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Activités Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Communiqué de la CUAE suite à la censure d’un événement associatif par l’UNIGE

Le mardi 17 octobre, une association reconnue par l’UNIGE, l’ASEMA, a organisé une discussion intitulée “Solidarité avec la Palestine, intifada jusqu’à la victoire” à Uni-Mail. Cet événement avait pour but d’offrir une perspective communiste sur la situation en Palestine.


L’université a interdit tout affichage annonçant la discussion dans les bâtiments universitaires, en estimant que l’affiche de l’événement n’était pas conforme aux valeurs de l’université. Lorsque l’association étudiante a poursuivi son affichage, l’université a menacé par mail de porter plainte contre le membre de l’association qui avait déposé la demande de réservation de salle. Le jour de la conférence, un fourgon de policiers anti-émeutes était parqué devant UniMail et les flics étaient en contact avec le chef de la sécurité de l’UNIGE. Au même moment, des policiers en uniforme patrouillaient dans le bâtiment. Interrogée sur cette présence policière, l’université n’a pas souhaité indiquer si elle avait prévenu la police ou non. Elle a ajouté qu’elle ne tolérait ni l’apologie du terrorisme, ni les déclarations ou manifestations antisémites, ni les appels à la violence – faisant ainsi un grossier amalgame avec le discours porté par l’événement.

Cette répression de la solidarité avec le peuple palestinien n’est malheureusement pas le seul cas en Suisse. Depuis le début de la vague de bombardements ayant commencé en début octobre, de nombreuses associations étudiantes se sont mobilisées en Suisse pour essayer d’introduire une alternative à la narration dominante dans les médias – narration qui dépeint l’Etat d’Israël comme la seule victime et qui néglige les massacres qu’il commet sur le peuple palestinien.


Le rectorat de l’université de Bâle a censuré un message de solidarité des étudiant.e.x.s de master en sciences sociales. De plus, à Zurich et à Berne, les débats sur la situation en Palestine ont été interdits par le rectorat. Cette forte répression de la part des institutions académiques en Suisse alémanique poursuit la décision d’interdiction de rassemblements et manifestiations de solidarité avec le peuple palestinien dans toutes les villes alémaniques, jusqu’à nouvel ordre.


La Suisse romande contrôle aussi les activités associatives liées à l’actualité en Palestine. A Fribourg, l’université a proscrit un rassemblement en soutien à la Palestine organisé par une association étudiante “en raison d’un positionnement jugé comme contrevenant à l’ordre universitaire”. A Lausanne, l’université a refusé de louer un terrain de foot à une association souhaitant organiser un tournoi en soutien aux organisations humanitaires palestiniennes parce qu’il était jugé “trop politique”. Justifier ainsi la répression de cet événement de solidarité avec la Palestine ne tient pas la route. Quelques semaines après ça, l’université de Lausanne prévoit d’accueillir Emmanuel Macron dans ses murs sans que ce soit jugé “trop politique”.

La CUAE s’inquiète de voir le rectorat de l’UNIGE interférer dans des événements associatifs. Une menace de plainte pénale pour “appel à la violence” et une présence policière aussi importante est disproportionnée et représente une intimidation que la CUAE condamne.

La liberté d’expression a avant tout pour fonction de défendre des positions minoritaires, contestataires. Alors que la position dominante consiste à soutenir plus ou moins indéfectiblement Israël, il est crucial que d’autres visions de la situation puissent aussi s’exprimer. L’université a un rôle prépondérant à jouer, elle se doit d’être un lieu d’expression critique et a minima de laisser les associations étudiantes proposer des analyses différentes de la situation. En menaçant de porter plainte contre des membres d’une association étudiante dans le cadre des activités associatives, l’UNIGE instaure un climat de répression. S’opposer à la position dominante revient donc à prendre des risques. 

La CUAE dénonce l’usage de plus en plus fréquent de la plainte pénale ou de la menace de plainte pénale de la part du rectorat de l’UNIGE contre des étudiant.e.x.s. L’université doit rester un lieu où les positions minoritaires peuvent s’exprimer et pour cela le droit à la contestation doit être préservé et non pas muselé par des outils répressifs.

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Activités Actualités Fonctionnement

Offre d’emploi – secrétaire permanent.e.x – 40 %

La Conférence Universitaire des Associations d’Étudiant.e.x.s (CUAE) cherche un.e.x secrétaire permanente.x à 40%.


Entrée en fonction: 1er janvier 2024 (ou à convenir)


Profil souhaité:
– Être étudiant.e.x immatriculé.e.x à l’université de Genève.
– Être disponible pour deux ans au minimum.
– Avoir une bonne expérience des milieux associatifs de l’université.
– Aisance orale et communicationnelle nécessaire.
– Être motivé.e.x par les activités politiques et syndicales de la CUAE.
– Être en accord avec les valeurs de la CUAE (cf. les statuts).
– Être à l’aise avec les outils informatiques courants.
– Être très disponible (horaires irréguliers, souvent le soir).
– Capacité à travailler de façon autonome et en équipe ; avec deux autres secrétaires permanent.e.x.s et en coordination avec le comité de l’association.
– Des connaissances d’autres langues que le français seront valorisées
– Des bonnes connaissances des institutions académiques genevoises sont un sérieux atout.
– La connaissance et/ou l’intérêt pour les réseaux associatifs et militants de Genève sont fortement valorisés.

Les secrétaires permanent.e.x.s sont chargé.e.x.s de tenir des permanences d’aide aux étudiant.e.x.s, d’assurer le fonctionnement quotidien de l’association, et d’apporter un soutien aux projets en cours.


Vous trouverez plus d’infos sur les activités de l’association sur notre site internet: www.cuae.ch


Pour toute question ou renseignement nécessaire sur le poste, n’hésitez pas à nous solliciter.


Les dossiers (lettre de motivation + CV) sont à envoyer jusqu’au 15 novembre 2023 à l’attention de Jules STASSEN :


par e-mail à cuae@unige.ch
ou par voie postale à:
CUAE – c/o Uni Mail, 40 boulevard du Pont-d’Arve – 1205 GENÈVE

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Activités Actualités Non classé Regard Critique

Regard Critique n°52

Le dernier numéro du journal de la CUAE est sorti ! Retrouvez-le ici ou en version papier dans la salle des associations (102 bvd Carl-Vogt)

Voici la version pdf :

Version-finale-RC-

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Activités Actualités Non classé Résumé du mois

Résumé des mois de juillet et août 2023

Alors, alors, que s’est-il donc passé à la CUAE cet été ?

On s’est attelé à la préparation de la journée des assos lors des Welcome Days, qui ont lieu le 14 et 15 septembre au parc Baud-Bovy. Ça implique de gérer la coordination entre les différentes assos, de faire des demandes de budget auprès de la CGTF. On a aussi organisé nos activités pour les Welcome Days et les semaines de la rentrée : on participe au rallye des assos et on a préparé un super quizz, on organise une bouffe pop de rentrée le jeudi 14 septembre, on va installer des banderoles dans le hall d’Uni Mail pour faire une mini-expo des luttes étudiantes, …

Au niveau interne, notre merveilleux secrétaire El Shaddai a quitté cet été son poste après deux ans de service impeccables ! Merci à lui pour tout. On accueille par la suite avec joie Elisabetta, notre nouvelle secrétaire, qui reprend le flambeau. Bienvenutta !

Cet été a également été rythmé par les visites et préparations pour la future ouverture du nouvel espace étudiant dit «La Mobi», qui se situe à l’ancien guichet mobilité, côté parc Baud-Bovy. Un groupe de travail comprenant des étudiantexs de diverses assos a géré cet été les demandes de matériel nécessaire, l’organisation des espaces, les modalités d’ouverture… coming soon!;)

Le GT Genre de la CUAE a ellui aussi continué à s’organiser cet été. Iels sont actives sur la préparation d’un nouveau fanzine ayant pour thème la réponse aux aggressions sexuelles dans une perspective anticarcérale.

Cet été a également été propice aux rencontres : la CUAE est allée rendre visite à SUD- ep, son équivalent lausannois, lors d’un repas sympathique et convivial.

Autres développements estivals : le secrétariat a continué à tenir des permanences gratuites, confidentielles et indépendantes, toujours ouvertes aux étudiantexs et aux associations.
Le comité a validé le mandat d’étude sur la question de l’internalisation des cafétérias. Malgré un ralentissement dû à la pause estivale, il continue de se pencher sur la question de la cité universitaire.

Comme à son habitude, la CUAE s’est également transformée en comité rédactorial et éditorial : c’est bien sûr votre journal préféré, le Regard Critique, qui arrive sous peu dans vos mains ! Ecritures, relectures, re-relectures, discussions, mise en page… Un beau travail a été assidument mené par l’équipe cuaesque. On y parlera de l’assemblée universitaire, d’hétérosexualité, d’emplois étudiants, de la critical mass, et bien plus encore… restez à l’affût et retrouvez-le sur nos stands 😉

Et pour clôre sur une seconde belle annonce, qui dit rentrée dit : AGENDAS ! Finalisation du graphisme, commande à l’impression, récéptions des cartons : ils sont maintenant tous beaux tous chauds et vous attendent à la salle des associations !

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Activités Actualités Conférences

Conférence sur le droit de manifester

Liberté de manifester, Genève à l’épreuve du droit international

Retrouvez l’enregistrement de cette conférence co-organisée par la CUAE ici : https://www.youtube.com/watch?v=V10MGq62t2E

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Activités Actualités Politique universitaire

En quoi l’extrême-droite (et l’UDC) nuit aux étudiant·e·x·s ?

Depuis la tentative d’entartage de Céline Amaudruz par des militant·e·x·s en décembre dernier, de nombreuses prises de position publiques et articles en soutien à la conseillère nationale sont sortis. Ceux-ci argumentent souvent qu’en tant que représentante d’une partie de la population (celle ayant voté UDC), Céline Amaudruz possède une légitimité incontestable. Ce pseudo-argument mène à un appauvrissement de la discussion en contournant la vraie problématique : les positions politiques de l’UDC.

Le texte sous vos yeux a donc comme vocation de rappeler en quoi l’extrême droite en général et l’UDC en particulier sont néfastes pour l’université et les étudiant·e·x·s. Et aussi, pourquoi un syndicat étudiant se doit de s’opposer frontalement aux idées et aux politiques d’un tel parti.

1. L’UDC contre les étudiant·e·x·s étrangèr·e·x·s

L’UDC est bien connue pour ses positions extrêmement racistes et conservatrices sur les thèmes de l’immigration et de la sécurité. Voyons quel impact de telles politiques ont sur les études de milliers de personnes à Genève.

L’initiative « de limitation » de l’UDC, adoptée en 2014 et visant à limiter le nombre d’étrangèr·e·x·s pouvant entrer en Suisse, aurait été un obstacle majeur à l’accès à l’université et au marché du travail des étudiant·e·x·s étrangèr·e·x·s. Or, vu le coût de la vie à Genève, un travail étudiant est souvent indispensable pour pouvoir subvenir à ses besoins, surtout pour les étudiant·e·x·s étrangèr·e·x·s qui n’ont pas la possibilité de loger chez leur famille, et ont un moindre réseau de soutien que les personnes d’origine suisse.

L’UDC s’attaque aussi de manière plus ciblée aux étudiant·e·x·s étrangèr·e·x·s. Le programme 2023-2028 de l’UDC genevoise prévoit d’« exige[r] de l’université […] des taxes supérieures pour les étudiants étrangers »[1].

2. L’UDC contre la mobilité des étudiant·e·x·s suisses

L’adoption de l’initiative « de limitation » en 2014 a aussi mené à l’exclusion de la Suisse du programme Erasmus+, un programme d’échange universitaire européen. La mobilité étudiante entre la Suisse et l’UE est actuellement permise par une solution transitoire, qui n’a pas les mêmes avantages qu’Erasmus[2]. La Suisse aurait même été complètement exclue de ce programme de mobilité si une autre initiative de l’UDC, l’initiative dite « de résiliation », avait été adoptée en 2020.

Notons encore qu’une politique qui décourage les chercheur·euse·x·s et enseignant·e·x·s étrangèr·e·x·s à venir travailler en Suisse péjore la qualité de l’enseignement auquel nous avons accès. Dans les sciences sociales notamment, les approches sont propres aux universités et le cloisonnement des universités nous prive de la qualité d’un regard et de méthodes extérieures et différentes. Cela nous prive aussi de spécialiste·x·s dans de nombreux domaines. L’isolation pourrait aussi condamner les jeunes chercheur·euse·x·s à rester en Suisse. Ce qui les priverait de collaborations avec les spécialiste·x·s de leurs domaines d’études de prédilection.

3. L’UDC pour une université inégalitaire

Les politiques menées par l’UDC visent à réserver l’université aux élites. Ainsi, le parti veut que le prix des études augmentent. Par exemple, à Neuchâtel, il a défendu une hausse de 60% des taxes universitaires[3]. Les montants des taxes universitaires pénalisent en premier lieu les étudiant·e·x·s issu·e·x·s de familles pauvres, pour qui les taxes ont un réel impact budgétaire. Cela s’apparente à un tri social.

Le parti ne cache d’ailleurs pas sa volonté de réserver l’université à une élite. Il nie complétement le fait que les sciences et l’éducation peuvent aussi avoir des valeurs émancipatrices en dehors du marché du travail. Il « exige de l’université une sélection d’entrée » et « demande que l’école et le monde académique soient un lieu de recherche, d’innovation, d’excellence et pas un lieu où les élèves et étudiants arrivent par défaut et où les exigences sont nivelées par le bas »[4]. Par ailleurs, le parti milite pour que la prise en charge des étudiant·e·x·s ayant besoin d’aménagements spécifiques[5] soit la plus limitée possible.

4. L’UDC contre les travailleur·euse·x·

En tant que travailleur·euse·x·s et futur·e·x·s travailleur·euse·x·s, les étudiant·e·x·s sont concerné·e·x·s par les attaques de l’UDC contre les conditions de travail. En soutenant l’adoption d’une motion parlementaire le 14 décembre 2022 au niveau national, l’UDC a cassé les salaires minimaux cantonaux existants. Concrètement, cela signifie que si les intérêts du patronat en décident ainsi, un salaire plus bas que le salaire minimum cantonal peut être pratiqué. Ce sont les secteurs professionnels les plus précaires, où travaillent de nombreux·ses étudiante·x·s, qui risquent d’être concernés.

L’UDC défend des politiques ultra-libérales et cherche à réduire drastiquement tout type de dépenses publiques (sauf celles liées à la sécurité). Cela implique entre autres de réduire l’argent dédié à l’université, ce qui péjorera immanquablement la qualité des enseignements et la qualité de vie des étudiant·e·x·s. Les dépenses publiques permettent entre autres de financer des salaires et des emplois, nécessaires au bon fonctionnement de l’université et au soutien des étudiant·e·x·s.

La politique de libéralisation du marché du travail défendue par le parti d’extrême droite passe aussi par une lutte active contre les syndicats. Ainsi, l’UDC n’hésite pas à menacer de couper les subventions de ceux-ci[6]. Pourtant, les syndicats jouent un rôle essentiel dans l’université. Pour ne citer qu’un seul exemple, ce sont eux qui dénoncent les contrats extrêmement précaires des membres du corps intermédiaire. Les politiques de libéralisation du marché du travail menées par l’UDC affectent directement les étudiant·e·x·s qui, d’une part, assistent à des cours pris en charge par des personnes précarisé·e·x·s et d’autre part, voient leurs propres (futurs) emplois précarisés.

5. L’UDC et l’anti-intellectualisme

L’UDC a fait de la lutte contre le « wokisme » son cheval de bataille (pour les prochaines élections). Ce concept n’est pas vraiment défini : si nous ne savons pas ce que wokisme veut dire, ce qui est plus inquiétant, c’est que les membres de l’UDC ne le savent pas non plus. Le wokisme regrouperait notamment l’usage de l’écriture inclusive, les critiques de l’appropriation culturelle et les réunions en mixité choisie. Le seul trait qui relie les différents éléments accusés de « wokisme insécable » est la remise en question de l’ordre et des pratiques établies.

L’offensive « anti-woke » adoptée par l’UDC suisse avec son programme 2023 n’est pas seulement une attaque contre les minorités et les luttes sociales, mais est surtout une attaque contre la pensée critique. Elle constitue en cela, une attaque frontale contre l’une des véritables missions de l’université : l’étude du réel et par conséquent la remise en question des idéologies dominantes ainsi que des convictions de notre société qui justifient/naturalisent/légitiment les inégalités.

En attaquant le concept vague de wokisme, l’UDC nous révèle l’université qu’elle voudrait. Une université qui a comme unique fonction d’être au service de l’économie, une université qui n’est qu’une antichambre du marché du travail. Esther Friedli, conseillère nationale UDC, dit ainsi que « les universités devraient s’occuper des disciplines qui sont demandées par l’économie. Ce n’est pas en médecine, mais dans les sciences humaines et sociales qu’il devrait y avoir un numerus clausus »[7].

Un parti qui a comme combat prioritaire le maintien de l’ordre établi ne se bat pas pour l’université, mais contre elle. Encore une fois, l’UDC ne se bat pas pour nous mais bien contre nous.

affiche-cigarettes

affiche-soleil


[1] https://www.udc-ge.ch/programme/enseignement-et-formation/

[2] https://erasmus-ch.ch/fr/en-detail/

[3] https://www.rts.ch/info/regions/neuchatel/13664914-indignation-a-neuchatel-face-a-une-hausse-de-la-taxe-universitaire-prevue-par-le-conseil-detat.html

[4] https://www.udc-ge.ch/programme/enseignement-et-formation/

[5] Les aménagements spécifiques comprennent par exemple l’accès facilité pour les personnes à mobilité réduite, du temps supplémentaire pour les personnes dyslexiques, etc.

[6] https://www.20min.ch/fr/story/ludc-aimerait-bien-punir-le-syndicat-etudiant-de-gauche-175112181514

[7] https://www.20min.ch/fr/story/dans-le-programme-de-ludc-un-chapitre-terreur-du-genre-et-folie-woke-163061408789

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Activités Actualités Communiqués de presse

Communiqué de presse de la CUAE sur les suites de la tentative d’entartage de Céline Amaudruz – 11 janvier 2023

Communiqué de presse de la CUAE sur les suites de la tentative d’entartage de Céline Amaudruz – 11 janvier 2023

Le 21 décembre 2022, des militant.e.x.s ont tenté d’entarter Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC et vice-présidente de ce même parti. Suite à cela, Mme Amaudruz a annoncé par voie de presse avoir porté plainte pour tentative de lésions corporelles simples et voies de fait. Elle a également annoncé vouloir compléter sa plainte pour menace. 

La CUAE n’a pas organisé cette action et ne la revendique pas. En publiant ce communiqué de presse, elle cherche à incarner son rôle de syndicat étudiant. Ainsi, elle prend la défense des étudiant.e.x.s potentiellement impliqué.e.x.s dans cette situation et s’oppose aux discours et aux idées d’extrême droite, dangereuses pour l’éducation publique et l’accès à la formation. En particulier, elle se mobilise contre les menaces de sanctions disciplinaires et pénales annoncées par voie de presse par le rectorat de l’UNIGE.

Bien qu’elle ne soit pas à l’initiative de l’action du 21 décembre 2022, la CUAE soutient l’existence de contestations politiques au sein de l’université. La pratique de l’entartage est une action symbolique ayant comme but de contester politiquement la présence d’idées dans un lieu donné. Par ailleurs, la CUAE se positionne fermement contre les idées d’extrême droite de l’UDC et la banalisation de sa présence au sein de l’université.

Ce qu’il s’est passé

La politicienne d’extrême droite Céline Amaudruz était invitée à l’université comme membre du jury d’une joute oratoire sur la neutralité suisse. Reprenons les faits énoncés dans le communiqué du club genevois de débat : “Une dizaine d’individus masqués et capuchonnés ont tenté de prendre d’assaut la salle MR280 afin d’entarter […] Céline Amaudruz. […] deux sont parvenus à forcer le passage. La tarte leur a été enlevée des mains […] l’un d’entre eux a projeté un liquide chimique […]. Il a hurlé à plusieurs reprises “Genève Antifasciste, Amaudruz tu pues.” Avant de préciser que “ni Mme la Conseillère nationale, ni le public, ni [leurs] membres n’ont subi d’atteinte physique”. Un communiqué publié sur le site renverse.co explique quant à lui que quelques participant.e.x.s “ont réussi à brièvement passer la porte, crier des slogans, lancer des flyers et déverser une bonne dose de purin d’orties dans la salle.” 

Or, dans la presse, c’est un autre son de cloche : les masques et capuches sont transformés en cagoules, les neuf individus en commando et la tentative d’entartage en agression violente. Tout le vocabulaire de la terreur est mobilisé et l’action est extrapolée pour en faire un fait divers sensationnaliste.

Pourquoi une telle action ?

Parmi les juré.e.s invité.e.s à cette joute oratoire, Céline Amaudruz était la seule à être invitée en raison de son engagement politique. Ce sont donc bien ses idées qui sont représentées par sa présence à un tel événement.

L’entartage est une action symbolique qui n’a rien de nouveau. Il est connu pour être un moyen de condamnation publique qui utilise l’humour plutôt que la violence. C’est une action symbolique qui ne cherche pas à terroriser mais plutôt à tourner en ridicule certains discours ou idées politiques. Ce n’est pas l’agression d’une personne mais la contestation politique d’idées dangereuses. Par cette action, ce n’est donc pas la personne de Céline Amaudruz mais bien son parti politique, l’UDC, qui est attaqué.

Intimidation et punition de la contestation politique

La CUAE regrette la disproportion de la réponse à cette action. En effet, depuis cette tentative d’entartage, la polémique fait rage, largement alimentée par l’UDC et ses intérêts électoraux. La plainte pénale de Mme Amaudruz ainsi que les menaces de plainte pénale et de sanctions disciplinaires du rectorat de l’UNIGE sont une réelle menace à la liberté d’expression à l’UNIGE. En effet, que quelques individu.e.x.s soient la cible d’un tel déchainement médiatique, politique et punitif pour une tarte à la crème est à la fois loufoque et alarmant. La liberté d’expression est aussi et surtout la protection du droit à la contestation politique. En l’espèce, le droit d’individu.e.x.s à exprimer leur désaccord avec les idées nauséabondes de l’UDC. 

Récupération politique par les partis de droite 

Il est effrayant de constater que dans de nombreux journaux, Mme Amaudruz et d’autres personnalités de droite s’attaquent au syndicat des étudiant.e.x.s de l’UNIGE. Yves Nidegger appelle de ses vœux que les subventions de la CUAE soient coupées. Laure Lugon accuse le syndicat d’avoir participé à l’organisation de l’action – sans mobiliser la moindre preuve ou rigueur journalistique.

D’autres utilisent cet événement pour transformer la réalité en affirmant que l’université est désormais acquise à l’idéologie de la gauche radicale, crédibilisant ainsi les inventions les plus folles de la droite et de l’extrême droite. On peut par exemple lire dans Le Temps des aberrations telles que : “Quiconque ne partage pas les vues éclairées de la gauche radicale et révolutionnaire, ce qui fait beaucoup de monde, peut s’attendre à une agression”.

Nous déplorons également que cette action soit sciemment décrite comme une agression pour la décrédibiliser et la vider de sa portée politique. Il nous est dès lors très douloureux de constater que des membres éminents du parti socialiste genevois soutiennent sans équivoque la conseillère nationale UDC ou encore que l’université se permette d’affirmer tout son soutien à Céline Amaudruz. Par ces déclarations, ces derniers accordent à l’UDC une respectabilité dont ce parti est absolument indigne.

En plus de ne correspondre à aucune réalité empirique, les attaques évoquées plus haut sont extraordinairement opportunistes. À la veille des élections cantonales et fédérales, ce sujet d’actualité brûlant est une aubaine pour la récupération politique. Les politicien.nes s’expriment ainsi dans la presse, parlant d’abord de l’incident mais n’hésitant pas à divaguer sur des sujets plus larges afin de mettre en avant leurs programmes électoraux. 

Revendications

La CUAE regrette de voir l’attitude du rectorat être influencée par le gonflement de la polémique et par les pressions politiques. C’est pourquoi nous exhortons le rectorat à ne pas rentrer dans le jeu des partis politiques et à ne pas participer à la surenchère répressive. 

Pour cela, nous lui demandons de retirer sa plainte pénale et de ne pas saisir le conseil de discipline.

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Activités Actualités

Projection de No Apologies au spoutnik le mardi 13 décembre à 19h

L’année passée, le 30 août 2021, la police vaudoise tuait un homme noir, Roger Nzoy Wilhelm. C’est un meurtre raciste de plus commis par la police suisse. Une mobilisation de solidarité a tout de suite vu le jour. Une manifestation a eu lieu à Morges la semaine suivante. Celle-ci a été sévèrement réprimée par la police vaudoise qui, comme d’habitude, a tenu à faire bloc en soutien à leurs collègues coupables. La mobilisation ne s’est pas arrêtée là, portée principalement par la famille de Nzoy, soutenue par plusieurs collectifs et de nombreux événements ont eu lieu par la suite. En plus des nombreuses bouffes pop/soirées de soutien, il y a eu par exemple la manifestation du 2 avril à Lausanne en marge de l’instruction de l’affaire, le rassemblement à la gare de Morges (lieu de l’assassinat) le 30 août ou encore la grande manifestation à Zurich le week-end suivant pour commémorer les un ans du crime policier.Ces différents événements ont en outre permis de créer des coordinations larges entre collectifs de différentes villes suisses (même entre différentes régions linguistiques parfois). La projection du film documentaire No Apologies le mardi 13 décembre au spoutnik s’inscrit dans la lignée de ces différentes mobilisations.

No Apologies est un film réalisé à Lausanne montrant la vie d’hommes noirs sans papiers confrontés au quotidien par les violences et le harcèlement policiers.

La projection a également pour but de rappeler que la violence raciste policière existe aussi en Suisse. Pour rappel, voici une liste des morts assassinés par la police ces dernières années : Khaled Abuzarifa, Samson Chukwu, Cemal G., Hamid Bakiri, Claudio M., Yaya Bakayoko, Ousman Sow, Alhusein Douto Kora, Mariame Souaré, Umut, John Wallas, Osuigwe Christian Kenechukwu, Abdi Daud, Andy Bestman, Joseph Ndukaku Chiakwa, Medina Yassin Suleyman, Oleg N., Ilhan O., Sara Jneid, Hervé Mandundu, Subramaniam H., Lamin Fatty, Mike Ben Peter, Salah Tebbouche, Roger Nzoy Wilhelm. La violence raciste de la police est omniprésente et quotidienne. Le cas de Nzoy n’est en rien isolé ! Continuons à lutter contre la violence d’un état raciste.

La projection sera suivie d’une discussion ainsi que d’un apéritif autour duquel les échanges pourront continuer.

En Suisse aussi la police tue !!
Justice for Nzoy ! Justice for all !

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Activités Actualités Conférences Politique universitaire

Enregistrement de la conférence “Transphobie et répression : retour sur une polémique réactionnaire”

Voici l’enregistrement de la conférence organisée par la CUAE le 25 octobre 2022. Cette conférence avait entre autres pour but de développer une critique collective à propos de la période de la fin de l’année passée, lors de laquelle deux empêchements de conférences transphobes ont eu lieu et ont déclenché une polémique réactionnaire.

Pour avoir une pluralité de points de vue, nous avons invité comme intervenantexs :

  • Frédéric Deshusses, historien et archiviste aux Archives contestataires,
  • Un.e.x membre du CRAQ (Collectif Radical d’Action Queer)
  • Alex Mahoudeau, notamment autrice du livre « La Panique woke »
  • Çağla Aykaç, qui enseigne au programme Horizon Académique et à l’Institut des Etudes Genre de l’université de Genève
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Activités Actualités Conférences Féminisme

Conférence sur les toilettes non-genrées

Conférence sur les toilettes non-genrées

Affiche de la conférence
Enregistrement de la conférence sur les toilettes non-genrées, organisée le 13 avril 2022 par le GT genre de la CUAE

Dans l’enregistrement ci-dessus, vous découvrirez la conférence sur les toilettes non-genrées. Les intervenantexs étaient Juliette Jouan, doctorante en politiques publiques liées à l’identité de genre au laboratoire Arènes (Rennes), Jean-François Staszak, professeur de géographie à l’université de Genève et Hazbi, professeurx de justice organisationnelle à Lausanne, acteuricex culturelle et militantex musulmannex et queer.

Cette conférence a été organisée par le GT genre le groupe de travail féministe de la CUAE. Nous abordons et discutons de féminisme et de genre dans une perspective radicale et politique. Nous organisons aussi des actions et évènements concrets, dans l’université et ailleurs. Nous revendiquons des valeurs anti-capitalistes, anti-racistes, trans inclusives, décoloniales, solidaires avec les travailleureuses du sexe, anti-validistes, etc. 

Nous avons organisé cette conférence pour commencer à thématiser, réfléchir et informer autour de la question des toilettes non genrées car celle-ci nous semble d’importance majeure. Comme abordé lors de la conférence, les toilettes illustrent matériellement et symboliquement des dynamiques d’exclusions sexistes, validistes, cissexistes (1), etc. 

Lors des discussions qui ont suivi la conférence et grâce aux informations qui ont été partagées durant cette dernière, nous nous sommes renduexs compte de la charge de travail conséquente que représente le projet de dégenrer les toilettes. Ces difficultés sont notamment dues aux réticences suscitées par ce projet : en effet, notre exposition a été vandalisée dès son installation par une assistante doctorante en droit. Nous souhaitions réaffirmer, grâce à ce texte, notre prise de position quant au dégenrage des toilettes.

Exposition dans le hall d’UniMail sur les toilettes non-genrées

Nous sommes pour le dégenrage de toutes les toilettes de l’unige, et pensons qu’il y a des manières d’atteindre ce but tout en prenant en compte différents besoins. Pour cela, il est possible de mettre en place différentes infrastructures qui permettraient que chacunex puisse utiliser les toilettes de manière sereine (disposition judicieuse des miroirs, des poubelles ou encore des lavabos dans chaque cabine, cloisonnement des pissoirs).

Nous préparons un fanzine pour une plus ample exploration de cette thématique et une description plus complète de notre prise de position. Restez attentivexs (et rejoignez-nous)!

Partie de l’exposition à UniMail: des toilettes entourées de slogans pour des toilettes non-genrées

(1) Cissexisme: système de domination qui soutient que les personnes cis sont plus naturelles et légitimes que les personnes trans* et/ou non-binaire. Nous préférons donc le terme “cissexiste” au terme “transphobe” car il illustre le fait que ce sont des oppressions systémiques et non individuelles et psychologiques).