est donc aujourd’hui au tour des étudiantes des HES de Genève de voir leurs conditions de vie se précariser.

Mobilisons-nous pour supprimer ces mesures ainsi que toutes celles qui promeuvent un système éducatif basé sur la sélection par l’argent!

Rendez-vous le vendredi 15 mars à 17h devant la HETS

(16, rue du Pré-Jérôme)

Manifestation le 15 mars 2013 : STOP À LA HAUSSE DES TAXES !

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Fonctionnement

Assemblée des déléguées du 5 mars

La CUAE a le plaisir d’inviter ses associations membres à la prochaine Assemblée des déléguéEs qui aura lieu le mardi 5 mars 2013 à 18h15 dans les locaux des associations au 8-10 Passage Baud-Bovy (en face d’Uni Mail, côté parc).

L’ordre du jour est le suivant:

1. Approbation du PV du 28 novembre 2012

2. Communications a) du comité b) des associations

3. Retour rencontre associations-rectorat

4. Augmentation des taxes d’études HES

5. Élections Assemblée de l’uni

6. Datcha

7. Divers

L’Assemblée des déléguéEs est le lieu où les associations peuvent échanger sur leurs projets et toute proposition d’initiative commune est donc la bienvenue. Les associations et groupes d’intérêts peuvent être représentéEs par deux déléguéEs.

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Communiqués de presse

Actions contre l'augmentation des taxes d'études dans les HES

Le projet de budget 2013 du canton de Genève prévoit la suppression de l’exonération des taxes pour les étudiantes1 dans les Hautes Écoles Spécialisées (HES). Actuellement les étudiantes dont le lieu résidence fiscal se trouve à Genève bénéficient de cette exonération, environ 2000 étudiantes sont concernées. Pour ces dernières, cela signifie qu’elles devront s’acquitter de taxes de 1000 frs par an dès la rentrée de septembre 2013. Les députées ont également prévu d’introduire une taxe supplémentaire pour les étudiantes étrangères à la HEM (musique) et à la HEAD (arts et design).

Ces mesures s’inscrivent dans une tendance générale d’attaque contre les conditions de vie des personnes en formation, comme le montre les récentes augmentations de taxes dans les écoles polytechniques fédérales et les universités alémaniques (Zurich, Berne, Saint-Gall). Il est temps que toutes les personnes visées par l’austérité issue d’une crise qui n’est pas la leur s’organisent ensemble pour combattre ces mesures.

Plus de 700 signatures ont ainsi été récoltées par les associations des HES au semestre dernier, mais il n’est pas question d’en rester là.

Les étudiantes des HES, épaulées par les collégiennes et les universitaires comptent répondre solidairement à ces attaques. Le vendredi 22 février 2013 au matin, des banderoles « Des HES pour les riches ? Stop à la hausse des taxes » ont été posées dans plusieurs établissements du canton : Haute école de travail social, Haute école d’art, Haute école de santé, Haute école de musique, Uni-Mail, Collège Voltaire, Collège André-Chavanne, Collège Rousseau, Collège Calvin.

Nous continuerons de nous battre autant qu’il le faudra contre toutes mesures qui promeuvent un système éducatif élitiste en restreignant son accès et nous serons mobilisées durant le vote du budget 2013 du canton.

AEIES (HETS) ; AEH (HEPIA) ; Soupô (Post-obligatoire) ; CUAE (Université) ; ResACTE (Réseau suisse d’action étudiante)

Actions contre l'augmentation des taxes d'études dans les HES

Actions contre l'augmentation des taxes d'études dans les HES

Actions contre l'augmentation des taxes d'études dans les HES

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Activités

No TAV à l'espace autogéré Le Nadir

Dans le cadre de « La glace est fine » – Cycle de conférences sur les luttes sociales d’hier et d’aujourd’hui

RENCONTRE AVEC LE MOUVEMENT NO TAV

Cela fait 20 ans que, dans le Val de Suse, de nombreux collectifs et habitant-e-s se battent contre la construction d’une ligne TGV reliant Lyon et Turin.
Nous avons l’honneur d’accueillir, le 7 mars, quelques personnes venant du Centro Sociale Askatusana de Turin qui nous présenteront le livre « A sara dura » – un essai d’analyse des spécificités du mouvement – et qui nous parleront de la lutte No TAV.

Jeudi 7 mars 2013 à 18h à l’espace autogéré Le Nadir (8-10 passage Baud-Bovy – en face d’UniMail côté parc)

On se réjouit de vous voir nombreuses!

Suit un extrait du livre autour duquel va s’articuler la discussion :

Ce n’est pas par principe, mais pour la vie et l’existence même d’un territoire, dans la Vallée de Suse on se mobilise depuis plus d’une décennie pour empêcher la construction d’une ligne ferroviaire à Grande Vitesse. Il s’agit d’une communauté qui a consolidé un mouvement de masse ; en même temps la lutte no tav est en train de transformer cette communauté. Sont récoltés et présentés ici des réflexions et des vécus qui essaient de raconter cette expérience. Nous voulons faire connaître le mouvement en l’observant depuis l’intérieur et en même temps raisonner sur les difficultés et les possibilités futures. Au Val de Suse, il est en train de se passer quelque chose de nouveau et d’inattendu. En contraste avec ce qu’imposent les médias, les partis politiques, les forces de l’ordre, les milieux économiques, les PDG des entreprises, les coopératives de construction et le pouvoir judiciaire, un mouvement de masse grandit, lutte et, initiative après initiative, consolide la conscience de pouvoir gagner. Il s’agit d’un processus subversif car il change les attentes, les comportements ; il concrétise une nouvelle légitimité et instaure des rapports de force différents.

Certains protagonistes de ces luttes prennent ici la parole, comme dans une assemblée, et interviennent sur la spécificité et les perspectives d’un mouvement qui projette et construit en tant que tel une coopération sociale différente. Ce sont des liens humains, sociaux et politiques qui s’enracinent dans la population d’un territoire, dans le but de construire et de diffuser une opposition vivante et mobilisatrice. Croyances, expériences, savoirs, science « autre », connaissance antagoniste et résistance populaire se mélangent construisant ainsi une nouvelle culture partisane qui fait monter en puissance la lutte et la motive ; ces modes de raisonner et d’être ensemble définissent un point de vu collectif qui sait s’opposer, tenir et mûrir. L’opposition est nette, définie et organique. Elle cimente une unité effective d’intentions qui lie et implique des subjectivités qui peuvent être très différentes – celles-ci cohabitent, se respectent et se soutiennent en trouvant une possibilité pour s’exprimer et se confronter, se définir avec plus de solidité – ceci constitue la force du mouvement qui de cette manière s’est élargi et s’est donné de la continuité. C’est justement grâce à ces caractéristiques que le conflit no tav inquiète ceux qui se considèrent être les patrons des institutions. En effet le conflit social est considéré par ces derniers comme un cancer à isoler et à anéantir car sa diffusion propose une alternative réalisable au système de domination actuel qui, pour garantir des grands profits à quelques-uns, ne développe rien d’autre que crise, appauvrissement et destruction insensée des ressources collectives. Pour les populations du Val de Suse, la persistance du conflit social génère une possible alternative concrète et construit une richesse différente : la formation d’une subjectivité antagoniste enracinée et massifiée. Cette dernière devient un point de repère et une proposition pour un nouvel agir social et politique. Il construit une nouvelle destinée.

Nous présentons dans ce livre un parcours in-conclu, nous pourrions même dire que nous sommes encore aux prolégomènes d’une recherche artisanale, qui se différencie et réagit contre les usines, contre les entreprises institutionnelles qui produisent de la information-marchandise-, de la connaissance-marchandise, et de la science-marchandise afin de supporter des logiques de consensus envers le système, envers l’accumulation d’argent et de privilèges. On propose de commencer des activités pour la construction de savoirs utiles pour une transformation radicale de l’existant. Il s’agit de produire les armes nécessaires pour pouvoir bouger et combattre politiquement dans le territoire social. Ce sont des textes in-conclus qui ont l’ambition non seulement d’être lus, mais d’être utilisés par toute personne qui pense ou rêve d’un monde différent de celui modelé par le capitalisme. Ce sont des raisonnements collectifs pour donner des outils à manier, utiliser, critiquer et perfectionner, pas pour attirer, pas pour faire de la propagande ou pour faire de l’exhibition d’ une culture.

Théorie pour et dans la praxis.

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Politique universitaire

Position de la CUAE au sujet des différents remaniements législatifs sur les bourses d'études

L’initiative populaire sur les bourses d’études de l’UNES (Union des Etudiant-e-s Suisse), aboutie en 2012, a conduit le Conseil Fédéral à concocter un contre-projet indirect sur la loi fédérale du 6 octobre 2006 au sujet des contributions aux cantons pour l’octroi de bourses et de prêts d’études dans le domaine de la formation du degré tertiaire.

Or, le projet de révision du Conseil fédéral est problématique à plusieurs égards. Il continue à ne pas faire de distinction entre les prêts et les bourses d’études, alors que les subventions fédérales devraient être utilisées pour faciliter l’accès aux études et non pas à développer un marché de la dette estudiantine.

En outre, le contre-projet durcit encore les conditions matérielles pour bénéficier d’une aide. Certaines notions comme celles de master consécutif et « formation meilleure marché » sont floues et pourraient limiter le libre choix des étudiantes au sujet de leur parcours académique.

Enfin, il est regrettable que l’on continue à prôner le fait que les étudiantes soient obligées de travailler à côté de leurs études pour toucher une bourse. Il s’agit en effet d’une incohérence remarquable du Conseil fédéral quand on pense qu’il y a quelques années il a défendu la mise en place du processus de Bologne; depuis les études sont-elles pas censées être un travail à plein temps ?

Le document de position complet est à la disposition au secrétariat de la CUAE pour toute personne intéressée.

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Actualités Politique universitaire

Assemblée publique contre l'augmentation des taxes dans les HES

 Prêt-e-s à payer l’équivalent de deux loyers de plus par an ?

Austérité, austérité, austérité. C’est la même chanson qui se répète inlassablement. Les étudiant-e-s ne sont pas en reste ; le projet de budget qui sera soumis au Grand Conseil à la fin février prévoit deux mesures qui nous sont hostiles :

1. Une augmentation des taxes d’études de 1000 frs par année pour les résident-e-s genevois-e-s (suppression de l’exonération)
2. Surélévation des taxes pour les étranger-ère-s à la HEAD et la HEM.

Soyons clair, cette mesure constitue une attaque sans précédent dans les conditions de vie des étudiant-e-s. Plus de 700 signatures contre ce projet ont été récoltées par les associations des HES au semestre dernier. Ces mesures s’inscrivent dans une tendance générale comme le montre les récentes augmentations des taxes universitaires dans les EPF et les université alémaniques. HES, université, collèges, il est temps de s’organiser et de montrer qu’on ne se laissera pas faire.

Retrouvons-nous à l’HETS le vendredi 8 février 2013 à 18h pour une Assemblée publique à la Salle CAWA (28 rue Prévost-Martin) et pour organiser la résistance.   

Ce sera l’occasion de discuter et de définir un plan d’action pour nos futures mobilisations. En attendant parles-en autour de toi, diffuse ce tract, réimprime-le et modifie-le à ta guise. Apéro suivra…

Appel soutenu par les associations et groupements suivants :
AEIES (HETS) ; AEH (HEPIA); Soupô (Collèges); CUAE (université de genève) ; ResACTE (réseau suisse d’action étudiante)

Tract à imprimer

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Actualités

Enfin un effet positif de l'austérité!

Le Département de l’instruction publique (DIP) a annoncé il y a quelques semaines qu’il renonçait à l’organisation des tests d’aptitudes aux études de médecine.

Ces tests, destinés aux futures étudiantes de première année, étaient organisés au beau milieu de l’été et avaient pour but de décourager le plus grand nombre à entamer des études dans ce domaine. En 2010 déjà, la CUAE et l’AEMG avaient protesté contre l’introduction de ce dispositif inutile et coûteux qui prenait la forme d’un numerus clausus déguisé. Les autorités avaient alors balayé ces prises de position d’un revers de main. Il est à ce titre exemplaire que le principal responsable de la suppression de ce test soit le contexte d’austérité budgétaire qui prévaut actuellement dans l’État. Au lieu de jouer aux apprenties régulatrices de la population étudiante, les personnes dont la fonction consiste à décider pour les autres auraient été bien inspirées de prendre en considération l’avis des principales intéressées sur la question.

Voici notre prise de position datée février 2010

Position de la CUAE au sujet de l’examen obligatoire mais non-éliminatoire en médecine.

La CUAE est opposée à l’introduction d’un examen obligatoire pour toutes les personnes s’inscrivant au bachelor de la faculté de médecine de l’université de Genève. Dans cette prise de position, nous revenons sur quelques arguments contre l’introduction de cet examen.

Nous regrettons la mise en place d’une mesure particulièrement paternaliste. L’état renie la capacité des étudiantes qui ont fraîchement décroché leur maturité à choisir par elles-même leur formation en les guidant vers ce qu’il considère être le mieux pour elles. Cela contrevient à la conception qui n’avait jusqu’à lors pas été remis en cause qui veut qu’une personne atteint l’âge adulte à 18 ans et qu’elle est libre de déterminer par elle même son parcours de vie ainsi que le choix de sa formation.
Nous considérons également qu’il s’agit d’un premier pas déguisé vers un numerus clausus. Nous sommes opposés au numerus clausus et regrettons que, une fois de plus, tout soit fait pour occulter cet aspect du débat et qu’on présente une telle mesure comme une aide pour les étudiantes.
Au delà de la sélection déguisée, c’est une attaque contre le libre choix de formation. En cherchant à aiguiller les étudiantes selon leur capacité, on renie le fait que chaque personne détenant une maturité peut s’inscrire dans le bachelor de son choix sans examen préalable. De plus, exiger un examen avant le début des études revient à renier l’aspect formateur de ces dernières : avant même qu’on vous enseigne la matière on vous suggère déjà que vous n’êtes pas capable de l’assimiler. Cela ne fera qu’augmenter le clivage social existant entre les différentes facultés, les étudiantes des classes inférieures côtoieront les étudiantes des classes supérieures que si elles sont « méritantes » alors que les plus riches continueront de bénéficier d’un environnement favorable et des moyens financiers de leurs parents pour s’assurer les services de répétiteurs. Les autres, les étudiantes des classes inférieures moins « méritantes », iront côtoyer les gueux dans d’autres facultés.
Il est également nécessaire de souligner l’incroyable violence symbolique infligée aux étudiantes qui n’atteindraient pas des résultats convenables à cet examen : une lettre leur sera envoyée et elles seront guidées vers une orientatrice dont le seul but sera de décourager l’étudiante en prétendant, sur la base du résultat à l’examen qu’elle n’a pas les capacités intellectuelles suffisantes pour réussir médecine. Se pose dès lors la question de l’aptitude de quiconque de préjuger à l’aide d’un seul examen qui n’a pas été conçu pour cela de l’intelligence d’un individu. Les dégâts sur la confiance en soi des étudiantes qu’un tel jugement engendre et ses conséquences sur la suite de la formation de l’étudiante ne sont évidemment pas digne de considération pour les promoteurs de la mesure.
En plus de ces éléments qui constituent le noyau de notre argumentaire contre cette mesure, il convient de rappeler des arguments pragmatiques pour celles qui ne seraient pas encore convaincues de l’absurdité d’une telle mesure. Premièrement, on peut douter de l’opportunité de faire passer un examen pendant les vacances d’été. Il se murmure que le fait de faire passer cet examen en plein été aurait comme prétendue ambition de tester « la motivation » des futurs étudiants à faire médecine, en obligeant certains à repousser un voyage ou à prendre congé d’un travail d’été le 9 juillet. Rappelons aussi que quant il s’agit de tester la motivation, la faculté de médecine est la seule qui exige une préinscription dès le mois de février sans droit à l’erreur. Si la faculté prétend qu’aucune connaissance scientifique n’est nécessaire pour la réussite de cet examen non sanctionnel, on peut sérieusement en douter. En effet, pour avoir vu quelques exemples, de nombreuses questions font références à des notions médicales et scientifiques, donnant quasi nécessairement un avantage à des étudiants ayant choisi une filière scientifique au collège. La valeur indicative d’un tel examen est donc nulle en ce qui concerne les capacités d’apprentissage et de travail des futures étudiantes en médecine. Secondement, nous rappelons que cet examen a un coût. Selon nos informations, il revient entièrement à la faculté de médecine de financer ces examens. L’argent ne poussant malheureusement pas sur les arbres du parc des Bastions, cette réallocation des ressources se fera inévitablement sur le dos de l’enseignement et de la recherche de la faculté.
Finalement, en guise de conclusion, il nous importe d’affirmer qu’il s’agit d’une fausse solution à un vrai problème. On cherche à limiter l’entrée d’étudiantes en faculté de médecine par un manque de place dans les auditoires, par des taux d’échecs trop important aux examens de première année et le manque de place en clinique. Or, les examens de première année sélectionnent les étudiantes non pas uniquement sur la base de leur capacité mais sur la base des places disponibles en deuxième année. Il s’agit d’une injustice grave. Selon que vous êtes dans une volée importante ou peu pourvue en étudiante, le taux de réussite requis sera différent. De plus, à l’heure où la Suisse s’inquiète sur une future pénurie de médecins, où elle est déjà obligée d’aller chercher des internes dans les pays voisins pour remplir ses hôpitaux il est absurde de chercher à limiter par de telles mesures l’accès aux études de médecine.
La CUAE considère l’instauration d’un tel examen comme une attaque au libre choix de formation auquel nous restons attachées. A quand l’obligation de suivre certaines options spécifiques au collège pour pouvoir s’inscrire dans certaines facultés ? A quand l’instauration d’examen éliminatoire avant que le moindre enseignement ne soit dispensé ? A quand l’abolition du libre choix de la formation ?