Prise de position en soutien aux étudiant.e.x.s employé.e.x.s par la migros

Le 7 juin dernier, les patrons de migros Genève ont adressé un courrier à tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui travaillent pour eux, c’est-à-dire plus de 320 personnes (unige et hes-so). Cette lettre leur laissait jusqu’au 23 juin (soit douze petits jours après la réception du courrier) pour décider de signer ou pas le nouveau contrat qui leur était proposé. Au cas où iels ne le feraient pas, iels seraient tout simplement licencié.e.x.s.


La forme de cette annonce à ses employé.e.x.s est tout simplement scandaleuse : aucune consultation de ses salarié.e.x.s ; un délai de réponse dérisoire -qui plus est au cours de la période particulièrement stressante qu’est la session d’examens ; une annonce par courrier avec un langage patronal et productiviste dont on connait la brutalité ; des informations essentielles qui ne sont pas communiquées ; etc.


Mais le fond et la logique des nouveaux contrats est encore plus ignoble. En effet, la migros ne se cache pas, elle demande à ses travailleureuses “davantage  de souplesse et de flexibilité” pour “répondre au plus près des besoins de l’activité”. Traduction : Veuillez renoncer à des conditions de travail dignes pour qu’on (ndlr: migros) fasse de meilleurs bénéfices. C’est cette logique qui anime les nouveaux contrats à l’appel proposés. Et ça se concrétise en un nombre d’heures variables de semaines en semaines, selon les besoins et les désirs de l’employeur. Ainsi, il est impossible de s’organiser à l’avance et les étudiant.e.x.s sont obligé.e.x.s de libérer un grand nombre d’heures par semaine afin d’être disponibles au cas où migros aurait besoin d’elleux. Il est tout aussi impossible de prévoir les rentrées puisqu’elles dépendent directement du nombre d’heures effectuées, à la demande de la migros. Evidemment, à côté de tout ça, la migros paiera toujours ses employé.e.x.s au lance-pierre en ne respectant que très minimalement le salaire-horaire minimum genevois. De plus, avec ces nouveaux contrats, les étudiant.e.x.s employé.e.x.s pourront être muté.e.x.s (encore et toujours à la demande de l’employeur) dans n’importe quel site de migros Genève, devant parfois faire de longues heures non-payées pour se rendre sur leur lieu de travail.Avec ce nouveau contrat, migros s’arroge le droit de balloter comme bon lui semble ses employé.e.x.s pour les envoyer où et quand iels lui seront le plus rentable. Et tout ça, sans la moindre considération pour leur avis ou leur santé.

Nous condamnons très fermement le chantage honteux que la migros entreprend dans le but d’augmenter ses bénéfices sur le dos des étudiant.e.x.s travaillant pour elle. Cela est d’autant plus insupportable que ça détériore non seulement les conditions de travail (déjà initialement très précaires) mais également les conditions d’études des étudiant.e.x.s sous contrat. Mais cela participe également gravement à la précarisation de la population étudiante dans son ensemble.


Pour toutes ces raisons, nous affirmons notre soutien inconditionnel aux étudiant.e.x.s-employé.e.x.s qui ont reçu cette lettre de chantage et qui subissent ce licenciement collectif. De plus, nous nous opposons fermement à cette entreprise de flexibilisation brutale comme à toutes les autres.

Ainsi, nous soutenons et nous associons aux revendications formulées par Unia et les étudiant.e.x.s concerné.e.x.s : 
– Une période de réflexion plus longue, une séance d’information avec tou.te.x.s les employé.e.x.s et le syndicat ainsi qu’une séance de négociation doivent être mises en place
– Un nombre d’heures minimum et maximum de travail, dans une fourchette restreinte, doivent être garantis ainsi que la certitude d’être affecté.e.x dans un seul magasin
– L’implication du personnel étudiant dans la gestion de la migros et dans la gestion des plannings de travail doit être assurées