Après près de trois mois de censure, le Rectorat de l’Université de Genève a autorisé le 27 novembre dernier la distribution de l’agenda-guide de la CUAE au sein de l’université. Cependant, le rectorat exige qu’un QR-code (1) soit collé dans chaque agenda, ce afin de rediriger vers une contextualisation du slogan From the river to the sea et de la date du 6 septembre 1970.
Autoriser la distribution d’un agenda au mois de novembre nous semble démontrer que la décision initiale de censure a été prise dans la hâte et sans mûre réflexion de la part du Rectorat, d’autant plus que la proposition de distribuer les agendas avec un texte de contextualisation avait été avancée par la CUAE le 12 septembre, sans réponse de la part du Rectorat. Ce changement de positionnement démontre que le contenu de l’agenda n’a jamais été au cœur du problème. Cela prouve qu’au moment de prendre sa décision de censure, l’Université s’est laissée influencer par des acteurs externes.
En censurant une production venant de sa communauté, le Rectorat a porté une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association au sein de l’UNIGE. Cette action, qui semble aller dans la même direction que la plainte pénale contre les étudiant.e.x.s en mai 2024, l’envoi des forces de l’ordre dans l’UNIGE ou la menace de dissolution de l’association faîtière, montre que le Rectorat actuel n’a pas peur d’attaquer directement des membres de sa propre communauté sans chercher un réel dialogue. Rappelons que l’arrestation des étudiant.e.x.s et la plainte pénale à leur encontre sont une première dans l’histoire de l’UNIGE.
Pour toutes ces raisons, la CUAE décide de maintenir son recours déposé à la CACJ (Chambre administrative de la Cour de justice) le 18 novembre dernier, afin de dénoncer les abus du Rectorat de l’UNIGE et de défendre les voix pro-palestiniennes. Ce recours dépasse largement L’UNIGE et la question des agendas. De plus, cela fait plus d’un an que nos institutions ne prennent pas de mesures concrètes, telles que dénoncer le génocide en cours à Gaza ou l’arrêt définitif des collaborations avec les universités en Israël.
Faire recours constitue également un moyen de lutter contre le musèlement de notre solidarité envers les mouvements palestiniens. De plus, il est essentiel de se battre contre la censure d’éléments historiques utiles à notre compréhension du monde et de la complexité des événements géo-politiques internationaux. Au travers des démarches judiciaires qu’elle entreprend, la CUAE ne veut en aucun cas sous-entendre que les institutions judiciaires sont infaillibles. En effet, nous sommes tout à fait conscient.e.x.s du caractère politique de ces dernières. Cependant, il nous semble primordial d’utiliser toutes les ressources à notre disposition pour faire respecter nos droits et libertés au sein de l’UNIGE ainsi que pour réaffirmer notre solidarité envers le peuple palestinien.
Une grande distribution d’agendas-guides aura lieu lundi 9 décembre à 12h dans le hall d’Uni-Mail et sera accompagnée par une distribution de sandwichs gratuits.
Le comité de la CUAE
(1) https://cuae.ch/agendas-2024-2025-detournement-de-zarka-et-slogan-from-the-river-to-the-sea/