Communiqué relatif aux projets de hausses des taxes

Les cadeaux des rois mages.

En cette fin d’année 2010, les cadeaux de Noël se multiplient. La CUAE désire réaffirmer une nouvelle fois sa détermination à lutter contre l’asservissement de l’enseignement supérieur à des logiques de comptables.

Les rois mages ne sont pas en Galilée mais en Suisse. Didier Burkhalter, Mauro Dell’Ambrogio ou Isabelle Chassot : tous chantent en cœur les louanges à leur dieu « Marché ». Au lieu de l’or, de l’encens et de la myrrhe, les mages ont apportés hausses des taxes, numerus clausus et autres réjouissances.[ref]Pour Didier Burkhalter, s’attaquer au niveau actuel des taxes universitaires n’est « pas un tabou »Réponse au postulat de M. Bischofberger Ivo http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/s/4816/339938/f_s_4816_339938_340006.htm.[/ref] Isabelle Chassot affirme qu’il y a « encore une marge de manœuvre »[ref]ATS, 12 septembre 2010.[/ref]. Pour Mauro Dell’Ambrogio, il faut augmenter les taxes à 4’000 francs par semestre car « ce qui ne coûte rien ne vaut rien »[ref]Traduction de l’interview à Dell’Ambrogio publié sur : http://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/Mit-diesem-Geld-koennte-man-alle-Kapazitaetsprobleme-der-Unis-loesen-/story/18842170[/ref] (sic !).

Au delà de toutes ces citations représentatives du climat actuel, c’est une nouvelle vague d’attaques contre le système universitaire actuel à laquelle on assiste.

Les hausses programmées des taxes universitaires ne sont pas propres à la Suisse. C’est une tendance globale qui s’est manifestée récemment au Royaume-Uni et dans d’autres pays. Qu’elles soient en priorité adressées aux étrangères ou plus largement à toutes les étudiantes, ces hausses des taxes ne constituent qu’un des éléments des réformes qui sont en cours dans les centres universitaires. En Suisse, l’idée du numerus clausus se répand au delà des facultés de médecine où il est déjà d’actualité. Qui de droit envisage de supprimer la possibilité de faire un master pour chaque étudiante possédant un bachelor dans la même discipline.

Ces attaques ne font que souligner l’actualité de nos positions fondamentales et nous invitent à tout faire pour les mettre en place. Parmi les différents points principaux nous en citerons deux. Premièrement nous sommes de l’avis que les études universitaires doivent être gratuites. Les taxes ne participent que dans une moindre mesure au financement global des universités tout en constituant une barrière supplémentaire à l’accès à l’éducation supérieure. Deuxièmement l’enseignement et la recherche doivent être indépendants de toute considération de rentabilité et donc affranchis de tout financement privé et ne pas être inféodés aux besoins du sacro-saint marché du travail.