Communiqué de presse – IUFE (Institut Universitaire de Formation des Enseignants)

Institut Universitaire de Formation des Enseignants :

Un système arbitraire en chasse un autre !

 

L’Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE) a fermé les portes de sa première année de formation pour l’enseignement secondaire (Forensec) lors de la rentrée de septembre 2015.

 

Au vu de la conjoncture politique actuelle : des coupes budgétaires à l’Etat, l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement et la diminution du personnel, une réouverture pour la rentrée 2016 n’était pas acquise. Elle s’est décidée lundi soir lors d’un sommet entre les différents partenaires de cette formation. Malheureusement, cette ouverture en première année ne vaut pas pour toutes les disciplines. Les heureuses se nomment « Français, Physique, Mathématiques, Allemand et Anglais ».

Malgré un plan sur quelques années, « il est intolérable de différencier les disciplines, cela risque très fortement de provoquer l’abandon de certaines fillières, spécialement en Lettres » s’inquiète Vincent Chazaud, étudiant en Lettres et élu à l’Assemblée de l’université. Outre une ouverture restreinte en terme de disciplines, le nombre de futurs étudiants  sera aussi diminué, les places (comptée sur les doigts d’une main) en français vont être disputées entre deux, voire trois volées d’étudiants de master. « Une concurence inique entre étudiants va se mettre en place, accentuée par la perspective d’être coupé de toute possibilité d’enseigner » commente Galileo Monnet-Martin, secrétaire de la CUAE.

 

« Les pratiques à l’IUFE étaient arbitraires ; les classements octroyant les places de stages pouvaient changer en cours d’élaboration à cause de critères totalement absurdes et/ou arbitraires » dénonce Galileo Monnet-Martin. Selon la nouvelle mouture, le directeur d’établissement aura tout pouvoir pour décider qui pourra accéder à une formation universitaire. « L’ingérence d’un employeur – les directeurs d’établissement du secondaire – dans l’accès à une formation universitaire est dangereuse pour le futur de la liberté académique » continue le secrétaire permanent. Ce nouveau système donnera tout pouvoir à une seule personne, « on peut d’ores et déjà s’attendre à de gros problèmes de discriminations » car une seule personne jugera de notre capacité à enseigner. La CUAE dénonce ce nouveau projet qui ne fait que remplacer l’arbitraire de certaines personnes à l’IUFE par l’arbitraire de certains directeurs d’établissement.

 

Enfin, si l’on suit la logique des décideurs selon laquelle on ne souhaite pas former des chômeurs, doit-on s’attendre à ce qu’UBS et consorts décident à l’avenir du nombre de places à attribuer dans certaines filières de la faculté d’économie et de management ? « C’est la boîte de Pandore du numérus clausus décidé par une entité extérieure à l‘université que la conseillère d’Etat ouvre ! » C’est la porte ouverte à toutes les dérives de la marchandisation des études.

 

Face à ces attaques contre la liberté académique et face aux coupes budgétaires qui influencent ce type de décision, la CUAE se mobilise et invite tous les étudiants, actuels et futurs qui souhaitent enseigner à la rejoindre !

 

                                                           

 

Contact : Galileo Monnet-Martin, secrétaire permanent 022 379 87 97iufe