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Alerte: Épidémie d'Avenir Suisse

Après le SRAS et la fièvre du poulet, un nouveau danger nous guette : le syndrome de l’AVis ENtièrement IRresponsable helvétique, mieux connu sous le nom de AV.EN.IR suisse.

Après la Reine des alpages, la vache, c’est au tour de la Comtesse de la Bahnhofstrasse de sombrer dans la folie. Une exposition prolongée à la Comtesse folle peut avoir des conséquences très graves. Il suffit d’ailleurs de regarder le premier porteur du virus en Suisse, encore inconnu de nos services et que nous allons donc appeler Comtesse X, pour s’en rendre compte.

Le syndrome AVENIR suisse semble être encore méconnu par le grand public. Le CUAE, Collectif Universitaire d’Autodéfense Écologique, tire la sonnette d’alarme et dénonce cette nouvelle forme de pollution intellectuelle.

Les symptômes du syndrome AVENIR suisse sont facilement détectables. Résultat d’une altération génétique des 14 plus puissantes multinationales helvétiques, AVENIR suisse sent l’argent à plein nez, est souvent recouvert d’or et se reconnaît par son arrogance.

Tout en ne jurant que par les dogmes de l’idéologie libérale, l’AVENIR suisse rechute régulièrement dans le « besoin d’Etat », quant il s’agit de sauver des compagnies aériennes ou de profiter de certaines structures de ce même Etat, le système éducatif par exemple.

Les conséquences d’une exposition prolongée à l’AVENIR suisse sont dramatiques et affectent sans distinction les hommes et les femmes, les jeunes comme les moins jeunes, les Suisses ou les étrangers. Seule possibilité d’immunité, un compte en banque bien fourni.

Parmi les multiples conséquences visibles de l’épidémie d’AVENIR suisse, difficulté à boucler les fins de mois et soumission à des horaires de travail impossibles, si ce n’est pas au chômage. Dernières victimes en date, les étudiant-e-s, qui seront empêchées de commencer ou de poursuivre des études faute de pouvoir se procurer le médicament anti-AVENIR suisse, en vente au prix de 25’000 à 30’000.- Fr. pour la simple admission au cursus d’études.

La CUAE, informée cette dernière semaine d’une épidémie médiatique de AVENIR suisse, propose des contre-mesures pour en empêcher la propagation. Dans un premier temps :

  • Isoler les porteurs du virus AVENIR suisse de l’arène politique et de la scène médiatique, et les remettre à leur place en les obligeant à écrire 1000 fois : « Je n’ai pas à me mêler des affaires qui ne me concernent pas. Il faut que je m’occupe de ma multinationale car je cause déjà assez d’emmerdements comme ça sans en rajouter d’autres dans des domaines qui relèvent du bien commun tels que l’éducation.»
  • Le premier porteur du virus, le prénommé Comtesse X, a dégénéré lors des ses dernières déclarations et doit donc immédiatement être mis en quarantaine et renvoyé dans les sous-sols de la Swiss House of Boston in the United States of America.
  • Isoler aussi immédiatement les principales victimes du virus qui, ces dernières semaines, ont montré les mêmes symptômes que le porteur Comtesse X. Des mesures d’urgence seront donc adoptées à l’encontre du député et sociologue Pierre Weiss, qui sera fermé dans une salle remplie de serpents de type zapatiste, et à l’encontre du secrétaire d’État à la science et la recherche Charles Kleiber qui sera sommé de s’enfoncer dans le container le plus proche.

Sur le moyen-long terme, il faudra aussi, pour éviter une nouvelle épidémie :

  • Combattre tous les foyers de naissance et transmission du virus. En particulier, seront combattus tout think-thank, boîte à idée ou container de ce type. Les idées ordurières en provenance de ces dépôts sont de nature à rependre le fléau néoliberaliste du haut d’une légitimité auto-proclamée qui ne repose sur aucune base autre que celle du poids économique.
  • Combattre toute personne ou institution atteinte du virus. Ces personnes acceptent et donc reconnaissent comme partenaires ces mêmes containers à idées. La réflexion « créative et révolutionnaire » telle que celle prônée par le porteur Comtesse X est de nature à permettre à d’autres acteurs de se cacher derrière elle et à rebondir sur ces idées absurdes en les nuançant pour les rendre plus présentables. Par exemple, quant un porteur du virus balance 5000.- pour des taxes universitaire, il y aura toujours une victime consentante du virus, qui du haut de son rôle de secrétaire d’Etat à la science et la recherche, est prêt à rebondir sur 4000.-

Pour réussir dans cette lourde tâche, le CUAE se propose d’isoler tout porteur du virus AVENIR suisse de façon à ce que personne ne soit plus soumis à son exposition.

Selon les dernières recherches du CUAE, le virus se transmet par voie orale, il ne faut donc pas que des porteurs puissent s’exprimer en public.

Pour cause d’urgence sanitaire la conférence d’aujourd’hui est donc annulée, nous prions toutes les personnes présentes dans cette salle de la quitter sur-le-champ.

Nous demandons en plus au porteur du virus, M. Comtesse X, de ne plus l’ouvrir jusqu’à la fin de son traitement et de rester à Boston à la fin de celui-ci.

Le CUAE, Collectif Universitaire d’Autodéfense Ecologique, contre la pollution intellectuelle.

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Les milieux économiques suisses et leurs intérêts sur l’enseignement supérieur

Nous y voilà : les milieux économiques dévoilent officiellement leurs plans, et proposent d’instaurer des taxes universitaires de 5’000.-. Ceci signifierait une augmentation de 500% pour l’UNIGE.

Arrogance et méprise ! Les tenants du grand capital continuent dans leur projet de privatisation de l’éducation. Après l’adoption de la Déclaration de Bologne, voilà l’augmentation des taxes qui empêcheront les milieux défavorisés et les classes moyennes d’entreprendre des études supérieures. Moins d’étudiant-e-s signifie moins de frais, et donc plus de rentabilité : c’est la stratégie du licenciement préventif !

Le monde économique, avec ses fers de lance que sont le groupe d’intérêt patronal Economiesuisse et la boîte à idée Avenir Suisse (qui regroupe les 14 multinationales les plus puissantes de Suisse), nous fait part de ses propositions dans le document « de nouvelles pistes pour le financement des hautes écoles ».

L’augmentation de taxes permettra d’augmenter le nombre de professeur : FAUX ! Le même argument a été utilisé en 1995 pour l’introduction des taxes à Genève en 1995, et depuis le taux d’encadrement a diminué.

Le système de bourses aidera les étudiant-e-s ayant des difficultés financières : FOUTAISES ! Les projets à l’étude prévoient une diminution nette des financements de bourses d’études et d’allocations. Et les prêts hypothèquent à l’avance le futur de l’étudiant en l’obligeant à arrêter ses études à l’obtention du premier diplôme (le bachelor) car il faut les rembourser au plus vite !

Les citoyens ne doivent pas subir l’augmentation des coûts engendrés par l’augmentation du nombre d’étudiant-e-s : RIDICULE ! Avec des taxes multipliées par 5 couplées à un système de prêts comme proposé, l’étudiant-e récupérera les frais supplémentaires pour éponger sa dette avec des tarifs plus importants dans son domaine de travail, ce qui aura comme effet de répercuter les coûts sur le citoyen, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays ayant adopté le même modèle (Etats Unis et Australie notamment).

Le but du projet est celui d’améliorer la qualité de l’enseignement : CONNERIES ! Le tant décrié système dit de Bologne aura comme effet la réduction de la durée des études, donc la diminution des cours dispensés, donc la baisse de la qualité de l’enseignement.

L’état n’a plus suffisamment de moyens, l’université se doit de s’autofinancer : IDIOTIES ! Le parlement fédéral vient de voter des coupures de 387 millions de francs dans le budget de la formation, et ceci pendant que des projets de réductions fiscales sont à l’étude pour les grosses fortunes. On fait des cadeaux au riches mais on taxe les étudiant-e-s, quelle que soit leur origine sociale. Outre les mensonges, la MAUVAISE FOI : les seuls représentants du monde politique et du monde académique à avoir soutenu ce projet sont les membres de la même droite qui a proposé et soutenu ces coupures, monsieur le professeur Weiss en premier !

L’Université est aujourd’hui soumise aux mêmes attaques portées par les milieux économiques dans d’autres secteurs du feu service public. Les mêmes critères de rentabilité sont base de discussions et les mêmes acteurs se partagent les différents rôles.

L’économie privée lance des idées qualifiées d’innovatrices et révolutionnaires, comme M. XAVIER COMTESSE le fait sans répit depuis son retour de Boston.

Des représentants de ces mêmes milieux se pressent pour rebondir sur ces propositions pour en chanter les mérites, comme M. PIERRE WEISS, professeur de sociologie et député libéral au grand conseil genevois l’a fait cette semaine.

Les représentants de l’État enfin interviennent pour adoucir le ton tout en appuyant les propositions, avec des remaniements de façade. M. CHARLES KLEIBER, Secrétaire d’État à la Science et la Recherche, vient à son tour de proposer une augmentation de taxes, de « seulement » 4’000.- cette fois ci !

L’éducation est un droit inaliénable pour toutes et tous, indépendamment du sexe, de l’âge ou de l’origine géographique ou sociale. Ce droit ne doit pas être rediscuté selon des spéculations économiques soumises aux aléas du marché.

L’éducation est un bien commun et doit être défendu. L’accès aux études ainsi que les possibilités de réussite des mêmes études doivent être garanties à toutes et tous.

A ce sujet, M. Xavier Comtesse tiendra une conférence ce vendredi 30 janvier à 17h45, à l’auditoire Jacques Freymond, à l’IUHEI, (Rue de Lausanne 132)

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Proposition d’augmentation des taxes universitaires du Cercle d’Etude Capital et Economie – Le container à idées Avenir Suisse déverse ses ordures

 

En ce jour de grâce, dans la joie et l’émotion, le comité de la CUAE est heureux d’annoncer la naissance de l’enfant prodige. Les terres des Palestine étant inaccessibles pour cause de mur de séparation, la divine providence a fait naître l’enfant sur les rives du Léman. Malgré les problèmes de santé du nouveau né, la CUAE tient à féliciter les parents et les autres acteurs de cet heureux événement.

Tout d’abord, félicitations au papa Xavier Comtesse qui nous fait ici, avec ses camarades de jeux d’Avenir Suisse, d’Economiesuisse et du Cercle d’Étude Capital et Économie, un énorme cadeau. Papa Comtesse se sentait si bien dans le nid douillet de la Suisse House from Boston in the United States of America (J’apprécie leur [des américains] esprit positif, leur façon de voir le bon côté des choses. Chez eux, le verre est toujours à moitié plein, quoi qu’il arrive [ref]Interview de Xavier Comtesse in http://www.construire.ch/SOMMAIRE/0234/34entre.htm[/ref]), pourtant il décida de rentrer dans sa Suisse natale avec l’espoir de répandre sa bonne parole ([Je me considère] comme celui qui pense en dehors du cadre, qui amène dans le débat public de la surprise, de la créativité et de la générosité. Je suis un agitateur d’idées [ref]ibid[/ref]]

Après plusieurs essais, Xavier a finalement réussi à s’accoupler avec son nouveau partenaire, l’État suisse. Les martyres Charles Kleiber, Secrétaire d’État à la Science et la Recherche, et Bernhard Weber, du Secrétariat d’État à l’Économie, ont finalement baissé leur pantalon devant les avances passionnées de Xavier et ses acolytes.

Malheureusement ce rapport incestueux entre les intérêts du grand capital privé et les gouvernements bourgeois ne pouvait que donner naissance à un enfant problématique. Pour le grand désespoir des parents, la Comtesse et son Kleibard de secrétaire d’État, le petit enfant, nommé « de nouvelles pistes pour le financement des hautes écoles [ref]http://www.economiesuisse.ch/f/[/ref]», est mal formé, inutile, mensonger, irrespectueux, nuisible et il sent mauvais ! Par respect pour la famille, nous nous abstiendrons de faire d’autres commentaires sur le bébé. D’ailleurs, le mariage entre les deux parents n’ayant pas été officialisé, nous considérons ce couple illégitime, et notre culture calviniste nous empêche d’entrer en discussion sur le résultat de leurs ébats amoureux.

Malgré les problèmes de santé du nourrisson, la fête célébrant la naissance fut belle, et l’arrivée des Rois mages particulièrement émouvante.

Le premier mage, le parlement fédéral, s’est présenté avec son cadeau traditionnel, l’or : 387 millions de coupures budgétaires au budget de la formation votés le 19 décembre 2003. Quelle meilleur cadeau que des coupes dans le budget pour justifier la nécessités de nouvelles ressources …

Le deuxième mage, la Conférence Universitaire Suisse, a aussi fait part de ses vœux avec un présent traditionnel, l’encens. Celui-ci devait probablement servir à cacher l’odeur provoquée par le gros caca nerveux du 4 décembre dernier. Ce jour-là, en effet, malgré les proclamations de résistance au projet de marchandisation de la formation émises par certains conseillers d’État, les directives contraignantes pour l’application de la déclaration de Bologne ont été votées à l’unanimité …

Troisième et dernier mage, L’Union des Étudiants de Suisse. Présence inattendue jusqu’à la dernière minute, l’UNES est venue apporter son cadeau sous forme de soutien indirect des étudiants, qui acceptent de dialoguer avec les acteurs de rapports incestueux entre État et intérêts privés. Cela va sans dire, l’arrivée des représentants étudiants a réjoui au plus haut point la famille, comme le tonton Pierre Weiss a pu le souligner sur les ondes de la Radio Suisse Romande hier soir.

En étant particulièrement sensibles à la participation des étudiants de la nation suisse à la fête pour la naissance du petit « de nouvelles pistes pour le financement des hautes écoles », la CUAE tient à dédicacer une petite fable au nourrisson : la fable du Baron et de la Comtesse.

Le Baron et la Comtesse

Grâce à l’Union des étudiants de Suisse (UNES), le container à idées usagées Avenir Suisse a réussi son coup. Il aura suffi que la Comtesse ponde un de ses innombrables tas de papier sur l’augmentation des taxes universitaires, pour que l’UNES accepte de participer à une parodie de débat radiodiffusé (RSR, Forum, hier soir) et gâche notre apéritif.

Opposée au Baron de Soral Pierre Weiss, invité permanent du journal vespéral de la radio suisse romande, la co-présidente de l’UNES a par exemple jugé utile de souligner que la formation supérieure est, pour l’Etat, un « investissement qui rapporte ». Elle reprenait ainsi, sans le savoir espérons-le, la rengaine favorite de Barbara Polla, ancienne députée libérale au Conseil national.

Alors que le petit Baron barbu prétendait vouloir tout mettre en œuvre pour favoriser l’accès aux études de ceux qui ne pourraient même pas en payer les taxes, Caroline Gissiger a opportunément oublié de rappeler que le parti libéral soutient le paquet fiscal de la Confédération, des baisses d’impôts tous azimuts et surtout, la nouvelle péréquation fédérale (NPF) qui prévoit des coupes claires dans… le financement fédéral des bourses d’études !

Le Baron avait dès lors le champ libre pour exposer son idéal : les taxes payées par les uns permettraient de financer les études des autres. Est-il nécessaire de dire ici l’imbécillité du système qui, au prétexte d’atténuer les inégalités sociales, les renforce en stigmatisant les étudiants boursiers ? L’entier du discours politique du Baron de Soral est fondé sur l’axiome « qui paye commande ». Son objectif est donc clair ; justifier financièrement l’existence de deux catégories d’étudiants : ceux qui payent et qui ont des droits, les autres qui ont des devoirs (devoir d’étudier vite, devoir de rembourser, devoir de travailler, devoir d’être utiles et de s’écraser).

Le plus grave n’est pas le discours réactionnaire du Baron et de la Comtesse ; le plus grave est qu’en acceptant de prendre part à des pseudo-débats l’UNES contribue à accréditer de fausses problématiques. Aussi longtemps qu’on parlera de la formation en terme d’investissement, la question de la discrimination sociale dans l’accès à la connaissance et à l’information ne trouvera aucune solution valable.

« Que craignez-vous ? » demandait le disc-jockey en préambule à l’intervention de la co-présidente de l’UNES. Nous ne craignons rien ! Ce sont les deux aristocrates qui craignent pour leurs privilèges, pour leurs rentes. Nous, nous ne craignons ni le chômage qu’ils créent, ni les pénuries de logement qu’ils organisent, ni les médias qu’ils monopolisent : nous les combattons.

Longue vie, santé et prospérité au nouveau-né, à papa et maman et à toute la famille. Nos meilleurs vœux,

Le comité de la CUAE

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Regard Critique

Regard Critique – N°27 – Janvier 2004

2004: Uni barricadée, il faut la libérer!

Retour sur le 2003 genevois.

Une tour d’ivoire en planches de coffrage

Non-exonération des taxes universitaires: Lettre à Charles Beer

RC n°27 – pdf