Dies academicus: les étudiants s’opposent à l’avant-projet de loi sur l’université

Communiqué de presse du CDE (collectif pour la démocratisation des études)

Aujourd’hui, le traditionnel dies academicus a rassemblé des membres de la communauté universitaire et du monde politique. Les étudiants ont su profiter de cette occasion pour faire entendre leur opposition au projet de loi sur l’Université. Dans son discours, la représentante du corps étudiant a clairement exprimé les soucis des étudiant_e_s quant à l’avenir de l’Université (notamment de la recherche) et des conditions d’études qui nous attendrons une fois l’avant-projet de loi approuvé. En effet, celui-ci impose la recherche active de fonds privés dans la constitution du budget ainsi que la suppression du plafonnement des taxes à 500.- CHF. De plus, le même projet de loi prévoit la concentration de tout le pouvoir décisionnel dans les mains d’un rectorat fort représentant les intérêts de l’oligarchie professorale en réduisant encore davantage les prérogatives actuelles des conseils délibératifs.

Face à ce projet de loi, et au peu d’attention prêté à l’avis des étudiants, le Collectif pour la Démocratisation des Etudes (CDE : http://www.loisurluni.com ) s’est créé. Il rassemble à la fois des étudiants et des collégiens qui ont compris l’importance de l’enjeu qui se joue. Aujourd’hui, nous avons accroché une banderole sur Uni Dufour et distribué des tracts avec pour slogan : « loi sur l’uni : les étudiant_e_s dé-pensent ! » Car outre le fait de dénoncer la probable augmentation des taxes sur le moyen-long terme, comme l’a par ailleurs confirmé le recteur Jacques Weber lors de son intervention, nous avons voulu mettre l’accent sur le fait que ledit avant-projet vise à privilégier les savoirs économiquement rentables aux dépens de la diversité de la recherche fondamentale.

Face à l’enthousiasme suscité par l’intervention de l’étudiante, le CDE espère que toutes les personnes présentes ce matin sauront tirer les conclusions qui s’imposent au moment où le Grand Conseil genevois sera saisi par le gouvernement du projet de loi sur l’Université !

Non satisfait de l’actuel mode de fonctionnement de l’université, le CDE se positionne en faveur d’une représentation paritaire des quatre corps universitaires dans les différents conseils, afin de rendre la participation réellement démocratique et de donner un véritable contre-pouvoir participatif face à un rectorat de droit divin. Nous estimons que si une nouvelle loi sur l’université est nécessaire, elle ne pourra – et ne devra ! – se fonder que sur des instances décisionnelles démocratiques et participatives. Autonomie de l’université oui, autocratie rectorale non !

Tract

Loi sur l’uni : LES ÉTUDIANT_E_S DÉPENSENT !

La nouvelle loi sur l’université donnera encore plus de pouvoir au rectorat, prétendument pour garantir l’autonomie de l’université – en réalité pour la conformer aux besoins d’une économie qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

Autonomie de l’université oui, autocratie rectorale non !

L’accès aux études est menacé par la suppression de la limite supérieure des taxes, qui conduira fatalement à leur augmentation.

Cette restriction de l’accès aux études est un obstacle supplémentaire inadmissible à toute prétention à l’égalité des chances.

CDE – Collectif pour la démocratisation des études
www.loisurluni.com