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Communiqué de presse : Censure de la CUAE et interdiction du slogan « From the river to the sea » à l’UNIGE

Comme tous les ans, la CUAE a commencé à distribuer son agenda-guide à partir du lundi précédant la rentrée académique. L’agenda revient toujours, et ce à travers d’un flipbook, sur un événement politique marquant de l’année précédente. Cette année, il revient sur l’occupation d’UniMail de mai 2024 en solidarité avec le peuple Palestinien. L’agenda revient également chaque année sur énormément de dates méconnues du grand public, certaines plus controversées que d’autres. Le but de ces dates étant de nourrir des débats politiques au sein de l’Université de Genève. Une d’entre elles a soulevé cette année des polémiques.

Suite à des pressions politiques de parties externes à l’université, le rectorat a décidé d’opter pour une condamnation publique[1] portant atteinte à la réputation de la CUAE. Le mercredi 11 septembre au soir, une convocation d’un représentant du Rectorat de l’UNIGE est envoyée pour une rencontre agendée dans un délai de moins de 12 heures. Malgré ces conditions austères et non-propices à un réel dialogue, la CUAE s’est rendue aux bureaux du vice-recteur avec plusieurs propositions concrètes dont l’insertion dans chaque agenda d’une contextualisation du slogan et de l’occupation du semestre dernier. À la suite de cela, la CUAE a été notifiée d’une interdiction totale de distribution de l’agenda. Cette interdiction est due au caractère supposément heurtant et inacceptable du slogan From the river to the sea et d’une date historique. La CUAE a tenté d’ouvrir un dialogue constructif avec le Rectorat, ce qui lui a été refusé. Pourtant, l’Université devrait être un lieu de débat ouvert où différents points de vue doivent pouvoir être discutés et débattus, dans le respect des personnes. Aujourd’hui l’alma mater  a pris parti pour une position politique et censure une autre, élément dangereux pour la liberté d’expression au sein de l’Université.

La CUAE, qui prône l’inclusivité, le débat et le savoir critique et qui combat toutes formes de discriminations telles que le racisme ou l’antisémitisme, est choquée par cette décision du Rectorat et par les modalités qui l’entourent. Cette censure est intolérable tant sur le plan syndical que sur celui de la liberté associative. En tant que faîtière des associations et syndicat étudiant de l’Université de Genève, les agendas sont nécessaires à la communauté universitaire. Ils permettent aux étudiant.e.x.s de s’informer sur leurs droits, leurs devoirs ainsi que sur les services auxquels iels ont accès, à l’intérieur et à l’extérieur de l’UNIGE.

La censure totale d’un agenda en raison d’un désaccord politique sur quatre de ses plus que 200 pages est entièrement disproportionnée. Outre l’aspect syndical et associatif, cette censure est une attaque contre les luttes étudiantes et au mouvement de solidarité envers le peuple Palestinien. Le slogan From the river to the sea est utilisé par des palestinien.ne.x.s et des israélien.ne.x.s qui se battent pour une alternative réellement démocratique, qui accordera les mêmes droits à tou.te.x.s les habitant.e.x.s de la région, de la Méditerranée au Jourdain. Encore une fois, ce slogan appelle à la fin d’un régime politique qui se base sur la discrimination systématique d’une partie de sa population et sur une occupation coloniale, reconnu par le droit international[2]. Depuis le 19 juillet 2024, tous les États se doivent de reconnaître la situation d’occupation en territoires palestiniens comme illicite[3]. Que l’UNIGE, une institution publique, censure un slogan appelant au respect du droit international est inquiétant.

Si une chose heurte et clive la communauté universitaire, ce n’est pas un agenda nécessaire aux étudiant.e.x.s mais bien le silence de l’alma mater face à la situation en Palestine et à Gaza, qui a causé plus de 40’000 morts depuis le 8 octobre 2023 et qui est qualifiée par les expert.e.x.s du droit international de génocide[4]. Le refus de l’université de dialoguer avec les membres de la communauté désirant la fin des partenariats stratégiques avec des universités favorisant la violation du droit international devrait être au centre du débat aujourd’hui. Au vu de la censure de notre université, la CUAE distribuera ses agendas gratuits en dehors de cette dernière et tiendra les étudiant.e.x.s au courant des suites de cette situation.

Le comité de la CUAE


[1] https://www.unige.ch/actualites/archives/2024/le-rectorat-condamne-la-distribution-dun-agenda-problematique/

[2] Décision de la CIJ du 19 juillet 2024 réaffirmant l’illégalité de l’occupation de l’État israélien sur les territoires palestiniens

[3] Ibid.

[4] Anatomy of a Genocide – Report of the Special Rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967, Francesca Albanese (A/HRC/55/73)

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Résumé du mois de juillet-août 2024

La CUAE continue de se mobiliser en tant que faitière des associations d’étudiant-e-x-s de l’UniGE à Berne auprès de l’UNES. Nous avons notamment rédigé et défendu deux prises de position pour s’opposer aux augmentations des taxes universitaires tant au niveau Fédéral que dans le Canton de Genève. Nous militons ainsi afin que l’UNES prenne position de façon claire sur ces sujets. Vous pouvez retrouver pourquoi on s’oppose au projet de loi (PL) anti-étudiant.e.x.s dans le canton de Genève, ici.

En plus que cela, dans le cadre de notre mobilisation à la Cité Universitaire nous avons rejoint, en tant qu’association, l’ASLOCA (Association des Locataires) : un outil en plus pour défendre les intérêts des étudiant-e-x-s.

Au niveau interne, Jules Stassen a quitté cet été son poste après deux ans en tant que secrétaire. On accueille maintenant Zora Holzer, notre nouvelle secrétaire,


Nous nous sommes également rendu-e-x-s à notre semestriel camp de préparation du semestre. Il fût riche de formation interne, de discussion de fonds, etc., beaucoup de travail pour revenir encore plus fort-e-x-s à la rentrée !

L’été durant, le secrétariat de la CUAE a continué à tenir des permanences gratuites, confidentielles et indépendantes, toujours ouvertes aux étudiant-e-x-s et aux associations.

La CUAE a continué la rédaction de son prochain Regard Critique, qui sera publié en septembre.

Le GT Genre publiera aussi à la rentrée son nouveau Fanzine sur comment gérer les agressions et violences sexuelles au sein des groupes d’ami-e-x-s et/ou militants.

Le comité a aussi finalisé la rédaction de l’agenda, qui sera disponible à partir du 9 septembre sur les stands de la CUAE.


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Réponse du vice-recteur Edouard Gentaz à notre lettre du 30 mai 2024

RéponseLettreCUAE17juin2024

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Résumé du mois de juin 2024

L’occupation du hall d’Uni Mail s’est terminée en mai, mais l’attention que nous portons à la Palestine n’a pas baissé. Alors que la CEP-Unige a présenté le 6 juin son rapport concernant les liens entre l’Université de Genève et les universités israéliennes (à lire ici), nous avons notamment aidé a co-organiser trois conférences liées à ces sujets. Le 7 juin avec Pierre Stamboul (président de l’Union Juive Française pour la Paix) et le collectif juif décolonial Marad nous avons eu l’occasion d’entendre des voix juives critiques envers le projet colonial de l’Etat d’Israël, le 25 juin avec beaucoup d’intervenantexs nous nous sommes penchéexs sur la responsabilité des entreprises et des Etats dans la guerre génocidaire en cours depuis octobre 2023 et le 26 juin nous avons rencontré Stefanie Fox, directrice exécutive de Jewish Voices for Peace. 

Suite à la mobilisation de la CEP-Unige, nous avons adressé une lettre ouverte à Edouard Gentaz, vice-recteur en charge du vivre-ensemble : en juin sa réponse nous est parvenue et elle est consultable sur notre site.


Or, le soutien apporté par la CUAE à la mobilisation de la CEP-Unige et aux initiatives liées à la cause palestinienne ne nous a pas fait perdre de vue les attaques toutes genevoises menées par la droite contre les droits des étudiantexs. En mars avait été déposé au Grand Conseil un projet de loi qui visait à tripler les taxes universitaires, introduire une taxe supplémentaire de 20 CHF par examen et couper les allocations de fonds destinées à la vie associative et syndicale de notre université. En tant que syndicat étudiant et faîtière universitaire, la CUAE s’est mobilisée dès le début contre ce projet de loi. En juin, nous avons expliqué nos raisons lors d’une audition à la Commission de l’enseignement supérieur du Grand Conseil du Canton de Genève. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de nouvelles sur l’avancement de ce projet xénophobe.


Parmi les rendez-vous qui reviennent régulièrement en fin d’année, on peut compter la réunion du comité stratégique d’Horizon Académique à laquelle la CUAE a participé le 7 juin. À fin mai les personnes qui participent au programme sont environ 450 et une re-écriture de son règlement est en cours: nous aurons le résultat définitif au cours du premier semestre de l’année prochaine. 


Une nouveauté de ce juin 2024 a été par contre l’inquiétude concernant les sorts du Centre Universitaire d’Informatique (CUI), qui a mené à une mobilisation des étudiantexs du Centre. Iels étaient préoccupéexs que leur cours ne seraient pas garantis lors de la rentrée, et plus en générale depuis des années règne l’incertitude quant à l’avénir du CUI et à son financement. Nous avons participé aux assemblées organisées dans le campus de Battelle et nous avons soutenu la pétition qu’iels ont fait circuler. Pour le moment, le pire semblerait avoir été évité et les cours seront garantis à la rentrée, mais avec les étudiantexs du CUI nous continuerons à surveiller la situation.


Enfin pour beaucoup d’étudiantexs, malheureusement, l’été ne signifie pas seulement vacances, mais aussi stages. Il est souvent difficile de se débrouiller entre lois et règlements et d’arriver à comprendre ses droits dans ce domaine. Pour cela nous avons organisé avec l’aide du syndicat SIT une séance d’information sur les stages qui a eu lieu le 19 juin. Si vous l’avez raté, écrivez-nous pour avoir les slides montrées lors de la séance !

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Résumé du mois de mai 2024

La CUAE représente la voix étudiante au sein de la Coordination Genevoise pour le Droit de Manifester (CGDM). Au début du mois de mai, avant même l’occupation du hall d’uni mail, le comité de la CUAE a donc aidé à l’organisation d’un rassemblement organisé le jeudi 2 mai devant l’hôtel de ville. Elle a aussi prononcé un discours. Le rassemblement s’opposait à un projet de loi qui vise à restreindre les possibilités de manifester à Genève.

Le mois de mai a aussi été l’occasion de faire plus ample connaissance avec le vice-recteur en charge du vivre-ensemble (qui englobe les associations étudiantes) Edouard Gentaz. En effet, nous avons pu définir les modalités de rencontres régulières qui auront lieu toutes les trois semaines et qui seront l’occasion d’aborder divers sujets qui concernent les étudiant.e.x.s et les associations.

Il y a également eu une rencontre entre Edouard Gentaz et les faitières de facultés à laquelle la CUAE a également pris part. Cette réunion a notamment été l’occasion de définir les modalités de rencontres des faîtières facultaires avec le rectorat. Lors de la réunion nous avons abordé aussi le sujet de la (non) présence d’étudiant.e.x.s dans les commissions d’opposition dans les différentes facultés de l’Unige. Nous en discuterons mieux à la rentrée, quand on s’attend de recevoir une réponse aux revendications présentées au vice-recteur à ce sujet.  

La question des cafétérias universitaires est un enjeu important aux yeux de la CUAE et les dernières nouvelles concernant les contrats des exploitants des cafétérias étaient assez incertaines. Il semblait qu’il y ait une possibilité de n’avoir personne pour tenir les cafétérias suite à la rupture de contrat effectuée par SV group, exploitant actuel. Toutefois, la CUAE s’est assurée que le service de repas accessibles au sein de l’université soit garanti pour la rentrée prochaine.

Le rythme du mois de mai n’a pas seulement été dicté par les révisions mais aussi par l’occupation du hall d’uni mail réalisée par la Coordination Étudiante pour la Palestine (CEP-UNIGE). Celle-ci a débuté le mardi 7 mai et a été évacuée par la police dans la nuit du 13 au 14 mai suite à la plainte de la nouvelle rectrice Audrey Leuba. Une nouvelle occupation qui, cette fois, n’a duré qu’une journée a eu lieu le mardi 21 mai.

La CUAE a soutenu comme elle a pu cette large mobilisation étudiante. Par exemple, le 12 mai la CUAE a publié une prise de position contre la restriction d’accès aux bâtiments universitaires, mise en place par le rectorat pour étouffer la mobilisation de soutien au peuple palestinien. Vous trouverez le communiqué ici. Aussi, le 13 mai, la CUAE a pris la parole (à retrouver ici) lors du rassemblement de soutien à la Palestine qui a eu lieu devant uni mail, réunissant plusieurs centaines de personnes. En plus de cela, les membres de la CUAE ont participé activement à l’occupation et aux activités associées.

La première occupation du hall d’uni mail (celle qui a duré une semaine) a connu une triste fin puisqu’elle s’est finie par l’évacuation des étudiant.e.x.s par la police, suite à la plainte de la rectrice. La CUAE condamne fermement la gestion extrêmement répressive de cette mobilisation et l’a fait comprendre au rectorat, notamment en publiant la déclaration Muselage d’un mouvement et répression policière : le « malaise » le 17 mai.

Aussi, le comité de la CUAE a fait parvenir une lettre à Edouard Gentaz le 30 mai afin de lui demander des explications sur la gestion inquiétante de la mobilisation étudiante par son rectorat. La lettre est publique (à retrouver ici) et n’a pas reçu réponse à ce jour.

Au sein de l’Union des Etudiant-e-s de Suisse (UNES), la CUAE s’est opposée à une prise de position publiée par l’UNES qui condamnait les mobilisations qui ont eu lieu dans les différentes hautes écoles en Suisse.

Au cours du mois de mai, la CUAE a également tenu des stands afin de récolter des denrées alimentaires pour les détenu.e.x.s de la prison de Champ-Dollon. Ces moments de récoltes ont eu lieu les jeudi 23 et 30 mai et ont été l’occasion, en sus des récoltes, de diffuser des ressources et échanger au sujet de l’abolitionnisme pénal.

La CUAE a également participé à une table ronde organisée par l’Observatoire de la Vie Étudiante (OVE) sur le sujet de la précarité étudiante. Cette table ronde a eu lieu le mardi 28 mai et devrait être mise en ligne dans les prochaines semaines.

Ce mois de mai a donc été particulièrement agité et, à regret, nous avons dû annuler une projection que nous avions prévue du film Education is not for sale de Christian Labhart sur des mobilisations étudiantes à Zurich à la fin des années 2000. Aussi, nous avons dû repousser une séance d’information sur les stages qui aura finalement lieu le mercredi 19 juin à 18h15 en M1140.

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Résumé du mois d’avril

Le 1er avril, le nouveau rectorat de l’UniGE (avec à sa tête la rectrice Audrey Leuba) est entré en fonction. 


Durant le mois d’avril, la CUAE a d’abord appelé à rejoindre la manifestation pour les luttes de libération trans et contre la montée de l’extrême droite du 13 avril. 


Le 17 avril, l’AG de printemps de la CUAE a eu lieu. Nous avons notamment discuté du projet de loi anti-étudiant.e.x.s et fait passer une motion condamnant le projet de loi. Nous avons par ailleurs discuté de la situation des logements étudiants, surtout à la Cité Universitaire, où le groupe de travail (GT) Cité U continue depuis des mois sa mobilisation. 
Lors de l’AG, nous avons aussi validé l’adhésion à la CUAE de trois associations : le GULU (Groupe des Utilisatrices & Utilisateurs Linux de l’UniGE), l’ELSA (European Law Students’Association) et l’AEFES (Association des Etudiants de la Formation en Enseignement Secondaire). On se réjouit !


Le 30 avril, la dernière assemblée des délégué.e.x.s (AD) du semestre de la CUAE a eu lieu. Lors de cette AD, nous avons notamment discuté de la situation des bâtiments actuels et futurs de l’UniGE. 
Lors du mois d’avril, les réunions du GT internationaliste et du GT genre se sont poursuivies ; le GT internationaliste organisant des évènements notamment en lien avec l’Arménie et la Palestine et le GT genre finalisant un fanzine.


Le comité prépare le prochain numéro du Regard Critique, journal écrit et édité par la CUAE. On a donc écrit puis relu les différents articles qui paraîtront dans le prochain numéro : on prévoit sa sortie dans le courant de juin ; lecture à suivre ! 

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Lettre adressée à Edouard Gentaz, vice-recteur en charge du vivre-ensemble

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Muselage d’un mouvement et répression policière : le “malaise”

La CUAE condamne la répression exercée par le rectorat à l’encontre du mouvement de la Coordination étudiante pour la Palestine (CEP-UniGE). La CUAE souhaite par la même occasion réitérer son soutien aux revendications portées par la CEP-UniGE.


Dans la nuit du 13 au 14 mai, une centaine de policiers ont emmenés les occupant.e.x.s de la CEP au poste de police de la gravière et ont vidé l’occupation en détachant tous les drapeaux. Ces arrestations font suite au refus du rectorat de discuter réellement des revendications avec la CEP, préférant les faire discuter du fond des revendications avec le comité scientifique, organe non-décisionnel dont les recommandations ont été (depuis le départ) conditionnées à l’arrêt de l’occupation. En effet, samedi 11 mai, la rectrice appelait en numéro masqué une des membres de la CEP pour lui annoncer que seul l’arrêt total de l’occupation permettrait au rectorat d’avaliser les quelques faibles recommandations du conseil scientifique. Dès lors, affirmer que les occupant.e.x.s avaient coupé le dialogue [uniliste du 13 mai] n’était qu’une façon d’infantiliser et de diaboliser la CEP. 


Le samedi 11 mai, le rectorat a tout d’abord affirmé qu’il était obligé de fermer l’université aux externes pour des raisons “sécuritaires”. Cette affirmation est choquante pour deux raisons : elle fait croire que le mouvement est dangereux et que ce n’est pas le rôle de l’université de maintenir le droit de manifester de sa communauté. Or, la CEP a été, tout au long de l’occupation, un mouvement tolérant et pacifiste. De plus, c’est le rôle de l’uni de garantir le droit de manifester et non l’inverse. Dire que l’uni doit être fermée “à cause des occupant.e.x.s” n’est qu’une énième volonté d’étouffer un mouvement contestataire. 
Afin de déloger des étudiant.e.x.s, le rectorat a choisi de porter plainte. Il aurait évidemment pu agir autrement. Tout d’abord, il aurait évidemment pu accepter les revendications du mouvement en raison de leur pertinence. Ensuite, il n’était absolument pas nécessaire de porter plainte pour faire partir les manifestant.e.x.s. En effet, le rectorat aurait pu emprunter la voie civile, ce qui aurait évité l’envoi au poste de police de près de 50 personnes. Les occupant.e.x.s avaient annoncé.e.x.s dès le départ qu’en cas d’arrivée de la police iels partiraient directement et sans violence. La “stratégie des menottes” était claire : intimider tout un mouvement. En effet les occupant.e.x.s de l’UniGE ont été arrêtéexs pour des raisons politiques. Le rectorat a refusé le dialogue. Étant donné qu’il n’a pas voulu répondre aux revendications politiques du mouvement, il a préféré faire usage de la force physique. 


Nous voyons là une violation claire du droit de manifester, droit qui inclu notamment de manifester là où se trouvent les personnes et droit qui inclu aussi le fait de pouvoir “déranger”. En accusant le mouvement d’une instrumentalisation du mouvement par des groupes ayant un autre agenda[uniliste du 13 mai] et en proposant une cellule psychologique car la manifestation aurait créé un “malaise” [uniliste du 14 mai] auprès de la communauté universitaire, le rectorat infantilise les étudiant.e.x.s qui demandent l’acceptation de revendications claires. Ironiquement, le rectorat n’a ni “mis en place”[uniliste mardi 14 mai] cette cellule psychologique (qui existe depuis des années) ni avertit les collaborateurice.x.s de la cellule psychologique de leur potentielle nouvelle charge de travail, ni osé avouer que le dit “malaise”[uniliste mardi 14 mai] a été produit par la répression exercée par le rectorat envers des membres de sa propre communauté. 

Les revendications de la CEP, qui demandent simplement à l’université de se positionner face à un génocide et d’agir en conséquence, soit en arrêtant les partenariats UniGE- universités israéliennes, n’ont rien d’heurtant ni de radical. Elles sont dans la lignée claire de ce que revendique la CEP depuis le début – une condamnation claire de l’irrespect du droit international humanitaire et un appel à la paix.


Nous voyons donc dans les méthodes d’intimidation du rectorat trois choses : une répression du droit de manifester, une volonté de ne pas répondre aux revendications de la CEP et une privatisation inquiétante (en faisant usage de sécus afin de contrôler les identités et en fermant l’université à touxtes). 


Notre rectorat nous a donc envoyé un message politique fort : face au droit de manifester, d’autant plus pacifique, de personnes de la communauté choquées par un génocide, on ferme l’uni, on envoie les keufs et finalement on fait taire un mouvement de contestation.


Cette stratégie s’inscrit très directement dans tout ce que nous savons du nouveau rectorat : privilégier “l’employabilité” – soit la disciplinarisation au salariat – à la réflexion, des fausses mesures au vrai dialogue et la néolibéralisation de l’université à la création de savoir pour touxtes.
Tout au long de cette séquences politique, alors même que le rectorat empêchait tout dialogue avec le mouvement de la CEP-UniGE, la rectrice n’a eu de cesse de délivrer nombre d’éléments de discours – notamment à travers l’envoi de mails uniliste et d’apparitions médiatiques – infantilisant le mouvement et justifiant la répression menée à son encontre. Elle a pu ainsi faire usage d’une rhétorique sécuritaire afin de contrôler les identités des personnes entrant dans les bâtiments par des sécus et afin d’envoyer les flics.


C’est cette même logique répressive qui s’est abattue avec plus ou moins de violence sur les mouvements d’étudiant.e.x.s pour la Palestine des hautes écoles et autres universités. Ces lieux censés promouvoir des savoirs critiques, permettant la discussion informée et ouverte ont été transformés par leurs exécutifs respectifs en lieux de silence et d’opacité. Ce sont les mouvements d’étudiant.e.x.s pour la Palestine qui ont fait vivre la démocratie universitaire et académique, qui ont rassemblés nombre de personnes diverses pour échanger et dialoguer, qui ont permis une plus grande transparence sur les instituions. Ce sont les directions et rectorat qui ont clos le dialogue, qui ont appelés la police, qui ont rendus opaques leurs liens avec l’État d’Israël.
Ces attaques au droit de manifester s’inscrivent aussi dans une répression à tendance fascisante plus globale du droit de manifester en Suisse et en Europe. 

Malgré la répression, la CEP-UniGE continuer à se mobiliser et on continuera à la soutenir ! L’université appartient aux étudiant.e.x.s, qui continuent à se mobiliser pour la Palestine. FREE PLAESTINE !

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Discours prononcé lors du rassemblement organisé par la CEP le lundi 13 mai

Merci à tout le monde d’être là, c’est incroyable ! 

Je prends la parole pour la CUAE qui soutient bien évidemment la mobilisation exemplaire lancée par la CEP-unige. A la CUAE, on remercie évidemment toutexs les étudiantexs, les assistantexs, les professeurexs qui sont là. Mais aussi et tout particulièrement les personnes externes ! Même si l’accès au bâtiment vous est interdit, on sent votre soutien à l’intérieur et il nous donne énormément de force. Merci d’être là !

Celleux qui ne sont pas étudiant.e.x.s ne le savent peut-être pas, dans une communication sur son programme de rectrice, Leuba a assuré qu’elle ferait tout son possible pour atteindre “l’excellence démocratique” à l’unige.

Un mois plus tard, les masques sont déjà tombés. Cette déclaration n’était que de belles paroles et la rectrice n’a en fait pas grand chose à faire de la démocratie.Il y a d’abord eu un refus total de dialogue avec les étudiant.e.x.s de la CEP pendant près d’une semaine. Il y a eu la création d’un organe de discussion factice pour détourner l’attention des vraies questions. Puis il y a eu les intimidations contre les occupant.e.x.s. Mais aussi et surtout, il y a eu cette fameuse interdiction d’accès à l’université pour les externes. Celle-ci implique notamment la suspension de moments de formation, de cours de langue, d’association culturelle et politique et atteint directement l’université dans sa raison d’être.

Toutes ces mesures rentrent dans une seule et même logique. Temporiser pour étouffer, essoufler, éteindre le mouvement de contestation. En effet, ce mouvement lui fait peur et la dépasse. Elle n’est pas capable de nous répondre sur le fond politique, alors elle essaie de nous faire taire, par tous les moyens.

Définitivement, on n’a pas la même définition de démocratie !

Nous on reste là, on va pas bouger ! On est là pour faire passer nos revendications et pour faire entendre notre soutien au peuple palestinien !

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Soutien à la CEP et condamnation de la fermeture des bâtiments universitaires

La CUAE condamne fermement la fermeture de l’université aux usagèr.e.x.s externes à l’université et réitère son soutien à la CEP. 

Depuis mardi, les militant.e.x.s de la CEP occupent le hall d’UniMail. Tous les soirs, plus de 100 personnes dorment sur place et tous les jours iels organisent des activités, font à manger, font vivre le hall et se mobilisent pour l’obtention de leurs revendications. 


Leurs revendications sont claires : une condamnation ferme du génocide à Gaza, une condamnation ferme des destructions des universités, un soutien aux universités et étudiant.e.x.s palestinien.ne.x.s et un arrêt total des collaborations entre l’UniGE et les universités israéliennes.
Face à leurs revendications claires, leur mobilisation déterminée et leur volonté d’organiser une occupation pacifique, le rectorat a choisi des méthodes d’intimidation face à la CEP. 


En guise d’ouverture au dialogue, le rectorat n’a pas choisi une voie directe et décisionnelle. Il a préféré, comme à l’habitude de l’UniGE, un pseudo-organe qui donne des recommandations. Recommandations qui peuvent, et qui ont été, complètement balayées par le rectorat et ceci car la CEP a refusé de lever l’occupation de nuit après un ultimatum du rectorat. Cet ultimatum infantilisant réduit à néant la pertinence du conseil scientifique et confirme ce que la CEP craignait : ce conseil scientifique n’a qu’une vocation de temporisation. 


Hier soir, nous avons appris qu’en réponse à l’occupation et à des supposés “risques sécuritaires”, l’université empêchait l’accès à ses bâtiments à toutes les personnes externes à la communauté universitaire, et ce jusqu’à nouvel ordre. En tant que syndicat étudiant nous sommes profondément choqué.e.x.s et condamnons fermement cette mesure.


Le rectorat nous montre qu’il mobilise l’argument de l’ouverture de l’université à la cité uniquement quand cela l’arrange. En effet, la grande force de l’occupation lancée par la CEP est de créer un magnifique espace de rencontre, de partage, d’échange, de formation entre les membres de la communauté universitaire et le reste des habitant.e.x.s de la région. Remettre en question le libre-accès à l’uni remet en question la mission première de l’université et sa qualité de service public. 


De plus, cette position a pour but de diaboliser et couler le mouvement de la CEP. La CEP a un comportement exemplaire, pacisfiste et bienveillant depuis le début de l’occupation. Invoquer des risques sécuritaires pour restreindre l’accès au bâtiment relève du mensonge. En effet, ce n’est qu’une mesure politique qui cherche à empêcher l’organisation d’un mouvement qui fait peur au rectorat. Qui plus est, c’est une entrave très grave à la liberté de réunion et au droit de manifester.

C’est pour cela qu’on vous invite à un grand rassemblement devant UniMail le 13 mai à 17h :

  • Contre le blocage politique et sécuritaire de l’Université de Genève ;
  • Pour le boycott académique des institutions israéliennes ;
  • Pour la généralisation du mouvement.