Réponse à l'article de Pierre Weiss (Le Temps, 22 mai 2007)

Vous trouvez ici la version intégrale de la réponse à Weiss que Le Temps a quasi entièrement reprise (sauf le premier paragraphe) dans son édition du 31 mai.

Avant-projet de loi sur l’Université : réponse au député libéral et quasi-professeur Pierre Weiss

Monsieur le député, nous vous accusons face à l’avenir, non pas uniquement par rapport à vos propos politiques élitistes et discriminatoires bien connus en matière d’éducation, mais surtout – et puisque vous dispensez des cours à l’Université c’est inacceptable – quant à la manipulation informative dont vous faites preuve et du mépris manifeste des principes démocratiques.

Dans votre article paru dans l’édition de Le Temps du 22 mai dernier, vous annoncez haut et fort que l’avant-projet de loi instaure un rectorat faible, « soumis » au prétendu joug d’un tout aussi prétendu contre-pouvoir. Citer les seules prérogatives dont dispose l’assemblée de l’université sans exposer celles du rectorat (i.e. les nominations du personnel, l’élaboration du règlement interne de l’UNI, la négociation du budget avec le gouvernement genevois, etc.) donne une vision quasi-utopique et surtout trompeuse de la réelle répartition du pouvoir au sein de l’Université conçue par l’avant-projet.

De plus, en vous appuyant sur des arguments qui ne résistent pas à l’épreuve des faits, vous insinuez que la plupart des membres de la communauté universitaire – le personnel administratif et technique et les étudiants (sans qui l’Université n’existerait même pas !, voilà la nécessité que vous recherchiez à leur participation) – ne devrait pas avoir à s’exprimer sur l’avenir de l’Université et des conditions propres de travail ou d’études.

Monsieur le député, voulez-vous transposez le modèle entrepreneuriale dans le champ universitaire afin que votre expérience professionnelle y soit enfin légitimée et matériellement valorisée ? Voudriez-vous nous faire comprendre que l’organisation et le fonctionnement de l’université à laquelle vous aspirez devrait renforcer davantage l’oligarchie professorale ?