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Lancement de l’initiative "Pour la démocratisation de l’Université"

Communiqué de presse – 20 novembre 2007

Genève, le 20 novembre 2007

La CUAE – syndicat étudiant de l’Université de Genève – lance aujourd’hui son initiative populaire cantonale « Pour la démocratisation de l’Université », en collaboration avec des membres du corps intermédiaire. Cette démarche vise la concrétisation des différentes propositions émises dans le cadre de la consultation concernant la révision de la loi sur l’Université. Notre initiative réitère et renforce deux principes inaliénables: celui d’une université démocratique et accessible, et celui de la stabilité des contrats et de la
qualité des conditions de travail des personnes qui assurent le fonctionnement de l’université.
La pseudocrise de l’Université de Genève du printemps 2006 a débouché sur la désignation par le Conseil d’État d’une commission d’« experts » placée sous la présidence de Ruth Dreifuss.
Les conclusions de cette commission ont abouti sans surprise à un avant-projet de loi proposant une vision néolibérale et hiérarchique de l’Université, débouchant à court ou moyen terme sur:

  • une augmentation massive des taxes pour les étudiantes;
  • une discrimination accentuée des étudiantes migrantes;
  • la destruction sournoise des structures participatives (qui n’ont été maintenues formellement que pour être mieux vidées de leur substance);
  • un désengagement progressif de l’État dans le financement des activités de l’université;
  • la flexibilisation et la précarisation du personnel qui travaille à l’université (actuellement certains membres du corps intermédiaire et du personnel administratif et technique touchent un salaire les plaçant au dessous du seuil de pauvreté (!) alors que parallèlement on envisage de porter à 150 % le salaire de certains professeures, pourtant déjà grassement rémunérés).

En revanche, la commission externe s’est bien gardée de résoudre aucun des problèmes soulevés lors de la « crise ». En particulier, la rétrocession des gains accessoires est laissée à la libre appréciation de l’Université. Cette disposition prête à sourire pour quiconque connaît l’écrasante domination du corps professoral dans les structures décisionnelles.

Malgré l’absence de réelle consultation de la part des différentes
acteurtricespolitiques (consultation de la commission sous forme de relations publiques, puis consultation du Conseil d’État dans un délai
inexplicablement court et placée sous le contrôle du rectorat de l’Université !), une importante mobilisation regroupant tous les corps de l’Université a eu lieu. Différentes propositions ont alors été formulées par un groupe de travail ad hoc (GTLU), que notre initiative reprend pour en concrétiser la substance.

L’initiative se compose de trois volets principaux :

  • l’accès à l’Université, notamment via la gratuité des études;
  • l’instauration d’une véritable démocratie interne;
  • les conditions de travail du personnel.

La gratuité des études est une condition nécessaire, bien qu’insuffisante, de toute tentative de démocratisation d’accès aux études supérieurs. Si les taxes ne constituent pas, et de loin, la seule restriction d’accès à l’Université, leur abolition constitue un premier pas indispensable, qui doit être complété par un système de bourses (i.e. allocations d’études) en adéquation avec la réalité des études universitaires (i.e. le coût de la vie), par la suppression de toute forme de numerus clausus et des obstacles administratifs entravant
l’accès aux étudiantes non porteusers de maturité.

Afin de régler les problèmes structurels récurrents de l’Université, il est essentiel que les prérogatives décisionnelles soient attribuées à des instances participatives et paritaires élues démocratiquement et rassemblant les quatre corps de l’Université (étudiantes,
corps intermédiaire, personnel administratif et technique et corps professoral). Aux antipodes du modèle d’un rectorat fort voulu par les réformes successives depuis les années 90 (malgré des échecs répétés et la trop grande fragilité d’un système concentrant les responsabilités sur quelques personnalités) la réaffirmation et le renforcement de l’organisation démocratique s’avère indispensable pour assurer un large contrôle par la base des activités de l’Université.

Enfin, la stabilité des contrats et de bonnes conditions de travail sont seules à même de garantir l’indépendance et la continuité de la recherche académique sur le long terme. La qualité de l’encadrement des étudiantes est également directement liée aux conditions de travail du personnel enseignant. Il est aussi primordial d’assurer les conditions de travail de la fonction publique au personnel administratif et technique, garant du bon fonctionnement de l’Université.

Ces conditions doivent naturellement s’appliquer à toutes les institutions délivrant des formations de type universitaire sur le territoire genevois, afin d’éviter que ne se répètent des situations telles que celle de l’Institut des Hautes Études Internationales, qui viole la loi sur l’Université en fixant des taxes d’études à 1500 francs et plus par semestre.

La CUAE se réjouit d’apporter avec cette initiative sa contribution au débat nécessaire sur la loi sur l’Université. Les solutions proposées, novatrices mais pragmatiques, vont à l’encontre de celles proposées jusqu’ici et qui constituaient de simples reprises des mesures déjà mises en oeuvre depuis plusieurs années et ayant largement prouvé leur inefficacité pour une bonne gouvernance de l’Université. Nous ambitionnons au contraire de donner par notre initiative une solution durable, efficace car démocratique, aux difficiles questions de l’accès et de la structure de l’enseignement supérieur.

Texte de l’Initiative populaire
«Pour la démocratisation de l’université»

La Conférence universitaire des associations d’étudiantEs, Collectif pour la démocratisation des études**, soutient le lancement de l’initiative populaire cantonale intitulée “Pour la démocratisation de l’université”.

Les citoyennes et citoyens soussignés, électrices et électeurs dans le canton de Genève, en vertu des articles 64 et 65A de la constitution de la République et canton de Genève, du 24 mai 1847, et des articles 86 à 93 de la loi sur l’exercice des droits politiques, du 15 octobre 1982, appuient la présente initiative non formulée qui demande au Grand Conseil de légiférer aux fins de démocratiser l’Université notamment en modifiant les dispositions relatives à :

1. Accès à l’université

Une université démocratique doit être accessible au plus grand nombre sans restriction, notamment d’ordre financier. Dans ce but, les études universitaires doivent être gratuites.

2. Démocratie interne

L’université s’organise selon les principes démocratiques de la représentation et de la séparation des pouvoirs. L’organe suprême de l’université est une assemblée législative dans laquelle les quatre corps siègent de façon paritaire.

3. Statut du personnel

L’Etat garantit la qualité des conditions de travail et la stabilité des contrats de travail des personnes qui travaillent à l’université et qui en assurent le fonctionnement.

4. Champ d’application

Afin de garantir l’application de ces dispositions, toutes les institutions délivrant des formations de type universitaire sur le territoire genevois et recevant des subventions cantonales doivent y être soumises.

(*) Echéance du délai de récolte des signatures: 7 avril 2008.


Exposé des motifs

La qualité de l’enseignement et de la recherche à l’Université de Genève est reconnue au niveau national comme international. Le maintien de cette qualité dans le futur dépend d’une véritable application des principes démocratiques qui sont à la base de son activité, soient l’accessibilité garantie aux étudiants, la qualité et la stabilité de l’encadrement et le haut degré de participation interne. Ce sont précisément ces valeurs fortes que la présente initiative veut réaffirmer et renforcer.

Taxes universitaires

Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, élaboré sous l’égide de l’UNESCO et ratifié par la Suisse, garantit l’accès à l’enseignement supérieur à chacun en fonction de ses capacités. A cette fin, les États parties s’engagent à instaurer la gratuité des études.

Les taxes ne représentent actuellement qu’un montant de 12 millions sur les 627 du budget de l’Université de Genève. En revanche, les 1000 francs à débourser pèsent lourd sur le budget de la majorité des étudiant-e-s, qui travaillent pour financer leurs études. L’Université se doit de favoriser l’intégration des diverses catégories sociales, et de garantir l’égalité d’accès aux études. La suppression des taxes universitaires constitue à cet égard un premier pas modeste, nécessaire bien qu’insuffisant.

Statut du personnel

Une université démocratique est un établissement assurant un taux d’encadrement propice aux apprentissages tout en garantissant la qualité des conditions de travail et la stabilité des contrats de toutes les personnes qui y collaborent. En ce sens, il est crucial que les membres du corps intermédiaire bénéficient de conditions favorables à la réalisation de leur thèse et que le personnel administratif et technique ne voie pas son statut et son activité régulièrement remis en discussion.

Démocratie interne

Une forte participation des quatre corps de l’Université (personnel administratif et technique, étudiant-e-s, corps intermédiaire et professeur-e-s) est également indispensable à son bon fonctionnement. Les décisions doivent donc être prises à tous les niveaux (filières d’études, facultés et niveau central) par des conseils élus au suffrage universel direct au sein de l’Université, et avec une représentation paritaire des quatre corps. Ils doivent en particulier être compétents sur les points suivants : budget et comptes, création, transformation et suppression de filières, élection des membres des commissions, du rectorat et des décanats, ratification des accords avec d’autres institutions ou avec le secteur privé, règlements, plans d’études et nomination du corps enseignant.

Le passage par les différents conseils participatifs garantit une plus forte légitimité aux décisions prises. Afin de ne pas surcharger les conseils et de ne pas ralentir les procédures, il est souhaitable que ceux-ci puissent déléguer les décisions de peu d’importance à des commissions ou aux organes exécutifs.

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Projet de Loi sur l’Université : Communiqué de presse de la rentrée

A l’occasion de la rentrée universitaire, la CUAE ‒ syndicat étudiant de l’Université de Genève ‒ entend réaffirmer ses priorités pour la défense des intérêts des étudiantEs, en particulier en ce qui concerne les enjeux liés au projet de loi sur l’Université déposé récemment par le Conseil d’État.

Il faut tout d’abord se féliciter de la réinscription dans la loi d’un contrôle démocratique sur les taxes universitaires, résultat du réel effort de mobilisation de la part des étudiantEs. Manifestement, la menace de référendum de la part du milieu étudiant a été prise au sérieux, et le gouvernement a préféré déléguer à une « loi spéciale » la délicate question des taxes, faisant ainsi l’économie d’un débat de fond sur le sujet. Cette manœuvre n’a pas d’autre raison que d’assurer l’adoption du projet de loi pour revenir ultérieurement à la charge sur la question des taxes. La CUAE sera de toute manière extrêmement attentive au contenu de cette prochaine loi. Nous ne laisserons pas les études et la recherche académique aux dogmes de la concurrence propre au monde économique. Nous réaffirmons à cette occasion notre opposition de principe à toute forme de restriction à l’accès aux études, en particulier sous la forme de taxes.

Malheureusement, si la question des taxes, médiatique et mobilisatrice, a fait l’objet d’un traitement particulier de la part du Conseil d’État, le reste du projet reste pratiquement inchangé. Ce qui nous est vendu à travers ce projet de loi, c’est une entreprise d’éducation supérieure dirigée par un manager. Deux points nous semblent particulièrement problématiques :

Le projet de loi propose de centraliser le pouvoir au sein du rectorat. Les organes consultatifs perdant les faibles prérogatives qui leur étaient attribués : dorénavant, même la création ou suppression d’une faculté n’aura plus besoin de leur aval. La seule forme de contre-pouvoir au recteur est une hypothétique révocation par le Conseil d’État. La CUAE réaffirme son opposition au principe même du rectorat fort, opposition d’ailleurs largement partagée dans les autres corps de l’Université : personnel administratif et technique, corps intermédiaire et corps professoral.

La composition de l’Assemblée de l’Université est déséquilibrée par la sur-représentation du corps professoral. La CUAE exige un véritable Conseil de l’Université représentatif et paritaire. Il est également nécessaire qu’il ait de réelles attributions, en particulier d’un droit d’initiative sur les règlements internes de l’Université, sans quoi il se verra réduit à une simple chambre d’enregistrement des décisions du rectorat. Il doit également avoir des compétences étendues en matière de nominations et de budget.

Enfin, il serait bon que le Conseil d’État cesse de présenter cette loi et la procédure d’urgence quasi plébiscitaire qui l’accompagne comme une conséquence de la (pseudo) « crise universitaire de l’année 2006 ». Ou alors qu’il explique pourquoi il n’a réglé aucun des problèmes relevés à cette époque, à savoir la production de faux (déjà poursuivie pénalement) et la non-rétrocession des gains accessoires (laissée à la discrétion de l’Université… Belle marque de confiance, qu’hélas rien ne justifie !)

Le seul moyen d’avoir une université efficace, qui réponde aux aspirations de la science et de la cité et dont le fonctionnement est contrôlé, est d’instaurer une véritable participation de touTEs grâce à des organes démocratiques dotés de pouvoirs décisionnels importants.

La CUAE reste complètement opposée au projet de loi présenté par le Conseil d’État. Elle mettra toute son énergie et tous ses moyens (parmi lesquels, si cela s’avère nécessaire, la mise en application des possibilités offertes par notre démocratie directe) pour lutter contre ce projet de loi et promouvoir une université publique, démocratique et accessible.

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Dies academicus: les étudiants s’opposent à l’avant-projet de loi sur l’université

Communiqué de presse du CDE (collectif pour la démocratisation des études)

Aujourd’hui, le traditionnel dies academicus a rassemblé des membres de la communauté universitaire et du monde politique. Les étudiants ont su profiter de cette occasion pour faire entendre leur opposition au projet de loi sur l’Université. Dans son discours, la représentante du corps étudiant a clairement exprimé les soucis des étudiant_e_s quant à l’avenir de l’Université (notamment de la recherche) et des conditions d’études qui nous attendrons une fois l’avant-projet de loi approuvé. En effet, celui-ci impose la recherche active de fonds privés dans la constitution du budget ainsi que la suppression du plafonnement des taxes à 500.- CHF. De plus, le même projet de loi prévoit la concentration de tout le pouvoir décisionnel dans les mains d’un rectorat fort représentant les intérêts de l’oligarchie professorale en réduisant encore davantage les prérogatives actuelles des conseils délibératifs.

Face à ce projet de loi, et au peu d’attention prêté à l’avis des étudiants, le Collectif pour la Démocratisation des Etudes (CDE : http://www.loisurluni.com ) s’est créé. Il rassemble à la fois des étudiants et des collégiens qui ont compris l’importance de l’enjeu qui se joue. Aujourd’hui, nous avons accroché une banderole sur Uni Dufour et distribué des tracts avec pour slogan : « loi sur l’uni : les étudiant_e_s dé-pensent ! » Car outre le fait de dénoncer la probable augmentation des taxes sur le moyen-long terme, comme l’a par ailleurs confirmé le recteur Jacques Weber lors de son intervention, nous avons voulu mettre l’accent sur le fait que ledit avant-projet vise à privilégier les savoirs économiquement rentables aux dépens de la diversité de la recherche fondamentale.

Face à l’enthousiasme suscité par l’intervention de l’étudiante, le CDE espère que toutes les personnes présentes ce matin sauront tirer les conclusions qui s’imposent au moment où le Grand Conseil genevois sera saisi par le gouvernement du projet de loi sur l’Université !

Non satisfait de l’actuel mode de fonctionnement de l’université, le CDE se positionne en faveur d’une représentation paritaire des quatre corps universitaires dans les différents conseils, afin de rendre la participation réellement démocratique et de donner un véritable contre-pouvoir participatif face à un rectorat de droit divin. Nous estimons que si une nouvelle loi sur l’université est nécessaire, elle ne pourra – et ne devra ! – se fonder que sur des instances décisionnelles démocratiques et participatives. Autonomie de l’université oui, autocratie rectorale non !

Tract

Loi sur l’uni : LES ÉTUDIANT_E_S DÉPENSENT !

La nouvelle loi sur l’université donnera encore plus de pouvoir au rectorat, prétendument pour garantir l’autonomie de l’université – en réalité pour la conformer aux besoins d’une économie qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

Autonomie de l’université oui, autocratie rectorale non !

L’accès aux études est menacé par la suppression de la limite supérieure des taxes, qui conduira fatalement à leur augmentation.

Cette restriction de l’accès aux études est un obstacle supplémentaire inadmissible à toute prétention à l’égalité des chances.

CDE – Collectif pour la démocratisation des études
www.loisurluni.com

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La CUS fait la promotion du numerus clausus !

Communiqué de presse commun de la FAE (Lausanne), de la FEN (Neuchâtel) et de la CUAE (Genève)

Dans son dernier papier d’information, la Conférence universitaire suisse (CUS) encourage les universités romandes à introduire un test d’entrée pour les études en médecine. Les représentantEs étudiantes des universités concernées sont très loin de partager l’enthousiasme de la CUS pour cette méthode.

Les tests d’aptitude sont une réponse à court terme et dangereuse aux problèmes de sureffectifs que rencontrent plusieurs filières universitaires. Les pratiquer, c’est s’attaquer aux conséquences sans toucher aux causes et c’est mettre la main dans un engrenage périlleux.

Tout d’abord, ils introduisent un présupposé regrettable : l’école obligatoire ne serait plus à même de former les jeunes pour les études universitaires puisqu’il faudrait les sélectionner en sus de la sélection qui y est déjà pratiquée. C’est également un facteur supplémentaire de sélection sociale. En effet, toute forme de test peut être préparé, y compris les tests d’aptitude. Preuve en est les écoles privées de préparation qui commencent à fleurir en Suisse allemande, où ces tests sont pratiqués depuis plusieurs années. Ce seront donc celles et ceux qui peuvent se payer ce type d’école qui seront le mieux armé. Enfin, les tests d’aptitude ont la regrettable habitude de s’essaimer d’universités en universités, de filières en filières. Qu’une université les pratique et sa voisine les instaurera par crainte de voir affluer les hordes d’étudiantes refoulées. Qu’une filière les pratique et les filières proches (la psychologie pour la médecine par exemple) y aura recours également.

Le problème n’est même pas un éventuel trop plein de licenciéEs. C’est le manque de moyens dont disposent les universités pour fournir un encadrement correct et des places de stages suffisantes. La CUS, composée des conseillers d’Etat en charge de la formation des cantons universitaires, ferait mieux de plaider auprès des différents législatifs pour obtenir une augmentation des moyens dévolus à la formation plutôt que de recommander à ses universités d’instaurer un remède pire que le mal.

Pour la FAE, Julien Wicki, secrétaire général

Pour la FEN, Jérémie Gaudichon, co-président

Pour la CUAE, Omar Pagnamenta, secrétaire permanent

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Avant-projet de loi sur l’université

Réaction de la CUAE à l’avant-projet de loi sur l’université présenté ce matin par le chef du DIP et par des membres de la commission extra-parlementaire qui l’a élaboré.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La CUAE – syndicat des étudiant_e_s de l’Université de Genève – fustige l’avant-projet de loi sur l’université et dénonce le processus politique qui a accompagné et soutenu son élaboration. De plus, la CUAE rappelle à cette occasion toute l’illégitimité de la commission, qui substitue l’expertocratie de la classe dominante bourgeoise à la démocratie.

Nous jugeons grotesque ce que certains définissent arbitrairement comme une consultation. Son seul mérite est de mettre en lumière le peu de considération que le champ politique manifeste à l’égard des dominé_e_s parmi ceux et celles qui devraient être les acteurs de l’alma mater. La majorité des étudiant_e_s a heureusement refusé de participer à ce débat biaisé, et parler de consultation du corps estudiantin dans ce contexte relève de l’alibi, sinon du mensonge. De même, les délais imposés par le Conseil d’État rendent impossible tout réflexion à l’élaboration de recommandations éventuelles.

De l’avant-projet, nous nous insurgeons plus particulièrement contre les points suivants :

Concentration du pouvoir décisionnel (élaboration du budget, définition de la politique universitaire, etc.) dans les mains d’une oligarchie académico-managériale. Il est illusoire de penser que les dysfonctionnements ayant abouti au prétendu scandale financier peuvent être résolus en donnant les pleins pouvoirs au rectorat et aux doyens, émanation exclusive du corps professoral minoritaire.

Abandon total de la participation. L’avant-projet vide les structures participatives existantes du peu de sens qu’elles avaient. L’assemblée de l’université se voit réduite à un moment de socialisation imposé, à consacrer à des discussions de bistrot…

Renforcement de l’assujettissement de l’existence des enseignements et de la recherche aux aléas du financement. L’université est rendue responsable de trouver des sources alternatives de financement pour pallier le désengagement de l’État, dû à la prétendue crise budgétaire. L’autonomie de l’université est ici synonyme du passage au financement privé.

Augmentation programmée des taxes par la suppression du plafond inscrit dans la loi. On s’achemine ainsi vers l’instauration d’une université à deux vitesses, réservant les filières dites prestigieuses à une élite économique. Au mépris de la prétendue volonté de démocratisation des études, une part toujours plus importante des coûts de la formation reposeront sur les étudiant_e_s, discriminant davanatage ceux et celles en situation précaire.

Nous exigeons du Conseil d’État de profondes modifications de l’avant projet intégrant entre autres les aspects suivants :

Suppression de tout frais d’écolage et gratuité des études garantie par la loi.

Représentation paritaire des quatre corps (étudiants, personnel administratif et technique, corps intermédiaire et professeurs) dans des structures participatives exerçant tous les pouvoirs décisionnels.

Financement dépendant des besoins de l’enseignement et de la recherche et non l’inverse.

La CUAE déploiera tous les moyens qu’elle estimera nécessaire pour empêcher l’aboutissement de ce projet dans sa forme actuelle.

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Révision de la loi sur l'université

Dans le cadre de la troisième révision substantielle de la loi sur l’université en moins de quinze ans, la commission extraparlementaire (CELU) chargée d’élaborer un avant-projet de loi s’est rendue à l’Université de Genève la semaine dernière. Conformément aux recomandations patronales formulées au travers des “experts” de l’OCDE, Dreifuss et consorts ont décidé de jouer la mascarade d’une large consultation auprès des différents corps animant l’UNIGE. Puisque nous ne sommes évidamment pas méchant_e_s, nous formulons l’hypothèse alternative selon laquelle la CELU, étant en manque dramatique de légitimité, cherche à en acquérir via ces “moments de socialisation” ; elle essayera ainsi de justifiera le bien fondé de son avant-projet de loi de part l’adhésion de “la communauté universitaire”.

Pour information, il faut savoir que la CELU a été nommé pour introduire l’autonomie financière à l’UNI (par là il faut entendre l’instauration des bases légales de sa privatisation [ref]voir le n° de Regard Critique consacré à la votation fédérale du 21 mai dernier sur les révisions constitutionnelles[/ref].)

Nous considérons cette consultation comme grotesque et le seul mérite qu’elle a, est de mettre en lumière la considération que le champ politique manifeste à l’égard des dominé_e_s parmi ceux et celles qui devraient être les acteurs de l’alma mater puisqu’ils/elles l’animent. À ce sujet on consultera notre communiqué de presse du 26 juillet 2006 à l’occasion de la présentation de la CELU par le conseil d’état genevois.

En attaché vous trouverez la prise de position d’un étudiant convié à cette foire organisée par la CELU ainsi que le tract que nous avons distribué afin de dissuader les étudiant_e_s à cautionner – au travers de leur participation – d’être employé_e_s comme alibi pour justifier des décisions qui vont à l’encontre d’une réelle démocratisation de l’accès à l’uni et de l’amélioration de nos conditions d’études. Pour l’anecdote, il vaut la peine de souligner que parmi les quelques quatre-vingts étudiant_e_s contacté_e_s par la CELU, il y’en avait trois au quatre…

Tract

Quand la dictature du marché s’impose aux universités

Comme de vulgaires larbins, les membres de la commission externe et leur employeur – le Conseil d’Etat genevois – s’adonnent insoucieusement à l’instauration de l’ « autonomie » de l’université. La concurrence (dont l’ « autonomie » est un des outils) est érigée en nouvelle doxa. Après la libération du joug de l’Eglise, l’Etat est désormais confronté à celui de la logique marchande (dont la concurrence est la pièce maîtresse dans son application ultra-libérale.) Le monde politique et ses valets se réunissent de manière quasi-mystique autour de ce consensus aux allures « universalistes » et ensemble entretiennent l’illusio que la concurrence est le garant de la démocratie. L’histoire récente de l’enseignement supérieur helvétique nous en fournit un exemple exemplaire. Depuis la signature de la déclaration d’intention de Bologne (dont l’introduction laisse d’ores et déjà transparaître les répercussions) toutes les décisions concernant les étudiant-e-s (modification de la loi genevoise sur l’université de 2003, modification des articles constitutionnels sur l’éducation, etc. pour ne citer que les plus illustres…) ont été prises sans que les personnes directement intéressées aient la possibilité de faire peser leurs points de vue et sans qu’un réel débat public ait pu avoir lieu.

Nous refusons de servir d’alibi!

Nous dénonçons le caractère illégitime de cette commission externe et sa non-représentativité.

Nous affirmons notre refus de l’expertocratie au service du capital.

Nous dénonçons le déficit démocratique entourant les enjeux concernant l’université.

Nous exigeons la dissolution de la commission externe.

Nous exigeons une gestion paritaire de l’université!

Nous exigeons l’abolition des taxes universitaires!

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Le prix de l'aspirant requin

Le 18 octobre 2006, la CUAE a réagi au sein de l’Université à la censure dont a fait l’objet son site internet en interrompant la séance du Conseil de l’Université. L’occasion nous a semblé propice non seulement pour récompenser la nouvelle équipe rectorale pour le zèle avec lequel elle s’adonne sans relâche depuis désormais un mois à accomplir la mission pour laquelle le Conseil d’État l’a choisi, mais également en exiger la démission.

Un mois à peine après son entrée en fonction, le nouveau recteur de l’Université de Genève se distingue en obtenant le très convoité prix de l’aspirant requin.

Après le prix Comtesse [ref] c.f. Xavier Comtesse, du groupe de pression Avenir Suisse [/ref] – alloué par la CUAE à la personnalité académique qui s’est le plus distinguée dans le combat pour l’affirmation idéologique des principes marchands au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique – il était temps d’établir un nouveau concours. Il ne s’agit pas du prix du meilleur enseignant, cet enjeu ne faisant pas le poids face au prix pour l’aspirant requin. Cette récompense symbolique a été conçue pour distinguer la personnalité qui incarne le plus fidèlement l’esprit de la Nouvelle Gestion publique en matière de formation supérieure.

En ces temps de déperdition collective au sein des administrations étatiques, plusieurs candidats se sont déjà mis en évidence pour leur zèle quant à l’introduction du NPM. Parmi eux nous ne citerons que J.-M. Rapp (ancien recteur de l’Université de Lausanne), Martine Brunschwig Graf (ancienne conseillère d’état genevoise) ainsi que la plupart des membres de la commission externe chargée de l’élaboration d’un projet de loi sur l’université. Puisque les deux premiers noms que nous avons cités ont déjà réussi, tout ou en partie, à réaliser leur projet dans les institutions respectives (ils représentent en ce sens des modèles, sorte de divinités en la matière), il nous a donc semblé nécessaire d’allouer le prix de l’aspirant requin à des figures émergentes…

La censure de notre site internet de la part du nouveau rectorat nous a rappelé le scénario allégorique décrit par Bertold Brecht dans Wenn die Haifische Menschen wären et plus particulièrement la partie que nous vous invitons à lire concernant l’éducation dans « ce monde sous-marin »…

Es gäbe natürlich auch Schulen in den großen Kästen. In diesen Schulen würden die Fischlein lernen, wie man in den Rachen der Haifische schwimmt. Sie würden z.B. Geographie brauchen, damit sie die großen Haifische, die faul irgendwo rumliegen, finden könnten. Die Hauptsache wäre natürlich die moralische Ausbildung der Fischlein. Sie würden unterrichtet werden, dass es das Größte und Schönste sei, wenn ein Fischlein sich freiwillig aufopfert, und sie alle an die Haifische glauben müssten, vor allem, wenn sie sagten, sie würden für eine schöne Zukunft sorgen. Man würde den Fischlein beibringen, dass diese Zukunft nur gesichert sei, wenn sie Gehorsam lernten. Vor allen niedrigen, materialistischen, egoistischen und marxistischen Neigungen müssten sich die Fischlein hüten, und es sofort melden, wenn eines von ihnen solche Neigungen verriete.

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2 x non à des lois ségrégationnistes et au racisme d’état

Le 24 septembre prochain, celles et ceux parmi vous qui jouissent du droit de vote au niveau fédéral devront se prononcer sur deux lois concernant la population immigrant en Suisse.

La Conférence Universitaire des Associations d’Etudiantes (CUAE), syndicat étudiant à l’université de Genève a pour but de défendre le droit à la formation pour toutes et tous, elle lutte donc contre tout type de discrimination. Dans le cadre de nos permanences nous avons eu maintes fois l’occasion de constater la situation quotidienne difficile des détenteurs d’un permis B étudiant ainsi que des étudiants sans-papiers. Leur permis étant révocables chaque année au moindre changement dans le déroulement de leur cursus, de leur travail, de leur situation financière générale ou même de leur logement, ils cumulent des contraintes telles qu’ils se voient très souvent forcés de mettre fin prématurément à leurs études. Les conditions précaires dans lesquelles sont maintenus ces étudiants est clairement incompatible avec toute prétention à l’égalité des chances et les changements prévus ne feront qu’aggraver cette situation inacceptable.

Sous le prétexte d’arrêter les abus – comme s’il y avait un lien de causalité entre certaines origines géographiques et la disposition à enfreindre la loi ( !!!) – les propositions de l’Assemblée Fédérale et du Conseil Fédéral font preuve d’avant-gardisme vis-à-vis de la constitution d’une Europe forteresse hermétique.

En durcissant encore davantage les critères arbitraires ségrégationnistes en vue d’obtenir un visa et en supprimant toute aide sociale pour les requérants d’asile déboutés, cette politique de la droite institutionnalise le clivage entre Nord et Sud de la planète. Ainsi, toute personne qui n’est pas originaire de l’UE ou de l’AELE ne sera pas la bienvenue en Suisse.

La régularisation des sans-papiers sera aussi rendue impossible, enfonçant davantage ces derniers dans le traitement politique hypocrite de leur situation sachant que ceux-ci, comme main d’œuvre exploitable à l’infini, sont indissociables du capitalisme.

De plus la suspicion du mariage blanc sera jetée sur tout mariage mixte. Ainsi, outre le caractère arbitraire d’une telle disposition, on constate que les nationalistes de pure souche helvétique seront aussi pénalisés ! Le droit au regroupement familial sera également fortement restreint. Enfin, la non-entrée en matière pour les demandeurs d’asile ne pouvant présenter de pièces d’identité et les mesures de contrainte en vue de l’expulsion (jusqu’à 24 mois de prison pour des personnes n’ayant commis aucun délit !) constituent de graves violations des droits fondamentaux.

En guise de synthèse, si vous ne voulez pas collaborer à une politique discrimigratoire à deux vitesse, l’une s’appliquant aux ressortissant-e-s des pays riches du Nord et l’autre aux peuples subissant les réformes structurelles imposées par le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale, allez voter 2 x NON à la Loi sur les Etrangers et à la Loi sur l’Asile et n’oubliez pas de dire à vos proches de faire de même.

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université : fin du politique

Communiqué de presse de la CUAE concernant la nomination du nouveau rectorat et celle de la commission externe chargée de présenter un avant-projet de loi sur l’Université

La CUAE prend note de la nomination du nouveau rectorat de l’Université de Genève. Elle constate qu’il s’agit de personnes d’expérience et souhaite qu’elles aient tout le dynamisme nécessaire pour mener à bien leur tâche. Elle se réjouit du refus de Jean-Marc Rapp de prendre les rênes d’une université susceptible de résistance à un éventuel pouvoir absolu du rectorat. Sa manière spécialement peu démocratique d’imposer sans tenir compte des avis divergents la déclaration de Bologne notamment, à la fois à la tête de la CRUS et à l’Université de Lausanne va à l’encontre du modèle d’université démocratique basé sur la cogestion que nous prônons.

Malheureusement, nous retrouvons avec consternation la présence de ce triste sire dans la commission externe chargée de présenter un avant projet-de loi sur l’Université. Mis à part un représentant alibi des étudiants (à moins que ce dernier ne représente le Parti Socialiste Genevois dont il a été membre du comité directeur) et la caution morale de Ruth Dreifuss, on ne trouve dans cette commission que des « experts » en new public management. Le monde politique genevois se distingue par sa quasi absence puisque seul un ancien président du Grand Conseil y siège, et que l’on y trouve aucun élu.

La CUAE avait demandé une représentation paritaire des quatre corps de l’Université, ce qui n’est pas le cas, puisqu’un seul étudiant a été nommé et que le corps intermédiaire et le personnel administratif et technique n’ont aucun représentant. Il est regrettable que des propositions visant à assurer un fonctionnement démocratique de l’Université via une représentation équitable de tous les membre de la communauté universitaire soient ainsi systématiquement écartées. La prise en compte des différentes réalités de la vie universitaire est en effet indispensable au moment de s’atteler au chantier de la révision de la loi sur l’Université.

Le mandat donné à cette commission doit aboutir à un cadre légal permettant l’ « autonomie » de l’Université. Au vu des derniers événements, nous doutons fortement qu’augmenter cette autonomie soit un choix judicieux car on déjà constaté de larges abus dans le cadre de celle dont elle dispose actuellement. Plus inquiétant encore nous semble l’abandon du dossier de l’université par le pouvoir politique. Différentes déclarations de responsables de différents partis en faveur de l’augmentation des pouvoirs du recteur, voire d’une gestion « managériale » le démontre. Sous couvert de développer l’« autonomie » de l’Université, le désengagement de l’Etat est dangereux pour sa mission de service public et couvre en fait une privatisation déguisée de l’institution, relayée par le mandat de la commission externe qui vise à l’intégration de sources extérieures de financement. Il est temps que les dirigeants politiques prennent leurs responsabilités et assument leur mission de surveillance de la gestion de l’université, sans bien sûr sacrifier son indépendance concernant les questions de recherche et d’enseignement.

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Plus de démocratie, pour une meilleure université!

Demain, M. Béguin rendra son rapport sur la gestion de l’université. Quelqu’en soit le contenu, les éléments déjà connus montrent qu’une réforme de la gestion de l’université est nécessaire. C’est pourquoi, la CUAE (syndicat étudiant à l’université de Genève) élabore un projet de loi. Nous sommes encore en discussion sur la stratégie à adopter pour que notre proposition soit appliquée. Nous vous communiquons les principaux changements que nous estimons nécessaires avant de vous présenter le texte de loi définitif.

Les dysfonctionnements de l’université montrent que des changements d’organisation sont nécessaires au sein de l’institution. Il y a cinq ans déjà dans le cadre des débats parlementaires autour de la loi sur l’université, la CUAE affirmait : « Nous sommes favorables, dans la perspective d’une réforme, au renforcement de la participation interne, au détriment d’un pouvoir exécutif concentré dans les mains d’un très petit nombre de personnes. En l’état, le projet de loi attribue les pouvoirs essentiels au département de l’instruction publique et au rectorat. Ce modèle ne clarifiera pas la gestion de l’université, au contraire, les négociations auront lieu à huis clos et le Grand Conseil comme les membres de la communauté universitaire ne pourront que se positionner pour le principe. Nous pensons que la loi doit renforcer d’une part la participation des membres de la communauté universitaire aux décisions qui concernent l’institution et doit intégrer d’autre part un contrôle politique au niveau législatif. Ce principe sera combattu par ceux qui, au sein de l’université et parmi les politiques, entretiennent la confusion entre l’autonomie scientifique et l’autonomie financière de l’université. Nous estimons quant à nous qu’un lien fort entre le pouvoir politique et l’université, associé à une véritable participation interne est le meilleur moyen pour l’institution d’assurer son autonomie scientifique face à un pouvoir redoutable et illégitime : le pouvoir économique. »

Nous maintenons qu’un contrôle politique est nécessaire au niveau de la gestion de l’université et que les décisions doivent se prendre en considérant l’ensemble des acteurs du monde académique. Nous proposons donc trois modifications importantes à la loi sur l’université. Premièrement, il est nécessaire que l’ensemble des corps composant l’université soit représenté de manière paritaire au sein des conseils délibératifs à chaque niveau (conseil de département, de section, de faculté et conseil de l’université) ainsi que dans les différentes commissions. Cette mesure permettrait de mieux tenir compte des attentes de chacun. Elle favorisera également l’implication de toutes et tous. Or, celle-ci est une source importante de motivation avec des répercutions certaines sur la qualité de la recherche, de l’enseignement et de la formation. Finalement, cette proposition présente l’avantage de mettre fin à l’hégémonie du corps professoral. Le pouvoir des professeurs se trouvera donc mieux contrôlé. Cela contribuera donc à ce que ceux qui, au sein du corps professoral, se sentent au-dessus des lois n’outrepassent leurs droits.

La deuxième mesure découle de la première. Il faut renforcer le pouvoir des conseils délibératifs par rapport aux pouvoirs exécutifs que sont les chefs de départements, les doyens et le recteur. Raffermir le pouvoir des conseils délibératifs assurera une meilleure légitimité aux décisions. Celles-ci seront donc claires et soutenues ce qui facilitera l’engagement et le développement de l’université, des facultés et des départements. Finalement, nous demandons que les représentants du peuple prennent part aux décisions de l’université. C’est pourquoi nous proposons qu’il siège au sein du conseil de l’université. Cette présence du monde politique permettra d’avoir un contrôle citoyen au sein de l’université. Cela facilitera également les contacts entre les aspirations du monde universitaire et les volontés politiques. Cela améliora le temps de prise de décision. Enfin, il s’agit d’une présence symbolique forte rappelant que l’université est avant tout le moyen que le peuple se donne pour acquérir de nouvelles connaissances, pour obtenir une meilleure représentation du monde afin d’améliorer la qualité de vie de toutes et tous. Il faut cependant être clair sur un point. Nous voulons que les représentants politiques, au même titre que les membres de la communauté universitaire, contrôlent et participent à la gestion de l’université. Nous ne voulons en aucun cas que la recherche et l’enseignement soit influencée par le pouvoir politique.

C’est pourquoi, il faut garantir une plus grande autonomie des espaces académiques. Chaque département doit avoir un maximum de pouvoir en ce qui concerne la recherche et doit être en mesure de s’organiser en conséquence. Cette organisation est la seule capable de lutter efficacement contre l’ingérence du pouvoir politique et économique sur la recherche et l’enseignement.