Heures d'ouverture des magasins: Non à l'extension de l'exploitation!

Le 28 novembre, les citoyen-ne-s genevois-es devront se prononcer sur un projet d’extension des heures d’ouvertures des magasins. Si la loi est acceptée, les commerces genevois pourraient ouvrir tous les soirs de la semaine jusqu’à 20h00, le samedi jusqu’à 19h00 ainsi que quatre dimanches par année.

Nous vous invitons à refuser cette loi qui:

  1. ne répond pas à de réels besoins de la population
  2. ne crée aucun emploi supplémentaire
  3. péjore les conditions de travail des 20’ooo vendeur-euse-s du canton
  4. banalise le travail du soir et du dimanche

Des jobs inexistants pour étudiant-e-s ou des bourses dignes de ce nom?

Lors de l’introduction de la nocturne du jeudi soir, les grandes enseignes avaient promis d’engager des étudiant-e-s pour effectuer le travail du soir.

Après 8 ans d’expérience, force est de constater que les patrons n’ont pas tenu leur promesse. Migros n’emploie par exemple, en dehors de sa succursale de l’aéroport, qu’une centaine d’étudiant-e-s à l’année pour effectuer les nocturnes et les samedis!

Migros, qui promet d’engager 200 personnes si la loi passe, se garde bien de dire qu’elle a diminué de 15% l’année dernière le nombre d’étudiant-e-s qu’elle engage l’été pour permettre à son personnel fixe de partir en vacances (589 étudiants en 2008 contre 501 en 2009).

Le patronat a par ailleurs refusé de limiter à 10h la durée de la journée de travail pour le personnel. En clair, ce sera le même personnel. En clair, ce sera le même personnel qui effectuera l’ouverture et la fermeture des magasins sans aucun engagement supplémentaire! Et le tout sans aucun avantage salarial pour le personnel de vente qui se verra contraint de prendre une heure de pause non payée supplémentaire dans les moments creux de la journée.

Et contrairement à 2002 lors de la création de la nocturne, le patronat n’a donné aucune garantie ni aucune promesse par rapport à l’engagement d’étudiant-e-s.

Les étudiant-e-s n’ont donc rien à attendre de ce projet de loi qui ne contribuera qu’à précariser encore plus une profession déjà mal rémunérée aux conditions de travail pénibles. Au-delà de cet objet, il faut aussi se poser la question des jobs pour les étudiant-e-s, jobs précaires dont certains voudraient qu’ils remplacent les systèmes de bourses. Des bourses accessibles et qui permettent de vivre sont un pilier de la démocratisation des études et de l’université, pas les jobs précaires!

Contre un projet écologiquement insensé et culturellement dangereux

Ce sont les mêmes milieux et les personnes qui d’un côté s’évertuent à longueur d’année à fermer les espaces culturels et musicaux alternatifs qui aujourd’hui appellent à voter en faveur de l’extension des heures d’ouverture des magasins au nom de l’animation de la ville. Les centres commerciaux ne sont pas et ne doivent pas devenir des lieux de vie et de culture.

D’autre part, nous ne pouvons pas tolérer qu’au nom de la sauvegarde des bénéfices des grands ditributeurs, on néglige les impacts écologiques du tout au consumérisme qui va de pair avec ce projet de loi.