Communiqué de la CUAE contre le projet anti-étudiant.e.x.s et suite à l’assemblée de mobilisation du 26 mars

Ce mardi 26 mars la CUAE, syndicat des étudiant.e.x.s et faîtière universitaire de l’UniGE, a organisé une assemblée de mobilisation dans le hall d’UniMail. L’assemblée s’est fortement opposée au projet de loi (PL) anti-étudiant.e.x.s et à appeler à une forte mobilisation contre.

Contexte

Le 5 mars 2024, un projet de loi auprès du Grand Conseil a été déposée par l’UDC genevoise. Celui-ci inclut les mesures suivantes :

  • L’augmentation des taxes universitaires pour les étudiant.e.x.s étrangèr.e.x.s de 500 à 1500 francs par semestre. La raison ? Celleux-ci bénéficient des prestations de l’UniGE alors que leurs parents ne paient pas d’impôts en Suisse ;
  • L’ajout d’une taxe supplémentaire de 20 francs pour chaque examen afin que les étudiant.e.x.s prennent leurs études plus au sérieux ;
  • Le changement d’affectation des taxes universitaires de manière à ce que celles-ci ne financent plus la vie associative mais exclusivement l’encadrement académique des étudiant.e.x.s.

Une université inégalitaire…

Le triplement des taxes universitaires pour les étudiant.e.x.s étrangèr.e.x.s ne pourra avoir que des répercussions délétères pour la population étudiante et pour l’accès démocratique à l’université.

Cette mesure est xénophobe puisqu’elle cherche à compliquer encore plus l’accès à l’université et au territoire suisse de la population étrangère.

En plus de ça, elle est classiste puisqu’elle impacterait bien plus durement les personnes aux moyens financiers modestes. Elle s’inscrit dans une vision de l’université extrêmement élitiste et compétitive.

Des taxes de 1’500 CHF par semestre précariseraient les étudiant.e.x.s qui les paieraient. Mais elles seraient également un frein terrible à l’accès à l’université de Genève. Des taxes trois fois plus chères qu’aujourd’hui auront un fort effet dissuasif sur les étudiant.e.x.s précaires qui ne sont pas encore inscrit.e.x.s.

Ce sont par ailleurs l’égalité des chances (on en est déjà très loin aujourd’hui) et l’accès aux études supérieures qui sont directement attaqués par ce projet de loi. Le tri social exercé par l’université serait donc encore renforcé. 

Instaurer une différenciation de tarif pour l’accès aux études selon l’origine et/ou le lieu de résidence implique une vision terrifiante de la société. Dans cette logique, les impôts servent à légitimer une distinction entre suisse.sse.x.s et étrangèr.e.x.s au lieu de financer les services publics (dont l’éducation et l’université) pour tou.te.x.s.

Une université stressante…

Nous refusons également le principe d’une taxe supplémentaire pour le passage de chaque examen. Premièrement car cela signifierait une importante augmentation des coûts d’études. En effet, supposons 4 examens par semestre, cela signifierait minimum 800 francs supplémentaires pour un bachelor et master ! Prenons par ailleurs en compte que ce nombre d’examens est vraisemblablement plus grand selon la faculté (8 en moyenne en psycho).

Les études coûteraient plus cher pour des étudiant.e.x.s qui ont déjà plus de mal à réussir leurs examens. De plus, une telle taxe augmenterait largement le stress déjà présent lors d’une session d’examens puisqu’un examen raté signifierait 20 francs de plus. D’autre part, 20 francs ne signifiant évidemment pas la même quantité d’argent pour chaque étudiant.e.x, cela participerait à l’augmentation des inégalités entre étudiant.e.x.s.

Le résultat visé ne sera d’ailleurs pas acquis avec cette mesure, les étudiant.e.x.s sont déjà investi.e.x.s dans leurs études sans qu’on leur mette une pression financière de plus. Les règlements d’études sont d’ailleurs déjà trop stricts et sanctionnent durement les échecs. Il arrive de rater un examen ! Les sessions de rattrapages sont déjà une sanction en tant que tel, il n’y a pas besoin d’en rajouter une couche.

Une université sans liens sociaux…

Nous sommes scandalisé.e.x.s par le refus des initiant.es de considérer l’importance des activités étudiantes et par leur mesure pour rendre la vie des étudiant.e.x.s uniforme et monotone. En effet, la vie associative actuelle joue un rôle central dans la vie universitaire qui ne peut pas se réduire au simple fait de suivre des cours pour passer des examens.

Les évènements organisés par les associations sont primordiaux pour créer des réflexions, des discussions ou encore des espaces d’échanges. De plus, ces évènements sont pour la plupart ouverts au public permettant ainsi d’ouvrir ces réflexions au-delà du simple cadre universitaire. Ce sont des moments/événements très formateurs, aussi bien pour les organisateur.rice.x.s que pour les participant.e.x.s.

C’est également au volet syndical que ce projet de loi s’attaque. Il cherche à réduire les possibilités de défendre nos droits en tant qu’étudiant.e.x.s. Ce sont les permanences individuelles permettant l’accompagnement des étudiant.e.x.s dans tout type de démarches qui sont menacés. Contraindre ces aides vient à demander aux étudiant.e.x.s de se débrouiller seul.e.x.s face à des démarches complexes.

Mais c’est également la possibilité de se constituer en force politique qui défend les intérêts étudiants qui est directement attaquée.

Face à ça, la seule solution c’est la mobilisation !

Nous nous mobilisons depuis toujours pour que l’université soit un lieu ouvert, de partage, d’entraide et d’apprentissage collectif. Dans cette optique, nous nous mobiliserons jusqu’à ce que l’ensemble de ces mesures soient totalement abandonnées ! Derrière ce PL se cache une vision élitiste et raciste de l’université.

Pour toutes ces raisons, l’assemblée de ce midi, qui a réuni près de 50 étudiant.e.x.s, a décidé de continuer à se mobiliser face à ce projet anti-étudiant.e.x en lançant une lettre ouverte que les associations pourront signer et en organisant un rassemblement contre le projet lors de son débat en plénière.