Coupes des salaires, formation en colère !
Le
nouveau budget de l’État prévoit d’importantes coupes dans les salaires
de la fonction publique. Le secteur de la formation est directement
concerné. Pour une formation de qualité, défendons la fonction publique
!
Les
prévisions budgétaires de l’État de Genève prévoient un déficit
budgétaire de 501 millions. C’est pourquoi le nouveau plan financier de
l’État entend économiser entre 800 millions et 1 milliard. Comment ? En
réduisant drastiquement les salaires de la fonction publique par une
baisse linéaire des salaires de 1% sur 4 ans. Or, la baisse des revenus
réelle sera de 6 à 9%, notamment à cause de
la non-indexation des salaires sur le coût de la vie, du blocage des
annuités, et de l’augmentation des cotisations aux caisses de retraite
publiques. Pourtant, c’est la fonction publique qui est en première
ligne durant l’actuelle crise sanitaire. Applaudir
le personnel hospitalier et maintenant baisser leur salaire, c’est une
aberration ! Par ces coupes, c’est aussi la formation dans son ensemble
qui est directement attaquée : étudiant.e.x.s, stagiaires, corps
intermédiaire, corps professoral, corps administratif
et technique, tout le monde y passe. Le trou budgétaire ne doit pas
être payé par la fonction publique !
Un personnel administratif et technique (PAT) mobilisé et solidaire
De
par sa grande diversité de fonctions, le corps du personnel
administratif et technique (PAT) de l’Université de Genève contribue
largement
à la continuité des activités de l’institution. Par ses compétences
transversales, le PAT accompagne les changements de l’Université. La
période de fermeture de l’Université, qui a mis fortement à contribution
l’ensemble de la communauté universitaire, a montré
la grande capacité de résistance et de résilience de l’Alma Mater. Les
autorités universitaires et publiques s’en sont enorgueillies à
plusieurs reprises, la dernière fois lors du Dies Academicus du 9
octobre. Cette adaptation rapide est le fruit d’un engagement
sans faille des collaborateur-trices de l’UNIGE. La continuité des
activités de formation et de recherche et le passage au tout numérique
n’auraient ainsi pas été possibles sans le professionnalisme et la mise à
disposition des moyens privés/du matériel personnel
des collaborateur-trices du PAT.
Pour
toutes ces raisons, les attaques contre l’ensemble de la fonction
publique genevoise distillées dans le projet de budget du Conseil d’État
résonnent comme une trahison pour le PAT, et un non-sens pour la
cohésion de notre société.
La
proposition du Conseil d’État de baisser linéairement les salaires de
dizaines de milliers d’employés de 6 à 9% au nom de la solidarité
avec l’économie privée est injuste, car au lieu de remercier le
personnel enseignant et le PAT qui ont permis de poursuivre les missions
de l’Université, elle résonne comme une leçon de morale. Elle est
contreproductive, car, en opposant le public au privé, comme s’il s’agissait de monoblocs, elle démotive le personnel. Elle est
imprécise car en ne tenant pas compte de la diversité des
fonctions et des contrats au sein de l’État, elle empêche toute
réflexion sur l’efficience de l’État. Enfin, au lieu d’amener une plus
grande collaboration et transversalité de services, elle
sera inefficace puisqu’elle ne touchera pas sa cible et, par ricochet, elle diminuera la consommation de milliers de Genevois-es.
Pour
le corps des collaborateur.x.s et collaboratrices de l’enseignement et
de la recherche, largement employé à temps partiel et sur des contrats
à durée déterminée, ces coupes sont loin d’être symboliques. Avec la
crise sanitaire, le corps intermédiaire a tout fait pour compenser les
effets du semi-confinement sur les enseignements et les apprentissages.
Cela a augmenté la part déjà importante de travail
non rémunéré, accompli par le corps intermédiaire au-delà des taux
d’engagement. Dès lors, les annonces du Conseil d’État lui paraissent
d’autant plus méprisantes qu’elles ne tiennent pas compte des conditions
économiques du CCER. Les sommes annoncées seront
soustraites à des salaires de temps partiels (15%-30%) souvent déjà
insuffisants pour vivre décemment à Genève. De plus, la soustraction de
ces sommes compromettra la possibilité de mettre de côté des économies,
faibles, mais nécessaires face aux échéances
des contrats à durée déterminée. Mettant tout le monde sous pression,
ces coupes dans les rémunérations dévalorisent la recherche ainsi que
l’enseignement, lequel représente une part essentielle de l’engagement
dans la mission qui est attribuée aux
enseignant.x.e.s-chercheur.x.euse.s.
Les étudiant.e.x.s sont directement touché.e.x.s
Le
budget de l’État régit directement tous les centres d’étude :
Université, Hautes Écoles, Centre de Formation Professionnelle,
enseignement
primaire et secondaire. Donc, les coupes budgétaires prévues auront des
conséquences directes et dramatiques sur nos conditions d’étude !
Réduire
les salaires, c’est dégrader la qualité de nos cours. Les
enseignant.e.x.s, déjà précaires, se retrouvent dans des conditions
indignes
d’un enseignement de qualité. Mais c’est aussi nos futurs emplois qui
sont touchés par ces coupes. Écolier.ère.x.s, collégien.ne.x.s,
étudiant.e.x.s, jeunes travailleur.euse.x.s, chômeur.euse.x.s : refusons
d’être le dindon de la farce. Pour une formation
de qualité, montrons-nous solidaires avec la fonction publique,
refusons les coupes budgétaires !
La formation des enseignant.e.x.s davantage sinistrée
En
tant qu’étudiant.e.x.s de l’IUFE (Institut universitaire de formation
des enseignants) et enseignant.e.x.s stagiaires au secondaire I et
II, nous sommes doublement opposé.e.x.s au projet de budget 2021. En
effet, ce sont non seulement la qualité de notre formation et nos
conditions salariales qui sont touchées, mais c’est aussi la possibilité
même de se former qui est menacée encore davantage
: la majorité d’entre nous, bien qu’employé.e.x.s par l’État de Genève
en tant qu’enseignant.e.x.s stagiaires, ne touche pas de revenu. Cette
précarisation a été provoquée par la suppression progressive de nos
stages en responsabilité, où nous enseignons seul.e.x.s
à nos classes, et leur remplacement par des stages en responsabilité partagée,
non rémunérés, où nous enseignons en alternance avec des
enseignant.e.x.s déjà nommé.e.x.s. Est-il normal que des étudiant.e.x.s
doivent renoncer au métier d’enseignant pour
des raisons économiques ou vivre dans la précarité pour y accéder ? Le
projet de budget 2021 risque d’aggraver encore cette situation
intolérable.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, venez défendre la fonction publique ce jeudi 15 octobre en rejoignant la
Formation en bloc !
L’association ACCORDER, l’AEFES,
la CUAE, l’association PAT-UNIGE, , le SSP et le SIT.