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Résumé des mois de juillet et août 2022

Le début du mois de juillet a été marqué par le départ du secrétaire permanent Andreu Gesti Franquesa, après deux ans de mandat à la CUAE. Son poste a été repris par Jules Stassen. Mi-juillet, le comité de la CUAE a effectué sa traditionnelle auto-formation de plusieurs jours et sa préparation de l’année académique à venir. Le GT genre de la CUAE a lui aussi fait un week-end de travail et d’autoformation. 

La CUAE a pris part à la mobilisation organisée en août en réponse aux procès de la Critical Mass, qui se sont finalement soldés par des acquittements.

Fin août a également marqué les un an du meurtre raciste de Roger Nzoy Wilhelm par la police vaudoise à la gare de Morges. La CUAE s’étant impliquée dans l’organisation de la dernière manifestation contre les violences policières pour exiger justice, elle a également pris part au rassemblement qui a eu lieu à la gare de Morges, et à la manifestation à Zurich. 

Tout au long de l’été, la CUAE a poursuivi son suivi du dossier cafétérias, étant donné l’ouverture imminente de nouvelles cafétérias à UniMail et UniDufour.

La CUAE a également poursuivi son travail dans le dossier des faitières facultaires visant à formaliser un statut spécifique pour les associations facultaires. De plus, elle a participé au comité de pilotage du programme Horizon Académique, une passerelle de préparation aux études universitaires. 

Elle a également, comme chaque année, oeuvré à l’organisation des Welcome Days qui reprennent la forme d’un festival des association comme lors des années pré-COVID, mais cette fois au parc Baud-Bovy. Les activités liées aux Welcome Days s’étendront sur toute la semaine du 12 septembre. A la rentrée, la CUAE distribuera les agendas-guides 2022-2023 qui ont été finalisés pendant la pause estivale. 

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Résumé du mois de juin 2022

Alors que la session d’examens était en cours, le rectorat menaçait toujours de porter plainte contre les manifestant.e.x.s qui ont empêché la conférence d’Eric Marty le 17 mai. La CUAE a poursuivi les négociations avec le rectorat et son service de communication afin que celui-ci renonce à porter plainte et opte pour une solution moins répressive. Issue qui a finalement été trouvée puisqu’un communiqué stipulant que la plainte ne sera pas déposée a été publié sur le site de l’unige. Marquant ainsi la “fin” de l’émulation qui a eu lieu autour du cas de cette conférence, sur lequel nous avons publié un texte.


La CUAE s’est aussi mobilisée contre une manoeuvre de flexibilisation massive et de licenciement collectif de la part de la migros. Celle-ci a demandé à ses employé.e.x.s étudiant.e.x.s de passer de contrats fixes à des contrats à l’appel, sans quoi iels seraient tout simplement licencié.e.x.s. La CUAE a donc pris part à la conférence de presse qui s’est tenue devant la migros de la gare le 21 mai, à l’appel d’unia et des vendeureuses. Elle a également rédigé une prise de position en soutien aux étudiant.e.x.s concerné.e.x.s.


De plus, la CUAE organise, comme chaque année, le comité de pilotage des welcome days pour la rentrée de septembre. Pour cela, elle s’est notamment réunie une première fois avec les associations intéressées afin de prévoir le format des welcome days 2022. Depuis, elle se charge des réservations et du travail de suivi.

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Répression à l’université et autres histoires de transphobie

Répression à l’université et autres histoires de transphobie

A partir du 29 avril 2022, une ample polémique [1] a agité l’université de Genève. En effet, une conférence d’abord et un séminaire public ensuite ont été empêchés. Et cela pour une simple et bonne raison : ces deux événements offraient une plateforme sans contradiction réellement possible à des auteur.e.s pour promouvoir leurs ouvrages et idéologies transphobes. Mais cette affaire a pris une autre tournure lorsqu’au lendemain du deuxième empêchement, le rectorat a annoncé par voie de presse qu’il s’apprêtait à porter plainte pénale contre X, c’est-à-dire contre les militant.e.x.s impliqué.e.x.s dont il ne connaissait pas l’identité. Cette affaire a été largement relayée par différents médias et a donc largement dépassé le cadre de l’université. Beaucoup d’informations, souvent contradictoires, ont circulé (et continuent de le faire) sur les deux événements et leur empêchement mais également sur la réaction des différents acteurs universitaires. Ce texte a vocation à réaffirmer le point de vue de la CUAE concernant la gestion des deux empêchements de conférences.
Depuis une dizaine de jours, on sait que le rectorat ne déposera pas plainte. En effet, suite à de longues discussions, il s’est résolu à “engager un dialogue”, dont le premier pas est une déclaration commune (rectorat et CUAE) qui “réaffirme les valeurs de l’institution” et dans lequel le rectorat s’engage à ne pas porter plainte. Ce texte sera également l’occasion de revenir sur ce que signifie cette déclaration pour la CUAE et la politique universitaire.


Un peu de contexte

Le 29 avril 2022, l’université de Genève avait loué une de ses salles pour que deux psychanalystes françaises (Céline Masson et Caroline Eliacheff) puissent présenter leur livre La fabrique de l’enfant-transgenre. Il n’y a pas besoin de s’aventurer très loin pour être convaincu.e.x que ce livre tient des propos et des thèses (ou plutôt des lubies) largement dégradantes à l’égard des personnes trans et tout particulièrement des mineur.e.x.s trans. Dans des situations telles que celle-là, on exige toujours des personnes opprimées de se justifier et de documenter de manière bétonnée leurs accusations de transphobie alors qu’on accorde un bénéfice du doute disproportionné aux personnes en face qui ne sont que très rarement inquiétées. Durant l’action, les militant.e.x.s n’ont pas “cédé aux injonctions au débat”[2], mais nous proposons ici quelques arguments qui attestent de la transphobie de Masson et Eliacheff. 
Les auteures de ce torchon réactionnaire ne s’arrêtent évidemment pas à considérer les enfants trans comme un objet dont l’existence n’est dictée que par un ordre social et culturel nouveau et dominant (laissez-nous rire), qui s’imposerait entre autres par les réseaux sociaux [3]. Elles assimilent également les transidentités et les transitions de genre à des “scandales sanitaires” [4]. En plus de s’opposer à toute forme de progressisme, ces deux auteures sont également connues pour être à l’origine et co-directrices de l’observatoire de la petite sirène, un groupuscule ultra-conservateur issu de la manif pour tous qui cherche notamment à entraver l’accès aux transitions pour les mineur.e.x.s trans [5]. Cet observatoire a été créé dans l’idée de s’opposer à l’autodétermination des mineur.e.x.s comme en témoigne sa charte fondatrice : “L’« autodétermination de l’enfant », argument renvoyé par une certaine militance poussant les enfants à changer de genre, est un concept que la pratique des cliniciens doit interroger sur un plan éthique.” [6]. Bref, Masson et Eliacheff sont toutes deux transphobes tout comme leur horrible ouvrage et il est dès lors nécessaire de les combattre. [7]
Un peu plus de deux semaines plus tard, le 17 mai 2022 (journée internationale de lutte contre les LGBTIQ+phobies, une coïncidence de date que le rectorat et le service égalité et diversité n’ont cessé de qualifier de “malheureux”), c’était une professeure du département de langue et littérature françaises modernes qui invitait Eric Marty pour un séminaire (public) au cours duquel il devait présenter son ouvrage paru en 2021 intitulé Le sexe des Modernes. C’est un livre qui, derrière une érudition caméléonesque et une prétention littéraire extravagante, cache une idéologie néfaste et meurtrière. En effet, Marty prétend, à l’aide de son livre, retracer une histoire de la pensée moderne en mobilisant de nombreu.se.x.s. auteur.e.x.s mais, en réalité, son livre sert plutôt à asseoir une idéologie, la sienne. Ainsi, il se donne comme ennemis les théories du genre (qui seraient idéologiquement hégémoniques…), les mouvements minoritaires ou encore Judith Butler [8]. Mais la revendiquée démarche scientifique et littéraire ne saurait cacher un manque de connaissances et sa volonté de remettre en cause les études sur le genre (ou gender studies).
Un des autres éléments troublants dans ce livre est sa volonté d’opposer deux blocs intellectuels (l’Europe et l’Amérique du Nord) qui seraient antagonistes. Selon cette idéologie, l’un devrait se défendre de l’influence de l’autre. Il est difficile ici de ne pas voir une inspiration huntigtonienne [9] d’un choc supposé entre plusieurs civilisations, idée qui a inspiré et inspire largement de nombreux courants d’extrême-droite.
Marty se distingue également par l’usage répété de faux-concepts qui ne renvoient à aucune réalité, si ce n’est celle qu’il invente. Il parle ainsi de “mouvance LGBT” ou de “discours LGBT” comme si ces concepts existaient vraiment (d’ailleurs il faut se méfier parce qu’ils sont violents…) et qu’ils étaient les forces qui structuraient le monde social. Lorsqu’on entend des discours aussi grossiers, force est de constater qu’il est difficile de les prendre au sérieux. Mais il est également difficile de les ignorer tant ils reprennent toutes les caractéristiques du discours réactionnaire omniprésent.
D’après ce que nous venons d’avancer, nous pouvons dire sans craindre de nous tromper que Marty et ses écrits sont réactionnaires. Mais si le séminaire n’a pas pu se tenir c’est parce qu’ils sont également virulemment transphobes. En effet, Marty soutient que l’existence de personnes trans constitue une violence pour les femmes cisgenres (à comprendre: les “vraies femmes”) ou encore que le “désir transsexuel” est une haine de soi en tant que sujet homosexuel qui refoule son homophobie. [10]
Pour plus d’informations : voir le formidable dossier sur la transphobie de Marty écrit par l’AEEG (Association des Étudiant.e.x.s en Études Genre) [11].

Les réacs, dehors!

Ces deux événements ont indéniablement des points en commun malgré les efforts que l’université a faits pour distinguer les deux cas. Comme nous l’avons brièvement expliqué plus haut, les ouvrages qui étaient censés être présentés développaient des thèses transphobes. Mais aussi bien Eric Marty que Caroline Eliacheff ou Céline Masson sont connu.e.s en tant que personnalités publiques pour les positions réactionnaires qu’il et elles défendent. Ces trois pseudo-intellectuel.le.s s’inscrivent dans un mouvement largement plus général de panique morale réactionnaire dont les défenseurs se sentent mis en danger par l’émergence de nouvelles formes d’expression, d’existence et par les revendications politiques des groupes opprimés.
Les deux livres qui ont provoqué la réaction des militant.e.x.s se distinguent par leur méconnaissance des sujets étudiés et surtout de leur totale méconnaissance du vécu des personnes trans. Il n’y a donc rien de réellement surprenant à les voir et à les entendre dire les pires aberrations et nier les vécus et les expériences trans. Ces deux conférences sont également une manière d’empêcher tout débat scientifique sérieux qui mobilise des arguments réellement fondés et des connaissances tirées des vécus des personnes trans ou des champs de recherche spécialisés en la matière. Pour des réactionnaires comme Masson, Eliacheff ou Marty, toute expertise sérieuse sur ces sujets est immédiatement discréditée parce qu’elle serait trop militante ou des effets de mode.
Ces deux événements auraient dû se tenir dans les murs de l’université. Mais tout ça n’a pas eu lieu puisque des militant.e.x.s se sont rendu.e.x.s dans les salles où étaient censées se tenir les conférences et ont exprimé leur colère quant au fait que des ouvrages aussi dégradants soient promus dans les murs de l’université et que leurs auteur.e.s usent de son image pour se parer d’une respectabilité des plus délétères. Pour cela, les militant.e.x.s ont occupé l’espace de leur présence et de leurs voix. 
La CUAE, n’ayant ni organisé, ni participé à, ni revendiqué ces actions, elle n’a pas les informations suffisantes pour décrire précisément le déroulement des événements. Cependant, une chose est sûre, le récit sur l’action du 17 mai que les principaux médias ont relayé (selon lequel les manifestant.e.x.s étaient violent.e.x.s et agressif.ve.x.s, voire hystériques) est tout à fait exagéré. Primo, il n’existe pas de version concordante. En effet, le communiqué de l’action du 17 mai paru sur renverse.co ne signale aucune velléité de violence de la part des manifestant.e.x.s, bien au contraire, mais celui-ci ne semble pas intéresser les journalistes réactionnaires qui cherchent à discréditer sommairement cette action. Deusio, l’accent est invariablement mis sur la violence (supposée) des manifestant.e.x.s et jamais sur celle des conférencièr.e.s ou du public, ni même sur l’immense violence systémique qui est pourtant le déclencheur de cette action. Tertio, il est affligeant de constater que cette instrumentalisation de la notion de violence ne sert finalement qu’à entraver la problématisation du problème dont il est ici question : le cissexisme [12], qu’il soit interne ou non à l’université.

Quand la plainte pénale vole au secours de la liberté académique

Le rectorat a annoncé qu’il allait porter plainte suite au deuxième empêchement, celui du séminaire de Marty le 17 mai. Sa réaction était ainsi beaucoup plus forte qu’après l’interruption de la conférence de Masson et Eliacheff le 29 avril. Précision importante : le séminaire de Marty était un séminaire public qui, de plus, ressemblait passablement à une conférence. En plus de la répétition (l’interruption du 17 mai était la deuxième en à peine plus de deux semaines), la différence de traitement entre les deux actions s’explique, selon le rectorat, parce qu’Eric Marty venait dans le cadre d’un séminaire donné par l’université, ce qui rend l’affront à la liberté académique d’autant plus grand. Masson et Eliacheff venaient quant à elles donner une conférence pour laquelle l’université prêtait ses locaux (et de ce fait aussi son image, malgré les tentatives de l’université de se dédouaner du contenu des conférences organisées par des tiers en son sein). Pour le rectorat, interrompre un cours, c’est s’attaquer au coeur des missions de l’université. Et ça le rectorat ne pourrait le tolérer, quel que soit le contexte, quelle que soit la situation.
Le rectorat se comporte comme si la notion de liberté académique était indiscutable, mais dans la pratique elle est constamment négociée quant à sa définition et son cadre d’application: qu’est-ce qu’un cours? Un savoir? Une expertise? Un débat? Toutes ces questions n’ont pas forcément de réponse toute faite. En somme, la liberté académique est tout sauf figée.
Le rectorat s’inquiète beaucoup du fait que la liberté académique était menacée et qu’il est important de la préserver. En tant que syndicat étudiant, nous abondons dans le sens de la deuxième partie de la phrase. En revanche, la première nous dégoûte lorsqu’elle est associée à de telles actions. Nous pensons en effet que laisser Marty s’exprimer sans contradiction sur des sujets tels que la transidentité est largement plus dangereux pour les sciences et principalement les sciences sociales [13] que les actions du 29 avril et du 17 mai. Dire qu’il ne sera bientôt possible de parler que des choses qui font consensus et qu’on va être contraint.e.x.s de s’auto-censurer est l’argument facile (et facilement démontable) pour voler au secours des réactionnaires. Et il a très souvent été utilisé, notamment par un certain recteur.

L’anti-wokisme, nouvelle mode de l’extrême droite

On ne peut démonter cet argument et plus globalement comprendre cette affaire sans prendre un peu de recul pour la replacer dans un contexte plus large de droitisation des débats et d’une vague anti-wokiste d’envergure.
Avant même que le rectorat annonce porter plainte et que cette affaire prenne une autre dimension, les journalistes réactionnaires se lâchaient déjà et sautaient sur l’occasion pour s’indigner devant les supposées censure et cancel culture. En gros, ils instrumentalisaient l’action du 29 avril pour justifier leur rengaine désormais bien connue : “On peut plus rien dire”, rengaine corroborée par nos têtes rectorales préférées. Or, les fachos ont tendance à avoir de plus en plus de tribunes pour déverser leurs idées haineuses, et non l’inverse.
Le 16 mai par exemple, une interview de Flückiger, le recteur de l’UNIGE est parue dans le Temps. [14] Deux journalistes s’inquiètent du fait que “l’Université de Genève est sous pression face aux revendications et actions militantes” et demandent à Flückiger ce qu’il en pense. Avec une complicité active, il rentre dans leur jeu et mélange tous les sujets (la volonté d’un espace de prière pour les personnes de confession musulmane, l’organisation d’une assemblée en mixité choisie sans mecs cis il y a plus d’un an ou l’empêchement d’une conférence transphobe) comme si c’était une seule et même question. A force d’user de raccourcis intellectuels et d’amalgames des plus grotesques, il est presque logique de l’entendre conclure que “la liberté d’expression est malmenée à l’université”, démontrant encore une fois qu’il ne saisit rien aux enjeux qui concernent “son” université.
Une fois que la deuxième conférence a été empêchée, le traitement médiatique a encore gagné en intensité et les journalistes réactionnaires s’en sont donné à coeur joie. Iels sont allé.e.s de généralités fallacieuses en considérations personnelles infondées, dans ce qui ressemblait plus à des règlements de compte personnels qu’à du journalisme [15].
Flückiger a également dit dans une interview accordée à la Tribune de Genève que “[l]es personnes qui craignent les livres n’ont jamais été du bon côté de l’histoire. Nous avons besoin d’approches critiques, de dialogue. Pas d’autodafés.” [16] Ainsi, il y a un retournement de sens extrêmement grave où les manifestant.e.x.s (et la CUAE) sont assimilé.e.x.s aux “fascistes des années 20 et 30”. [17] En plus d’être une attaque ad hominem honteuse, elle s’inscrit dans une stratégie rhétorique bien connue de l’extrême droite qui consiste à faire passer les antifascistes pour les vrais fascistes, les antiracistes pour les vrais racistes, etc. Et au final, ce discours est utilisé pour redéfinir les frontières du politiquement acceptable afin de pouvoir défendre des positions politiques foncièrement racistes, autoritaires, transphobes, fascistes, etc. Et il est absolument terrifiant de voir le recteur de l’université de Genève participer activement à une droitisation des discours aussi agressive et décomplexée.
Droitisation à laquelle Eric Marty n’a pas oublié de rajouter son grain de sel (au lieu de se faire tout petit) en répondant dans un journal d’extrême droite romand nouvellement créé [18]. En plus d’exposer son arrogance et sa condescendance, il prouve haut et fort (en ne se basant sur aucun argument excepté son intolérance) sa transphobie et son mépris de tout mouvement social qui pourrait remettre en question sa place privilégiée dans la structure sociale.
Mais les médias ne sont pas les seuls à s’être saisis du sujet puisque les politiques y ont également perçu une bonne occasion de se faire de la pub. Le PLR genevois a par exemple publié un communiqué de presse en soutien à l’université dès le 18 mai soit le lendemain du séminaire empêché [19]. Mais évidemment, il ne s’est pas contenté de ça et a multiplié les communications comme si c’était devenu le sujet d’actualité prioritaire numéro 1. Ainsi, le PLR, dans son journal [20], désignait son nouvel ennemi : le wokisme qui “s’étend à Genève”. Et s’effrayait de l’avancée de la cancel culture, même à l’université de Genève, qui devrait être un bastion protégé de ces bassesses militantes. Notons quand même que c’est un des quatre sujets traités dans ce numéro. On voit ici les priorités des partis bourgeois. Sans parler du ton alarmiste qu’ils emploient pour décrire le nouveau fléau sociétal auquel on est confronté.Les personnalités politiques en profitaient aussi pour glisser leur petite analyse personnelle sur le sujet puisque tout le monde était sommé de s’opposer à cette action au risque de paraître comme trop extrême ou à l’encontre de principes tels que la liberté. Par exemple, Alexandre de Senarclens, député PLR genevois, s’insurge dans une opinion publiée dans la TdG [21] contre des élu.e.x.s vert.e.x.s qui ont osé ne pas discréditer les wokistes empêcheureuses de conférence. Il affirme que les Vert.e.s sont opposé.e.x.s à la liberté et au dialogue et qu’iels nourrissent “un discours qui verse dans le discours communautariste”. Mais il n’y a pas que les partis ou membres de partis de droite dure ou d’extrême droite qui ont été incendiaires face à ces actions. En effet, Anne Emery-Torracinta, pourtant au PS, parti centriste, se fendait elle aussi d’une opinion dans la TdG [22] où elle affirmait qu’il fallait “dénoncer avec force de tels comportements”. Traduction : elle demandait publiquement au rectorat de porter plainte. En plus de témoigner de l’incroyable ampleur qu’a pris cette affaire, ces deux opinions témoignent d’une évidente droitisation du débat politique. Ils montrent entre autres que des discours haineux et leur relai par les médias réactionnaires ont des effets concrets extrêmement forts.

Ça pue la répression

Même si aujourd’hui, nous avons la confirmation que le rectorat ne portera pas plainte, il n’en reste pas moins que pendant de longues semaines, celle-ci était brandie comme une menace constante qui avait entre autres pour but d’intimider. Les deux chefs d’accusation dont il était question sont la contrainte et la violation de domicile. L’intimidation utilisée par le rectorat via l’annonce de sa volonté de porter plainte pénale contre inconnu.e.x s’inscrit évidemment dans cette stratégie d’esquive des questions de fond. 
Le rectorat nous disait qu’une enquête de police permettrait de mieux comprendre ce qui s’était passé dans ces salles d’uni Bastions le 29 avril et le 17 mai. Mais nous ne sommes pas dupes, sa véritable intention était de marquer le coup et son territoire. La plainte n’aurait pas seulement servi de punition aux manifestant.e.x.s présent.e.x.s le 17 mai mais également d’avertissement à tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui apportent des revendications combatives au sein de l’université. En creux, il nous dit : “L’université c’est chez nous (cf. violation de domicile) et désormais vous êtes prévenu.e.x.s, si vous cherchez à vous approprier l’université (qui ne vous appartient donc pas), vous devrez en subir les conséquences.”
Finalement, le rectorat cherchait à minimiser les conséquences d’une plainte pénale. Une plainte implique une enquête menée par la police qui n’hésiterait pas à utiliser ses méthodes habituelles : chantage, intimidations brutales, espionnage, fichage généralisé, etc. En plus d’être confronté.e.x.s à la police, les militant.e.x.s auraient pu être exposé.e.x.s au système judiciaire, avec les coûts pécuniaires, psychologiques et sociaux que cela implique. Coûts d’autant plus importants que les personnes trans et les militant.e.x.s sont des populations particulièrement vulnérables à ces institutions répressives.
En plus de cela, la menace du conseil de discipline (organe de répression et de sanction interne à l’université) pouvant prononcer jusqu’à l’exclusion des potentiel.le.x.s étudiant.e.x.s planait toujours au-dessus de (et dans) la tête de tout le monde, bien qu’évoquée seulement à de rares reprises puisqu’il n’y avait pas la certitude (malgré la mauvaise foi dont découlait ce doute) de la part du rectorat que des étudiant.e.x.s soient impliqué.e.x.s (et/ou reconnaissables). Il va sans dire que la CUAE trouve extrêmement choquant que ce soit une option réellement envisageable dans la tête du rectorat pour contrecarrer l’expression de revendications de la part du corps étudiant.
D’autant plus que ces menaces dépassent largement le cadre de ces deux empêchements et des personnes impliquées et sont des menaces dissuasives pour les luttes à venir. Les conséquences sont donc aussi énormes à long-terme. En somme, la répression du rectorat est éminemment politique et la manière de lui répondre ne pourra être que tout aussi politique.

Conclusion: la suite au prochain numéro


Au final, pour tous les réactionnaires qui espéraient et qui sommaient l’université de répondre par la répressive, cette affaire a accouché d’une souris puisque le rectorat a finalement décidé de ne pas porter plainte. Il a préféré publier un communiqué conjoint avec la CUAE pour réaffirmer les valeurs de l’université. 
Ce communiqué affirme que le rectorat ne portera pas plainte afin de privilégier un dialogue. Il a l’ambition de se tourner vers l’avenir et d’utiliser l’empêchement du 17 mai comme un élément révélateur d’un problème plus enraciné. Ainsi, il affirme s’inquiéter du traitement des personnes trans et un peu plus généralement des populations marginalisées. Pour cela, comme d’habitude, tout passera uniquement par le “dialogue”.
Pourtant, l’annonce d’une plainte pénale était une fois de plus une preuve de son incapacité à intégrer les revendications et les besoins exprimés. En effet, il semble superflu de devoir le dire, mais cette menace brandie coupait court à toute intervention de la part des manifestant.e.x.s qui risquaient des conséquences pénales en se montrant (déjà qu’en se cachant iels les risquent). Cela a donc comme conséquence directe d’empêcher la possibilité même d’avoir une discussion avec ces personnes concernées, que le rectorat semblait souhaiter.
Pour mener ce dialogue de manière efficace, l’université se targue d’avoir un service qui existe déjà et qui fait du “super boulot” : le service égalité et diversité. Mais quand on se penche d’un peu plus près sur ce que fait véritablement ce service, il est difficile de ne pas y voir du pinkwashing bien rôdé. En effet, lorsqu’il défend son bilan, il évoque les “magnifiques prix genre” que son service distribue ou les stands qu’il tient lors de journées symboliques (le 17 mai par exemple, jour où Marty venait déverser sa haine sans que ça le dérange).
Bref, bien que l’université affirme son prétendu engagement pour lutter contre les violences systémiques et les inégalités structurelles, il n’y a pas l’amorce d’une remise en question de son fonctionnement institutionnel, pourtant source de tellement de problèmes. Et ce n’est pas surprenant puisque l’université est parfaitement dans son rôle de préservation de ses intérêts en tant qu’institution. 
Ce serait une erreur stratégique fatale et une énorme perte de temps que de demander à l’institution (au cours du dialogue qu’elle recherche tant) de remettre en question de fond en comble le fonctionnement de l’alma mater pour une simple et bonne raison : elle ne le fera pas d’elle-même. Et si nous voulons vraiment changer les choses, ça ne se fera pas au cours d’un dialogue avec les instances directrices qui ne peut que mener dans une impasse s’il n’est pas accompagné d’une mobilisation collective et combative. En effet, leurs intérêts et les nôtres sont divergents et le rapport de force ne peut être qu’à l’avantage du rectorat et donc, avec une telle stratégie, les avancées ne seront que minimes. Malgré le tournant répressif opéré par l’université et parce que les dysfonctionnements sont plus profonds que ce que le rectorat veut bien admettre, il faudra adopter d’autres stratégies : plus revendicatives et collectives.

[1] Qualifier cette affaire de polémique n’a absolument pas pour but de minimiser ou d’occulter les impacts très importants, graves et concrets qu’aurait pu avoir une plainte pénale sur les personnes concernées mais également sur la politique contestataire à l’université dans les prochaines années. Bien au contraire, l’utilisation de ce terme cherche à montrer l’incroyable disproportion et l’acharnement qu’on a pu observer ces dernières semaines contre les militant.e.x.s de la part de certains médias, des instances universitaires et de certains acteurs politiques.
[2] https://renverse.co/infos-locales/article/conference-transphobe-a-l-uni-bastions-3528
[3] https://www.observatoirepetitesirene.org/quisommesnous
[4] Il faut pas chercher très loin. C’est sur la couverture de leur foutu bouquin
[5] https://www.observatoirepetitesirene.org/
[6] https://www.observatoirepetitesirene.org/quisommesnous
[7] Pour plus d’informations : article de mediapart Mineurs trans : des groupuscules conservateurs passent à l’offensive comme référence ; https://www.mediapart.fr/journal/france/170522/mineurs-trans-des-groupuscules-conservateurs-passent-l-offensive
[8] Judith Butler est une philosophe étasunienne qui travaille sur le genre et la théorie queer.
[9] Samuel Hungtington a fait carrière dans la science politique et est notamment connu pour son livre Le Choc des civilisations où il conçoit le monde comme fragmenté entre plusieurs civilisations irréconciliables. L’occident est vu par Huntington comme assiégé par des civilisations qui lui sont hostiles.
[10] Marty, Le Sexe des Modernes, p. 493, cité dans le blog de Mediapart, https://blogs.mediapart.fr/antoineidier/blog/170522/propos-du-sexe-des-modernes-et-d-un-probleme-plus-general-la-critique-de-gauche
[11] https://cuae.ch/quelques-ressources/
[12] Cissexisme: système de domination qui soutient que les personnes cisgenres sont plus naturelles et légitimes que les personnes trans. Nous préférons le terme “cissexiste” au terme “transphobe” car il illustre le fait que ce sont des oppressions systémiques et non individuelles et psychologiques, comme pourrait le sous-entendre le suffixe “-phobe”.
[13] Eric Marty utilise sa notoriété d’ancien professeur universitaire prestigieux pour parer ses travaux du sceau scientifique. Ainsi, il ne se fatigue pas à faire des recherches en mobilisant des sources scientifiques tirées des études spécialisées et par la même nuit à la qualité de la discussion scientifique. Par exemple, il ne mobilise pas le corpus des études trans (pourtant fourni et de qualité). Cela participe également à relativiser l’importance de ces travaux qui sont de meilleure qualité et plus respectueux des méthodes scientifiques.
[14] https://www.letemps.ch/suisse/yves-fluckiger-liberte-dexpression-malmenee-luniversite
[15] https://www.letemps.ch/suisse/geneve-pente-glissante-empruntee-syndicat-etudiants
[16] https://www.tdg.ch/je-crains-une-forme-dautocensure-626812446861
[17] https://www.watson.ch/fr/suisse/lgbtqia%2b/353800979-l-uni-de-geneve-la-liberte-attaquee-par-des-activistes-lgbtiq
[18] https://www.lepeuple.ch/le-prof-attaque-a-geneve-regle-ses-comptes/
[19] https://www.plr-ge.ch/actualites/communiques-de-presse/communiques-de-presse-details/news/soutien-a-luniversite-de-geneve-61448
[20] https://www.plr-ge.ch/actualites/le-nouveau-genevois/communiques-de-presse-details/news/nos-deputes-en-action-62070
[21] https://www.tdg.ch/derives-ideologiques-des-verts-780844734143
[22] https://www.tdg.ch/luniversite-ni-temple-ni-forum-ni-arene-263752509713

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Prise de position en soutien aux étudiant.e.x.s employé.e.x.s par la migros

Le 7 juin dernier, les patrons de migros Genève ont adressé un courrier à tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui travaillent pour eux, c’est-à-dire plus de 320 personnes (unige et hes-so). Cette lettre leur laissait jusqu’au 23 juin (soit douze petits jours après la réception du courrier) pour décider de signer ou pas le nouveau contrat qui leur était proposé. Au cas où iels ne le feraient pas, iels seraient tout simplement licencié.e.x.s.


La forme de cette annonce à ses employé.e.x.s est tout simplement scandaleuse : aucune consultation de ses salarié.e.x.s ; un délai de réponse dérisoire -qui plus est au cours de la période particulièrement stressante qu’est la session d’examens ; une annonce par courrier avec un langage patronal et productiviste dont on connait la brutalité ; des informations essentielles qui ne sont pas communiquées ; etc.


Mais le fond et la logique des nouveaux contrats est encore plus ignoble. En effet, la migros ne se cache pas, elle demande à ses travailleureuses “davantage  de souplesse et de flexibilité” pour “répondre au plus près des besoins de l’activité”. Traduction : Veuillez renoncer à des conditions de travail dignes pour qu’on (ndlr: migros) fasse de meilleurs bénéfices. C’est cette logique qui anime les nouveaux contrats à l’appel proposés. Et ça se concrétise en un nombre d’heures variables de semaines en semaines, selon les besoins et les désirs de l’employeur. Ainsi, il est impossible de s’organiser à l’avance et les étudiant.e.x.s sont obligé.e.x.s de libérer un grand nombre d’heures par semaine afin d’être disponibles au cas où migros aurait besoin d’elleux. Il est tout aussi impossible de prévoir les rentrées puisqu’elles dépendent directement du nombre d’heures effectuées, à la demande de la migros. Evidemment, à côté de tout ça, la migros paiera toujours ses employé.e.x.s au lance-pierre en ne respectant que très minimalement le salaire-horaire minimum genevois. De plus, avec ces nouveaux contrats, les étudiant.e.x.s employé.e.x.s pourront être muté.e.x.s (encore et toujours à la demande de l’employeur) dans n’importe quel site de migros Genève, devant parfois faire de longues heures non-payées pour se rendre sur leur lieu de travail.Avec ce nouveau contrat, migros s’arroge le droit de balloter comme bon lui semble ses employé.e.x.s pour les envoyer où et quand iels lui seront le plus rentable. Et tout ça, sans la moindre considération pour leur avis ou leur santé.

Nous condamnons très fermement le chantage honteux que la migros entreprend dans le but d’augmenter ses bénéfices sur le dos des étudiant.e.x.s travaillant pour elle. Cela est d’autant plus insupportable que ça détériore non seulement les conditions de travail (déjà initialement très précaires) mais également les conditions d’études des étudiant.e.x.s sous contrat. Mais cela participe également gravement à la précarisation de la population étudiante dans son ensemble.


Pour toutes ces raisons, nous affirmons notre soutien inconditionnel aux étudiant.e.x.s-employé.e.x.s qui ont reçu cette lettre de chantage et qui subissent ce licenciement collectif. De plus, nous nous opposons fermement à cette entreprise de flexibilisation brutale comme à toutes les autres.

Ainsi, nous soutenons et nous associons aux revendications formulées par Unia et les étudiant.e.x.s concerné.e.x.s : 
– Une période de réflexion plus longue, une séance d’information avec tou.te.x.s les employé.e.x.s et le syndicat ainsi qu’une séance de négociation doivent être mises en place
– Un nombre d’heures minimum et maximum de travail, dans une fourchette restreinte, doivent être garantis ainsi que la certitude d’être affecté.e.x dans un seul magasin
– L’implication du personnel étudiant dans la gestion de la migros et dans la gestion des plannings de travail doit être assurées

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Résumé du mois de mai 2022

Fin avril, la commission de nomination a choisi un nouveau secrétaire permanent, Jules Stassen, en place pour au moins deux ans à la CUAE.

Le mois de mai s’est ensuite ouvert comme chaque année par la “fête” des travailleur.euse.x.s et son cortège habituel, le 1er mai, auquel la CUAE a pris part au sein du bloc révolutionnaire. Elle avait également contribué à son organisation au cours des semaines qui précédaient.

La CUAE a créé il y a quelques années le site permis-etudiant.ch et l’utilise très régulièrement lors de ses permanences. En mai, un des créateurices de ce guide juridique en ligne est venu donner une formation interne aux membres de la CUAE. Il a ainsi fait une présentation de la logique migratoire propre à la Suisse et donné un aperçu du champ des possibles à l’échelle de la CUAE, notamment en ce qui concerne la question spécifique des permis étudiants.

Entre le 5 mai et le 25 mai, la CUAE a organisé un cycle de projection du documentaire arté “Le temps des ouvriers”, divisé en 4 épisodes. Ces 4 épisodes ont été projetés dans 4 lieux différents: la salle des associations, l’Ecurie, le Silure et l’Atelier, et ont été suivis à chaque fois d’un apéro et d’une discussion avec les personnes présentes. L’objectif de ce cycle de projection était de faire office d’auto-formation et d’ouvrir une réflexion collective sur les origines du système capitaliste que nous combattons.

Le mardi 10 mai, la dernière assemblée des délégué.e.x.s du semestre de printemps 2022 s’est tenue. Elle a été l’occasion de faire du lien entre associations, d’échanger sur les actualités universitaires et sur les différents dossiers en cours et à venir. 

La CUAE continue de rencontrer régulièrement différentes associations universitaires, qu’elles soient basées à l’UNIGE ou ailleurs. Ce mois-ci, elle a notamment rencontré la FEN, l’association faitière de l’université de Neuchâtel, ou encore le collectif Datcha, lieu autogéré sur le campus de Sciences de l’UNIGE, dans des contextes plus ou moins formels. 

Le 29 avril, des militant.e.x.s ont interrompu une conférence donnée par Céline Masson et Caroline Eliacheff, deux psychanalystes transphobes qui étaient venues présenter leur livre “La fabrique de l’enfant transgenre” à Uni-Bastions. Cette action a causé un backlash réactionnaire important et un déluge de propos oscillant entre le cissexisme et le fascisme. En réaction à cela, la CUAE a décidé d’organiser une conférence intitulée “Comprendre les mouvements anti-trans d’aujourd’hui” avec comme intervenante Constance Lefebvre, experte sur ces questions et membre du collectif “Toutes des Femmes”. Entre temps, le 17 mai, un deuxième événement a été interrompu par des militant.e.x.s. Il s’agissait cette fois d’un séminaire organisé par le département de langue et de littérature françaises modernes, dans lequel Eric Marty, un auteur connu des milieux trans pour ses positions transphobes, était invité à venir présenter son livre “Le Sexe des Modernes”. Cette deuxième action a été reçue avec encore plus de véhémence de la part des médias, mais également de la part du rectorat, qui a aussitôt annoncé qu’il allait porter plainte contre X. Il a également évoqué la possibilité de sanction disciplinaires, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de l’université, pour les étudiant.e.x.s identifié.e.x.s.

La CUAE a pris position en soutien aux militant.e.x.s et a tout de suite dénoncé la réaction répressive que choisissait d’avoir l’université. Elle a notamment écrit une lettre ouverte, signée par un grand nombre d’organisations de la société civile, appelant le rectorat à renoncer à la plainte et à reconnaître le caractère transphobe des deux événements qui ont été interrompus. Elle a également organisé une plénière sur le parvis d’UniMail le vendredi 27 mai afin de discuter plus largement de la répression à l’université et de comment y faire face. Cette plénière a eu un franc succès et plus d’une cinquantaine de personnes, principalement des étudiant.e.x.s et des membres du corps intermédiaire, sont venues y participer. En parallèle à cela, la CUAE a eu de nombreuses réunions avec des associations intra et extra-universitaires, ainsi qu’avec des membres de la hiérarchie et de l’administration universitaire, afin de trouver une issue à cette situation et d’empêcher la répression sur les militant.e.x.s. Les discussions sont toujours en cours. 

En outre de toutes les activités mentionnées ci-dessus, la CUAE a continué à s’investir dans différents groupes de travail. Le GT genre a notamment continué ses réunions régulières pour pousser à la réflexion et à la mobilisation féministes à l’université. La CUAE fait toujours partie d’un groupe de travail sur les cafétérias universitaires qui se penche en ce moment sur le réaménagement des cafétérias d’UniMail. En plus de cela, la CUAE a poursuivi son travail avec la CGTF et les associations faitières facultaires afin de pérenniser un statut pour ces dernières.

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Prise de position de la CUAE sur la répression et la transphobie à l’unige

Sur la répression de l’université à l’encontre des étudiant.e.x.s et militant.e.x.s ayant interrompu des événements transphobes

Le 29 avril et le 17 mai 2022 des étudiant.e.x.s et militant.x.es interrompaient deux événements transphobes ayant lieu dans l’enceinte de l’université de Genève. Au lendemain de la seconde conférence le rectorat annonçait par voie de presse son intention de déposer une plainte pénale pour “contrainte” et “violation de domicile” à l’encontre des manifestant.x.e.s. 

En tant que syndicat étudiant, nous souhaitions revenir sur ces deux événements et adresser au rectorat nos revendications (voir en bas de page). 

Pourquoi les manifestant.e.x.s se sont-iels mobilisé.e.x.s ? 

Les invitées de la conférence du 29 avril 2022 étaient Céline Eliacheff et Caroline Masson, deux psychanalystes lacaniennes sans expérience de travail avec des mineur.e.x.s trans, autrices du livre « la fabrique de l’enfant transgenre ». L’ouvrage attaque l’accès des mineur.e.x.s à la transition au nom de « la protection de l’enfant » alors même que la recherche en matière de santé transgenre démontre les impacts désastreux tant sur les plans physique, psychique et social de ce genre d’approches.[1] L’ouvrage compare également les personnes transgenres à un “scandale sanitaire”. À travers leur organisation – l’Observatoire de la petite sirène – les deux autrices travaillent par ailleurs main dans la main avec des groupes d’extrême droite catholique français affiliés à La Manif Pour Tous.

Le 17 mai, Éric Marty, écrivain, professeur de littérature française contemporaine à l’université Paris Diderot est venu présenter son nouvel ouvrage, « Le Sexe des modernes », qui a la prétention de faire l’histoire du genre dans le champ de la philosophie. L’ouvrage “se donne pour projet d’abattre « l’icône » Judith Butler, de dénoncer l’hégémonie et l’entreprise idéologique du « gender » venu des États-Unis, et de faire barrage aux mouvements minoritaires, LGBT, trans et antiracistes.[2] Il s’agit en réalité de réduire l’existence des personnes transgenres à la fois au statut de vague concept, et à la fois de les présenter comme étant un danger pour les femmes cisgenres.

Et pour vous, Flückiger, ça veut dire quoi liberté académique ?

Le rectorat, au travers des médias, n’a eu de cesse de mettre en avant le danger que représentent ce type de mobilisations pour la liberté académique : “il est crucial que nous puissions choisir nos thèmes de recherche librement […] Nous avons besoin d’approches critiques, de dialogue. Pas d’autodafés.” Les étudiant.e.x.s et militant.e.x.s sont bien d’accord avec cela: il est toujours possible d’étudier un livre. Néanmoins, ces ouvrages diffusent des discours fallacieux, discriminatoires et dangereux pour la vie des personnes transgenres, et s’ils doivent être étudiés à des fins académiques, un cadre critique rigoureux doit être mis en place. L’université doit rester un lieu de pensée critique autour de la production de savoir et non pas une tribune de diffusion d’une idéologie mensongère et meurtrière, comme la transphobie. 

L’université doit rester un lieu de pensée critique autour de la production de savoir et non pas une tribune de diffusion d’une idéologie mensongère et meurtrière, comme la transphobie.

Il est inacceptable que l’université utilise des notions telles que la “liberté d’expression” ou la “liberté académique” pour se soustraire à ses obligations envers ses étudiant.e.x.s et la société civile. Si ces deux libertés fondamentales doivent bien évidemment être garanties au sein de l’université, il est tout aussi primordial qu’elles n’obstruent pas la dimension émancipatrice du savoir et l’intégrité de tout.e.x un.e.x chacun.e.x.

Que viennent faire la police et le système pénal là-dedans ?

Nous condamnons fermement le tournant répressif que prend cette affaire. Rappelons peut-être que le rectorat indique dès qu’il le peut qu’il est ouvert au dialogue et que c’est même ce qu’il recherche. Quelle étrange manière d’amorcer un dialogue que de porter plainte pénale contre X, laissant par la même occasion, le soin à la police de mener une enquête contre ses étudiant.e.x.s. 

C’est une attitude qui est extrêmement grave dans tous les cas, mais qui l’est encore plus quand c’est pour des motifs politiques, c’est-à-dire pour avoir interrompu des discours incitant à la détérioration des conditions d’existence, remettant en question les vécus des personnes trans et incitant à la haine.

L’université s’apprête à déléguer la charge de cette affaire à la police et au pouvoir judiciaire alors qu’elle a des organes de répression qui lui sont propres. C’est une manière de faire qui ne se voyait pas ces dernières années et qui constitue un changement de paradigme dont nous dénonçons la gravité. Et nous craignons qu’il ne s’agisse que d’un précédent qui dicte la manière de réagir du rectorat devant l’expression de revendications étudiantes dans les prochaines années.

En tant que syndicat étudiant, nous demandons donc au rectorat de l’université de Genève de:

Renoncer à déposer plainte à l’encontre des étudiant.e.x.s et militant.x.es ayant pris part à l’action du 17 mai 2022.

Arrêter, de manière plus générale, d’utiliser la répression administrative, policière et judiciaire comme moyen de réagir à la contestation au sein de l’université.

Reconnaître le caractère transphobe des ouvrages présentés par ses auteur.ice.s dans le cadre des deux événements.

Reconnaître le niveau structurel de la transphobie au sein de l’Université et de lutter contre ces manifestations, “aussi bien dans l’accomplissement des tâches d’enseignement et de recherche que dans les relations au sein même de la communauté académique“, au sens de l’article 4a de la Charte d’éthique et de déontologie des Hautes Écoles universitaires et spécialisées de Genève. 

La CUAE se mobilise et continuera de se mobiliser pour les étudiant.e.x.s et contre la répression de l’université tant qu’il le faudra.


[1] voir:  https://agnodice.ch/wp-content/uploads/2021/08/Position_Agnodice_2021_Therapie_transaffirmative_vs-AMQG.pdf

[2] https://blogs.mediapart.fr/antoineidier/blog/170522/propos-du-sexe-des-modernes-et-d-un-probleme-plus-general-la-critique-de-gauche

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Activités Actualités Conférences Féminisme

Conférence sur les toilettes non-genrées

Conférence sur les toilettes non-genrées

Affiche de la conférence
Enregistrement de la conférence sur les toilettes non-genrées, organisée le 13 avril 2022 par le GT genre de la CUAE

Dans l’enregistrement ci-dessus, vous découvrirez la conférence sur les toilettes non-genrées. Les intervenantexs étaient Juliette Jouan, doctorante en politiques publiques liées à l’identité de genre au laboratoire Arènes (Rennes), Jean-François Staszak, professeur de géographie à l’université de Genève et Hazbi, professeurx de justice organisationnelle à Lausanne, acteuricex culturelle et militantex musulmannex et queer.

Cette conférence a été organisée par le GT genre le groupe de travail féministe de la CUAE. Nous abordons et discutons de féminisme et de genre dans une perspective radicale et politique. Nous organisons aussi des actions et évènements concrets, dans l’université et ailleurs. Nous revendiquons des valeurs anti-capitalistes, anti-racistes, trans inclusives, décoloniales, solidaires avec les travailleureuses du sexe, anti-validistes, etc. 

Nous avons organisé cette conférence pour commencer à thématiser, réfléchir et informer autour de la question des toilettes non genrées car celle-ci nous semble d’importance majeure. Comme abordé lors de la conférence, les toilettes illustrent matériellement et symboliquement des dynamiques d’exclusions sexistes, validistes, cissexistes (1), etc. 

Lors des discussions qui ont suivi la conférence et grâce aux informations qui ont été partagées durant cette dernière, nous nous sommes renduexs compte de la charge de travail conséquente que représente le projet de dégenrer les toilettes. Ces difficultés sont notamment dues aux réticences suscitées par ce projet : en effet, notre exposition a été vandalisée dès son installation par une assistante doctorante en droit. Nous souhaitions réaffirmer, grâce à ce texte, notre prise de position quant au dégenrage des toilettes.

Exposition dans le hall d’UniMail sur les toilettes non-genrées

Nous sommes pour le dégenrage de toutes les toilettes de l’unige, et pensons qu’il y a des manières d’atteindre ce but tout en prenant en compte différents besoins. Pour cela, il est possible de mettre en place différentes infrastructures qui permettraient que chacunex puisse utiliser les toilettes de manière sereine (disposition judicieuse des miroirs, des poubelles ou encore des lavabos dans chaque cabine, cloisonnement des pissoirs).

Nous préparons un fanzine pour une plus ample exploration de cette thématique et une description plus complète de notre prise de position. Restez attentivexs (et rejoignez-nous)!

Partie de l’exposition à UniMail: des toilettes entourées de slogans pour des toilettes non-genrées

(1) Cissexisme: système de domination qui soutient que les personnes cis sont plus naturelles et légitimes que les personnes trans* et/ou non-binaire. Nous préférons donc le terme “cissexiste” au terme “transphobe” car il illustre le fait que ce sont des oppressions systémiques et non individuelles et psychologiques).

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé du mois d’avril 2022

Courant du mois d’avril s’est tenue l’Assemblée Générale de printemps de la CUAE, suivi d’un apéro informel. Les AG de printemps des deux dernières années n’ont pas pu avoir lieu à cause de la situation sanitaire. A cette occasion, plusieurs points ont été discutés, comme par exemple la levée des mesures sanitaires, l’évolution des repas à 5.- et du processus d’internalisation des cafétérias universitaires.

A ce propos, le comité de la CUAE a continué à rencontrer le rectorat et les responsables des cafétérias pour avancer dans le processus d’internalisation. Parmi les différents éléments, le renouvellement des prestataires d’uniMail et Dufour ont été abordés, ainsi que le mandat pour l’audit externe qui analysera plusieurs options d’internalisation. Pour tout renseignement à ce sujet il est possible de s’adresser au secrétariat de la CUAE pendant les horaires des permanences.

Le 12 avril s’est tenu devant les Bastions un évènement public antiraciste et décolonial, portant sur la question de la présence de figures racialistes notoires de l’université dans l’espace public. A cette occasion un rassemblement a eu lieu pour dénoncer la présence de la statue de Carl-Vogt dans l’espace public. Cette organisation a été menée en collaboration avec plusieurs collectifs antiracistes universitaires et autres. La leçon a connu un large succès avec la présence de plus d’une 70aine de personnes.

La GT genre de la CUAE a de plus organisé une conférence le 13 avril portant sur la thématique des toilettes non-genrées. Celle-ci a pu jouir de la participation de Juliette Jouan, doctorante en politiques publiques liées à l’identité de genre au laboratoire Arènes (Rennes), Jean-François Staszak, professeur de géographie à l’université de Genève, et Hazbi, professeurx de justice organisationnelle à Lausanne, musicien.ne.x et militant.e.x musulman.ne.x et queer. Ladite conférence a été enregistrée afin de la rendre publique et accessible depuis le site internet et les réseaux sociaux. La conférence et thématique ont été largement diffusée grâce à une campagne de communication, qui comprenait de l’affichage sur les bâtiments universitaires, ainsi qu’une exposition dans le hall d’uniMail qui a duré une semaine.

De surcroît, le comité de la CUAE a continué de travailler sur le projet pilote des faîtières facultaires, celui-ci visant entre autres à formaliser le rapport entre associations facultaires et décanats. Des riches discussions ont pu avoir lieu les associations participant à ce projet pilote, et différents éléments ont pu être abordés. Ce dossier est bien évidemment porté en collaboration avec la Commission de Gestion des Taxes Fixes (CGTF) et le rectorat.

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé du mois de mars 2022

Le mois de mars a débuté avec la publication de l’appel d’offre pour le renouvellement d’un poste à 40 % au secrétariat de la CUAE. La nomination de la personne engagée sera publique courant mai.

Le comité de la CUAE a réagi à la levée des mesures sanitaires à l’UNIGE en publiant un texte sur le site internet et les réseaux sociaux. Celui-ci abordait la levée des mesures d’un point critique et général, en comprenant cette décision comme un élément symptomatique d’une politique sanitaire irresponsable et non solidaire socialement, que ce soit sur le plan fédéral (ou même mondial), ou strictement universitaire.

Encore à propos de la pandémie due au COVID-19, un texte récapitulatif est paru dans le Num.° 51 du Regard Critique (R.C ci-après), le journal entièrement écrit et édité par le comité de la CUAE. Ce texte revenait sur l’évolution de la pandémie depuis les actions et activités menées par la CUAE, en réponse à une situation sanitaire, sociale, et estudiantine catastrophique. C’est donc le 8 mars que la CUAE a publié son nouveau numéro du R.C, dans lequel plusieurs articles rétrospectifs et d’analyse figurent, comme par exemple un article qui revenait sur l’occupation du Marx Café, ou encore un article portant sur les liens entre Philip Morris et la recherche en faculté de médecine portée par un professeur de l’université de Genève.

Un évènement de présentation et de lancement du Regard Critique a eu lieu le 10 mars à la cafétéria des Bastions, qui depuis le mois de janvier est vide puisque le prestataire a décidé d’anticiper la résiliation du contrat. Cet évènement a permis de présenter les différents articles figurant dans le R.C, et a été suivi par un apéro discussion avec les personnes présentes.

Cette même semaine du 7 mars une brocante a été organisée et s’est tenue du lundi au jeudi dans le hall d’uniMail. Des livres et des classeurs ont été distribués gratuitement par la CUAE.

Le 15 mars s’est tenue la première Assemblée des Délégué.e.x.s (AD) du semestre de printemps. Plusieurs points ont été discutés entre les associations et un moment d’échange informel a pu avoir lieu après la séance, autour d’un apéritif.

Durant la première quinzaine du mois de mars aussi la CUAE a publié une mise à concours pour le renouvellement du logo, celui-ci étant devenu désuet. Ce concours a été envoyée à l’ensemble des étudiant.e.x.s de l’université par unilist (mail).

Une rencontre avec SUD étudiant-e-s précaires du canton de Vaud a eu lieu le 19 mars. Cela a été une excellente occasion pour mettre en commun différents sujets et échanger à propos d’organisation syndicale estudiantine. Plusieurs points communs de la réalité étudiante vaudoise et genevoise ont été identifiés, et des potentiels projets de collaboration future ont été ébauchés.

De plus, la CUAE s’est joint dans la mobilisation contre les violences policières et pour exiger justice pour Nzoy, homme noir tué par la police à Morges le 30 août 2021. Dans ce cadre, une collaboration avec la Kam’af (association universitaire pour la promotion des cultures africaines au sein de l’Université de Genève), l’AJP (association des Juristes Progressistes), et le Nadir (espace autogéré de l’université) a eu lieu. Une bouffe pop’ a été organisé le mercredi 23 mars, pendant laquelle des discours appelant à la manifestation ont eu lieu, ainsi qu’un atelier banderole. De plus, une discussion autour des violences policières a eu lieu le jeudi 31 mars, dans le cadre des traditionnels débats hebdomadaires de la Kam’af. Finalement une manifestation a eu lieu le samedi 2 avril à Lausanne, laquelle a connu un large succès dans la participation.

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Activités

Appel à la manif Justice pour Nzoy – 02/04/2022

Le 30 août 2021, la police tuait une fois de plus dans le canton de Vaud. Roger « Nzoy » Wilhelm, un homme noir de 37 ans, est resté quatre minutes au sol sans assistance après avoir été touché de trois balles tirées par un agent. Suite à la publication de vidéos prises par des témoins, la police a fait évoluer sa version des faits, dont l’énormité du mensonge était trop flagrante. Elle maintient que ses hommes ont agi en état de légitime défense. L’agent qui a blessé Nzoy et l’a laissé succomber à ses blessures, ainsi que les collègues qui l’accompagnaient, sont toujours en poste et en uniforme. L’instruction est en cours.

Manifestation le 2 avril 2022, 14h à la gare de Lausanne

En quatre ans et demi, quatre hommes noirs sont morts sous les balles ou entre les mains de la police : en 2016, Hervé Mandundu, en 2017, Lamine Fatty et en 2018, Mike Ben Peter. Jugé dernièrement, le meurtrier d’Hervé a non seulement été blanchi par la justice, mais a aussi reçu une récompense pour l’ensemble de sa carrière. Le Ministère public vaudois a fait, dans chacun de ces cas, preuve d’une partialité flagrante et les tribunaux ont suivi.

Depuis la mort de Nzoy, les médias vaudois n’ont cessé de donner la parole aux institutions judiciaires et policières. Ils permettent ainsi que la thèse de la légitime défense s’impose dans les esprits pour préparer un nouvel acquittement. La manière dont sont traitées les affaires impliquant des policiers dans le canton de Vaud montre une véritable connivence entre la police, le Ministère public et les juges. Cette situation ne peut que conduire à de nouveaux dénis de justice (qui confirment l’impunité dont bénéficient les agents de police) et à de nouvelles tragédies. 

Il n’y a aucune certitude aujourd’hui que l’instruction en cours ne débouche sur un procès. S’il a lieu, tout est réuni pour qu’il ne soit pas équitable. Il faut s’attendre à ce que les tribunaux, une nouvelle fois, approuvent le procureur et prennent le parti d’une défense inconditionnelle des policiers, au mépris des proches des victimes et de la réalité des faits. 

Pour que ce nouveau meurtre raciste ne tombe dans un oubli qui profite à ceux qui l’ont commis, Pour mettre la pression sur l’institution judiciaire, afin que l’instruction se poursuive et aboutisse à un procès, Pour que ce procès pointe les responsabilités des meurtriers et de l’institution policière dans son ensemble, 

Manifestons ensemble contre les meurtres et l’impunité policière, Exigeons une justice pour Nzoy et les autres.

Pour plus d’informations, voir cet article de Renversé et le discours d’Outrage.

Organisations signataires :

Action Antifasciste Genève
A qui le tour ?
AJP-Uni – Association des Juristes et étudiant.e.x.s progressistes de l’Université de Genève
ALJF – Lausanne
Allianz gegen Racial Profiling
Arbeitsgruppe Polizeikontrollen der Sans-Papiers-Kollektive Basel
Asile LGBT
Association des Juristes Progressistes Genève
BDS Genève
Collectif Afroféministe Amani
Collectif Afro-Swiss
Collectif Kiboko
Collectif Porno Diesel
Collectif pour la mémoire – Neuchâtel
Collectif réflexion décoloniale
Collectif Safro
Collectif Sans-Papiers Basel
Collectif Sud global
CUAE
DIAC Genève
Droit de rester Vaud
Droit de rester Neuchâtel
Droit de rester Fribourg
Dynamic Wisdom
Espace autogéré
Fédération anarchiste de Haute-Savoie
Fédération libertaire des montagnes
Feministischer Streik Zürich
Foulards violets
Grève climat Genève
Grève climat Vaud
Grève féministe (Coordination romande)
Groupe Anti-répression Genève
Groupe Anti-répression Vaud
Gruppe für eine antikapitalistische Praxis, Zürich
IKEKE Lausanne
Jean Dutoit
Jeunes vertexs Vaud
Jeunes POP Genève
Jeunesse socialiste GE
Jeunesse socialiste suisse
Jeunesse solidaire
Jupiter Collective
Juristes critiques Fribourg
Kam’af
Kleinbasel solidarisch
La bise (Bienne)
La CAP
La Hache
La Ligue Suisse des droits humains – Section Genève
La Maraude
La Molène
La Néomartine
La Solitaire, maison collective
Le Nadir
Le Silure Genève
Le Sleep-In
Les Orchidées / ZAD de la Colline
LibRadio
LinkePOC
Loose Antenna
Lotta. Organisiert kämpfen
Maison collective de Malagnou
Migrantifa Basel
Outrage
POP Genève
POP Lausanne
Printemps du CARE
Rainbow Spot (Lausanne)
Resistiamo Lugano
Radio 40
Reprenons la ville
Sapphikstorm
SIT – Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs
SolidaritéS Vaud
Solidarité Tattes
Stop Isolation
SUD étudiant-es et précaires
Union communiste libertaire Romandie
Wir bleiben alle (ZH)
XR Lausanne
Zooscope

(Liste évolutive, consultez Renversé pour la liste actualisée)