Le dernier numéro du journal du comité est sorti!
Il est disponible en version papier au bureau de la CUAE et dans les caissettes à journaux rouges dans les bâtiments de l’Unige, ici en version pdf :
RC_final_2K19-2K20-3Le dernier numéro du journal du comité est sorti!
Il est disponible en version papier au bureau de la CUAE et dans les caissettes à journaux rouges dans les bâtiments de l’Unige, ici en version pdf :
RC_final_2K19-2K20-3Les prévisions budgétaires de l’État de Genève prévoient un déficit de 501 millions. C’est pourquoi le nouveau plan financier de l’État entend économiser entre 800 millions et 1 milliard de francs. Comment ? En réduisant drastiquement les salaires de la fonction publique par une baisse linéaire des salaires de 1% sur 4 ans. Mais – parce qu’il y a toujours un « mais » – la baisse réelle des revenus sera de 6 à 9%, notamment à cause de :
Mais d’où vient ce trou budgétaire de 501 millions ? C’est une conséquence directe de la RFFA, cette réforme qui prévoyait moins d’impôts pour les entreprises. Cette réforme néo-libérale qui est passée en force il y a à peine deux ans rabote petit à petit le secteur public pour engraisser le secteur privé. Pourquoi cette réforme est-elle néolibérale ? Parce qu’elle avantage drastiquement les entreprises dans leurs impositions fiscales au détriment de l’Etat (et donc de la fonction publique, dont l’éducation publique). Concrètement, les entreprises, surtout les grosses, paient moins d’impôts. Il y a donc moins d’argent pour les services et la fonction publics. Qui dit moins d’argent, dit budget réduit ; et qui dit budget réduit, dit coupes budgétaires. On commence à voir où ça nous mène. Et pourquoi cette réforme est-elle passée en force ? Parce que la première réforme, la RIE 1, a été refusée par le peuple. La 2ème réforme, la RIE 2, a été refusée par le peuple. La 3ème réforme, la RIE 3, a été refusée par le peuple. Ce n’est qu’à la 4ème votation que la réforme est passée. Comment appelle-t-on ça ? Du forcing. Et le forcing, c’est pas beau, surtout quand ça vient des néo-libéraux.
Mais en tant qu’étudiant.e.x.s, pourquoi se mobiliser contre ce projet de budget ? Premièrement parce qu’attaquer les salaires, c’est attaquer nos conditions d’études. Les membres du Corps Intermédiaire, dont les assistant.e.x.s, la majorité du Personnel administratif et technique, les biliothécaires, les secrétariats et les conseillèr.e.x.s sont tout.e.x.s surchargé.e.x.s, et ce alors que leurs salaires sont déjà trop bas. Une coupe dans leurs salaires ne peut que dégrader encore la qualité des enseignements et des structures de soutien. Déjà actuellement, à cause de cette surcharge, personne n’a jamais assez de temps à nous accorder. Avec un salaire encore plus précaire, accepteront-ielles encore toutes ces heures supplémentaires pour un suivi et un soutien de qualité ? Face à ces coupes inacceptables, nous devons être solidaires avec nos enseignant.e.x.s et avec tout le personnel de l’Université. Nous devons lutter avec elleux pour de meilleures conditions de travail !
Mais ce n’est pas tout. Attaquer les salaires, c’est aussi attaquer nos futurs emplois potentiels. Les plus impacté.e.x.s par ces coupes budgétaires seront les personnes qui sortiront de formation et qui commenceront leur parcours dans le monde du travail. Autrement dit, c’est nous, les personnes qui sont actuellement en formation, qui vont être les plus touchées. Universitaires, mais aussi étudiant.e.x.s des HES et principalement celleux des Hautes écoles de santé et de travail social. Entrer sur le marché de l’emploi n’est déjà pas très agréable en soi. C’est un saut brutal dans un environnement où la concurrence est violente, de par les logiques néolibérales qui soutiennent le capitalisme sauvage actuel. La force de travail future, donc nous, est de plus en plus pressée comme des citrons. On justifie ça en disant qu’il faut être solidaire. Mais solidaire avec qui ? Avec les entreprises privées qui ont pour seul horizon le profit ? Avec les entreprises transnationales qui ont de moins en moins d’impôts et de plus en plus d’argent ? Non, nous ne serons pas solidaires sous couvert de profit ! Alors qu’on n’a même pas encore commencé à travailler, on nous réduit déjà notre salaire de 6 à 9%. Donc c’est nous, les étudiant.e.x.s, qui allons subir frontalement ces coupes salariales.
Dans ce contexte inquiétant, des cas particuliers se trouvent écartelés entre des conditions d’études toujours plus déplorables et une situation toujours plus précaire. On pense notamment aux étudiant.e.x.s de l’Institut Universitaire de formation des enseignantes (IUFE) qui sont touché.e.x.s par leur statut d’étudiant.e.x mais aussi via leurs stages et leurs futurs emplois. Les coupes ont déjà écrasé l’IUFE par la quasi-suppression des stages en responsabilité (c’est-à-dire rémunérés). Les étudiant.e.x.s se retrouvent alors sans possibilité de bourse, sans rémunération et avec une perspective de salaire plus bas. Comment encore avoir une formation de qualité ? Et comment, suite à cette formation, penser entrer dans le monde du travail brutal que nous venons de décrire ?
Pour couronner le tout, c’est la fonction publique qui est en première ligne durant l’actuelle crise sanitaire. Applaudir le personnel hospitalier depuis nos balcons pour maintenant réduire leur salaire, c’est une aberration !
Par ces coupes, c’est aussi la formation dans son ensemble qui est directement attaquée : étudiant.e.x.s, stagiaires, corps intermédiaire, corps professoral, corps administratif et technique, tout le monde y passe. Mais ces coupes ne sont que la pointe de l’iceberg d’un système de plus en plus néolibéral qui s’immisce petit à petit dans nos formations. L’université se perçoit comme une entreprise, les étudiant.e.x.s deviennent des client.e.x.s, les enseignant.e.x.s des machines et nos diplômes ne visent plus qu’à augmenter notre capital personnel. Pendant que l’Etat fait des cadeaux aux entreprises privées, on nous sort un discours de “responsabilité envers la société”, où la formation doit se serrer la ceinture. Alors ça y est, l’Etat ne doit plus financer l’éducation mais plutôt secourir les grandes entreprises dont le seul but est le profit ?
Au-delà de ces coupes intolérables dans les salaires, c’est un système entier à démanteler. Parce que l’argent de l’Etat doit aller en priorité dans la santé, l’éducation et les aides sociales, parce qu’on ne veut plus que nos formations passent après le profit des entreprises privées, parce que nous voulons une éducation accessible à tout le monde et des enseignant.e.x.s avec des conditions de vie dignes, et parce que cela passe par une augmentation des salaires plutôt que par des coupes, nous disons non à ce projet de budget et à tout compromis mou que l’Etat pourrait nous proposer !
Face à la 2ème vague de COVID-19 en Suisse et à Genève, des mesures restrictives limitant les interactions sociales et les rassemblements sont à nouveau d’actualité. Vendredi dernier, l’Université a décidé de faire passer la quasi-totalité de ses enseignements en ligne dès le 2 novembre. C’est la deuxième fois qu’une telle mesure est prise cette année et aujourd’hui encore, elle entraîne de nombreuses conséquences. Afin d’éviter que celles-ci ne retombent sur les personnes les plus précaires et vulnérables, nous avons établi une série de priorités.
Nous demandons que les décisions concernant les plans d’études et les examens soient prises de manière démocratique. Il faut que les étudiant.e.x.s soient consulté.e.x.s, et surtout qu’iels participent concrètement aux prises de décisions. Les structures déjà en place telles que l’Assemblée de l’Université et les Conseils participatifs doivent être mobilisées. Nous appelons aussi tous les niveaux de l’institution universitaire à inclure les associations étudiantes dans les décisions. Concrètement, nous réclamons que les professeur.e.x.s consultent les étudiant.e.x.s participant à leurs cours pour l’établissement des modalités d’évaluation de ce semestre ; que les décanats décident des mesures facultaires avec les associations d’étudiant.e.x.s facultaires ; que le rectorat dialogue avec la CUAE pour les décisions universitaires.
Quant aux examens, ils doivent être, au minimum, adaptés pour tenir compte des nombreuses difficultés liées aux enseignements en ligne et au stress accru que la situation fait peser sur chacun.e.x d’entre nous. Nous n’accepterons ni l’utilisation de logiciels de surveillance comme TestWe, ni tout autre durcissement du format des examens ayant compliqué la session de juin 2020 (réduction drastique du temps à disposition, questions séquentielles, points négatifs à outrance, photographie des étudiant.e.x.s). L’année passée, les justifications invoquées étaient le manque de temps et l’inconnu de la situation ; cette année, ces excuses sont obsolètes.
De plus, les étudiant.e.x.s de première année n’ont eu que quelques semaines en présence pour se familiariser avec le fonctionnement de l’Université.
Nous appelons à la création en urgence de postes pour encadrer et conseiller ces étudiant.e.x.s dans le parcours souvent déstabilisant que représente le suivi des enseignements à distance. Pour cela, nous préconisons un renforcement des équipes des conseillèr.e.x.s aux études et des moniteurices. Toutefois, ce renforcement ne doit pas s’inscrire dans une politique de précarisation ; les postes ne doivent pas être surchargés, mais doivent au contraire être accompagnés de renforcement des structures existantes par de nouvelles embauches.
Enfin, nous proposons que l’Université mette à disposition des salles vacantes, dans le respect des mesures sanitaires. Ceci permettrait de pouvoir suivre les cours en ligne (car la bibliothèque se doit d’être silencieuse) mais également de désengorger les flux de personnes se rendant dans les espaces de travail sans effectuer de tri social au détriment des personnes non-universitaires.
Pour nous tou.te.x.s, l’air de déjà vu est désagréablement troublant. Tandis que tout est fait pour limiter l’impact du virus sur les activités économiques, la majorité de ce qui constitue réellement nos quotidiens est frappé de plein fouet. Les mesures sanitaires causées par la pandémie affectent nos vies sociales, nos activités, nos centres d’intérêts et nos passions. De même, nos formations ne sont pas épargnées et il est une nouvelle fois primordial de les défendre collectivement et de façon solidaire pour que la crise ne débouche pas sur la négligence et le délaissement des plus précaires et vulnérables d’entre nous.
Coupes des salaires, formation en colère !
Le nouveau budget de l’État prévoit d’importantes coupes dans les salaires de la fonction publique. Le secteur de la formation est directement concerné. Pour une formation de qualité, défendons la fonction publique !
Les prévisions budgétaires de l’État de Genève prévoient un déficit budgétaire de 501 millions. C’est pourquoi le nouveau plan financier de l’État entend économiser entre 800 millions et 1 milliard. Comment ? En réduisant drastiquement les salaires de la fonction publique par une baisse linéaire des salaires de 1% sur 4 ans. Or, la baisse des revenus réelle sera de 6 à 9%, notamment à cause de la non-indexation des salaires sur le coût de la vie, du blocage des annuités, et de l’augmentation des cotisations aux caisses de retraite publiques. Pourtant, c’est la fonction publique qui est en première ligne durant l’actuelle crise sanitaire. Applaudir le personnel hospitalier et maintenant baisser leur salaire, c’est une aberration ! Par ces coupes, c’est aussi la formation dans son ensemble qui est directement attaquée : étudiant.e.x.s, stagiaires, corps intermédiaire, corps professoral, corps administratif et technique, tout le monde y passe. Le trou budgétaire ne doit pas être payé par la fonction publique !
Un personnel administratif et technique (PAT) mobilisé et solidaire
De par sa grande diversité de fonctions, le corps du personnel administratif et technique (PAT) de l’Université de Genève contribue largement à la continuité des activités de l’institution. Par ses compétences transversales, le PAT accompagne les changements de l’Université. La période de fermeture de l’Université, qui a mis fortement à contribution l’ensemble de la communauté universitaire, a montré la grande capacité de résistance et de résilience de l’Alma Mater. Les autorités universitaires et publiques s’en sont enorgueillies à plusieurs reprises, la dernière fois lors du Dies Academicus du 9 octobre. Cette adaptation rapide est le fruit d’un engagement sans faille des collaborateur-trices de l’UNIGE. La continuité des activités de formation et de recherche et le passage au tout numérique n’auraient ainsi pas été possibles sans le professionnalisme et la mise à disposition des moyens privés/du matériel personnel des collaborateur-trices du PAT.
Pour toutes ces raisons, les attaques contre l’ensemble de la fonction publique genevoise distillées dans le projet de budget du Conseil d’État résonnent comme une trahison pour le PAT, et un non-sens pour la cohésion de notre société.
La proposition du Conseil d’État de baisser linéairement les salaires de dizaines de milliers d’employés de 6 à 9% au nom de la solidarité avec l’économie privée est injuste, car au lieu de remercier le personnel enseignant et le PAT qui ont permis de poursuivre les missions de l’Université, elle résonne comme une leçon de morale. Elle est contreproductive, car, en opposant le public au privé, comme s’il s’agissait de monoblocs, elle démotive le personnel. Elle est imprécise car en ne tenant pas compte de la diversité des fonctions et des contrats au sein de l’État, elle empêche toute réflexion sur l’efficience de l’État. Enfin, au lieu d’amener une plus grande collaboration et transversalité de services, elle sera inefficace puisqu’elle ne touchera pas sa cible et, par ricochet, elle diminuera la consommation de milliers de Genevois-es.
Pour le corps des collaborateur.x.s et collaboratrices de l’enseignement et de la recherche, largement employé à temps partiel et sur des contrats à durée déterminée, ces coupes sont loin d’être symboliques. Avec la crise sanitaire, le corps intermédiaire a tout fait pour compenser les effets du semi-confinement sur les enseignements et les apprentissages. Cela a augmenté la part déjà importante de travail non rémunéré, accompli par le corps intermédiaire au-delà des taux d’engagement. Dès lors, les annonces du Conseil d’État lui paraissent d’autant plus méprisantes qu’elles ne tiennent pas compte des conditions économiques du CCER. Les sommes annoncées seront soustraites à des salaires de temps partiels (15%-30%) souvent déjà insuffisants pour vivre décemment à Genève. De plus, la soustraction de ces sommes compromettra la possibilité de mettre de côté des économies, faibles, mais nécessaires face aux échéances des contrats à durée déterminée. Mettant tout le monde sous pression, ces coupes dans les rémunérations dévalorisent la recherche ainsi que l’enseignement, lequel représente une part essentielle de l’engagement dans la mission qui est attribuée aux enseignant.x.e.s-chercheur.x.euse.s.
Les étudiant.e.x.s sont directement touché.e.x.s
Le budget de l’État régit directement tous les centres d’étude : Université, Hautes Écoles, Centre de Formation Professionnelle, enseignement primaire et secondaire. Donc, les coupes budgétaires prévues auront des conséquences directes et dramatiques sur nos conditions d’étude !
Réduire les salaires, c’est dégrader la qualité de nos cours. Les enseignant.e.x.s, déjà précaires, se retrouvent dans des conditions indignes d’un enseignement de qualité. Mais c’est aussi nos futurs emplois qui sont touchés par ces coupes. Écolier.ère.x.s, collégien.ne.x.s, étudiant.e.x.s, jeunes travailleur.euse.x.s, chômeur.euse.x.s : refusons d’être le dindon de la farce. Pour une formation de qualité, montrons-nous solidaires avec la fonction publique, refusons les coupes budgétaires !
La formation des enseignant.e.x.s davantage sinistrée
En tant qu’étudiant.e.x.s de l’IUFE (Institut universitaire de formation des enseignants) et enseignant.e.x.s stagiaires au secondaire I et II, nous sommes doublement opposé.e.x.s au projet de budget 2021. En effet, ce sont non seulement la qualité de notre formation et nos conditions salariales qui sont touchées, mais c’est aussi la possibilité même de se former qui est menacée encore davantage : la majorité d’entre nous, bien qu’employé.e.x.s par l’État de Genève en tant qu’enseignant.e.x.s stagiaires, ne touche pas de revenu. Cette précarisation a été provoquée par la suppression progressive de nos stages en responsabilité, où nous enseignons seul.e.x.s à nos classes, et leur remplacement par des stages en responsabilité partagée, non rémunérés, où nous enseignons en alternance avec des enseignant.e.x.s déjà nommé.e.x.s. Est-il normal que des étudiant.e.x.s doivent renoncer au métier d’enseignant pour des raisons économiques ou vivre dans la précarité pour y accéder ? Le projet de budget 2021 risque d’aggraver encore cette situation intolérable.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, venez défendre la fonction publique ce jeudi 15 octobre en rejoignant la Formation en bloc !
L’association ACCORDER, l’AEFES, la CUAE, l’association PAT-UNIGE, , le SSP et le SIT.
Durant le mois de septembre 2020, la CUAE s’est très largement investie pour la rentrée académique. Ainsi, nous avons organisé les Welcome Days, qui pour cette année ont pris la forme d’un festival des associations. A cause des mesures sanitaires mises en place, le format historique des Welcome Days n’a pas été envisageable, et ceux-ci se sont cette fois-ci métamorphosés en une semaine d’activités proposées par les diverses associations de l’Université.
Par la suite, des stands de présentation de la CUAE ont été tenus dans les différents bâtiments universitaires durant la semaine de la rentrée. Cela a aussi été l’occasion de faire signer les fiches d’inscription des associations et de distribuer notre désormais célèbre agenda-guide, édité à 5000 exemplaires, qui a encore cette année reçu un grand succès. Par ailleurs, la CUAE a participé aux différentes séances d’accueil des étudiant.e.x.s de première année. Des présentations de la CUAE dans les amphithéâtres ont de plus été effectuées.
Une séance d’information à l’attention des étudiant.e.x.s étrangères concernant les modalités d’obtention des permis de séjours et les questions d’assurance maladie a eu lieu. Comme chaque année, la séance en question a été très fortement appréciée par ses participant.e.x.s.
Au cours du mois de septembre la CUAE a co-organisé une conférence avec l’Atelier Histoire en Mouvement, avec les intervenantes Aline Helg et Pamela Ohene-Nyako. Celle-ci s’intitulait « La liberté ça s’arrache » et portait sur les millions d’esclaves des Amériques qui ont rompu leurs chaînes et se sont libérés bien avant l’abolition. Cette conférence qui remettait en cause l’historiographie dominante et le discours académique, a été fortement appréciée. Un nombre élevé de personnes se sont rendu.e.x.s à cet évènement en respectant les restrictions sanitaires.
La CUAE a en outre participé pendant ce mois dans la coordination genevoise qui s’est mise en place contre la construction d’un Centre Fédéral de renvoi au Grand Saconnex. Cette coordination a organisé une manifestation le 3 Octobre 2020 sur les rues de Genève.
Ce dimanche 27 septembre, les Genevois.e.x.s voteront sur l’instauration d’un salaire minimum à hauteur de 23 francs par heure. La CUAE soutient cette initiative et appelle à voter oui.
D’un point de vue étudiant, le besoin est flagrant. En effet, pas moins de 53% des étudiant.e.x.s travaillent à côté de leurs études à Genève. Et la majorité des emplois concernés sont justement des jobs rémunérés en dessous de 23 francs. Ce qui signifie qu’avant même l’entrée dans la vie active, la majorité des étudiant.e.x.s cumulent les heures mal payées pour pouvoir tourner. Cela a un impact sur leur santé et sur leur bien-être. Un rapport de l’Observatoire de la vie étudiante datant de 2019[1] souligne l’augmentation du stress, de l’angoisse et du mal-être parmi les étudiant.e.x.s.
Car étudier à Genève, c’est très chouette, mais c’est aussi très cher. On estime à 28’000 francs le coût annuel de la vie d’une personne à l’Université de Genève en prenant en compte un petit logement et les besoins de base. Actuellement, notre société néo-libérale nous impose adaptabilité et surproductivité. Elle oblige les employé.e.x.s à accepter des salaires toujours plus bas en réservant le chômage aux réfractaires.
Dès lors, pour stopper cette course à la précarisation, le bien-fondé d’un salaire minimum (tel qu’il existe déjà dans le Jura et à Neuchâtel) semble indéniable.
Mais les étudiant.e.x.s ne sont pas les seules personnes à être concernées par cette nécessité. 10% de la population active est actuellement payée moins de 23 francs de l’heure à Genève. 30’000 personnes travaillent pour presque rien dans notre canton. Dans 2/3 des cas, ces personnes sont des femmes[2]. Ce sont elles, de manière tristement peu surprenante, qui assument la majeure partie du travail peu ou pas rémunéré. Elles sont les premières touchées par la précarité. Elles ne gagnent souvent pas de quoi vivre dignement, alors que le droit à une vie digne est inscrit dans la déclaration des droits humains.
Beaucoup de ces personnes doivent recourir à des aides sociales alors même qu’elles travaillent. Cela signifie que l’Etat soutient indirectement les entreprises qui payent mal en leur permettant de verser des salaires indécemment bas. Obliger les entreprises à verser au minimum 23 frs par heure, cela transfère cette obligation sur les entreprises et cela permet de dégager des fonds publics. Plus de fonds publics signifie plus d’argent pour des secteurs comme l’éducation.
Du côté des opposant.e.x.s à cette initiative (il y en a beaucoup), le risque « terrible » pour l’emploi et l’argument nauséabond du nivellement par le bas sont assénés. Alors que l’argent, le secteur privé n’en manque pas. Pendant le confinement, les 37 plus grosses entreprises de Suisse ont versé pas moins de 63 milliards de francs à leurs actionnaires tout en appelant à une baisse des salaires pour absorber les effets de la crise. C’est plus que le plan total d’aide aux entreprises de la Confédération. Ce sont donc une fois de plus des personnes riches qui expliquent à des personnes pauvres comment se contenter de peu et comment l’économie est menacée par un salaire minimum trop élevé.
Alors, 23
frs/heure, c’est un minimum. On regrette quand même que les apprenti.e.x.s et
les stagiaires (pourtant nombreu.x.se.s dans les cursus universitaires) ne
soient pas inclus.e.x.s dans cette initiative. Ce sera l’objet d’une prochaine
lutte.
[1] Etude longitudinale ETUDIANT-E-S, Enquête santé étudiantEs UNIGE et/ou HES-SO Genève vague 2019, https://www.unige.ch/dife/observatoire/resultats/par-date-de-publication, consulté le 22 septembre 2020.
[2] Site de l’initiative, https://salaireminimum.ch/argumentaire-court/, consulté le 22 septembre 2020..
Résumé du mois de mai 2020
Le mois de mai a commencé sur les chapeaux de roue avec la mobilisation du 1er mai. La CUAE y a participé, en respectant les normes sanitaires, au nom d’Action Education tandis que simultanément les associations SUD, Sindy, l’ANEL et la FEN menaient des actions dans leurs institutions respectives à Genève, Neuchâtel et Lausanne. Afin de défendre au mieux les intérêts étudiants, la coalition demandait la validation en bloc des examens La CUAE a monté deux vidéos : une pour l’action à Genève et l’autre pour l’ensemble d’Action Education.
Le 11 mai, nous avons repris les permanences en présence, après presque deux mois d’interruption. Le secrétariat vous accueille pour toutes les questions liées à des problèmes liés au milieu académique (bourses, aides financières, oppositions, harcèlement, …). La CUAE a aussi lancé un site de témoignages sur les difficultés rencontrées par les étudiant.e.x.s au cours de cette période afin de les visibiliser et de faire mentir un discours unilatéral d’adaptabilité réussie.
Le 20 mai a eu lieu, par Zoom, l’Assemblée de l’Université. Au cours de celle-ci, la question de l’après-crise était un thème prioritaire. La CUAE, de concert avec les autres représentant.e.x.s étudiant.e.x.s et les membres du corps intermédiaires, s’est exprimée en faveur d’une université plus horizontale et plus démocratique où l’avis étudiant est mieux pris en compte. Elle a aussi attiré l’attention sur la forte précarité qui frappe les étudiant.e.x.s à cause du virus et qui risque de durer encore longtemps. La CUAE a appelé le rectorat à prolonger les mesures d’aide financière du Pôle Santé Social.
Le 19 mai, la CUAE a co-écrit avec Action Education une lettre à Swiss Universities. Celle-ci demandait de vraies solutions aux problèmes de l’enseignement en ligne et des examens causés par la crise sanitaire.
La CUAE a continué l’organisation de Forum to Fight, rencontre internationale d’associations militants qui aura lieu au cours de l’année prochaine.
Avec d’autres associations militantes, la CUAE a relancé la Coordination genevoise pour le droit de manifester qui s’était mise en pause pendant le semi-confinement.
La CUAE a aussi continué à s’exprimer dans les médias : elle a été interviewée le 1er dans le cade de l’action à Dufour et elle a été consultée pour un article de Gauchehebdo sur la précarité étudiante. De plus, elle a participé à l’émission Tataki du 22 mai et à une interview de Radio Cité Genève le 21 mai.
Enfin, la CUAE accueille avec plaisir un nouveau secrétaire en la personne d’Andreu Gesti Franquesa. Il remplace Gahla Dörig que nous remercions pour son engagement sans faille.
Les mois de mars et d’avril 2020 ont été particulièrement chargés par la mobilisation pour les intérêts étudiants en temps de COVID-19.
Mais commençons par citer les activités effectuées par la CUAE avant la fermeture totale de l’Université de Genève le 16 mars dernier.
Le mois de mars a débuté avec l’organisation de la semaine des associations. La CUAE était ainsi présente avec de nombreuses associations dans le hall de Sciences II le lundi 2 mars, dans le hall des Bastions le 3 mars et à Uni-Mail le 4 mars. Le comité a été présent aux habituels stands avec les agendas et guides de l’étudiant.e.x ainsi qu’avec des brochures d’information sur la vie universitaire ou militante. De plus, nous avons organisé des bouffes pop’ chacun de ces jours. Le lundi en collaboration avec La Datcha, le mardi avec l’AEL et le mercredi avec Le Nadir. Ces repas se sont révélés fructueux et délicieux, de nombreu.x.se.s étudiant.e.x.s sont venu.e.x.s manger et découvrir les associations présentes.
Le 11 mars, la CUAE a co-organisé une conférence sur la situation des femmes en Bolivie lors de laquelle le comité a pris la parole pour expliquer l’importance de cette thématique au sein de l’université.
Le 11 mars également, le comité s’est organisé avec différents collectifs genevois pour mener une action et publier un communiqué de réaction aux tags fascistes, anti-féministe, anti-sémites, anti-LGBT+ qui ont été apposés sur l’Université, notamment sur les locaux du Nadir et de la CUAE, ainsi qu’à d’autres endroits dans la ville.
Le vendredi 13 mars, les mesures du rectorat pour lutter contre la propagation du Covid-19 sont tombées : fermeture de l’université et enseignements en ligne jusqu’à la fin du semestre. Dès le 13 mars au soir, la CUAE a donc publié un communiqué en réaction pour demander à ce que les effets de la crise ne péjorent pas les étudiant.e.x.s. Deux axes y étaient développés : nous demandions un soutien financier pour les étudiant.e.x.s affecté.e.x.s par le COVID (perte d’emploi, plus d’appels pour les remplacements, etc.) et une garantie que les conséquences académiques de l’enseignement en ligne ne péjorent pas les cursus des étudiant.e.x.s. Concernant les revendications plus précises, la CUAE demandait un élargissement des conditions d’octroi des aides ponctuelles de l’Université. Ceci a été accordé par l’UniGe et petit à petit mis en place (les aides étaient d’abord seulement de 600CHF, puis ont pu être élargies à une aide pour le loyer, des frais médicaux ou informatiques en plus des 600CHF). Le comité s’est rapidement adapté à l’organisation en ligne et s’est réuni (virtuellement) très régulièrement durant les deux semaines qui ont suivi. Après de très nombreuses réflexions et débats au sein du comité, la CUAE s’est positionnée sur les examens en demandant la validation en bloc de tous les crédits du deuxièmes semestre et le maintien des examens à des fins d’auto-évaluation pour tou.te.x.s les étudiant.e.x.s. Un communiqué développant de nombreux arguments et exemples de situations difficiles a été écrit et publié. La CUAE a tenté de faire partie des discussions du rectorat qui traitaient de la question des examens mais le rectorat a pris ses décisions en n’incluant personne d’autre que les doyen.ne.s. Le fonctionnement très hiérarchique de l’Université est remonté très clairement à la surface dans ces décisions qui sont tombées par mail le 25 mars 2020. Et ce, tout en proclamant haut et fort une collaboration inédite entre facultés. La CUAE a réagi le lendemain en publiant un coup de gueule à propos des examens.
De plus, de nombreuses interviews ont été faites par le comité et le secrétariat sur la question des examens. Ainsi, la CUAE a été présente sur Léman bleu , la RTS, la TdG, libradio, le Courrier. En parallèle, le secrétariat a fait un travail de mise à jour sur le droit du travail en période de COVID pour aider les étudiant.e.x.s à se défendre face à leur employeureuse. Pour ce faire, de nombreux syndicats ont été contactés. Les permanences ont été annulées en présentiel, mais le secrétariat a reçu de nombreux mails et téléphones révélant les nombreux problèmes rencontrés par les étudiant.e.x.s et sur lesquels la CUAE a ensuite pu travailler à un niveau plus général.
Le 30 mars, une FàQ a été lancée sur notre site, répertoriant un ensemble considérable de questions-réponses concernant la situation.
Le 1er avril, la CUAE a lancé une pétition pour la validation en bloc de tous les examens en menant en parallèle un travail avec de nombreuses associations facultaires pour que les décisions quant aux examens, reléguées aux facultés, ne soient pas trop péjorantes pour les étudiant.e.x.s. Cette pétition a rapidement récolté plus de 3’000 signatures.
Le 8 avril, les représentantes étudiantes de l’Assemblée de l’Université et membres de la CUAE ont adressé au nom de cette dernière de nombreuses questions au rectorat. Ces questions visaient à éclaircir de nombreux aspects de la décision du rectorat quant aux examens mais également à montrer l’absurdité de cette décision inégalitaire. Les réponses du rectorat ont été particulièrement décevantes et la CUAE a ainsi réagi. Un réseau national, action-éducation s’est alors créé avec de nombreux syndicats et associations de la Suisse romande principalement. Un appel national a ainsi été lancé le 22 avril récoltant de nombreuses signatures. Et une mobilisation a été entamée, sous de nouvelles formes étant donné l’impossibilité de se réunir à plus que 5 personnes.
💥La CUAE a co-organisé l’Action Education du 1er mai 2020
Deux vidéos à visionner !
Allez soutenir en signant la pétition
Lancé depuis la Suisse romande avec une portée nationale, cet appel est adressé aux divers centres de décisions en matière d’examens et de validation des enseignements, à savoir tout autant les directions d’institutions de formation que les regroupements intercantonaux (HES-SO, swissuniversities, Conférence des directeurs/trices de l’instruction publique, etc.) et les services confédéraux compétents (Secrétariat d’Etat à la formation).
L’appel vise à rassembler largement les personnes en formation, des gymnases aux Hautes Ecoles en passant par les Ecoles professionnelles et les programmes-passerelles. Des initiatives locales (Genève, Neuchâtel) ou centrées sur des filières (gymnases) ont fleuri ces derniers temps, pour réclamer des solutions viables et équitables pour cette fin de semestre. Ces voix n’ont pas été entendues et les problèmes sont partout similaires. Nous mettons désormais nos forces en commun pour soutenir ces revendications et obtenir des solutions à la hauteur des enjeux et de la crise que nous traversons.
Il s’agit de voir les choses en face : maintenir des sessions d’examens, à distance ou non, n’a pas de sens. Malgré les beaux discours sur la « continuité pédagogique » et les efforts de nos enseignant-e-s pour préserver le lien, nos institutions et nous-mêmes n’étions pas prêt-e-s pour ce qui se passe en ce moment. Nous subissons de plein fouet la pandémie, sur les plans psychiques, physiques, relationnels, financiers, familiaux. Notre disponibilité à la formation est affectée par la crise du coronavirus, et les formations ont été de fait interrompues : ce qui s’est fait et qui a été appelé « continuité », est de l’ordre de la rupture et certainement pas de la pédagogie. Ce n’aura pas été un semestre de formation « à distance », ç’aura été un semestre de distance avec nos formations. Et les enseignant-e-s le savent…
Pour autant, nous n’avons pas à payer d’une année supplémentaire d’études ou de notre santé cette crise. Les formations doivent être réagencées sur le long terme pour prendre en compte ce grand chamboulement. Nous refusons les pansements sur plaies béantes que sont les actuelles propositions de maintien des examens et évaluations, moyennant des possibilités de retrait jusqu’à une date X ou de non-comptabilisation des échecs à la session Y, ou la possibilité de prolonger sa formation jusqu’à Z… Cessons les calculs d’apothicaires et les arrangements irréalistes !
Nous avons besoin de garanties, nous avons besoin de pouvoir continuer notre cursus, ou de pouvoir le commencer, sereinement et sans temps perdu.
Les Cantons disent à la Confédération que le principe d’équité ne pourra pas être assuré pour les examens des gymnasien-ne-s et préconisent de les annuler : comment pourrait-il en être différemment ailleurs ?
Stop aux demi-mesures et aux pseudo-solutions : des validations et des garanties !
Lien vers l’appel : http://www.action-education.ch/fr/
Genève, Lausanne, Neuchâtel, le 23 avril 2020