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Bloquons la hausse des taxes! Stoppons la baisse des salaires! Défendons les droits démocratiques!

La CUAE exprime son soutien avec les étudiant-e-s en lutte à l’EPFL. Ci-joint un appel à la manifestation contre la hausse des taxes d’études soutenue par la CUAE, SUD étudiant-e-s et précair-e-s et la Kripo de Zurich.

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Bloquons la hausse des taxes!
Stoppons la baisse des salaires!
Défendons les droits démocratiques!

Rassemblement mercredi 16.03.16 à 12h sur l’esplanade de l’EPFL
Une action de solidarité aura lieu à Zürich parallèlement !

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Aujourd’hui aura lieu un moment important de la mobilisation contre la hausse des taxes d’études à l’EPFL. La proposition de doublement des frais d’inscription portée par le président actuel de l’EPFL, Patrick Aebischer, et soutenue de fait par son successeur, Martin Vetterli, doit être combattue de toutes nos forces. Un rassemblement est prévu ce mercredi 16 mars 2016 à Lausanne. À Zürich, une action de solidarité aura également lieu.

Cette proposition sur les taxes d’études doit être replacée dans un contexte général d’offensive contre les conquêtes sociales dans ce pays : attaques sur le service public, attaques sur les assurances sociales, fragilisation des plus démuni-e-s. Cette politique prend appui et est légitimée par des démarches de gestion austéritaire des finances publiques qui sont de véritables opérations de piratage des richesses en direction des grandes entreprises et des grands actionnaires. Il faut faire cesser la machinerie politique et gouvernementale qui prétend, sous couvert fallacieux de « créer des emplois », qu’il n’y a pas d’argent pour le service public tout en faisant des cadeaux aux grandes entreprises privées.

Ainsi le programme d’austérité du Conseil fédéral estimé à 3 milliards de francs « d’économies » pour les prochaines années vient frapper de plein fouet le budget alloué à la formation et à la recherche. Pourtant, le mercredi 17 février 2016, le gouvernement suisse boucle les comptes en annonçant un surplus de 2.3 milliards. Donc, de l’argent, il y en a. Le maintien de ce programme d’austérité par le Conseil fédéral correspond à une anticipation de la troisième réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III). L’argent qu’on veut venir prendre dans nos poches sera « redistribué », par les futurs cadeaux fiscaux, aux grands actionnaires! Ces « Robin des lois » réinterprètent et rejouent la légende à leur sauce : voler aux collectivités pour donner aux riches !

Cette augmentation des taxes d’études ne correspond pas « juste » au prix d’un café par jour comme le prétend cyniquement M. Vetterli. Un « café par jour » c’est 100 CHF par mois de moins dans le budget. Un « café par jour » ça équivaut à mettre l’assiette à 16.- au lieu de 8.- aux cafétérias de l’EPFL pour une personne qui s’y rend chaque midi pendant les périodes de cours. Un « café par jour » c’est aussi un bout de notre vie qui change : devoir augmenter notre temps salarié au détriment des études, ponctionner encore plus sur le salaire de nos parents, peut-être s’endetter voire abandonner.

Il faut refuser de placer le débat sur un plan quantitatif où il s’agirait de mettre en correspondance des prestations proposées et leur « coût réel ». Cette idéologie qui consiste à vouloir faire payer le coût exact des prestations publiques aux usagers, proposition que l’on retrouve dans d’autres secteurs, n’est rien de moins que la liquidation du principe de service public. Les étudiant-e-s ne sont pas des client-e-s d’un supermarché du savoir.

Il ne s’agit pas de débattre simplement sur le montant des taxes : 500, 1’000, 2’000, ou 10’000 francs. Il s’agit d’une lutte sur un principe fondamental : nous défendons un service public de l’éducation orienté vers le bien commun. Nous défendons la démocratisation des études et le refus d’une sélection féroce qui exclut de fait les classes populaires des études supérieures. Nous refusons cette conception asservissante des études, portée notamment par les centres de pouvoirs européens, qui y voient une démarche individuelle d’investissement dans un « capital humain ». Au contraire, nous défendons le principe de la gratuité et d’une université démocratique, critique et émancipatrice.

La hausse des taxes frappe aujourd’hui les étudiant-e-s de l’EPFL. Hier, c’était les étudiant-e-s des HES genevoises. Demain, peut-être ailleurs. La bataille qui démarre à l’EPFL a une portée exemplaire. Une victoire de la direction donnerait des ailes à toutes les directions d’université et de HES pour mener une politique d’augmentation des taxes d’études dans tout le pays. Cette lutte concerne donc toutes et tous les étudiant-e-s de ce pays. Il ne s’agit pas d’une affaire « interne » à l’EPFL.

SUD Étudiant-e-s et Précaires (Vaud, Valais, Neuchâtel), la CUAE (Genève) et la Kripo (Zürich) appellent tous et toutes les étudiant-e-s à se mobiliser et à rejoindre les rassemblements prévus. Nous appelons également à mener des actions de solidarité dans tous les établissements et à élargir la lutte. C’est par la construction d’un rapport de force avec la direction de l’EPFL et les autorités fédérales que nous pourrons gagner cette bataille. Nous réaffirmons également notre volonté de construire un mouvement unitaire avec toutes les organisations prêtes à travailler ensemble, selon leurs capacités et leur culture associative propre, pour contrer ce chantage budgétaire.

A l’EPFL, le rassemblement sera l’occasion également de lutter contre la décision de la direction de baisser les annuités de Fr. 1000.- de moins pour les doctorant-e-s et Fr. 1’500.- pour les postdocs. Étant donné qu’il s’agit de périodes qui couvrent plusieurs années pour les formations doctorales et de longues périodes également pour les postdocs, le manque à gagner est significatif : des milliers de francs. Nous appelons à résister à la baisse des salaires et à la précarité du travail qui accompagne les activités d’assistanat et d’emploi postdoctoral et nous réaffirmons le principe de : « À travail égal, salaire égal », c’est-à-dire la revendication que toute activité salariée soit payée à la valeur pleine des qualifications et des savoirs qu’elle mobilise.

Enfin, ces rassemblements seront l’occasion de rappeler la bataille essentielle que nous menons pour la défense et l’extension des droits et des libertés démocratiques au sein des établissements. Les agissements de la direction de l’EPFL pour empêcher la tenue d’une assemblée, les ordres donnés pour interdire ce rassemblement, la volonté de faire taire toute voix dissidente sont proprement inacceptables. Il faut défendre sans concession la pluralité et les libertés démocratiques. Non à la politique du bâillon !

Lausanne, Genève, Zürich, le 16 mars 2016

SUD-EP, CUAE, Kripo

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Solidarité avec les écolières et les étudiantes en lutte à Zurich

ENSEMBLE PARTOUT CONTRE LES COUPES BUDGÉTAIRES!

49 millions de francs en moins dans l’éducation déjà annoncés et un « programme de stabilisation » pour 2017-2019 qui prévoit, par la suite, de réduire de 550 millions de francs le budget pour l’enseignement et la recherche en discussion au Grand Conseil… pas étonnant que les étudiantes et les écolières zurichoises prennent la rue ce mercredi (13 Janvier 2016).

C’est une Journée de l’éducation – portes ouvertes dans les écoles et débats sur le futur de l’éducation au programme – que proposent les responsables des institutions zurichoises pour montrer leur désaccord face aux coupes budgétaires. Leur discours est principalement axé sur le postulat que l’éducation est un investissement et qu’il faut dès lors le protéger afin de préserver une certaine attractivité de la région.

Pour renforcer et diversifier l’opposition à ces coupes budgétaires, la coordination Kämpfen für Bildung [trad. en français : « Lutter pour l’éducation »,  web : kaempfenfuerbildung.wordpress.com ] appelle à prendre la rue à la fin du programme officiel. Cette coordination est composée d’écolières, d’étudiantes et de doctorantes. Dans leur discours, elles affirment que les personnes en formation ne doivent pas être perçue comme de « potentiels investissements » et soulignent la nécessité de contrer les mesures imposées par le haut au moyen d’une lutte partant de la base. De plus, elles soumettent une analyse sur les coupes budgétaires dans un contexte plus large.

Sur les réseaux sociaux, réunies sous le titre « Pour une Journée de l’éducation de lutte ! », presque 700 personnes avaient déjà annoncé prendre part à la manifestation.

Il est déplorable que les organisateurs officiels de la Journée de l’éducation se soient alors distanciés de la coordination Kämpfen für Bildung, allant jusqu’à annuler le rassemblement prévu dans le centre-ville qui devait précéder la manifestation.

Sans que les organisatrices n’aient jamais été contactées, les seules raisons à ce changement de programme est que la manifestation n’est « pas autorisée » et que l’appel a été relayé par plusieurs pages des mouvements de gauche zurichois. Dès lors, nombreuses sont les étudiantes et les écolières qui doivent faire face à des intimidations pour les dissuader de participer à l’événement.

Le comité de la CUAE exprime toute sa solidarité envers les écolières et les étudiantes en lutte à Zurich.  Les mesures d’austérité dépassent les confins cantonaux. De telles mesures ne sont pas en discussion seulement à Zurich, c’est le cas notamment à Genève (dans le cadre du projet du budget 2016 toujours en discussion) à Bâle, à Berne, en Argovie… mais aussi dans d’autres pays !

Si 2016 est une année d’austérité, nous ne nous contenterons pas de regarder!

Bon 2016 du comité de la CUAE.

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Conférence de Gabriel Nadeau-Dubois

Mouvement étudiant au Québec - Retour sur la grève de 2012

En 2012 au Québec a eu lieu le printemps érable.

Suite à la hausse des taxes d’études, décision prise unilatéralement par le gouvernement, un large mouvement social est née. Plus de 300’000 étudiantes ont prit la rue pour faire reculer le gouvernement et éveiller les consciences.

Profitant de son passage en Europe, la CUAE et l’AJE a le plaisir d’inviter Gabriel Nadeau-Dubois, ancien porte parole de la CLASSE (Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Etudiante) qui a été au coeur du mouvement.

La conférence aura lieu le mercredi 23 septembre à 19h00 en MR 070, elle sera suivie d’une discussion et d’un apéro.

Nous espérons vous y voir nombreuses !

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Journée des Stagiaires

A l’occasion de la journée des stagiaires, la CUAE en collaboration avec de nombreuses organisations appelle à un rassemblement festif et convivial. Nous t’invitons:

Ce samedi 18 juillet
A 17h à la place des nations (devant l’ONU)

Plusieurs activités et flashmob auront lieu pour dénoncer la précarité des stagiaires et demander une rémunération adéquate. Ce rassemblement nous permettra également d’exprimer notre solidarité avec les étudiantes en logopédie pour qui l’accès à l’emploi a été récemment rendu plus difficile avec un changement de règlement.

Dès 19h00, tu es également le/la bienvenu/e à venir nous rencontrer et discuter autour d’un pique-nique au parc Barton vers la perle du lac.

Appel soutenu par plusieurs organisations:

A l’occasion de la journée européenne des stagiaires, diverses organisations se sont réunies pour exiger ensemble :

1. Qu’un stage soit une formation et non pas un premier emploi

2. Que tout stage soit rémunéré

Le développement du marché du travail accroit l’insécurité et la précarisation des personnes actives. La prolifération des « stages » s’inscrit dans ce processus. Ces « stages » – qui sont sensés permettre l’acquisition de compétences pratiques dans le cadre d’une formation – sont devenus la nouvelle zone grise du travail précaire derrière laquelle se cache toute sortes de pratiques scandaleuses: dumping salarial, sous-emploi, mise en concurrence déloyale. Un stage ne s’inscrivant pas dans un programme de formation clair et défini n’est pas un stage ! Il est un premier emploi qui doit être considéré et rémunéré comme tel. En outre, un stage doit permettre au stagiaire d’acquérir une formation pratique solide et il doit impérativement être rémunéré de manière à assurer un standard de vie minimal décent !

Ainsi, nous appelons à un rassemblement le 18 juillet pour la journée européenne des stagiaires afin de revendiquer ces droits !

Rendez-vous le 18 juillet à 17h00 sur la place des Nations !

Un pique-nique barbecue convivial et festif suivra le rassemblement dès 19h00 au parc Barton.

Venez nombreuses et nombreux !

 

Flyer
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L’AFU ou la maison vide

Le 12 mai 2015, la CUAE et nombre de ses associations sont invitées à participer à l’Assemblée générale constitutive de l’ « Association Faîtière de l’Université » (AFU), le 19 mai 2015, à 18h00. Le mail d’invitation indique qu’il faut s’inscrire via le formulaire en ligne, avec deux délégué-e-s maximum par association.

La séance est dirigée par le « maître de cérémonie », assisté d’un « comité de supervision » en costards cravates et d’un « secrétaire de séance ». Elle s’ouvre sur une longue explication des règles de séance. On y apprend notamment que les associations sont réparties selon trois statuts distincts : les « membres fondateurs », les « invités » et les « observateurs ». À chaque statut ses droits (ou pas) : droit de vote, de parole et de motion procédurale pour les fondateurs, droit de parole pour les invités. Et les observateurs ? Ils peuvent observer. S’ensuit un moment d’incompréhension générale. Quelqu’un pose la question du critère délimitant les statuts d’invité et d’observateur. Il apparaît que ce sont des critères affinitaires entre le projet de l’AFU et certaines associations. La confusion monte encore d’un cran, les nombreuses associations « observatrices » qui sont présentes échangent des regards interloqués. Afin de mettre un terme à cette situation gênante, le « maître de cérémonie » conclut sur ces mots : « on est vraiment désolés pour le manque de communication ». Voilà. Autrement dit : on vous a invité-e-s pour la forme, maintenant vous voudrez bien vous taire ou prendre la sortie. Après cinq minutes de séance, le président de la Ciguë, la coopérative de logement qui loge environ 500 étudiant-e-s, opte pour la seconde solution.

L’ancien président d’UniAccueil, actuellement doctorant à l’université, se désole de l’ambiance tendue de cette AG constitutive, mais espère « que tout se passera bien ». S’ensuit un discours bourré de métaphores lors duquel nous apprenons que l’AFU est une « graine qui a été plantée il y a un an », que les étudiants sont « les cellules que vous représentez », et que les gens sont réunis ce soir pour poser une « pierre » servant à bâtir un nouvel « édifice ». Ce prêche se termine sur la conclusion suivante : l’AFU sera la « vraie faîtière des associations de l’Université de Genève ».

Sur les quinze associations souhaitant être membres fondatrices, neuf d’entre elles sont des groupes d’intérêts ou des sociétés d’étudiant-e-s (Geneva University Investment Club, Helvetia, UniParty, Forum des étudiants de l’UNIGE, European Law Student Association, Junior Entreprise Genève, Association Internationale des Étudiants en Sciences Économiques et Commerciales, Academia Genevensis, UniAccueil). La séance se déroule dans le chaos statutaire le plus total : tantôt les statuts ne s’appliqueront qu’à la première « vraie » AG, tantôt l’article 15 alinéa 3 de ces mêmes statuts est suspendu pour l’élection du comité[1]. Ainsi, sur huit personnes se présentant au bureau, seules quatre représentent une association fondatrice de l’AFU. Le candidat au secrétariat ne fait même partie d’aucune association. Interrogé sur cette question lors de l’apéritif, Christopher Chung – membre du comité d’Alumni UNIGE – répond qu’il serait dommage de placer directement des représentant-e-s d’associations au détriment de personnes qui ont participé à forger le projet… L’AFU est non seulement un projet à structure extrêmement hiérarchisée, excluant les étudiant-e-s des décisions dépassant le cadre facultaire, mais elle est également dirigée par un petit groupe d’ami-e-s. L’AFU, « c’est la famille », selon les mots mêmes du co-président fraîchement élu.

Nous sommes ravi-e-s d’apprendre que les personnes à la base de l’AFU se réunissent depuis un an, chaque lundi soir – en parallèle au comité de la CUAE, choix symbolique – afin de mener à bien ce projet. Pas un mot sur la faîtière déjà existante, pas un mot sur les nombreuses discussions qui ont eu lieu ces derniers mois. Technique de l’autruche ou choix tactique ? La réponse a sans doute été donnée par un représentant de l’AFU lors du dernier groupe de travail « faîtière » de la CUAE : à la question « En fait, vous voulez être la faîtière à la place de la faîtière ? », l’AFU répond « Oui, la nouvelle faîtière ».

La co-présidente de l’AFU clôt la séance par un discours sur la « nouvelle faîtière », cette « maison vide » qui permettra de réunir tout le monde. Merveilleuse maison en effet, dont la structure est composée de six règlements ultra procéduriers, dont la façade est décorée grâce au sponsor Red Bull, et dans laquelle seul-e-s les délégué-e-s VIP peuvent entrer.

Le comité de la CUAE.



[1] Article dont la teneur est la suivante : « Les candidats au Bureau sont affiliés aux membres ordinaires et académiques et sont proposés par ces derniers ».

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Oui à l'initiative sur les bourses d'études!

Les Associations Etudiantes pour l’initiative sur les Bourses d’études

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 27  MAI 2015

Nous nous prononcerons le 14 juin prochain sur l’Initiative sur les Bourses d’études lancée en 2010 par l’Union Nationale des Etudiant-e-s de Suisse (UNES). La Conférence Universitaire des Associations d’Etudiantes (CUAE) – faîtière de l’université de Genève – appelle à voter oui ! La situation genevoise des bourses d’études sert de base à sa campagne.

L’initiative a pour but de lutter contre la précarité étudiante. En 10 ans, le gouvernement genevois a diminué de 40% le montant alloué aux bourses, précarisant toujours plus les étudiant-e-s. « Le résultat est une précarisation des étudiant-e-s : 17% d’entre eux connaissent de grosses voire très grosses difficultés financières. » Souligne Adrien Rufener, de l’Association des étudiants en sociologie (AES). « L’initiative de l’UNES apporte des solutions efficaces pour diminuer la précarité chez les étudiant-e-s » ajoute il.

« 75% des étudiant-e-s doivent travailler à côté de leurs études au détriment de ces dernières. » Rappelle Quentin Stauffer, secrétaire à la CUAE (Conférence Universitaire des Associations étudiantes). Or, ce travail est souvent mal payé et utilisé pour faire pression sur les salaires des travailleur-euse-s, à l’exemple de Migros, qui paye moins cher les étudiant-e-s le dimanche. Passer de nombreuses heures à travailler pour subvenir à ses besoins impacte négativement les études. « D’ailleurs, le même nombre d’étudiant-e-s arrêtent leurs études pour des raisons d’échec aux examens que pour des raisons économiques ! » complète Quentin Stauffer.

Cette initiative est un moyen possible pour diminuer les inégalités à l’Université. Ni le statut social ni les moyens financiers ne devraient déterminer la poursuite des études. « Or, la précarité de certains étudiants induit une sélection sociale et une reproduction des inégalités à l’Université » met en avant Judith Perrottet, de l’association des étudiants en sciences de l’éducation (ADESE). « L’initiative est un pas vers la démocratisation des études. » Conclut elle.

Enfin, cette initiative a l’avantage d’harmoniser les conditions d’octroi intercantonales. Actuellement, l’accès à une bourse d’études d’un étudiant dépend plus de son canton d’origine que de sa situation socio-économique, alors même que beaucoup se rendent dans d’autres cantons pour effectuer leurs études.

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Institut Universitaire de Formation des Enseignants

Des nouvelles de la formation des enseignantes du secondaire genevois…

Qu’est ce que l’IUFE (Institut Universitaire de formation des Enseignants) ? Pourquoi cet institut déchaîne t-il les passions ? Qui sont les responsables des problèmes ? Les institutions ? Certaines personnes ? Sûrement un peu les deux. La CUAE vous propose un petit retour à l’intérieur de cette structure qui forme les futures enseignantes du canton.

L’institut formant les enseignantes tel qu’on le connaît actuellement est issu d’une réforme récente. Avant l’IUFE, les futures enseignantes intégraient l’IFMES : l’Institut de formation des maitres de l’enseignement secondaire. L’institut était alors entièrement géré par le DIP (Département de l’instruction publique). En 2008, Genève fut confrontée à la nécessité d’harmoniser ses programmes d’études, le diplôme de l’IFMES n’étant pas reconnu au niveau national. Le choix concernant la forme que devait revêtir le futur institut s’est alors porté sur une entité universitaire plutôt qu’une HES. La gestion de cette structure a donc aujourd’hui deux têtes, l’Université et le DIP. Ce qui explique notamment sa complexité.

Les débuts de l’institut universitaires ont été poussifs. En effet, de nombreux dysfonctionnements sont apparus : des cours qui changent en cours d’année, une intimidation permanente sur les étudiantes, une gabegie administrative ou encore des cours jugés « infantilisants ». Ces problèmes ont débouchés sur une manifestation en mai 2011 co-organisée par le MEES (mouvement des étudiants en enseignement secondaire) et la CUAE. Celle-ci a réuni plus de 550 apprentis-enseignantes. La direction de l’IUFE s’était alors défendue en invoquant des « problèmes de jeunesse » de l’institution. Cependant aucune solution ne fut concrètement apportée.

Immobilité Universelle Franchement Ecervelée

Les étudiantes qui réussissent les tests absurdes d’admission entrent en première année dans le CCDIDA. Cette formation est principalement théorique et elle se déroule au sein de l’université. En deuxième année, l’étudiante poursuit sa formation dans le deuxième « bloc » nommé MASE à condition d’avoir obtenu au préalable une place de stage. Deux problèmes peuvent être ici identifiés : le nombre de place de stages disponibles et la manière dont sont évaluées les étudiantes.

Concernant les places de stages, c’est le DIP qui devrait définir leur nombre à chaque rentrée. Malheureusement, il semblerait que le DIP ne sait pas mieux prévoir le nombre d’élèves dans ses classes qu’un hérisson ne sait calculer la probabilité de se faire écraser lors d’une traversée d’autoroute. Il est vrai que le nombre de stages dépend du nombre d’élèves inscrites mais ce dernier ne varie durant l’année que sensiblement ; il devrait être assez aisé d’avoir une idée précise et exacte du nombre de stages réellement disponibles. Bien sur le nombre de place de stages qui est attribuée en fin d’année aux meilleurs étudiantes est bien souvent beaucoup plus mince que le nombre estimé en début d’année par l’IUFE. Puis, lors de la rentrée qui suit des places de suppléances[1] sont ouvertes faute de places accordées aux stagiaires.

Prenons un exemple fictif pour mieux comprendre. Anna choisit de commencer sa formation à l’IUFE en septembre 2013. Elle entend que le nombre de place de stages pour septembre 2014 dans sa discipline est de 14. Dans la promotion d’Anna, 22 autres étudiantes se disent qu’elles ont aussi leur chance. Puis en juillet 2014, elles apprennent qu’il n’y a plus que 6 places disponibles. Malheureusement pour Anna, elle se classe neuvième et n’aura donc pas le droit de poursuivre sa formation en MASE. L’été passe, et Anna découvre que plus d’une dizaine de places de suppléance ont été créées en septembre 2014. Anna postule et au vu de son dossier, elle est prise comme suppléante. Ainsi, Anna va enseigner sans pouvoir poursuivre sa formation en MASE et devenir enseignante de plein droit. Encore une fois, c’est l’aspect financier qui prime, et les étudiantes sont pénalisées.

Un autre problème se pose au niveau de l’évaluation des étudiantes. Elle tient une place fondamentale dans le parcours des étudiantes car elle détermine si l’étudiante se trouve parmi les meilleures et peut ou non bénéficier d’un stage. L’évaluation donne lieu à un classement qui est établi par l’IUFE. Les critères de comptage de points sont l’expérience professionnelle, la moyenne obtenue lors du master disciplinaire et de la première année en CCDIDA et surtout une évaluation sur la base d’un entretien variable en durée d’une étudiante à l’autre. Cet entretien est réalisé par deux enseignantes de l’IUFE sans que celles-ci n’aient forcément un lien avec la discipline choisie par l’étudiante. Selon de nombreux témoignages, le but est de tester l’étudiante dans sa capacité à encaisser les coups psychologiques. Sachant que cet entretien compte pour plus de la moitié des points requis, on peut se scandaliser qu’aucune transparence ne soit faite sur sa grille d’évaluation. Si par chance l’étudiante réussit à être dans les meilleures, elle pourra décrocher une place de stage et commencer sa seconde année.

Cet institut est toujours fiévreux, faute des unes et des autres. Il reste cependant la question de la liaison entre le DIP et l’Université. Guerre des égos diront certaines, politique d’austérité diront d’autres. En désespoir de cause, le DIP n’a rien trouvé de mieux que de fermer le CCDIDA pour la rentrée de septembre 2015 sans même en informer l’université ni même consulter les étudiantes. Espérons que la formation d’un groupe de travail du DIP n’aura pas pour effet d’aggraver les problèmes structurels que connait déjà l’IUFE.



[1] Les suppléances sont embauchées par le DIP, mais certaines (exemple de l’école de commerce Aimée-Stitelmann) n’ont pas le même contrat qu’un professeur standard, c’est-à-dire que seules leurs heures effectuées sont payées. C’est donc une belle économie pour le DIP.

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Politique universitaire Regard Critique

Regard Critique n°46 – Printemps 2015

Regard Critique du semestre de printemps 2015 est sorti : RC46

Des exemplaires imprimés sont disponibles dans le bureau de la CUAE (102 bd. Carl-Vogt) et dans les principaux bâtiments universitaires.

 

Edito

Ça y est, c’est la rentrée universitaire ! Finies les grasses matinées et retour aux affaires. Pour vous aider à vous remettre dans le bain, Regard Critique vous a concocté un numéro qui vous permettra de vous tenir informées* des luttes étudiantes.

S’il vous est arrivé d’ouvrir un journal quelconque durant ces vacances, vous n’avez probablement pas raté la nouvelle surprenante concernant l’Institut Universitaire de Formation des Enseignantes (IUFE) : la rentrée universitaire de 2015 a été supprimée. Ce qui signifie une année de galère supplémentaire pour toutes les étudiantes qui souhaitent enseigner, sans l’assurance de pouvoir effectivement intégrer l’IUFE. Que se passe-t-il dans cet institut qui, depuis sa naissance, ne cesse de faire parler de lui ? Regard critique propose de décrypter certains des problèmes que connaît l’IUFE.

Autre institut, même colère : l’IHEID (Institut des Hautes Études Internationales et du Développement) reste au centre de nos préoccupations. Vous trouverez au milieu de ce Regard Critique un récapitulatif des événements récents concernant l’IHEID, remaniés à la sauce What’s’App.

Le troisième article de ce numéro revient sur un buzz de l’année 2014 : la création du site Unibastions.ch. Trois membres de ce collectif reviennent sur les « festivités » qui ont animé les Bastions.

En avril, ne ratez pas la conférence de Louise Toupin, docteure en sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. Vous trouverez un article présentant son nouveau livre, Le salaire au travail ménager, Chronique d’une lutte féministe internationale 1972-1977.

Finalement, la fâcheuse politique de reconnaissance des associations par le Rectorat mérite amplement un article. Ce dernier ne s’est en effet pas gêné pour revoir les critères de reconnaissance. Dans sa nouvelle politique, les associations d’étudiantes des petites filières ne peuvent plus être reconnues. Regard Critique revient sur cette décision despotique et arbitraire.

Bonne lecture et bonne rentrée à toutes !

Le comité de la CUAE.

 

RC46

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Politique universitaire Regard Critique

Regard Critique – N°45 – Automne 2014

Regard Critique du semestre de automne 2014. Des exemplaires imprimés sont également disponibles dans le bureau de la CUAE (102 bd. Carl-Vogt) et dans les principaux bâtiments universitaires.

EDITO
L’automne s’annonce froid. Les longues journées à la bibliothèque vous font déjà tartir? Regard Critique vous a concocté un numéro spécial de la rentrée à couper le souffle. On ouvre la danse avec un article sur les stages trop souvent peu ou pas rémunérés mais qui font désormais partie du quotidien de pas mal d’entre nous.

Ensuite, un adieu touchant consacré à l’homme fort de l’Unige, notre recteur sortant Jean-Do Vassalli. Un texte quelque peu nostalgique qui vous permettra de revivre les moments émouvants de sa carrière dans l’alma mater.

Le comité de la CUAE crie comme Cassandre depuis quelques années sur le fait que les augmentations des taxes d’études sont en train de gagner toute la Suisse. Et voici que pendant l’été une augmentation des frais de scolarité tombe à l’IHEID. Mais l’Institut n’est pas seul :  des taxes d’études record à la Haute École de Santé ont aussi été dénoncées au printemps passé. Pour en savoir plus, lisez les deux articles consacrés à ces malheureuses actualités.

Comme l’esprit critique ne prend jamais de vacances, pendant un voyage à Rome nous avons interviewé deux étudiantes du Lucernario occupato, un de ces espaces autogérés qui se multiplient dans les universités d’Europe.

Enfin, on le sait, il était question de combattre la grisaille de la rentrée, voici donc un magnifique mots-mêlés au sujet de l’inoubliable scission SES, ce qui ne manquera pas de vous réjouir même pendant le cours le plus rébarbatif.

À plus et n’oubliez pas de mettre la lutte dans votre plan d’études!

Le comité de la CUAE

 

RC n°45 – pdf

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Communiqués de presse Politique universitaire

Des taxes d’études à 16'182 CHF à la Haute école de santé

Communiqué de presse

Genève, le 22 mai 2014

Des taxes d’études à 16’182 CHF à la Haute école de santé !

Le 1er avril 2014 est entrée en vigueur la loi sur la Haute école spécialisée de Suisse occidentale-Genève (LHES-SO). Cette loi instaure notamment un fort partenariat public-privé dans le financement de l’école et une centralisation du pouvoir vers la Direction générale, incarnée par M. François Abbé-Decarroux.

Depuis plusieurs années, la gouvernance des HES-SO est sous le feu des critiques. Déjà au printemps 2013 des centaines d’étudiant.e.s défrayaient la chronique en manifestant contre l’introduction des taxes d’études afin de dénoncer un énième entrave à l’accès à la formation.

Ce printemps, un nouveau scandale éclate.

Depuis la rentrée de l’automne 2011, la Haute École de Santé de Genève (HEDS) prélève une taxe de 16’182.- CHF auprès des étudiant.e.s étrangèr.e.s non contribuable genevois.e.s pour l’année propédeutique. Pourtant, cette pratique choquante ne repose sur aucune base légale ! En effet, la réglementation relative aux taxes d’études est claire : seuls les conseillers d’états en charge de l’instruction public réunis en comité gouvernemental ont la compétence d’édicter le montant de ces taxes. Or, une décision de ce type n’a jamais été rendue publique.

Cette pratique dénote aussi une volonté claire de trier les étudiant.e.s non pas selon leurs compétences mais selon leur pays d’origine et leur origine sociale. La sélection par l’argent semble être la nouvelle politique d’éducation mise en place par le Département de l’instruction publique, en dépit de toute appartenance « socialiste ».

Plusieurs étudiant.e.s de l’HEDS, soutenu.e.s par l’Association des Etudiant.e.s en Social et le syndicat étudiant CUAE, ont décidé donc de se mobiliser pour faire éclater au grand jour cette pratique.

Par ailleurs, une procédure légale sera engagée pour demander la restitution de ces taxes illégitimes prélevées illégalement.

Dans la foulée, une centaine d’étudiant.e.s – suisses et étrangèr.e.s confondu.e.s – actuellement en train de finir leur année propédeutique se sont vu.e.s refuser l’accès à la formation bachelor à Genève l’année prochaine pour manque de place. La HEDS se permet donc de taxer des étudiant.e.s sans pouvoir garantir pour autant une quelconque formation.

Nous demandons à la directrice du DIP, Mme TORRACINTA, de prendre ses responsabilités, de rembourser ces taxes et de donner des garanties claires à tout.e.s les étudiant.e.s sur le fait que les augmentations des taxes d’études vont s’arrêter dans notre canton.

    Des étudiant.e.s de la HEDS soutenu.e.s par l’ADES et la CUAE