Les taxes à l'IHEID: Un avant-goût de l'autonomie dans la gestion? [Regard Critique n°36]

L’Insitut des Hautes Études Internationales est bien connu dans notre canton et voudrait l’être dans le monde. Il se glose, surtout en la personne de son directeur M. Philippe Burrin, d’être de « niveau international » et de prôner « l’excellence ». A ce titre, il pratique en toute illégalité des taxes de 3’000.- par an pour les étudiantes de Masters – 5’000.- pour les étudiantes étrangères, ce qui pourrait être interprété comme un manquement aux accords bilatéraux. Heureusement, une courageuse étudiante soutenue par la CUAE a fait recours.

Philippe Burrin suggère que les étudiantes ne peuvent pas comparer la qualité des enseignements entre les universités (« l’offre » dans le langage de M. Philippe Burrin) sans qu’une hausse massive (x 3 à x 5) soit instaurée.1 Au delà des inepties proférées par Philippe Burrin, aujourd’hui, plus de 3 mois après le dépôt du recours, force est de constater que la «Commission des oppositions » ainsi que le « Collège des professeur[e]s», à qui Philippe Burrin a transmis la lettre d’opposition, n’ont pas pris la peine d’étudier le cas ou, plus grave encore, n’ont pas pris la peine de communiquer une réponse à la recourante. Cette attitude est particulièrement significative du comportement que Phillipe Burrin a décidé d’adopter sur cette affaire, d’autant plus que l’IHEID a probablement les ressources nécessaires afin d’étudier la question puisque de nombreuses professeures y prodiguent des cours de droit. N’y a-t-il donc pas une juriste compétente à l’IHEID ?

Constatant un manquement à la loi (art. 63 al. 1), nous demandons au Conseil d’Etat (responsable de la surveillance suivant l’art 9 al. 1 et al. 3 de la loi sur l’université) de prendre ses responsabilités et que M. Charles Beer en tant responsable du Département de l’Instruction Publique veille à la bonne application de la loi. Dans l’attente de changements rapides dans la gestion de l’IHEID et de la réparation pécuniaire des personnes lésées, nous resterons vigilant à ce que M. Charles Beer prenne enfin la peine de s’occuper des affaires qui le concernent et nous espérons qu’il ne s’agisse pas là d’un avant goût de la nouvelle loi sur l’université tant au sujet des taxes que de la démission des responsables politiques.