Proposition d’augmentation des taxes universitaires du Cercle d’Etude Capital et Economie – Le container à idées Avenir Suisse déverse ses ordures

 

En ce jour de grâce, dans la joie et l’émotion, le comité de la CUAE est heureux d’annoncer la naissance de l’enfant prodige. Les terres des Palestine étant inaccessibles pour cause de mur de séparation, la divine providence a fait naître l’enfant sur les rives du Léman. Malgré les problèmes de santé du nouveau né, la CUAE tient à féliciter les parents et les autres acteurs de cet heureux événement.

Tout d’abord, félicitations au papa Xavier Comtesse qui nous fait ici, avec ses camarades de jeux d’Avenir Suisse, d’Economiesuisse et du Cercle d’Étude Capital et Économie, un énorme cadeau. Papa Comtesse se sentait si bien dans le nid douillet de la Suisse House from Boston in the United States of America (J’apprécie leur [des américains] esprit positif, leur façon de voir le bon côté des choses. Chez eux, le verre est toujours à moitié plein, quoi qu’il arrive [ref]Interview de Xavier Comtesse in http://www.construire.ch/SOMMAIRE/0234/34entre.htm[/ref]), pourtant il décida de rentrer dans sa Suisse natale avec l’espoir de répandre sa bonne parole ([Je me considère] comme celui qui pense en dehors du cadre, qui amène dans le débat public de la surprise, de la créativité et de la générosité. Je suis un agitateur d’idées [ref]ibid[/ref]]

Après plusieurs essais, Xavier a finalement réussi à s’accoupler avec son nouveau partenaire, l’État suisse. Les martyres Charles Kleiber, Secrétaire d’État à la Science et la Recherche, et Bernhard Weber, du Secrétariat d’État à l’Économie, ont finalement baissé leur pantalon devant les avances passionnées de Xavier et ses acolytes.

Malheureusement ce rapport incestueux entre les intérêts du grand capital privé et les gouvernements bourgeois ne pouvait que donner naissance à un enfant problématique. Pour le grand désespoir des parents, la Comtesse et son Kleibard de secrétaire d’État, le petit enfant, nommé « de nouvelles pistes pour le financement des hautes écoles [ref]http://www.economiesuisse.ch/f/[/ref]», est mal formé, inutile, mensonger, irrespectueux, nuisible et il sent mauvais ! Par respect pour la famille, nous nous abstiendrons de faire d’autres commentaires sur le bébé. D’ailleurs, le mariage entre les deux parents n’ayant pas été officialisé, nous considérons ce couple illégitime, et notre culture calviniste nous empêche d’entrer en discussion sur le résultat de leurs ébats amoureux.

Malgré les problèmes de santé du nourrisson, la fête célébrant la naissance fut belle, et l’arrivée des Rois mages particulièrement émouvante.

Le premier mage, le parlement fédéral, s’est présenté avec son cadeau traditionnel, l’or : 387 millions de coupures budgétaires au budget de la formation votés le 19 décembre 2003. Quelle meilleur cadeau que des coupes dans le budget pour justifier la nécessités de nouvelles ressources …

Le deuxième mage, la Conférence Universitaire Suisse, a aussi fait part de ses vœux avec un présent traditionnel, l’encens. Celui-ci devait probablement servir à cacher l’odeur provoquée par le gros caca nerveux du 4 décembre dernier. Ce jour-là, en effet, malgré les proclamations de résistance au projet de marchandisation de la formation émises par certains conseillers d’État, les directives contraignantes pour l’application de la déclaration de Bologne ont été votées à l’unanimité …

Troisième et dernier mage, L’Union des Étudiants de Suisse. Présence inattendue jusqu’à la dernière minute, l’UNES est venue apporter son cadeau sous forme de soutien indirect des étudiants, qui acceptent de dialoguer avec les acteurs de rapports incestueux entre État et intérêts privés. Cela va sans dire, l’arrivée des représentants étudiants a réjoui au plus haut point la famille, comme le tonton Pierre Weiss a pu le souligner sur les ondes de la Radio Suisse Romande hier soir.

En étant particulièrement sensibles à la participation des étudiants de la nation suisse à la fête pour la naissance du petit « de nouvelles pistes pour le financement des hautes écoles », la CUAE tient à dédicacer une petite fable au nourrisson : la fable du Baron et de la Comtesse.

Le Baron et la Comtesse

Grâce à l’Union des étudiants de Suisse (UNES), le container à idées usagées Avenir Suisse a réussi son coup. Il aura suffi que la Comtesse ponde un de ses innombrables tas de papier sur l’augmentation des taxes universitaires, pour que l’UNES accepte de participer à une parodie de débat radiodiffusé (RSR, Forum, hier soir) et gâche notre apéritif.

Opposée au Baron de Soral Pierre Weiss, invité permanent du journal vespéral de la radio suisse romande, la co-présidente de l’UNES a par exemple jugé utile de souligner que la formation supérieure est, pour l’Etat, un « investissement qui rapporte ». Elle reprenait ainsi, sans le savoir espérons-le, la rengaine favorite de Barbara Polla, ancienne députée libérale au Conseil national.

Alors que le petit Baron barbu prétendait vouloir tout mettre en œuvre pour favoriser l’accès aux études de ceux qui ne pourraient même pas en payer les taxes, Caroline Gissiger a opportunément oublié de rappeler que le parti libéral soutient le paquet fiscal de la Confédération, des baisses d’impôts tous azimuts et surtout, la nouvelle péréquation fédérale (NPF) qui prévoit des coupes claires dans… le financement fédéral des bourses d’études !

Le Baron avait dès lors le champ libre pour exposer son idéal : les taxes payées par les uns permettraient de financer les études des autres. Est-il nécessaire de dire ici l’imbécillité du système qui, au prétexte d’atténuer les inégalités sociales, les renforce en stigmatisant les étudiants boursiers ? L’entier du discours politique du Baron de Soral est fondé sur l’axiome « qui paye commande ». Son objectif est donc clair ; justifier financièrement l’existence de deux catégories d’étudiants : ceux qui payent et qui ont des droits, les autres qui ont des devoirs (devoir d’étudier vite, devoir de rembourser, devoir de travailler, devoir d’être utiles et de s’écraser).

Le plus grave n’est pas le discours réactionnaire du Baron et de la Comtesse ; le plus grave est qu’en acceptant de prendre part à des pseudo-débats l’UNES contribue à accréditer de fausses problématiques. Aussi longtemps qu’on parlera de la formation en terme d’investissement, la question de la discrimination sociale dans l’accès à la connaissance et à l’information ne trouvera aucune solution valable.

« Que craignez-vous ? » demandait le disc-jockey en préambule à l’intervention de la co-présidente de l’UNES. Nous ne craignons rien ! Ce sont les deux aristocrates qui craignent pour leurs privilèges, pour leurs rentes. Nous, nous ne craignons ni le chômage qu’ils créent, ni les pénuries de logement qu’ils organisent, ni les médias qu’ils monopolisent : nous les combattons.

Longue vie, santé et prospérité au nouveau-né, à papa et maman et à toute la famille. Nos meilleurs vœux,

Le comité de la CUAE