Du 20 septembre au 8 octobre la CUAE célèbre ses 50 ans ! Pour l’occasion, une exposition itinérante sera présente successivement dans 3 bâtiments universitaires différents : uniMail – Bastions – Sciences II.
Un demi-siècle d’existence de notre organisation, il y a de quoi exposer !
L’exposition propose une mise en perspective des thématiques et sujets chers à la CUAE au travers d’artéfacts symboliques et d’archives historiques.
Venez découvrir les moments les plus marquants de 50 ans de luttes estudiantines ! Ce sera l’occasion de repartir avec le nouvel agenda-guide 2021-2022, et d’admirer ses ancêtres.
Vu dans le journal de l’unige : https://www.unige.ch/lejournal/archives/2021-2022/lejournal-57/
Au cours de l’été
2021 la CUAE a effectué une semaine de formation interne afin de préparer le
semestre et de faire le point sur l’année écoulée.
La CUAE a continué
à travailler sur l’agenda-guide, en apportant les dernières corrections et
modifications, pour qu’il soit distribué gratuitement à la rentrée de septembre
2021 !
La CUAE a en outre
coordonné l’organisation des Welcome Days, qui ont pris la même forme que l’année
passée à cause des mesures sanitaires en vigueur. Ces journées d’accueil consisteront
en un rallye inter-associatif et un festival des associations le long de la
semaine du 13 septembre, dans laquelle les associations pourront proposer une
activité aux nouveau.elle.x.s étudiant.e.x.s.
Un
autre sujet important en vue de la rentrée académique de septembre a été la
suite des repas à 3CHF aux cafétérias universitaires. La CUAE continue à
travailler pour qu’il y ait toujours ces repas accessibles à l’ensemble de la
communauté étudiante.
De
plus, la CUAE a finalisé la préparation de l’exposition pour ses 50 ans. Ladite
exposition aura lieu du 20 septembre au 8 octobre, et se tiendra successivement
sur 3 bâtiments universitaires différents : uniMail – Bastions – Sciences II.
Durant le mois de juin, la CUAE a
continué à se mobiliser sur les thématiques féministes avec la grève du 14
juin. Durant cette journée, elle a participé à l’organisation des activités qui
ont eu lieu dans le hall d’UniMail (ateliers banderoles, cafés prix libre).
Elle a également organisé via son GT Genre la cérémonie satyrique de remise du
prix du Gender Champion au recteur. Ce dernier a arraché le prix avec un total
de -4 points féministes. Les hommes cisgenres de la CUAE on également préparé
la bouffe pop’ du midi. Enfin, la CUAE a pris la parole devant UniMail et
également à la fin du cortège au parc des Bastions.
Le comité a également organisé une table
ronde autour de la Loi sur les Mesures Policières de Lutte contre le Terrorisme
(LMPT). Cette table ronde a donné la parole à Inès El-Shikh, membre du
collectif les Foulards Violets, Frédéric Deshusses, historien et archiviste aux
archives contestataires et Nils De Dardel, avocat. Les discussions ont ainsi pu
mêler une perspective historique, juridique et militante sur la LMPT, loi
profondément sécuritaire, raciste et islamophobe.
La CUAE a également sorti son deuxième
numéro de 3CHF Critiques, un journal éphémère distribué dans les cafétérias. Ce
numéro était composé d’un texte appelant à la réappropriation des espaces
universitaires par les étudiant.e.x.s et d’un supplément d’invitation à la
table ronde sur la LMPT.
Par ailleurs, deux secrétaires ont été
interviewé.e.s par la Commission de l’Enseignement du Grand Conseil pour
exposer l’avis de la CUAE sur deux objets. Tout d’abord la CUAE s’est
positionnée pour un projet de loi visant à inclure la possibilité d’obtenir des
bourses cantonales pour les étudiant.e.x.s dans des formations post-master
essentielles à l’accession de certains métier, c’est-à-dire principalement pour
les étudiant.e.x.s de l’Institut Universitaire de Formation des
Enseignant.e.x.s (IUFE). Deuxièmement la CUAE a donné un avis positif sur une
motion visant à réduire la précarité des étudiant.e.x.s de l’IUFE.
La CUAE a également participé au
rassemblement contre tous les impérialismes et contre le sommet Biden/Poutine
le mercredi 16 juin. Ce rassemblement permettait de visibilier la participation
des Etats Unis et de la Russie dans des conflits mondiaux et dans des formes
d’impérialisme actuelles.
Nous avons également continué à prendre
une part active dans la Coordination Genevoise pour le Droit de Manifester,
organe de réflexion sur les pratiques répressives actuelles du droit
fondamental de réunion pacifique. Un comitard fait ainsi partie du secrétariat
de l’association en tant que représentant des mouvements étudiants.
Enfin, la CUAE a continué à participer à
l’organisation des Welcome Days, aux réunions d’un réseau d’entraide du
quartier de la Jonction et au comité de pilotage du programme Horizon
Académique.
Durant le mois de mai, la CUAE a été
active sur les thématiques féministes via son Groupe de Travail sur le Genre.
Une journée en mixité choisie au Nadir a tout d’abord été organisée, durant
laquelle des discussions ont eu lieu ainsi qu’une bouffe pop’ et un blind-test
féministe. Plusieurs réunions d’organisation de la grève féministe du 14 juin
se sont ensuite déroulées avec le Corps Intermédiaire ainsi que le personnel
administratif et technique et les syndicats SSP et SIT. Ces réunions ont abouti
à une Assemblée féministe le 26 mai durant laquelle les revendications pour
l’université ont été discutées.
Le comité s’est également mobilisé
contre la Loi sur les mesures Policières de lutte contre le Terrorisme (MPT).
Différentes réunions ont été tenues et une table ronde a été organisée qui aura
lieu le 9 juin. De l’affichage a également été effectué dans les bâtiments pour
apporter la thématique au sein de l’université et une table ronde a commencé à être
organisée.
La CUAE a également sorti un
« journal éphémère des étudiant.e.x.s précaires » appelé le 3 CHF Critique.
Ce journal a pour but de sensibiliser les étudiant.e.x.s venant manger leurs
repas à 3 CHF aux cafétéria. Des thématiques comme la politique universitaire,
la lutte étudiante, la grève féministe ont ainsi été portées dans le 3 CHF
Critique, qui a été distribué régulièrement aux cafétérias dans les temps
de midi.
Le comité a également participé et
appelé à rejoindre la manifestation du 1er mai, la journée
internationale des travailleur.euse.x.s, ainsi que la grève pour l’avenir qui a
eu lieu le 21 mai.
Compte tenu de la situation sanitaire,
l’exposition et les évènements pour célébrer les 50 ans de la CUAE qui étaient
prévus ce mois-ci ont dû malheureusement être reportés au semestre prochain.
Malgré cela, le comité a organisé une série d’ateliers internes qui ont exploré
les moments marquants de la CUAE à travers de nombreuses archives et autres
documents historiques. Ces ateliers étaient axés autour de la thématique des
occupations et des mobilisations étudiantes. A ces ateliers nous avons eu la
participation d’ancien.ne.x.s membres de la CUAE, permettant d’enrichir les
dicsussions et réflexions des ateliers.
Enfin, la CUAE accueille une nouvelle
secrétaire en la personne d’El Shaddai Abebe. Dès le 1er août, elle
remplacera Pauline Emery que nous remercions grandement pour son engagement exemplaire
et précieux.
Le mois d’avril 2021 a été marqué par
l’annulation de plusieurs évènements prévus depuis longtemps. En premier lieu,
l’Assemblée Générale de printemps de la CUAE a dû être annulée. Sans avoir la
possibilité de tenir l’Assemblée en présentiel à cause des mesures sanitaires
en place, le comité a décidé de la reporter au semestre prochain.
De la même façon, les divers évènements
pour célébrer les 50 ans de la CUAE qui étaient prévus pour la semaine du 26
avril ont été reportés. Les mesures sanitaires empêchant de faire tout type
d’évènement au sein des bâtiments universitaires, la CUAE a décidé de déplacer
au semestre prochain tout le programme prévu pour fêter son anniversaire. Il
demeure qu’en avril la CUAE a eu 50 ans !
Mi-avril le comité de pilotage pour
l’organisation des habituelles Journées de Bienvenue qui ont lieu la semaine
avant la rentrée de septembre a été lancé. La CUAE coordonne et organise depuis
quelques années déjà, en collaboration avec l’université, ces journées très
importantes pour les nouvelleaux étudiant.e.x.s, ainsi que pour les
associations.
Suite aux votations cantonales du 7 mars
passé, le peuple a accepté la mise en place de la loi élaborée par le Conseil d’Etat qui prévoit une indemnisation
pour les travailleur.euse.x.s précaires lors de la perte de revenu entre la
période du 17 mars au 16 mai 2020. La CUAE a été mandatée afin d’aider à
déposer des dossiers pour bénéficier de ces indemnisations. Trois personnes du
comité ont ainsi été mandaté.e.x.s afin d’aider toute personne qui aurait
besoin d’aide pour remplir la demande d’indemnisation. Des permanences sur
rendez-vous sont proposées afin de faciliter le processus.
Enfin, dans le cadre des élections à l’Assemblée de l’Université, la CUAE a lancé et soutenu la liste des associations. Celle-ci est transversale et paritaire, et regroupe des représentant.e.x.s des associations étudiantes de la majorité des facultés et instituts de l’UNIGE. L’ensemble sont investi.e.x.s dans la défense des intérêts des étudiant.e.x.s depuis plusieurs années. Cette expérience conjuguée à l’union des associations facultaires propose la défense d’un programme commun pour les deux années à venir.
Après
bientôt trois semestres passés à étudier à distance, les étudiant.e.x.s sont à
bout de nerfs. Iels font partie des personnes les plus vulnérables face à cette
crise, non pas d’un point de vue médical, mais par rapport à leurs conditions
sociales. En effet, de nombreu.x.ses étudiant.e.x.s ont été impacté.e.x.s suite
aux différentes mesures sanitaires prises par l’État et l’Université.
Certain.e.x.s ont perdu leur emploi, d’autres sont occupé.e.x.s à prendre soin
de leurs proches et tou.te.x.s ont perdu énormément de liens sociaux. Cette
liste n’est bien évidemment pas exhaustive.
Ces
différentes situations touchent les étudiant.e.x.s de plein fouet,
particulièrement les plus précaires. Il est donc urgent de prendre immédiatement
en charge la particularité de la situation estudiantine dans la gestion de
cette crise.
Nous
exigeons donc :
Que les directives provenant des instances universitaires soient claires et empêchent les abus concernant les modalités d’examens. Les dernières directives du rectorat et des décanats encadrant les examens ont laissé libre champ au corps professoral d’imposer n’importe quel format d’examen, souvent dans un délai très court, obligeant aux étudiant.e.x.s de s’adapter seul.e.x.s à ceux-ci. De nombreux examens ont eu des modalités scandaleuses, augmentant de ce fait le stress et l’angoisse des étudiant.e.x.s, déjà présents en temps normal. Cette situation est inacceptable !
Qu’une
étude approfondie sur la situation psychologique et matérielle des
étudiant.e.x.s de l’Université soit mise en place par une institution
indépendante. Nous voulons que cette étude soit rendue publique et reconduite
chaque année afin de pouvoir visibiliser les phénomènes de stress et d’angoisse
que subissent les étudiant.e.x.s et d’avoir des éléments scientifiques pour les
protéger des crises futures.
Qu’une
réelle démocratisation de l’Université se mette en place. Trop souvent les
étudiant.e.x.s ne sont pas écouté.e.x.s lorsqu’iels s’adressent aux instances
universitaires. La part d’étudiant.e.x.s dans les instances représentatives de
l’Université, quand bien même elle existe, reste ultra-minoritaire. Nous
voulons plus de représentation étudiante dans les différents organes
participatifs, ainsi que la prise en compte de la voix étudiante émanant des
associations.
Qu’une semaine de révision à la fin du semestre de printemps soit mise en place dans chaque faculté. En effet, étudier à distance rajoute une quantité de travail supplémentaire qui n’est pas prise en compte lors de la planification des calendriers universitaires. Les étudiant.e.x.s ont besoin de disposer de temps afin d’aborder cette prochaine session d’examen sereinement.
Dans le cadre de nos revendications, nous avons déjà obtenu des repas à 3 CHF disponibles désormais dans les cafétérias de l’Université dans le but de lutter contre la précarité financière des étudiant.e.x.s en garantissant la possibilité de se nourrir à moindres frais et de subvenir au besoin le plus fondamental. La nourriture prend une part considérable dans le budget des étudiant.e.x.s. Il devenait donc vital d’alléger ces charges en aidant, tout particulièrement, les étudiant.e.x.s qui ont perdu leur emploi.
Étant donné l’incertitude relative aux conditions futures que nous réserve cette crise, les débats autour des différents vaccins et de leurs efficacités face aux nouveaux variants, nous ne pouvons pas rester immobiles et attendre que cette crise s’en aille. Il est crucial d’agir maintenant en faveur des étudiant.e.x.s les plus touché.e.x.s par cette pandémie.
Le premier mai, c’est la journée internationale des luttes ouvrières. La CUAE appelle à rejoindre le cortège syndical et le bloc révolutionnaire.
Parce que les étudiant.e.x.s doivent aussi se mobiliser pour de meilleures conditions de travail car ce sont elleux les futur.e.x.s travailleur.euse.x.s. Parce que nous nous devons d’être solidaires avec les travailleur.euse.x.s précaires mais aussi avec les chômeur.euse.x.s. Parce que nous prônons une vision alternative à la vision capitaliste de l’éducation et notre anti-capitalisme s’inscrit dans une perspective révolutionnaire. Parce qu’en plus de vouloir révolutionner l’université, c’est la société toute entière qui doit être bouleversée. Parce que les étudiant.e.x.s ont été historiquement des forces révolutionnaires aux côtés des travailleur.euse.x.s, à l’image de mai 68, et que nous souhaiterions que cela puisse encore être le cas. Parce que nous ne voulons pas sortir de cette crise par un retour à la norme néolibérale ; ni à l’université, ni ailleurs, car cette norme est celle des dominants.
Rendez-vous à 13h30 au boulevard James Fazy. Retrouve le
bloc à côté du tracteur des camarades paysan.ne.x.s !
La situation liée à la crise sanitaire que nous traversons depuis maintenant plus d’un an ne cesse d’évoluer. Les dernières mesures sanitaires du Conseil Fédéral sont comme une bouffée d’oxygène qui vient soulager une partie de la population, bien que les données épidémiologiques ne soient pas au beau fixe. Ces derniers jours et semaines nous avons tout.e.x.s eu une lueur d’espoir, nous faisant rêver d’un possible retour aux amphis, dans les couloirs, sur les marches… bref, un retour aux cours en présentiel plus tôt que prévu. La condition étudiante s’est vue fortement dégradée et précarisée durant la pandémie, et le déroulement des cours à distance n’a pas été d’une grande aide : manque d’espaces de travail adéquats, surcharge de travail, perte de motivation, manque de concentration, et bien d’autres problèmes, ne sont que la pointe de l’iceberg d’un problème majeur, qui existait déjà bien avant la pandémie. Le rectorat annonçait il y a un mois déjà (mail du 22 mars) que le distanciel était maintenu jusqu’à la fin du semestre, que ce soit pour les cours ou la session d’examens (avec quelques exceptions très spécifiques). La question de quand est-ce que nous pourrons envisager véritablement un retour au présentiel se pose à l’ensemble de la communauté universitaire, notamment au corps estudiantin, aujourd’hui plus que jamais. On a l’impression qu’on devrait donc trancher un débat présence/distance dont l’issue est de toute manière impensable pour une partie significative des étudiant.e.x.s. Pour la CUAE, la question est mal posée et ne fait qu’alimenter un débat stérile et dénué de sens: faire preuve de solidarité avec les personnes à risque et sauver le plus de vies possible en continuant nos formations à distance ou prôner un retour au présentiel, coûte que coûte, pour préserver la santé mentale des étudiant.e.x.s ? Dilemme cornélien impossible à résoudre, n’est-ce pas? La CUAE a toujours été partisane du présentiel, et s’oppose à une numérisation marchande et sans réflexion pour l’encadrer. Bien que le numérique puisse apporter certains outils pédagogiques pertinents à l’université, les dynamiques marchandes et néolibérales sont étroitement liées au processus de numérisation qui a lieu au sein de l’université. Depuis le début de la pandémie, nous n’avons pas eu le choix de suivre nos cours par Zoom, une multinationale proche de Facebook. Un an plus tard, nous nous retrouvons à devoir faire face à ce choix binaire du présentiel-distanciel. Nous, syndicat étudiant et faîtière universitaire, refusons de prendre part à ce dilemme fallacieux pour les raisons suivantes.
” Faire preuve de solidarité avec les personnes à risque et sauver le plus de vies possible en continuant nos formations à distance ou prôner un retour au présentiel, coûte que coûte, pour préserver la santé mentale des étudiant.e.x.s ? “
Que l’on soit pour ou contre le distanciel, la réalité est criante : l’université s’est montrée incapable de gérer cette crise correctement. Et les raisons principales sont à trouver dans des contraintes structurelles qui pèsent de tout leur poids en période de crise. La CUAE lutte depuis de longues années contre des conditions d’études qui se détériorent à vue d’œil, dont la crise du Covid-19 n’est que le paroxysme annoncé. Le processus de Bologne, la loi sur l’Université ou plus récemment les volontés d’augmenter les taxes d’inscriptions et les coupes dans les salaires des enseignant.e.x.s, façonnent de plus en plus nos universités à l’image du modèle d’université-entreprise, ce cheval de Troie du néo-libéralisme. Autocratie de la direction (1), ouverture au secteur privé, mise en concurrence des universités, sélection sociale… en période “normale”, l’autoritarisme et la loi du profit marchaient déjà main dans la main dans nos couloirs. Puis venaient s’ajouter la précarisation financière et psychologique, les diverses discriminations et une charge de travail souvent irréaliste, qui touchaient aussi bien les étudiant.e.x.s que le corps intermédiaire. Comment dès lors s’étonner que la crise soit si mal vécue par une majorité des étudiant.e.x.s ? Tout cela ne pouvait mener qu’à une gestion de crise catastrophique, guidée par le haut, pour des intérêts qui se trouvent autre part. Car l’université, et les jeune.x.s en général, ont été sacrifié.e.x.s sur l’autel du profit. Dans un monde capitaliste touché de plein fouet par une pandémie, confiner une université sauve avant tout des vies, mais l’objectif prioritaire n’est pas là. Sinon comment expliquer que les entreprises non-essentielles ont été autorisées à poursuivre leurs activités, parfois jusqu’à provoquer des clusters ? Celleux qui ont la chance de télétravailler ne se retrouvent pas si fortement exposé.e.x.s au virus, contrairement aux vendeur.euse.x.s, livreur.euse.x.s de colis, ouvrier.ère.x.s d’usine ou sur les chantier, ou personnel soignant. Comme d’habitude, ce sont les personnes les plus précarisées et déjà en difficulté bien avant la crise, qui ont payé le coût, économique et humain, de cette pandémie. Le profit économique est placé avant les vies humaines. Confiner une université sert surtout à se donner une légitimité sanitaire pour laisser le capitalisme continuer à massacrer le corps social et l’environnement. Voilà des années que nos gouvernements réduisent les lits dans les hôpitaux, sont incapables de former suffisamment de personnel soignant et délocalisent des chaînes d’approvisionnement vitales à l’autre bout du monde, sans même daigner nous demander notre avis. Mais heureusement que nous avions miraculeusement trouvé la panacée à tout cela : applaudir le personnel soignant chaque soir à 21h !
” Confiner une université sert surtout à se donner une légitimité sanitaire pour laisser le capitalisme continuer à massacrer le corps social et l’environnement. “
Le contrôle d’une pandémie est toujours question d’intérêt politique. Nous avons vu comme le conflit sur les responsabilités fédérales portait finalement sur une seule chose : qui est-ce qui payerait la facture des entreprises fermées ? Et on aimerait nous faire croire que défendre les intérêts de nos pharmas et un nationalisme vaccinal aberrant est dans notre intérêt commun. Faire semblant de gérer la crise permet de faire oublier que l’impératif du profit dicte tout. Dans cette hypocrisie généralisée, le confinement de l’Université ne joue que le rôle de trompe-l’œil. Et ce sont toutes ces raisons qui font qu’aujourd’hui la CUAE ne peut pas revendiquer ouvertement un retour au présentiel dans un cadre sécurisé.
L’Université elle-même, dans son champ d’action, ne fait pas exception à la règle du profit. En ouvrant grand, entre autres, ses programmes de cours aux plus grosses banques de la planète, elle produit depuis de nombreuses années les petits soldats du capitalisme anthropophage de demain. Et ce sont ces mêmes banques qui investissent des milliards dans les énergies fossiles et la déforestation, dont les conséquences sur l’environnement sont à l’origine de la multiplication des pandémies. La période de crise que nous vivons n’aura au final rien remis en question, ou si peu. Elle aura surtout accentué un rôle parfois néfaste que notre institution joue dans la société. L’obstination du rectorat à vouloir donner une valeur marchande aux diplômes qu’il délivre, en autorisant des logiciels espions comme TestWe, au détriment de la santé mentale des étudiant.e.x.s, n’est qu’un aperçu des logiques capitalistes universitaires. Et l’accumulation ne doit jamais ralentir. Le gouvernement et l’Université ne l’ont que trop bien compris et continuent, chacun de leur côté, à aggraver la situation, persuadés que suivre encore et toujours les règles de leur système gangrené est la seule voie possible.
Aujourd’hui, ce sont tous les systèmes de domination qui doivent être questionnés, combattus, renversés, car ce sont eux qui rendent le distanciel ou le présentiel invivables. Pour que l’on ne se retrouve plus à devoir trancher entre les impacts désastreux du présentiel et les impacts désastreux du distanciel. Pour faire face aux problèmes urgents et préparer l’avenir. Pour que l’on puisse enfin gérer cette crise collectivement, démocratiquement. Car la conclusion est sans appel : si l’université ne change rien, elle ne sera pas plus capable de gérer les futures crises que notre époque porte en son sein. Sans parler des éventuelles énièmes vagues de Covid-19. Ce changement met en jeu sa légitimité, mais aussi et surtout sa survie.
” Aujourd’hui, ce sont tous les systèmes de domination qui doivent être questionnés, combattus, renversés, car ce sont eux qui rendent le distanciel ou le présentiel invivables. “
En parallèle d’une lutte pour des changements structurels, la CUAE exige que le rectorat fasse tout ce qui est en son pouvoir pour rendre cette période la plus supportable possible pour les étudiant.e.x.s. Nous avons ainsi formé un groupe de travail ouvert qui a obtenu des repas complets à 3CHF dans les cafétérias à partir du 1er mai. Cette mesure vise à redonner un aspect plus social aux repas, en y retirant une partie de l’échange purement marchand. Mais cela peut également retirer un poids des épaules des étudiant.e.x.s précaires pour qui se payer à manger est de plus en plus difficile, en témoigne le succès de l’épicerie La Farce. Outre les revendications que nous portons, depuis plus d’un an pour certaines (2), nous demandons qu’une semaine de révision soit mise en place dans toutes les facultés où ce n’est pas encore le cas. Et, plus généralement, nous demandons que la démocratie à l’université ne soit plus une simple mascarade. Nous demandons également une réduction généralisée de la charge de travail dans tous les cursus universitaires et, pour alléger la charge du corps enseignant, nous demandons plus de postes stables d’enseignement (chargé.e.x.s de cours, chargé.e.x.s d’enseignement, etc). Améliorons immédiatement nos conditions d’études mais n’oublions pas vers où nous voulons nous diriger. Vers une université auto-gérée par les étudiant.e.x.s et les enseignant.e.x.s. Vers une université critique et détachée des logiques marchandes. Vers une université qui nous ressemble.
Notes (1) Pour une réflexion sur la gestion de la crise : Article Jusqu'à quandde la CUAE. (2) Pour un aperçu de nos revendications : ici ou ici
Le mercredi 3 mars la CUAE a co-organisé les journées Boussole, et s’est présentée aux collégienn.e.x.s. Ce programme, vise à faire découvrir l’Université à des nombreu.x.ses étudiant.e.x.s du Collège, ainsi que la vie associative qui va avec. Plusieurs associations ont fait des présentations à cette occasion, en format virtuel.
La CUAE a participé le lundi 8
mars à une séance de la Commission Consultative du Grand Conseil en matière des
protections des données. A cette occasion nous avons fait remonter les
inquiétudes et les problèmes rencontrés actuellement par les étudiant.e.x.s,
notamment avec le déroulement des examens à distance. Les problématiques
juridiques et éthiques que pose l’utilisation de TestWe (et la vidéo
surveillance plus généralement) lors de sessions d’examens ont également été
soulevées. Une analyse quant à la situation de crise que nous traversons depuis
maintenant un an a été posée, abordant des thématiques comme la nature très
hiérarchique de la gouvernance au sein de l’Université, la transparence et le
consentement dans la prise de décisions, un éventuel retour au présentiel, et
l’impact de la pandémie sur la santé des étudiant.e.x.s.
Le 22 mars le Rectorat a communiqué
par mail et informé à la communauté universitaire le maintien de l’enseignement
jusqu’à la fin du semestre, ainsi que le format numérique des prochains examens.
La situation sanitaire n’a pas permis l’assouplissement des mesures prises
précédemment. La précarisation des conditions d’études, l’augmentation des
inégalités socio-économiques, et la détresse psychique, et l’accès aux
bâtiments et installations sont quelques axes de lutte majeurs de la CUAE.
Après la décision de maintien de l’enseignement à distance, la CUAE s’est vue contrainte à repousser son exposition prévue et la célébration des 50 ans, envisagées pour fin avril. Les différents évènements prévus auront lieu en automne prochain, espérant que la situation sanitaire se soit améliorée et permette des évènements publics.
Le 23 mars a eu lieu l’AD de la CUAE
(Assemblée des Délégué.e.x.s). La question de la surveillance avec la session
d’examens qui sera à nouveau à distance est revenue à l’ordre du jour, et les
associations ont pu partager leurs avis.
Finalement, la CUAE s’est rendue à
l’Assemblé constitutive de la CGDM et a rejoint le comité. Durant l’été 2019,
plusieurs mouvements politiques et syndicaux genevois ont convenu de la
constitution d’une « Coordination genevoise pour le droit de manifester »
(CGDM). Cette démarche fait suite à un constat partagé de l’érosion de la
liberté de réunion pacifique à Genève, notamment suite à l’adoption de la Loi
sur les manifestations (LMDPu) ainsi que de la nécessité de coordonner les efforts
afin de défendre l’exercice de ce droit fondamental. La CUAE a suivi cette
coordination depuis ses débuts, et a ainsi décidé d’intégrer le comité et
suivre activement ce dossier.