Revue de presse sur l’OCP viré de l’uni : « on n’a pas vu le même match ! »

On a trouvé instructif d’examiner de plus près comment notre petite action a été reprise dans les médias. Le constat étant affligeant, nous avons eu envie d’entamer une réflexion sur l’attitude à adopter face aux médias. Elle peut être poursuivie par la lecture des quatre pages de la brochure Crédibilité quand tu nous tiens…[ref]Disponible en fin d’article, en document joint.[/ref] qui offrent également à ce sujet une analyse qui nous semble pertinente.

Que ce soit avant, pendant le rassemblement, ou le lendemain, les journalistes ont fait étalage de méthodes qu’il est important de dénoncer. Cette critique des méthodes médiatiques s’assortit d’une critique du contenu des articles qui est pour le moins regrettable. Malgré le fait que la CUAE ait transmis à tous les quotidiens les documents publiés sur le site internet ainsi que l’appel au rassemblement, seul le Courrier, le 26 novembre, a pris le temps de relayer cette information. Il n’a malheureusement pas trouvé nécessaire qu’une de ses journalistes [ref]Les termes utilisés au féminin peuvent également être compris au masculin, et vice-versa.[/ref] y assiste, pas plus qu’aucun autre des quotidiens romands, à l’exception de la Tribune de Genève, dont la pigiste n’a malheureusement pas estimé judicieux de suivre le rassemblement jusqu’à Uni-Dufour. Radio Lac, avait également envoyé un enregistreur accompagné de son porteur, qui a également manqué de l’endurance nécessaire au déplacement. Finalement, un journaliste de Gauchebdo était présent jusqu’à la fin de la discussion, mais à l’heure où nous écrivons ce texte, nous n’avons pas eu accès à l’article. Le soir même du 26 novembre, le recteur Jean-Dominique Vassalli apparaissait au journal de Léman bleu, pour bafouiller une fois de plus le discours pourtant maintes fois répété depuis deux mois. La rédaction du journal télévisé n’a cependant pas pris la peine d’inviter l’autre partie, c’est-à-dire nous. Concernant les sources des articles du lendemain, il faut préciser d’emblée qu’après la discussion qui a eu lieu à Uni-Dufour, le grand prophète délégué par l’unique cerveau-bible du journalisme quotidien romand, l’ATS, s’est entretenu pendant plusieurs dizaines de minutes avec le porte-parole du rectorat mais n’a pas interrogé une seule des personnes présentes sur les lieux pour apporter la lettre.

Denis Palma s’ennuie et nous avec sur Léman Bleu

Après les titres, une première tentative de scoop du journaliste Denis Palma en guise d’introduction. Grand sujet du journal de la soirée, faut que ça chauffe alors Palma donne tout. Il essaie de montrer un pauvre recteur sous pression, qui aurait été obligé de céder sous la redoutable menace d’étudiantes. Cela représente moins de temps de préparation que de s’intéresser aux enjeux pour les étudiantes étrangères, mais ce n’est pas si facile qu’on pourrait le croire : n’est pas Marc-Olivier Fogiel qui veut. Le journal de Léman bleu révèle un joli numéro de clowns, où chacun fait son show dans son coin. Nous avons retranscrit l’entretien le plus fidèlement possible. Lorsque des passages ont été supprimés, nous l’avons précisé par des points de suspension entre crochets.

Denis Palma « Le recteur de l’université de Genève a été pris à parti cet après-midi par des étudiants à propos du stand de l’office cantonal de la population [OCP], des étudiants qui dénoncent un flicage des étrangers par l’institution. Sous la pression, le recteur supprime la présence du stand de l’uni dès lundi prochain. Le recteur justement, Jean-Dominique Vassalli est notre invité. Jean-Dominique Vassalli, bonsoir, alors lundi prochain il n’y aura plus de stand de l’OCP à l’uni, vous avez cédé [ref]Nous mettons en gras, comme dans la suite du texte. Ici, DP le fait aussi mais avec l’intensité de ses sourcils et de son regard.[/ref] ? »

Mais c’est sans compter sur les intentions bienveillantes de Vassalli qui doit lui apparaître en recteur tout-puissant, qui ne prend que de bonnes décisions, réfléchies et donc qui ne cède pas.

Jean-Dominique Vassalli« dbdbdbd d’abord il n’y a pas de stand actuellement, peut-être per per permettez-moi peut-être juste de préciser la situation […] cet office y’a quelques années, relativement récemment, s’est déplacé du centre-ville assez loin en périphérie et notre service administratif des étudiants, pour faciliter le, euh, le, euh, les renseignements aux étudiants, s’est entendu avec cet OCP […] »

Entre deux bégaiements, JDV fait usage de propos qui poussent à l’interrogation. On apprend ainsi que l’OCP aurait déménagé « y’a quelques années » et « au fin fond d’Onex ». JDV habitant Collonge-Bellerive et n’ayant certainement pas de soucis de permis de séjour ignore que l’OCP se trouve à 7 minutes (en transports publics) de la Jonction, son ancien siège, et ce depuis 2007. Mais peu importe le fond pourvu qu’on puisse faire mousser. Face à ce premier échec, le journaliste fait une nouvelle tentative de monter en épingle une visite de quelques étudiantes – armées d’une lettre – devant le bureau du recteur.

DP« Alors justement, vous avez été tancé [ref]TANCER, verbe trans. Littér. Réprimander. Synon. admonester, attraper (fam.), fustiger, gourmander, gronder, houspiller, morigéner, sermonner. Tancer qqn pour, sur qqc. ; tancer qqn durement, sévèrement, vertement, d’importance. « Il n’est pas douteux que sa femme ne l’eût tancé de la belle façon, avec le franc parler et les vertes allures de Madame Jourdain » (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 1).[/ref], on peut le dire, cet après-midi par les étudiants et vous avez déclaré que lundi prochain les choses seront rétablies, remises en ordre, est-ce que c’est…est-ce que vous avez cédé ? »

Mais Vassalli s’en tire à nouveau. Il préfère jouer les durs. JDV :« Non, ha, j’ai pas du tout cédé puisque euh il n’y avait pas de décision active, si vous voulez, du rectorat à ce propos […] l’association des étudiants, l’association appelons-la faîtière des étudiants, la CUAE qui s’est animée à ce propos […] »

JDV essaie de disqualifier la CUAE. Ce qu’il ne sait pas, c’est que plusieurs associations d’étudiantes sont membres de la CUAE, prennent part activement aux groupes de travail ainsi qu’aux assemblées des déléguées et assemblées générales. Étant donné qu’on ne peut obliger les quelques 15’000 étudiantes à se sentir concernées, notamment celles qui galèrent en travaillant pour payer leurs études, on fait avec celles qui s’activent. Ce ne sont que peu de personnes qui sont censées représenter des milliers d’étudiantes, la CUAE en est consciente. Il se trouve que la majorité des personnes impliquées soutient l’association faîtière. Cela dit, le Grand Conseil est-il davantage représentatif de la population habitant Genève ? JDV ne remet pourtant pas en cause sa légitimité.

Toujours motivé malgré les revers successifs, Palma ne se décourage pas mais tente de se faire une place dans le jeu de Vassalli et fait appel aux capacités interprétatives de ce dernier.

DP« Alors comment est-ce que vous interprétez euh cette manière de faire de la CUAE, aujourd’hui ? »

Là encore, Vassalli esquive.

JDV« Je pense que, disons qu’ils se sont comportés…nous avons au cours des dernières semaines, puisque nous avons été interpellés à ce propos il y a déjà quelques semaines, établi un certain dialogue avec eux pour des raisons peut-être vous pouvez imaginer, à quelques jours d’une votation, il a été jugé préférable par les étudiants appelons ça de rompre le dialogue, pour autant qu’il ait jamais pu être établi. »

Autre mauvaise blague : le recteur semble mettre en doute le dialogue établi entre la CUAE et le rectorat. Peut-être JDV n’est-il pas au courant que nous avons correspondu pendant deux mois par courrier électronique ou lettre après avoir aussi rencontré le vice-recteur Yves Flückiger. Quoi qu’il en soit, la CUAE a mis à disposition sur son site les différents courriers échangés à l’intention de personnes soucieuses d’approcher d’une réalité plus tangible.

Vaincu, le journaliste n’essaie plus rien et comme nous, attend que ça s’arrête.

DP« Alors maintenant la suite ? »

Et puisque les meilleures blagues sont les plus courtes : en fait, sans déconner, il n’y a aucun enjeu !

JDV« Alors la suite elle est très simple effectivement, euh…il s’agit là d’un domaine pour lequel il n’y a aucun enjeu ni administratif, ni organisationnel, ni académique pour l’université, uniquement une facilité qui est offerte aux étudiants. Si leur représentants, pour autant qu’ils le soient, jugent que ceci ne correspond pas à ce qui est utile ou souhaitable pour nous y’a pas de problème effectivement j’ai pris la décision ce soir non pas de revenir sur une décision qui n’avait pas été prise mais qu’il n’y aurait pas en 2009,[…] de stand de l’OCP […] »Attention ! Voici le clou du spectacle : la tentative grotesque de convaincre qu’un stand de l’OCP dans l’université pendant les immatriculations ne recèle AUCUN enjeu. Si tel était le cas et puisqu’il s’agissait d’une simple décision administrative, pourquoi ne pas avoir accepté deux mois plus tôt, par courrier, de signer l’engagement demandé par la CUAE au lieu de tergiverser ?

Récapitulons donc les questions de DP : premièrement, « vous avez cédé ? » ; deuxièmement « est-ce que vous avez cédé ? » ; troisièmement, « comment est-ce que vous interprétez cette manière de faire de la CUAE, aujourd’hui ? » ; quatrièmement « alors maintenant la suite ? »… Aucune interrogation sur la question de l’OCP à l’université. DP préfère offrir des autoroutes au recteur pour éviter les sujets sensibles, et des exutoires à son mépris à notre endroit La profondeur de ses questions, qu’il serait trop faible d’appeler convenues, se passe de plus de commentaires.

Sans rire, le seul vrai gag réside dans l’analyse de JDV à quatre jours de la votation sur la loi sur l’université. Alors que tous les partis représentés au parlement étaient pour la loi, relayés par la presse qui se contente trop souvent de résumer l’avis « officiel », et que l’ensemble de l’université a subi une campagne électorale maison sans précédent, Jean-Dominique Vassalli, seul contre toutes, a eu très peur que la loi sur l’université soit refusée ! Malheureusement, cette vision politique digne d’un mauvais film de science-fiction cache une réalité beaucoup moins comique : c’est la crainte que la nouvelle loi ne soit pas acceptée qui a poussé le rectorat a dialoguer avec la CUAE. Maintenant que la loi est passée, les étudiantes sont-elles devenues indignes du dialogue avec le rectorat ?

DP« Jean-Dominique Vassalli, merci pour ces précisions. »

Et d’enchaîner avec une autre nouvelle sans enjeu :

DP« Le village tropical ne fera plus partie des fêtes de Genève dès cet été… » De même que l’OCP ne fera plus partie de l’uni. On s’en réjouit.

Question bonus : si la décision d’installer un stand mobile de l’OCP à l’uni n’est pas une « décision active » du rectorat, qu’est-ce que c’est ?

A. une décision passive

B. une fausse décision

C. un joker dédié à la DASE (division administrative et sociale des étudiants)

D. un nouveau bar lounge autour d’Uni Mail

E. une position du kama sutra

F. une torture médiévale qui nécessite une chèvre et des clous de charpentier

G. un dessert à base de porc laineux

H. un exercice d’aérobic qui peut se réaliser sans la tête

I. un concept théologique à mi-chemin entre la transsubstantiation et la consubstantiation

La gagnante sera tirée au sort parmi les bonnes réponses et remportera un T-Shirt « participation ».

Le lendemain, dans la presse

Le lendemain, le Matin bleu, le 20 minutes, et la Tribune de Genèverelatent l’événement. Il vaut la peine de revenir rapidement sur chaque brève sous plusieurs angles : la place offerte aux arguments respectivement de la CUAE et du rectorat, les termes et artifices de style choisis, les informations et les mots qui ont été choisis ou cités, notamment dans les titres. On peut remarquer que ces choix ne sont pas neutres et qu’ils participent à une certaine orientation de la lecture des événements.

Revue de presse
Revue de presse

Dans le Matin bleu du 27 novembre, nous saluons le seul titre [ref]Les titres des articles du jeudi 27 novembre sont Le contrôle des habitants exclu de l’Uni dans le Matin bleuLa CUAE envahit le bureau du recteur dans la Tribune de Genève, et « Flicage » de l’Uni dénoncé dans le 20 min.[/ref] ne portant pas de biais négatif sur l’action de la CUAE. Cependant, la suite est moins brillante. Plus de six lignes sur les quinze que comportent l’article sont des citations de Didier Raboud, porte-parole du rectorat, contre à peine deux lignes pour la CUAE. Nous notons qu’« inviter » l’OCP est entouré de guillemets tendant à marquer la distance prise par la journaliste avec un terme n’allant pas dans le sens du rectorat, malgré que celui-ci ait lui-même reconnu que l’université était à la base de toute la démarche. L’accusation niée par celui-ci n’est d’ailleurs pas celle d’avoir invité l’OCP, mais d’avoir voulu « fliquer » les étudiantes ; guillemets à nouveau, relativisant d’emblée l’importance réelle d’empêcher des personnes de s’inscrire à l’université. Pourquoi, si les citations doivent se trouver guillemetées, ne pas également appliquer cela à « l’aide » toute relative que le rectorat prétendait apporter aux étudiantes ? Cette attitude du journaliste trouve son reflet dans les propos de Didier Raboud, qui démontre une fois de plus l’incompréhension profonde que peut avoir le rectorat des enjeux portés par ses décisions. En effet, le porte-parole de ce dernier, revenant une énième fois sur son seul « argument » (sa volonté de faciliter la vie les étudiantes) nous prête d’abord des intentions guerrières contrastant totalement avec la forme réelle qu’a pris le rassemblement, puis achève son propos en réaffirmant que le rectorat a cédé pour la bonne et simple raison que cela représentait « un motif sans importance » [sic]. Finalement, la courte phrase attribuée à la CUAE est, elle, directement suivie d’une précision sonnant comme un désaveu, concernant l’impossibilité d’avancer des chiffres, alors que la pratique de la CUAE a été plusieurs fois rappelée : peu importe le nombre de personnes qui ont été lésées, il s’agit d’un problème de principe suffisamment grave pour agir au plus vite. Faire des statistiques, de plus, prend un temps énorme et n’apporte aucune solution concrète.

La Tribune de Genève a en commun avec le 20 minutes un titre orienté -l’usage des guillemets, directement copiés-collés de la dépêche ATS, semble tenir de l’habitus des grattes-papier réfractaires à toute forme de réflexion- mais elle parvient en plus à y faire une erreur, puisque aucune étudiante n’est rentrée ce jour-là dans le bureau du recteur, la discussion s’étant déroulée dans une salle de réunion. En outre, le terme « « « envahit » » », ajouté au refus du recteur de signer « « « sous la menace » » » que représentait « « « l’incursion » » » (les triples guillemets signifient que nous citons une phrase, déjà citée, et que nous marquons une distance avec les termes employés), tente d’attribuer aux personnes présentes pour remettre la lettre une attitude agressive et donc d’imposer leur jugement moral à leurs lectrices. Nous remarquons également que le discours du rectorat sert à la fois d’introduction et de conclusion à l’article, afin de permettre de répondre directement aux arguments de la CUAE, faisant passer les éléments amenés comme des arguments-clés auxquels nous n’aurions pas répondu. Finalement, malgré que le recteur s’était engagé à signer la lettre avant le lundi à 14 heures, la journaliste a préféré inscrire le terme « rapidement », citant une entité métaphysique qu’elle est vraisemblablement la seule à entendre, puisque ce mot n’a jamais été proféré par Jean-Dominique Vassalli. Maud Carlus tentait-elle donc de laisser une porte ouverte au rectorat pour revenir sur sa décision ? ; le mauvais journalisme serait-il teinté de copinage ?

L’article du 20 minutes du 27 novembre est à priori le moins mauvais, évitant certains des écueils des autres journaux. On peut cependant y apprécier la tendance des journalistes à la minimisation du nombre de personnes présentes, empruntée à leurs cousines policières. Mais il suffit d’un coup d’oeil sur le site du quotidien pour déchanter totalement. On y trouve l’article au complet, publié le 26 novembre, dont la brève, parue le 27, ne reprenait que les deux premiers paragraphes. Le titre d’alors était « Le recteur pris en otage », que rappelait le sous-titre de la deuxième partie : « Prise d’otage ». La présence physique des étudiantes qui représente, il est vrai, une situation des plus rares pour les administrateurs de l’université, s’y transforme en « pression physique »… Les séquelles sont bien visibles sur la photo de Vassalli, il n’a que 35 ans ! Plutôt que de commenter plus avant le problème dénoncé, la journaliste y reproduit ensuite les mots doux de « l’entourage du recteur » à l’endroit de la CUAE. Ici comme ailleurs, le vocabulaire utilisé vise à susciter un rejet de lamanière dont a agi la CUAE. A ce sujet pourtant, les échanges de courriers et courriels publiés sur notre site nous semblaient clairement démontrer sa légitimité. De plus il nous est impossible de considérer négativement une mobilisation étudiante réussie tant dans le nombre de personnes y ayant participé que dans l’atteinte de son objectif.

Ce que personne n’a dit

Il faut finalement remarquer ce qui n’a pas été dit. Par exemple, les propos attribués à la CUAE sont tous issus des questions posées par téléphone ou sur le moment, à croire que la lecture des quelques documents publiés sur le site représente un travail bien trop considérable. Il aurait pourtant permis d’étayer les articles expliquant par exemple que le statut de simple mesure administrative que représentait l’invitation de l’OCP, et qu’est seul habilité à prendre le rectorat, était dénoncé depuis le début par la CUAE. Bien qu’elle ne rejoigne pas le recteur sur l’absence totale d’enjeu qu’une telle décision recèle, elle fut étonnée de voir le recteur appeler à la consultation du conseil de l’université, doutant des velléités démocratiques profondes et non-instrumentales du rectorat. On peut même imaginer un truc complètement fou qui aurait pu arriver grâce à la lecture des documents : une journaliste aurait pu poser une question pertinente. Autre exemple, que les personnes présentes au rassemblement et à Uni-Dufour n’étaient de loin pas uniquement des étudiantes, encore moins toutes membres du Comité de la CUAE. Elles regroupaient des étudiantes de l’université, du collège et d’HES, des assistantes, des professeures, des chômeuses et des employées.

La morale de cette histoire

En conclusion que retenons-nous de l’attitude des médias face au rassemblement du mercredi 26 novembre ? D’abord qu’ils préfèrent dans leur grande majorité ne pas transmettre des appels à manifester, le Courrier étant le seul à l’avoir fait. Ensuite, que la source unique de leurs informations est la dépêche ATS, pour des sujets où les acteurs sont pourtant très faciles à contacter et qu’une documentation a été fournie. Que ces mêmes journalistes de l’ATSpréfèrent entendre dix fois les arguments de l’autorité en place plutôt que d’interroger les protestataires, cela même lorsqu’elles sont en face d’elles. Que l’accent est mis sur l’invention de sensations fortes au détriment des arguments. Que dans la continuité de cette pratique, les rares espaces dévolus aux arguments de chacune sont très largement inéquitables dans les articles, Léman Bleu ne s’embarrassant même pas de donner la voix aux deux parties. Enfin, que la presse s’inscrit quasi unanimement dans une critique moralisante de la mobilisation, relayant volontairement la rhétorique insurrectionniste de celles que quelques étudiantes semblent horrifier.

Documents joints

Crédibilité quand tu nous tiens.