Édito: Participons, sans illusions [Regard Critique n°37]

Électrices, électeurs, étudiant-e-s,

La tenue d’élections universitaires nous pousse à sortir un numéro spécial de Regard Critique sur la participation. On y abordera des thèmes aussi variés que la non-participation de la CUAE dans l’UNES, la suppression du collège des professeurs par les députées, les dernières frasques du rectorat en matière de directives fédérales ainsi que quelques exemples de luttes passées. Tout cela pour rappeler à celles qui ne s’en souviennent plus et informer celles qui n’étaient pas encore à l’université aux moments de ces faits que participation et consultation ne veut pas dire décision et que, parfois, seule la confrontation nous a permis de faire entendre raison. Vous l’aurez compris, ce numéro ne vise pas à promouvoir aveuglément les organes participatifs de notre université. Mais alors pourquoi participer ? Nous restons  évidemment bien conscientes des limites de l’exercice : dans une période comme celle-ci, il s’agira avant tout de se défendre !

Se défendre face aux projets rectoraux qui sont relayés par les doyennes au niveau des facultés. A l’image de l’économie privée en période de crise : ça sent les restructurations ! Au niveau de l’université, ça se traduit par la suppression de filières, d’enseignements et la diminution de la qualité de l’encadrement. Le rectorat semble décidé à couper là où ça fait mal !

Avec un rapport de force aussi peu favorable, se défendre passe nécessairement par l’union des étudiantes des différentes facultés mais aussi, sur certains points, par l’alliance avec le corps intermédiaire. Face à l’oligarchie professorale qui considère comme normal d’être surreprésentée, il faudra se serrer les coudes pour passer des projets et s’assurer de l’enterrement du collège des professeurs que le rectorat veut ressusciter.

Ainsi, la participation de la CUAE à ces élections est une des réactions possibles pour contrer des projets qui remettent en cause le caractère généraliste de l’université que le recteur garantissait vouloir maintenir il y a quelques mois encore.

L’évolution de l’université et sa transformation en une usine de reproduction sociale n’est pas irréversible. Cela dépendra de nous les étudiantes. Ne nous laissons pas faire, faisons entendre nos voix. Nous sommes plus nombreuses ! Participons au moins pour la seule prérogative de cette assemblée : elle votera le statut, règlement d’organisation général de l’université.