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Actualités Politique universitaire Textes

Le Nationalisme Scientifique

Ce texte est paru dans le Courrier le 2 avril dernier et nous le reproduisons ci-dessous.

 

Ça y est, les premières étudiantes[1] ont vu leur demande Erasmus acceptée et déjà la colère retombe. C’est le moment de faire le bilan d’un mois et demi de mobilisation forcenée dans les universités et de l’ambiguïté de certaines réactions quant aux conséquences de l’initiative UDC sur l’immigration «de masse».

 

La presse a relayé un certain discours étudiant partiel et victimaire. A entendre l’union des étudiant-e-s de Suisse (l’Unes), l’initiative de l’UDC se résume à une initiative anti-Erasmus. Or, présenter les étudiantes suisses comme des victimes innocentes de la mauvaise humeur exprimée par la Commission européenne depuis le vote du 9 février occulte les répercussions les plus graves de l’initiative. Il y a là un grave problème de priorités. La question n’est pas dans la poursuite ou non du programme Erasmus mais dans une prise de conscience plus large afin de recentrer le débat sur les conditions de vie et d’études de chacun. Lors de la manifestation étudiante du 5 mars, la CUAE avec des dizaines d’associations d’étudiantes ont explicitement revendiqué la fin des discriminations envers les étudiantes étrangères, bien que la presse se soit contentée de décrire un cortège d’étudiantes désorientées et apeurées pour la perte d’Erasmus

En revanche, ce n’est pas en co-signant le manifeste « pour un espace européen des hautes écoles ouvert » avec des politiciennes et des recteurs (comme Antonio Loprieno ou Patrick Aebischer) qui soutiennent ouvertement l’augmentation des taxes d’études pour les étudiantes étrangères qu’on pourra s’opposer à des initiatives xénophobes et nuisibles comme celle du 9 février. C’est notamment le parti socialiste, qui aimerait se présenter comme porte parole des universités, qui a trahi les étudiantes des EPF en votant le triplement des taxes d’études pour les non suisses le 7 mars dernier au conseil national.

 

Il serait aussi erroné de réduire les termes du débat actuel à une confrontation entre «isolationnistes» et «pro-européens». L’Union Européenne est souvent représentée comme un symbole d’ouverture sur le monde et un antidote aux chauvinismes locaux. Cette analyse représente une grossière erreur d’appréciation car la nature même de cette institution se résume aujourd’hui à la somme arithmétique de tous les nationalismes politiques qui la compose.

 

Le désert des luttes sociales en Suisse romande nous indique qu’il faut partir de la situation présente, sur nos campus. Par exemple, dans les faits, les étrangères non-ressortissantes de l’UE qui étudient à l’Université de Genève peuvent à tout moment se faire renvoyer par avion dans leur pays d’origine par l’Office cantonal de la population, conformément à la Loi sur les étrangers. Notre objectif est clair: comme nous l’avons exprimé dans vos colonnes le 21 février dernier, nous continuerons à nous battre pour empêcher en pratique le renvoi policier des étudiantes étrangères dans leur pays d’origine.

 

Le comité de la Conférence Universitaire des Associations d’ÉtudiantEs (CUAE)



[1] Les termes au féminin s’entendent, bien sûr, aussi au masculin

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Politique universitaire

Campagne contre les listes de présence à l'Unige

La CUAE et ses associations membres ont entamé ce semestre une réflexion autour des listes de présence dans les cours. En effet, cette pratique pernicieuse et infantilisante est en train de se répandre dans plusieurs facultés de l’Université de Genève et cette année des nombreux dérapages ont été signalé (invitations à la délation, fichage des étudiantes etc…).

Nous reproduisons ici la lettre adressé par certaines Associations facultaires à l’Assemblée de l’Université et l’affiche de la CUAE pour lancer cette campagne

Genève, le 11 mars 2014

 

Chèr-e-s membres de l’Assemblée de l’Université,

Régulièrement évoquées dans les instances participatives, les listes de présence se trouvent dans la zone grise des pratiques des enseignant-e-s. L’Université de Genève n’a émis aucune directive à ce sujet et leur utilisation n’est guère formalisée, sauf en Faculté de médecine où l’organisation des études dépend des instances fédérales. Aucun débat sur cette question n’a eu lieu depuis 2010, moment où l’Assemblée de l’Université avait pris position contre l’existence des listes de présence dans les cours ex cathedra[1].

Nous prenons contact avec vous aujourd’hui car des dérives préoccupantes ont été observées depuis la rentrée académique de septembre 2013. Dans certaines facultés, des professeur-e-s ont en effet demandé aux étudiant-e-s de leur fournir une photo portrait afin de faciliter le contrôle des présences. De plus, des encouragements à dénoncer les étudiant-e-s absent-e-s sont même lancés par les enseignant-e-s durant des cours ex cathedra. Ces pratiques d’intimidation doivent être dénoncées avec la plus grande vigueur, notamment en raison de l’ambiance d’enseignement inadéquate et malsaine qu’elles provoquent.

L’utilisation de listes de présence est incompatible avec une certaine idée de la liberté académique. On a en effet tendance à associer celle-ci exclusivement à la liberté d’activité des équipes de recherche universitaires. Or, la liberté académique inclut tout autant l’autonomie dont devraient bénéficier les étudiant-e-s dans le processus d’apprentissage et d’assimilation d’une discipline.

Qu’évalue-t-on au juste lorsqu’on nous demande d’être obligatoirement assis en classe ? Sans vouloir entrer dans le débat sur les causes des salles quasi vides de certains professeur-e-s, force est de reconnaître qu’aucun savoir n’est évalué avec les listes de présence. La scolarisation  de l’enseignement supérieur n’est pas une tendance souhaitable, c’est pourquoi nous entendons réaffirmer que la présence passive aux cours ne saurait être considérée comme un critère d’évaluation pertinent.

En outre, le quotidien des étudiant-e-s a changé depuis une dizaine d’années : 75 % des personnes en formation tertiaire doivent aujourd’hui travailler en parallèle de leurs études. Outre ces charges de travail rémunéré, il faut ajouter les éventuels enfants à charges ou d’autres types d’obligations. Dans de nombreuses situations, l’absence aux cours n’est donc pas un choix, mais une obligation imputable au coût de la vie à Genève ou aux dysfonctionnements du système des bourses d’études.

Il n’est, bien sûr, pas question que l’UNIGE règle l’ensemble de ces problèmes mais qu’elle prenne au moins en considération ces changements dans la condition étudiante. Les listes de présence ont en effet le défaut de pénaliser une seconde fois les étudiant-e-s les plus précaires, dont les horaires de travail irréguliers peuvent entrer en conflit avec les heures de cours. La suppression des listes de présence met donc fin à une discrimination injuste basée sur la capacité financière des étudiant-e-s.

En vertu des compétences qui lui sont attribuées au sein de l’UNIGE, nous vous demandons que l’Assemblée se saisisse avec urgence de ce dossier.

En vous remerciant d’avance pour l’attention que vous voudrez bien consacrer à cette demande, nous vous prions d’agréer, chèr-e-s Membres de l’Assemblée de l’Université, nos salutations les meilleures.

L’Association des Étudiant-e-s en Histoire Économique (AEHES)

L’Association des Étudiant-e-s en Traduction et Interprétation (AETI)

L’Association des Étudiant-e-s en Psychologie (ADEPSY)

L’Association des Étudiant-e-s en Physique (AEP)

L’Association des Étudiant-e-s en Français Moderne (AEFRAM)

L’Association des Étudiant-e-s en Biologie (AEB)

L’Association des Étudiant-e-s en Socioéconomie & Démographie (As&D)

L’Association des Étudiant-e-s en Sciences Po et Relations Internationales (AESPRI)

L’Association des étudiants en Lettres (AEL)

La Conférence Universitaire des Associations d’Étudiantes (CUAE)



[1] Procès Verbal de l’Assemblée de l’Université du 13 janvier 2010

Campagne contre les listes de présence à l'Unige

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Communiqués de presse Politique universitaire

TRIPLEMENT DES TAXES DANS LES EPF, quand c’est le Parti socialiste qui discrimine les étudiant-e-s étrangèr-e-s !

Lausanne/Zurich, le 7 mars 2014

Hier (jeudi 6 mars NdT), le Conseil national a approuvé la motion déposée par la CSEC-N (Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national) : « EPF. Taxes d’études équitables ». Jamais un titre n’a été plus trompeur !

Cette motion reprend, dans les grandes lignes, une proposition du parlementaire socialiste Roger Nordmann qui ouvre la voie au triplement des taxes d’études pour les étudiant-e-s étrangèr-e-s.

C’est donc ce même Parti socialiste, appelant il y a quelques jours à une manifestation pour une « Suisse ouverte et solidaire », qui ne voit aujourd’hui aucun problème à se faire largement appuyer par l’UDC pour proposer une mesure discriminatoire et entravant l’accès aux études.

Et que dire du directeur de l’EPFL, M. Aebischer ? Omniprésent dans les médias depuis le 9 février pour dénoncer les effets de l’initiative UDC sur la distribution des fonds de recherche européens, il reste bien silencieux lorsqu’il s’agit de défendre les étudiant-e-s étrangèr-e-s de son institution.

La myopie politique des acteurs et actrices du monde de la formation et de leurs soi-disant soutiens politiques s’est aujourd’hui manifestée au grand jour. C’est en créant ce genre d’image trompeuse de l’étudiant-e étrangèr-e comme profiteur-euse du système éducatif suisse que des initiatives comme celle du 9 février passent la rampe. Comment peut-on plaider pour un monde académique ouvert et sans frontières et en même temps soutenir une discrimination éhontée des étudiant-e-s étrangèr-e-s dans les EPF ?

Heureusement que les étudiant-e-s ne sont pas dupes. La kriPo (kritische Politik) de Zurich et le MOCAT (Mouvement Contre l’Augmentation des Taxes) de Lausanne, réunis dans le RESACTE (Réseau d’Action Étudiante) ont largement informé les étudiant-e-s sur les campus de l’EPFL et de l’EPFZ. Ce n’est qu’avec une mobilisation massive des étudiant-e-s concerné-e-s et solidaires que nous pourrons empêcher cette mesure délétère ; la riposte s’organise !

RESACTE (Réseau d’Action Étudiante)

Tract distribué à l’EPFL

[pdf http://www.cuae.ch/v2/wp-content/uploads/2014/03/flyer_vd.pdf]

Tract distribué à l’EPFZ

[pdf http://www.cuae.ch/v2/wp-content/uploads/2014/03/flyer_zh.pdf]

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Politique universitaire Textes

Prise de position de la CUAE suite à l'approbation de l'initiative du 9 février

Une version réduite de ce texte est également paru sur Le Courrier du 21 février

De l’effervescence médiatique autour du programme Erasmus

Depuis l’approbation de l’initiative anti-immigration de l’UDC, on parle beaucoup  des conséquences sur le monde académique, notamment d’une éventuelle suspension du programme Erasmus.

Or, cette agitation évite d’aborder l’essentiel. Bien plus que la perte des programmes d’échanges académiques – qui seront probablement renégociés directement entre les universités suisses et européennes – l’initiative entrainera une aggravation catastrophique des conditions de vie et d’études d’une bonne partie des étudiantes [1] des universités suisses : celles qui proviennent de l’étranger.

Ces dernières sont aujourd’hui déjà la cible privilégiée de l’appareil d’Etat qui n’hésite à les expulser en cours d’études si elles ont le malheur de prolonger de quelques mois leur séjour en Suisse ou de changer l’orientation au cours de leur cursus. Elles se trouvent, en outre, dans des conditions de logement ou d’accès aux soins souvent bien plus compliquées que leurs camarades suisses. La difficulté d’accéder à un permis de séjour stable va aggraver encore la condition de ces étudiantes qui se trouvent déjà dans des situations bien précaires.

La confusion entretenue sur les conséquences de l’initiative sur l’immigration témoigne donc d’une « inquiétude » sélective, intégralement basée sur la distinction suisse et non-suisse. Or, nous ne défendrons jamais les avantages des étudiantes suisses alors que le reste de la population estudiantine se fait martyriser par la police des étrangers.

Parmi ceux qui se plaignent aujourd’hui des conséquences sur le monde académique de l’initiative du 9 février, plusieurs recteurs ont joué avec le feu ces dernières années en entretenant l’image des étudiantes venant de l’étranger comme des profiteuses du système éducatif suisse. C’est ainsi que la CRUS a soutenu des augmentations de taxes d’études différenciées entre suisses et étrangères. Cela est prévu pour les EPF et a été déjà mis en œuvre à Berne, Bâle et Zurich.

Quant aux nombreuses autres réactions, notamment celles de certaines associations d’étudiantes, elles ne font que refléter les appels à l’union nationale que nous subissons depuis le 9 février. Il est affligeant de constater l’effervescence médiatique autour des conditions des étudiantes suisses à l’étranger alors que les conditions des étudiantes étrangères en Suisse ne font jamais la une. Par exemple, la présence de la police des étrangers lors des immatriculations en 2008 est passée inaperçue, tout comme en 2012 la limitation de la possibilité de travailler pour les étudiantes détentrices d’un permis B. A l’époque comme aujourd’hui, la défense des conditions de vie et d’étude de toutes les étudiantes n’était la priorité politique de personne.

Pour nous, l’alternative aujourd’hui n’est pas de choisir entre la poursuite ou non de la participation de la Suisse à un programme de l’Union européenne dans le domaine de la formation, mais bien dans la constitution, ici et maintenant, d’une riposte politique adéquate. Il est temps d’agir contre l’extrême droite et ses alliés sur leur terrain même, c’est-à-dire en rendant inopérante l’application de cette initiative sur les populations les plus précarisées, étudiantes ou non. Il fut un temps où c’est par ce type de moyens, regroupés sous le terme de désobéissance civile, que les avancées sociales s’obtenaient. Il s’agit maintenant de s’en souvenir.

Quant à la lutte pour la conservation du droit des étudiantes suisses à bénéficier d’Erasmus, soit elle sera articulée avec la défense des intérêts de nos camarades qui viennent de l’étranger, soit elle se fera sans nous.


[1] Les termes au féminin s’entendent, bien sûr, aussi au masculin

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Actualités Politique universitaire

Victoire pour les étudiantes en pharmacie

Après avoir occupé le bureau du doyen de la faculté des sciences à plus de 80 étudiantes le mardi 8 octobre, des étudiantes en pharmacie et une membre de la CUAE ont finalement pu obtenir un rendez-vous avec M. Triscone le lendemain.
Lors de ce rendez-vous, le doyen s’est engagé à réintégrer immédiatement toutes les étudiantes éliminées injustement afin leur faire bénéficier de leur troisième tentative. De plus, et contrairement à ce qui avait été annoncé à la rentrée, le doyen a réaffirmer le droit au redoublement pour toutes les étudiantes. Enfin, la validité du nouveau règlement de pharmacie sera discutée avec le rectorat cette semaine.

C’est encore la preuve que les étudiantes doivent se battre pour être entendues à l’université de Genève.

Bravo à toutes les étudiantes pour leur mobilisation !

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Communiqués de presse Politique universitaire

Communiqué de presse : Les étudiantes en pharmacie en révolte !

Genève, le 8 octobre 2013

Les étudiantes en pharmacie en révolte !

Aujourd’hui plus de 80 étudiantes ont envahi le bureau du doyen de la faculté des Sciences de l’Unige, M. TRISCONE, pour protester contre l’application illégale et discriminatoire du nouveau règlement d’étude de la section des Sciences pharmaceutiques.

En effet, plusieurs dizaines d’étudiantes ont été éliminées après deux ou trois ans d’études car l’Unige leur nie la possibilité de se présenter une troisième fois à un examen, droit qu’elles avaient pourtant selon leur ancien régime d’étude. Les étudiantes n’ont pas été mises au courant du nouveau règlement et ont reçu une lettre d’élimination définitive à la rentrée.

Le doyen étant absent, c’est le vice-doyen M. LACOUR qui s’est fait interpellé par les étudiantes et s’est répandu en explications fantaisistes et contradictoires pour essayer de justifier les abus dont sont victimes les étudiantes en pharmacie.

Après une heure de sit-in, M. LACOUR n’a fourni aucune assurance que les revendications des étudiantes auraient été entendues. C’est pour cela qu’un petit cortège est parti en direction d’UniDufour afin de remettre au recteur une pétition munie de 400 signatures qui demande de réintégrer les étudiantes injustement éliminées et de réintroduire la troisième tentative.

La Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs (CUAE) a plusieurs fois essayé au cours de ces dernières semaines de trouver une médiation mais le doyen de la faculté refuse de revenir sur la situation scandaleuse des étudiantes en pharmacie.

La CUAE dénonce le comportement inadmissible de la faculté des Sciences qui a décidé d’appliquer arbitrairement un nouveau règlement d’études afin de diminuer le nombre d’étudiantes en pharmacie et ainsi faire des économies sur le dos des étudiantes.

Par ailleurs, la CUAE fournira toute l’assistance nécessaire aux étudiantes éliminées pour faire valoir leur droit au sein de l’université et devant la chambre administrative de la Cour de justice.

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Politique universitaire Textes

L'incroyable foire aux questions de la CUAE

Article originairement paru sur TOPOLITIQUE.ch

« Si on pouvait manger les enfants du recteur et piquer les sachets de sucre à la cafét’, c’est sûr qu’on le ferait »

devise attribuée à la CUAE

Beaucoup de bêtises ont été dites et écrites à propos de la CUAE à l’occasion des dernières élections à l’Assemblée de l’Université (AU) – l’organe participatif au niveau central de l’Université de Genève – qui ont eu lieu le 13 mai dernier. Le point positif est qu’on n’avait peut-être jamais autant parlé de l’action du comité de la CUAE que pendant cette campagne.

Pour rappel, deux listes se sont affrontées pour les 10 sièges (sur 45 !) qui sont réservés aux étudiantes (1) à l’AU. Ces élections ont été largement remportées par la liste des associations (liste 2), qui a obtenu 7 sièges sur 10. La liste victorieuse était soutenue par une vingtaine d’associations. Elle présentait des étudiantes provenant de la majorité des facultés de l’Université de Genève. Son programme a été élaboré de manière commune par les candidates et s’est basé en grande partie sur le bilan du travail des représentantes à l’AU actuellement élues sous la bannière des associations.

La liste 1, soutenue par 3 associations, s’est posée en « challenger » et a obtenu 3 sièges. La volonté affichée au départ par la liste 1 était de faire vivre le débat démocratique et de faire augmenter la participation aux élections universitaires, en proposant en quelque sorte « pour le sport » une liste concurrente. Néanmoins, il est vite apparu qu’en guise de contenu politique, le programme des candidates de la liste 1 consistait en un dénigrement systématique du travail accompli par les associations en faveur des étudiantes. Le comité de la CUAE a été la cible d’attaques particulièrement vives.

Ces élections n’avaient pas pour vocation d’être un plébiscite de la politique du comité de la CUAE, malgré le fait que nos adversaires se soient évertuées à les présenter comme tel. La victoire appartient à l’ensemble des associations qui ont soutenu la liste numéro 2. Cela étant, le comité de la CUAE ne peut ignorer les attaques de la liste adverse, ne serait-ce que parce que la plupart d’entre elles étaient tout simplement mensongères. Il est également possible que, suite à ces élections, certaines étudiantes s’intéressent davantage au travail du comité et se posent des questions tout à fait légitimes sur nos prises de positions politiques.

Le comité souhaite donc répondre à quelques questions et revenir sur certaines allégations faites durant la campagne mais aussi expliquer plus généralement certains points de son fonctionnement et de ses prises de positions.

Partie I : à propos des élections universitaires en particulier

La CUAE tenait-elle à ne présenter qu’une seule liste durant les élections ? Une seule liste, n’est-ce pas un signe de « mort de la démocratie » ?

Il faut tout d’abord rappeler qu’il s’agit d’élections au sein d’un système de représentation corporatiste où la majorité relative est garantie aux professeures. La loi sur l’Université de 2008 a également fait en sorte de réduire à peau de chagrin tout ce qui pourrait s’apparenter à un contre-pouvoir des membres de la communauté universitaire face au rectorat. User et abuser du terme « démocratie » dans ce contexte nous paraît bien incongru.

Quoiqu’il en soit, nous pensons effectivement que pour tirer le meilleur parti de cet organe, les étudiantes ont tout intérêt à se montrer unies. Les professeures l’ont d’ailleurs bien compris et ne présentent qu’une seule liste. C’est dans ce sens que le comité de la CUAE s’est toujours rallié au principe selon lequel une liste devait être constituée le plus largement possible à travers les associations d’étudiantes. Cette manière de procéder a fait ses preuves et permis aux étudiantes de connaître de nombreux succès à l’assemblée.

Cela étant dit, il faut souligner que depuis la création de l’Assemblée de l’Université, plusieurs listes étudiantes s’affrontent tout de même à chaque élection(2).

Par ailleurs, il est amusant d’entendre nos adversaires ressasser le terme de démocratie quand on connaît certaines de leurs orientations politiques. L’un des candidats à l’initiative de la liste 1 n’écrivait-il pas : « Il faudrait qu’un coup d’État mette au pouvoir des individus capables de parfaitement gérer la société et l’information, à l’image de l’utopie imaginée par Georges [sic] Orwell dans 1984, bien que l’auteur ne la considère pas ainsi »(3). Tout cela nous laisse songeuses quant au souci de « démocratie vivante et représentative » qui a présidé à la constitution de cette liste.

Peut-on dire que le comité de la CUAE a piloté la liste des associations (liste 2) lors des élections pour l’assemblée universitaire ?

Non. La liste 2 était celle de toutes les associations et individus qui souhaitaient la soutenir et s’investir. Elle s’est constituée à une assemblée des déléguées des associations membres de la CUAE. Par la suite, elle était ouverte à toute personne qui adhérait à son programme. Il est vrai que le comité de la CUAE s’est chargé de coordonner la liste, car il s’agit de l’un des buts statutaires de la faîtière – mis en œuvre par le comité – que de créer des synergies entre ses associations membres et de favoriser leur coopération.

Mais plusieurs membres du comité de la CUAE étaient sur la liste !

Effectivement, mais elles sont investies sur cette liste au même titre que n’importe quelle personne également membre d’une autre association. Que des membres du comité de la CUAE qui s’investissent toute l’année dans la politique universitaire se sentent compétentes et aient envie de poursuivre leur engagement dans un organe comme l’AU ne nous paraît pas absurde.

C’est pourquoi, nous avons été plutôt effarées par les pratiques de barbouillages d’affiches ainsi que par certains tracts délétères. S’il y a un problème à ce qu’une association soit plus représentée que les autres sur une liste, on peut dès lors, dans le même ordre d’idée, questionner l’appartenance de nombreuses candidates et des trois élues de la liste numéro 1 au très distingué Geneva University Investment Club, au sein duquel elles font leurs premières armes en matière de spéculation boursière.

Selon vous, quelle était alors la différence majeure entre les programmes des deux listes en présence ?

Contrairement à la liste 1, la liste 2 s’est engagée clairement et sans ambiguïté au côté des étudiantes contre la hausse des taxes universitaires. Ses élues vont travailler sans relâche en collaboration avec les autres membres de l’assemblée et le rectorat pour nous défendre de cette hausse.

Dans le passé, lors de l’adoption du statut de l’Université en 2011, une avancée majeure a été obtenue à ce sujet par la liste des associations avec la suppression du critère de normalité, qui empêchait les étudiantes redoublantes de prétendre à une exonération de taxes. Pour ces raisons, le comité ne pouvait que soutenir la liste 2.

Partie II : à propos de la CUAE en général

Qu’est-ce que cette CUAE au juste ?

Il s’agit de la Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs, association faîtière et syndicat des étudiantes de l’Université de Genève. Elle a pour but de défendre les intérêts des étudiantes tout en offrant un certain nombre de services. Dans ce sens, elle fonctionne comme un syndicat et adopte la ligne et l’opinion de la majorité des gens qui s’y engagent. La CUAE est politiquement indépendante. Ses structures sont démocratiques et elle est ouverte à tout étudiante, et à toute association étudiante de l’Université dont les statuts sont compatibles avec les siens. L’assemblée générale (AG) est son organe suprême qui regroupe toutes les étudiantes membres. Les autres organes sont l’assemblée des déléguées de chaque association membre et le comité élu pour un an par l’AG. La CUAE emploie également trois secrétaires à temps partiel.

En tant qu’association faîtière, nous regroupons la grande majorité des associations d’étudiantes de l’Université de Genève, et nous nous réjouissons d’accueillir chaque année de nouvelles associations qui demandent à adhérer à la CUAE.

Vous voyez-vous comme « le sommet de la hiérarchie des associations d’étudiantes » ?

Absolument pas. Le comité n’exerce en aucun cas un contrôle intrusif sur les affaires des associations membres. Ces dernières sont libres de s’intéresser ou non aux affaires de la faîtière et à la politique universitaire en général.

Nous sommes conscientes qu’il y a de nombreuses manières de faire des choses collectivement au sein et en dehors de l’Université. Nous sommes aussi conscientes des limites de la position institutionnelle de notre comité et du fait que tout le monde n’a pas forcément envie de s’intéresser aux mêmes thématiques ou alors d’agir de la même manière que nous. Les étudiantes en sciences sociales n’ont par exemple pas attendu le comité de la CUAE pour se mobiliser contre le projet de scission de la faculté de SES et solliciter son soutien.

Est-ce vrai que vous vous versez des salaires sur les taxes des étudiantes ?

Les membres élues du comité s’engagent toutes bénévolement !

En revanche, les étudiantes se sont battues pour que l’Université finance des professionnelles pour conseiller les étudiantes et les associations. Trois secrétaires travaillent à 40 % pour l’association à côté de leurs études. Leur cahier des charges leur impose de tenir des permanences quotidiennes. Ces dernières sont gratuites, confidentielles et ouvertes à toute personne ou association pour les aider à faire face à des problèmes administratifs liés à l’Université. Le fait que les secrétaires soient employées par la CUAE plutôt que par l’Université garantit leur indépendance, ce qui est nécessaire pour conseiller loyalement les étudiantes dans des litiges avec l’Université en cas d’élimination par exemple.

Le travail des secrétaires de la CUAE est très largement reconnu y compris par les candidates de la liste numéro 1. À ce titre, nous dénonçons la mauvaise foi de certaines, qui d’une part prétendent ne pas remettre en cause le travail des secrétaires CUAE et d’autre part, jettent à la vindicte publique leurs conditions salariales par des sous-entendus sournois. Concernant le salaire, l’argent provient effectivement d’une subvention de l’Université à la CUAE comptabilisée sur les taxes fixes. Cette subvention représente 3.50 CHF sur les 500 CHF des taxes. Elle est garantie par une convention avec le Département de l’Instruction Publique.

Que fait concrètement le comité de la CUAE ?

Le comité a pour but de mettre en œuvre les décisions prises par l’assemblée générale qui définissent la politique syndicale de l’association. Cela va de se solidariser avec une manifestation contre la hausse des taxes à négocier avec le rectorat afin que le problème des examens à la patinoire des Vernets soit mis à l’ordre du jour des rencontres associations-rectorat, en passant par les réponses aux médias ou à une commission du Grand Conseil sur un projet de loi sur les bourses d’études. Un compte rendu de nos activités est mensuellement publié sur cuae.ch. Le comité rend également un rapport d’activités annuel à l’assemblée générale.

Au fil des années, les membres bénévoles du comité développent une expertise sur les questions de politique universitaire. Ces compétences sont reconnues par les autorités académiques et par des partenaires étudiants comme l’UNES (association faîtière des étudiantes suisses). Cette reconnaissance a entraîné des avancées concrètes pour les étudiantes, comme par exemple lors des difficiles négociations pour l’obtention de l’espace étudiant autogéré (Nadir) après l’occupation d’un auditoire.

La CUAE est-elle représentative de la communauté étudiante ?

La CUAE est une association faîtière à laquelle les étudiantes et les associations peuvent adhérer librement. Elle n’est donc pas une corporation à laquelle toutes les étudiantes sont automatiquement affiliées, contrairement à ce qui se fait dans la plupart des universités suisses. Son orientation politique et les intérêts qu’elle défend sont définis par ses propres membres. La CUAE ne vise ainsi pas à représenter des étudiantes qui seraient par hypothèse en faveur d’une hausse des taxes universitaires puisque l’assemblée générale a décidé de s’opposer à celle-ci. De même, nous ne serons jamais les porte-paroles des personnes qui se proposent de dénoncer les sans-papiers à l’école, quand bien même nous savons qu’il y a certainement quelques étudiantes membres de la jeunesse UDC qui pourraient cautionner cette idée.

Ne serait-il pas mieux que la faîtière soit apolitique pour représenter le plus d’étudiantes possible ?

Lutter pour les intérêts des étudiantes implique nécessairement des prises de positions politiques. Vouloir de meilleures conditions d’études et un accès facilité à celles-ci sont des prises de postions politiques. Il s’agit de les défendre et pas de plaire à tout le monde.

Cependant, la CUAE est indépendante politiquement et ne roule pour aucun parti. Cela n’empêche pas le comité de décider qu’il peut être intéressant à un moment donné de se solidariser et de travailler avec un groupement quelconque tout en conservant son autonomie.

Ainsi, l’idée d’une structure « apolitique » nous paraît être un cache-misère qui masque la docilité par rapport aux personnes qui détiennent réellement le pouvoir à l’Université et dans la cité.

Cependant, vous avez tendance à prendre position sur toutes sortes de sujets politiques, pas seulement concernant l’uni. Par exemple, pourquoi est-ce que vous vous intéressez à la hausse des taxes dans les HES et dans les EPF alors que cela ne concerne pas les étudiantes de l’UNIGE?

L’Université de Genève n’est pas une île au milieu de la société. Elle est traversée par de nombreux rapports de pouvoir et différents intérêts s’y affrontent, notamment les hautes sphères des milieux politiques et économiques. La politique universitaire ne peut se comprendre qu’ainsi. Les étudiantes font bien de s’intéresser aux politiques de l’emploi, du logement ou migratoire pour la simple raison que ces politiques s’occupent – fort mal – d’elles.

En ce qui concerne plus précisément la tendance à l’augmentation des taxes universitaires qui touche toute l’Europe, le sort des étudiantes de l’Université de Genève est intimement lié à celui des autres étudiantes en Suisse. D’une part la loi sur l’Université relie explicitement le montant des taxes à Genève avec celui des autres hautes écoles (art. 16 al. 2). D’autre part, une opposition efficace à la hausse ne peut se concevoir que par la solidarité étudiante. Observer passivement les taxes augmenter dans les HES genevoises au prétexte que cela ne nous concerne pas est peut- être critiquable d’un point de vue éthique, mais c’est plus certainement une erreur politique, car nous aurons besoin de l’aide de ces étudiantes lorsque notre tour viendra.

Je trouve les méthodes du comité de la CUAE trop agressives, est-ce qu’il ne serait pas plus constructif de ne pas être systématiquement dans l’opposition ?

Nous sommes convaincues que nos méthodes portent leurs fruits. L’expérience montre que pour faire entendre sa voix face à tout pouvoir, il faut imposer un rapport de force. La hausse des taxes dans la HES serait, par exemple, passée comme une lettre à la poste sans les manifestations de la coordination d’étudiantes « Stop la hausse ».

Il faut aussi se rendre compte que les actions spectaculaires du comité de la CUAE sont celles qu’on retient le plus mais que l’essentiel de notre action consiste en un travail de discussion. Les victoires obtenues autour des conditions d’exonérations des taxes et des bourses proviennent aussi de négociations autour d’une table. Lorsque le comité envisage une action « coup de poing » comme l’occupation des bureaux du recteur pour exiger que la police des étrangères ne soit pas présente à l’Université pour contrôler les étudiantes, c’est parce que de nombreuses tentatives de négociation n’ont pas donné satisfaction.

Êtes-vous des « militantes anticapitalistes exacerbées » ?

Statutairement, la CUAE a pour but de promouvoir une alternative à la vision capitaliste de l’éducation et de la recherche scientifique. Cette disposition provient d’une réflexion sur la réforme de Bologne et de ses effets néfastes constatables par toutes aujourd’hui. Toutes les formations ont leur place à l’Université, y compris les moins « rentables ».

Nos adversaires qui parlent d’anti-capitalisme seraient-elles des promoteuses d’une vision capitaliste de l’éducation ? Sans doute qu’à force de pratiquer le trading au sein de clubs d’investissement, certaines s’imaginent que tout s’achète et se vend : crédits ECTS, filières de formations et établissements d’enseignement supérieur. Ce n’est pas notre cas et nous pensons que l’exacerbation est de leur côté.

Pourquoi est-ce que vous féminisez toujours tous vos textes ?

Parce que l’académie française a dit qu’il fallait tous les masculiniser et qu’on trouve que Jean d’Ormesson a beaucoup perdu de son swag. On fait néanmoins une exception concernant Zofingue.

Plus sérieusement, le but est d’attirer l’attention sur une discrimination systématiquement banalisée et d’interpeller les lectrices. D’autres instances de l’Université en font de même, comme par exemple les facultés des SES et de droit. Et comme ça dérange pas mal, on se dit qu’on n’a pas tort et on continue.

C’est aussi une manière d’étendre la lutte contre le sexisme, qui n’est que trop présent à l’Université comme ailleurs.

1 Les termes au féminin s’entendent bien entendu aussi au masculin.

2 Nous saluons cependant l’invention par une éminente journaliste de la Tribune du concept des « élections tacites, avec une participation relativement faible » (TdG du 11-12 mai 2013 p. 15).

3 « Le Requiem de la violence », site internet de la revue REEL, consulté le 30 mai 2013.

 

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Rencontre autour des bourses d'études le 20 juin

Rencontre autour des bourses d'études le 20 juin 2013

La Conférence universitaire des associations d’étudiantEs (CUAE) vous invite à une rencontre le jeudi 20 juin 2013 à l’espace autogéré Nadir (8-10 Passage Daniel Baud-Bovy, derrière Uni-Mail).

Cette rencontre aura pour objet les récents problèmes de fonctionnement du Service des bourses et des prêts d’études de l’État de Genève (SBPE). Ce service de l’État est en effet au centre d’une polémique en raison du nouveau mode de calcul extrêmement défavorable aux étudiantes quil utilise. Cette année, des personnes en formation ont ainsi vu le montant de leur bourse divisée par quatre, voire simplement supprimée, alors que leurs situations ne s’étaient en aucun cas améliorée.

 

Le Service des bourses s’est aussi fait connaître pour son obstination bornée à demander aux étudiantes divers documents appartenant à leurs parents, tant bien même les boursières auraient des difficultés à les obtenir. De même, l’État ne se base plus sur le soutien financier réel des parents à leur progéniture pour calculer le montant des bourses.

 

Programme de la réunion du jeudi 20 juin :

18h15: Accueil.

18h30: Chronologie des événements depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les bourses et prêts d’études (LBPE) en 2012, par une membre de la CUAE.

18h45: Questions et ouverture de la discussion. Comment s’opposer au cours des choses ?

19h30: Apéritif et moment convivial dans le parc de l’Ancien-Palais (derrière Uni-Mail), ou au Nadir en cas de mauvais temps.

Venez avec vos témoignages et vos idées! Étudiantes et étudiants, boursières ou non, nous avons besoin d’unité sur la question.

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Pour la défense des intérêts des étudiant-e-s ! Votez la liste des Associations !

Les associations étudiantes sont votre voix au sein de l’université !
Les étudiant-e-s engagé-e-s au sein des associations sont les personnes les plus à même de défendre vos intérêts et elles l’ont prouvé par le passée. Les associations travaillent depuis de nombreuses années au sein des institutions universitaires pour améliorer les conditions d’études. Concrètement, par leur travail et leur connaissance des dossiers, elles ont réussi par exemple à améliorer la procédure d’exonération des taxes ou encore à augmenter les moyens alloués pour les voyages d’études, les activités festives et culturelles. Cependant, beaucoup reste à faire pour améliorer le statut des étudiant-e-s, ne serait-ce que sur la question de la réforme du calendrier universitaire.

La liste des associations est la plus représentative des étudiant-e-s !
Soutenu par près de 20 associations étudiantes, la liste numéro 2 est celle qui permet de représenter le plus de facultés. Peut on imaginer les étudiant-e-s en science ou de médecine totalement absent-e-s du parlement universitaire ? Les associations d’étudiant-e-s sont aussi les seules instances véritablement démocratiques et transparentes au sein de l’université. Chacun et chacune peut prendre part à leur association respective pour faire entendre sa voix au sein de l’Assemblée de l’Université.

Les étudiant-e-s doivent être uni-e-s !
L’ambition de quelques personnes mal informées sur le fonctionnement des associations et des institutions universitaires ne doit pas nous diviser sur des questions aussi importantes que l’opposition à la hausse des taxes d’études ou la disparition de nombreux bachelors en SES. Ne cédons pas aux attaques personnelles qui ne peuvent qu’affaiblir les étudiant-e-s. Votez pour des étudiant-e-s ayant un sens des négociations sérieuses et de leur responsabilité en tant que représentant-e-s des étudiant-e-s.

Donc, le 13 mai :

votez en bloc pour la liste N°2 des Associations !

Bureaux de vote (présentez vous avec votre carte d’étudiant ou un autre document d’identité!)
• Uni Mail (rez-de-chaussée, derrière la loge face aux salles de cours R160 et R170) : 9h-17h
• Sciences III (hall) : 9h30-15h
• CMU (bâtiment B, 2ème étage, devant les salles S1 à S5) : 9h-15h

Cette liste est soutenue par : l’AESPRI (Science politique & Relations internationales), l’AEMG (Médecine), l’AETI (Traduction et Interpretation) l’AENG (NeuroSciences), l’AESP (Sciences Pharmaceutiques), l’ADEPSY (Psychologie), le MELISE (Science de l’environnement), le MEES (Enseignement secondaire / IUFE), l’AECB (Chimie & Biochimie), l’AEP (physique) l’AEB (Biologie), l’AEM (Mathématiques) l’AESMMS (Médecine du sport), l’AEHES (Histoire Économique et Sociale), AEIEUG (Institut Européen)  As&D (Socioéconomie et Démographie), l’AES (sociologie) AGEDD (Développement Durable), AEEA (le nadir), ADEK (Etudiant-e-s kurdes) et la CUAE (faîtière)

1. Hadrien KOMAROMI (M)
2. David PILLONEL (IUFE)
3. Johanna YAKOUBIAN (SES)
4. Galileo MONNET-MARTIN (L)
5. Radhika SOOD (M)
6. Sabrina CHAKORI (S)
7. Aurélie VALLETTA (D)
8. Kevin SCHMIDT (GSI)
9. Abraham MONNIER (S)
10. Lorraine ASTIER (SES)
11. Céline CRABAS (FPSE)
12. Lorenzo AVELLINO (SES)
13. Sylvain MAECHLER (GSI)
14.Damien MOULIN (L)
15. Lorena HILDEBRAND (FPSE)
16. Mark JAEGGI (SES)

 

 

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Budget cantonal & hausse des taxes d'études : ce que nous avons vu, ce que nous retenons

La mascarade du débat sur budget cantonal 2013 est terminée. Le 25 avril, le parti socialiste et le parti libéral radical se sont finalement mis d’accord sur les modalités de l’austérité à venir. Cette dernière amène son lot de coupes budgétaires au profit d’un État toujours plus sécuritaire et toujours moins « social ». Au milieu de tout cela, une introduction des taxes pour les étudiantes des Hautes écoles spécialisées (HES) de 1’000 Frs par année et une surélévation des même taxes pour les étrangères de la Haute école de musique (HEM) et de la Haute école d’art et de design (HEAD).

Si on s’en tient aux médias et aux discours des professionnelles de la représentation, c’est ici que le film prend fin. Tout le monde est content, à part peut être l’extrême droite parlementaire pour qui les coupes dans les prestations pour les pauvres ne vont jamais assez loin. Happy end, en somme. Les travailleuses et les jeunes qui étaient dans la rue pour s’opposer frontalement à ce budget lors des manifestations du 15 mars et du 23 avril 2013 seront à peine mentionnées en tant que figurantes dans le générique.

Étudiantes ayant pris part à cette mobilisation, nous pouvons évidemment être déçues de n’avoir pas réussi à inverser le rapport de force. Cependant, il aurait été naïf de croire que nous pouvions réussir du premier coup, notamment au vu du faible soutien reçu de l’extérieur (où étaient les enseignantes ?).

Nous retiendrons les liens forts et précieux créés entre étudiantes de l’université, des hautes écoles spécialisées et du post-obligatoire ainsi que le fait d’avoir envoyé un message clair à celles et ceux qui s’arrogent le droit de décider pour nous, confortablement installés sur les sièges du parlement.

Nous devons surtout nous rappeler que les agendas parlementaires sont comme les promesses de politicardes : elles n’engagent que celles qui veulent bien s’y tenir. Après ce débat sur le budget une chose est claire, nos alliées ne sont à pas chercher dans les partis politiques. Nous devons au contraire garder en mémoire que nos protestations ont été neutralisées par la gauche institutionnelle, qui, durant plusieurs mois, a joué sur tous les tableaux en faisant mine de nous soutenir avant de nous trahir en plénière. .

La précarisation de la situation des jeunes et des étudiantes doit pourtant être mise à l’ordre du jour ; multiplions les moments d’information et de lutte sur nos conditions de vie et d’étude.

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la seconde assemblée du Réseau d’action étudiante de Genève le mardi 7 mai 2013 à 18h15 dans la salle de réunion des associations du 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy.