Réponse au rectorat et aux HES-SO quant à la demande d’exemption générale d’examens pour la grève féministe du 14 juin prochain.

Depuis quelques mois, plusieurs collectifs de personnes concernées par les thématiques de genre s’organisent en prévision de la grève générale féministe prévue le 14 juin 2019. A Genève, les personnes en formation se sont réunies au sein du « Collectif Féministe pour les Personnes en Formation» (CFPF). Ce collectif regroupe des étudiant-e-x-s de l’Université de Genève, des différentes hautes écoles genevoises (HETS-HEPIA-HEdS-HEAD) et associations et instituts privé de formation.

L’utilité de se regrouper entre personnes en formation s’est avérée indispensable car les problématiques de discriminations genrées se recoupent d’un lieu de formation à un autre. Nous travaillons depuis à les recenser afin d’avoir une liste de revendications communes à présenter, spécifiques aux personnes en formation.

Rapidement, la nécessité de demander une exemption d’examen généralisée à l’ensemble du canton s’est fait ressentir. Que ce soit dit : il ne s’agit pas ici de « demander la permission » de faire grève car nous la ferons de toute façon. Ce que nous contestons c’est l’utilisation du moyen de pression que sont les examens afin de nous empêcher de faire la grève. En effet, l’absence à un examen peut avoir de lourdes conséquences sur notre cursus de formation. Il s’agit donc d’obtenir la garantie que l’action légitime de réclamer l’égalité des droits n’ait aucune conséquence négative sur notre parcours de formation. Ainsi, les syndicats (SSP et SIT) ont adressé au rectorat de l’Unige et à la direction des HES-SO une demande formelle d’exemption générale d’examens le 13 novembre dernier. Nous avons été très surpris-e-x-s de recevoir une réponse défavorable à cette demande.

Au vu de cette réponse, nous avons jugé nécessaire de prendre position pour tenter d’expliquer ce qui nous dérange en engageant un débat public et transparent autour de ces questions. « Tout d’abord, explique une membre du CFPF, les personnes haut placé prenant ce type de décisions sont majoritairement des hommes qui n’ont jamais vécu de discriminations quant à leur genre. Nous leur reprochons de ne pas utiliser leur pouvoir afin de prendre une décision symboliquement forte qui ruissellerait sur les différentes hautes écoles et facultés universitaire. »

Ce refus de la part du recteur nous surprend d’autant plus que l’Université se doit d’être un lieu progressiste, où les questions d’intégration sociale et de genre devraient être une préoccupation réelle et ne pas seulement servir d’étendard public pour les rankings. Pourtant, la réponse du recteur Yves Flückiger est un magnifique exemple de pinkwashing. Une étudiante du GT Genre de la CUAE explique : « le recteur se déresponsabilise de toute prise de décision par rapport à la grève du 14 juin tout en revenant longuement sur les « mesures » pour l’égalité prises par l’Université de Genève. Mesures qui semblent plus tenir de la publicité et de l’image que d’une réelle volonté de questionner le système patriarcal. » Faut-il rappeler le manque flagrant de prise en compte et de mesures lors de violences sexistes, notamment lors du cas de harcèlement par un vice-recteur?

Ainsi, plutôt que de se pencher sur les solutions pouvant permettre la grève du 14 juin, le recteur préfère énumérer la liste de ses actions de communication, montrant ainsi à quel point la vie est rose dans les lieux de formation.

C’est pourquoi nous réitérons la demande d’exemption générale d’examens le 14 juin 2019 dans tous les lieux de formation. Il s’agira enfin d’une action concrète et forte manifestant une réelle compréhension des enjeux et la volonté de changer les choses.