Un appel national pour des garanties sur nos formations

Lancé depuis la Suisse romande avec une portée nationale, cet appel est adressé aux divers centres de décisions en matière d’examens et de validation des enseignements, à savoir tout autant les directions d’institutions de formation que les regroupements intercantonaux (HES-SO, swissuniversities, Conférence des directeurs/trices de l’instruction publique, etc.) et les services confédéraux compétents (Secrétariat d’Etat à la formation).

L’appel vise à rassembler largement les personnes en formation, des gymnases aux Hautes Ecoles en passant par les Ecoles professionnelles et les programmes-passerelles. Des initiatives locales (Genève, Neuchâtel) ou centrées sur des filières (gymnases) ont fleuri ces derniers temps, pour réclamer des solutions viables et équitables pour cette fin de semestre. Ces voix n’ont pas été entendues et les problèmes sont partout similaires. Nous mettons désormais nos forces en commun pour soutenir ces revendications et obtenir des solutions à la hauteur des enjeux et de la crise que nous traversons.

Il s’agit de voir les choses en face : maintenir des sessions d’examens, à distance ou non, n’a pas de sens. Malgré les beaux discours sur la « continuité pédagogique » et les efforts de nos enseignant-e-s pour préserver le lien, nos institutions et nous-mêmes n’étions pas prêt-e-s pour ce qui se passe en ce moment. Nous subissons de plein fouet la pandémie, sur les plans psychiques, physiques, relationnels, financiers, familiaux. Notre disponibilité à la formation est affectée par la crise du coronavirus, et les formations ont été de fait interrompues : ce qui s’est fait et qui a été appelé « continuité », est de l’ordre de la rupture et certainement pas de la pédagogie. Ce n’aura pas été un semestre de formation « à distance », ç’aura été un semestre de distance avec nos formations. Et les enseignant-e-s le savent…

Pour autant, nous n’avons pas à payer d’une année supplémentaire d’études ou de notre santé cette crise. Les formations doivent être réagencées sur le long terme pour prendre en compte ce grand chamboulement. Nous refusons les pansements sur plaies béantes que sont les actuelles propositions de maintien des examens et évaluations, moyennant des possibilités de retrait jusqu’à une date X ou de non-comptabilisation des échecs à la session Y, ou la possibilité de prolonger sa formation jusqu’à Z… Cessons les calculs d’apothicaires et les arrangements irréalistes !

Nous avons besoin de garanties, nous avons besoin de pouvoir continuer notre cursus, ou de pouvoir le commencer, sereinement et sans temps perdu.

Les Cantons disent à la Confédération que le principe d’équité ne pourra pas être assuré pour les examens des gymnasien-ne-s et préconisent de les annuler : comment pourrait-il en être différemment ailleurs ?

Stop aux demi-mesures et aux pseudo-solutions : des validations et des garanties !

Lien vers l’appel : http://www.action-education.ch/fr/

Genève, Lausanne, Neuchâtel, le 23 avril 2020