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Actualités Politique universitaire

Soutien aux manifestations étudiantes en Angleterre

À Londres, les multiples attaques contre le système d’éducation de la part des politiciennes ont amené les étudiantes à manifester. La brutale répression n’est pas, pour l’heure, en mesure d’arrêter le courage de l’action de ces personnes.

La CUAE tient à exprimer son soutien à ces manifestantes étudiantes ! Nous relayons donc le communiqué ci-dessous qui a été publié le 10 novembre 2010 :

Nous avons besoin d’unité

« La manifestation nationale de mercredi organisée par le NCUS/UCU [Durant la manifestation, plus de 5 000 étudiants ont montré leur détermination à défendre l’avenir de l’éducation en occupant le quartier général du parti conservateur et sa cour pendant plusieurs heures. L’humeur était à la gaieté, avec des slogans, des chants et des feux. Mais 32 personnes au moins sont maintenant arrêtées, et la police et les médias semblent sur le point de lancer une chasse aux sorcières condamnant des manifestants pacifiques présentés comme « criminels » et « violents ».

On fait beaucoup d’histoires pour quelques vitres cassées durant la manifestation, mais les vrais vandales sont ceux qui mènent une guerre contre notre système éducatif.
Nous rejetons toute tentative de caractériser l’occupation de l’immeuble Millbank comme minoritaire, « extrémiste » ou non-représentative de notre mouvement.
Nous saluons le fait que des milliers d’étudiants ont voulu envoyer aux Tories le message que nous nous battrons pour gagner. Les occupations sont une longue tradition établie dans le mouvement étudiant, et devraient être défendues. C’est ce genre d’actions en France et en Grèce qui ont été une inspiration pour beaucoup d’ouvriers et d’étudiants en Grande-Bretagne, confrontés à une énorme attaque contre l’emploi, les prestations sociales, le logement et le secteur public.

Nous sommes aux côtés des manifestants, et de quiconque subit une répression à cause de la manifestation. »

Via http://teneleventen.wordpress.com/
Traduction: Serge Quadruppani
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Actualités Politique universitaire

Ingérence scandaleuse dans les affaires des associations d’étudiantEs

Le texte qui suit est une réponse au mail reproduit plus bas.

Monsieur,
À la lecture de votre message du 14 octobre dernier, il nous semble utile de préciser certains éléments.
Tout d’abord, nous nous réjouissons que vous profitiez vous aussi de la lecture du bulletin d’information indépendant en ligne Unige-Info. Sachez toutefois que la CUAE n’est aucunement liée à celui-ci. Votre confusion à ce sujet pourrait s’expliquer par le fait qu’il est arrivé par le passé que nous transmettions des textes à cet excellent outil de communication. Nous en faisons de même avec le présent message, afin que le comité d’édition de ce bulletin puisse lui aussi profiter de vos remarques.
La CUAE, par son rôle d’association faîtière, effectue un travail de représentation des étudiantes et des associations d’étudiantes auprès des autorités universitaires et politiques. Comme vous le remarquez de façon pertinente, elle n’entend pas représenter l’ensemble des étudiantes de toutes les facultés, mais uniquement ses membres. En effet, contrairement à ce qui se pratique dans les autres universités suisses, l’affiliation à la CUAE n’est pas automatique. Les étudiantes peuvent remplir une fiche d’inscription et ainsi devenir membre de la CUAE à titre individuel ou au travers d’une des associations membres. Plus de 3000 étudiantes de l’Université de Genève le font ainsi chaque année, dans l’ensemble des facultés. Dans ce contexte, vous conviendrez que la publication de l’ensemble de ces noms sur notre site internet apparaît comme peu opportune et un brin fastidieuse. Par ailleurs, l’APUG (association des professeurs de l’Université de Genève), dont vous êtes peut-être membre, ne le fait pas non plus.
Concernant la représentation des étudiantes de votre faculté, vous pouvez être tout à fait rassuré. Nous ne comprenons guère vos allusions à une « époque » à laquelle les étudiantes en médecine n’auraient pas souhaité se joindre à nous puisque l’AEMG est membre de la CUAE depuis de nombreuses années. Le 19 février 2009, l’assemblée générale de l’AEMG a confirmé son désir de rester au sein de la CUAE par 40 voix pour, 0 contre et 5 abstentions.
Enfin, nous avouons rester pantois devant les menaces voilées et l’arrogance déplacée qui terminent votre message. Sachez que nous ne saurions accepter l’immixtion d’un professeur, fût-il ancien vice-recteur, dans un domaine qui relève strictement des affaires étudiantes. Votre prétention à définir ce que serait « une association qui représente vraiment l’ensemble des étudiants de l’Université de Genève » dénote bien le mépris dans lequel vous tenez les revendications des étudiantes quand elles ne font pas preuve de toute la docilité voulue. Quant à votre demande au rectorat d’encourager la création d’un syndicat jaune à ses ordres (ou aux vôtres ?), nous ne pouvons que l’attribuer à un délire passager ou à un moment de stress intense lié au dies academicus.
Par conséquent, nous demandons au rectorat de ne pas entrer en matière sur votre demande. Nous vous demandons également de bien vouloir, à l’avenir, vous occuper de vos affaires.
Avec nos salutations,
Le comité de la CUAE
Voici le mail que nous avons reçu le 14 octobre 2010
Madame, Monsieur,

J’ai bien reçu le Bulletin “UniGE-Info” n° 18 que je ne commenterai pas.

Lors d’un bref passage au rectorat il y a quelques années, j’ai été frappé par le rôle disproportionné de la CUAE , qui se présente comme :
* une association faîtière des étudiantes et étudiants de l’Université de Genève ; * leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques.
Ma vision est que
* la CUAE ne représente en aucune façon l’ensemble des étudiants des Facultés de l’Université de Genève.
* Vous n’avez aucune liste membres sur votre site, que j’ai visité ce matin, si bien qu’on ne peut se faire une idée des Facultés représentées dans votre association.
Je me suis entretenu avec les membres de l’AEMG (association des étudiants en médecine) qui ne semblaient pas souhaiter se joindre à vous à l’époque.
Je vous invite donc à veiller à une meilleure représentation des étudiants de toutes les Facultés si vous souhaitez réellement être une association faîtière des étudiantes et étudiants de l’Université de Genève. Dans le cas contraire, j’invite le Rectorat à ne plus reconnaître votre association et lui propose de demander aux étudiants de toutes les Facultés de l’Unige de se mettre ensemble pour constituer une association qui représente vraiment l’ensemble des étudiants de l’Université de Genève.
Avec mes salutations.

Charles Bader
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Actualités Migrant.e.x.s Politique universitaire Textes

ÉtudiantE, tes papiers! [Regard Critique N°39]

Réunie en plénière les 1 et 2 septembre 2010 à Berne, la mafia rectorale regroupée sous le doux nom de CRUS (Conférence des recteurs des universités suisses) a annoncé qu’elle comptait limiter drastiquement le nombre d’étudiantes étrangères en masters dans les universités suisses. Les médias de masse relayèrent avec intérêt cette logorrhée accusant pêle-mêle les migrantes de ne « pas avoir les capacités requises », de « baisser le niveau général » des diplômes et de dangereusement concurrencer les étudiantes bien de chez nous. Trop heureuses de ces nouveaux soutiens, les responsables politiques tels que la sinistre Doris Fiala ont renchéri sur ce thème en alignant clichés et rhétorique xénophobes dans l’indifférence générale.

En guise d’opposition, seuls les rectorats de Genève et Lausanne ont critiqué à demi-mot leurs collègues tout en excusant leur virulence par la « différence de contexte » et les particularités des établissements alémaniques, ceux-ci étant chaque année assiégés par une horde d’étudiantes allemandes.

Les engagements pris par les recteurs et l’infâme Kleiber lors des directives de Bologne en 2003 resteront donc là où on les avait laissées, c’est-à-dire dans le caniveau. La « mobilité » qu’on nous a rabâchée jusqu’à la nausée a bel et bien des effets à géométrie variable selon le pays inscrit sur les papiers que l’État donne à la naissance et le niveau social des parents. À moins de gagner au loto, il paraît en effet hautement improbable qu’une étudiante précaire parte étudier un an à Aberdeen ou Harvard.

Le projet d’augmenter les taxes universitaires des étudiantes migrantes a été répété par la présidente de la CDIP (Conférence des directeurs de l’instruction publique) Isabelle Chassot le 12 septembre : à Fribourg, Saint-Gall et Zürich, cette décision est déjà prise et l’EPFZ la mettra en pratique l’année prochaine. La Suisse romande minaude un peu, mais suivra également le pas afin de maintenir l’« excellence » de ses universités.

La Suisse ne veut pas payer pour les étudiantes des classes inférieures, d’autant plus si elles sont étrangères. La destruction systématique des vies des migrantes par les « renvois » semble étonnamment être mieux placée dans l’agenda de la caste politique que le droit aux études pour toutes.

Rappelons aux politiciens qui ont la mémoire courte que la révolte viennoise de l’automne 2009 était en partie due à l’introduction d’un numerus clausus à l’université de Vienne, spécialement conçu pour écarter les étudiantes étrangères des filières les plus demandées. La rhétorique de l’« excellence » et de la « mobilité » ne semble pas rencontrer en pratique le succès escompté. Face à ces attaques contre le droit aux études des migrantes, opérons un retour aux fondamentaux : revendiquons la gratuité et luttons pour un accès aux études pour toutes par tous les moyens à notre disposition.

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Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Non à la répression de la contestation !

Le 14 octobre dernier a eu lieu le dies academicus de l’université de Genève au cours duquel différents doctorats honoris causa ont été décernés. Comme rapporté par certains médias[ref]Léman bleu, JT du 14 octobre 2010.[/ref], quelques étudiantes choquées par l’attribution de ce prix à des personnes tels que José Manuel Barroso ou Catherine Cesarsky ont manifesté leur désaccord lors de la cérémonie en scandant quelques slogans.

La CUAE ne souhaite pas se prononcer sur ces événements mais sur les faits intolérables suivants.

Une demi heure après que les étudiantes aient été expulsées de l’amphithéâtre, alors que la cérémonie se poursuivait, ces dernières ont été interpelées par un fourgon de flics anti-émeute dans le parc des Bastions. Pendant une heure, ces étudiantes ont été encerclées par les policiers et empêchées de retourner à leurs activités. Tout en les menaçant de les conduire au poste, ils ont ensuite enregistré leur identité avec une lenteur calculée.

Cherchant une raison à leur interpellation, les étudiantes ont demandé aux policiers de s’expliquer. Incapables de se justifier, ils ont argué effectuer un contrôle d’identité routinier. Quoi de plus banal que d’interpeler des passantes !

Pour avoir exprimé leur opinion, des étudiantes ont été contrôlées et fichées par la police.

Bien sûr, pour préserver l’image de l’université, l’interpellation s’est faite loin du regard des grandes pontes et du public. Toutefois, la police était présente dans l’enceinte de l’université, surveillant les étudiantes mécontentes. Comment la police est-elle arrivée en cours de cérémonie ? Sans vouloir tirer de conclusions hâtives, nous savons de source sûre que le chef du service de presse de l’université a dénoncé des étudiantes à la flicaille en les désignant du doigt, avant même qu’elles ne soient entrées dans la salle. Cela nous a permis de confirmer que la délation fait désormais partie des tâches qui lui sont assignées.

Que l’on approuve ou non la position de ces étudiantes importe peu. Il est intolérable que des personnes soient victimes d’une intimidation policière pour avoir exprimé leur opinion. De même, il est inacceptable que l’université encourage cette pratique et y participe.

En agissant ainsi, le rectorat a franchi un pas de plus dans sa collaboration avec l’appareil répressif de l’Etat.

Non au flicage des étudiantes !

Le comité de la CUAE

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Politique universitaire Regard Critique Textes

Regard Critique – N°38 – Octobre 2010

Numéro récapitulatif spécial: Retour sur Education Is Not For Sale (EINFS) et sur l’usage de l’anonymat.

Regard Critique – N°38 – Octobre 2010

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Politique universitaire Textes

Retour sur EINFS [Regard Critique n°38]

Pourquoi maintenant ?
L’automne a été chaud à l’université de Genève. Il a vu la naissance du mouvement «Education is NOT for Sale» et l’auditoire MR080 a été occupé plusieurs jours, avant d’être évacué par la force par les services du rectorat. Personne ne pouvait prévoir l’émergence d’un tel mouvement en dehors de toute actualité. Ça ne veut pas dire pour autant que le mouvement vienne de nulle part.

Quand survient l’imprévisible
Dire que le mouvement EINFS est survenu de nulle part ou qu’il a été importé est faux. L’émergence du mouvement est directement liée à l’expérience quotidienne de ces membres, de leurs frustrations, de leurs envies de changement et de leur volonté de s’impliquer dans la vie universitaire. À Genève comme ailleurs en Suisse.

Un mouvement qui émerge en dehors de toute actualité
A Genève, comme dans les autres universités suisses, cela fait plusieurs années que les bachelors et les masters ont été introduits, que les cours ont été semestrialisés, que la course au crédit a été instaurée, que le mot concurrence a remplacé le mot coopération, etc. La cerise sur le gâteau étant bien évidemment la promulgation de la nouvelle loi sur l’université.
Et là, que s’est-il passé ? L’émergence d’un mouvement de contestation ? Une large mobilisation de la communauté universitaire ? Nada… À l’intérieur de l’université, mise à part la CUAE, seul l’éphémère collectif pour la démocratisation des études (CDE) a fait acte de résistance notamment en récoltant des signatures pour le référendum contre la loi sur l’université.

Dès lors se pose la question de la solidarité internationale : la solidarité avec les étudiantes autrichiennes et allemandes expliquerait-elle la mobilisation en Suisse ? Sans préjuger de l’efficacité d’une mobilisation pour des réformes entreprises à l’étranger, on peut considérer que l’hypothèse de la solidarité internationale ne suffit pas à expliquer le cas suisse. En effet, il y a régulièrement des appels à mobilisation et des universités sont occupées chaque année dans différents pays. En 2009, une mobilisation forte et déterminée (occupation, manifestation de taille importante, confrontation avec les services d’ordre) avait réveillé l’Italie. En France, c’est à un rythme quasi annuel que les universités sont occupées, Les dernières grosses mobilisations étaient liées au CPE et à la réforme des universités. A chaque fois, des appels à une solidarité internationale dans la lutte ont été lancé. Ces appels n’ont pas débouché sur des manifestations de solidarité internationale ni à Genève ni ailleurs en Suisse.

Parce que la mobilisation ne s’est pas produite lorsque l’actualité politique l’y invitait mais spontanément, à un moment où il n’y avait aucune actualité universitaire, on peut affirmer sans trop risquer de se tromper qu’elle n’était ni guidée par des considérations politiciennes ni orientée contre tel ou tel projet. C’est l’université telle qu’on la connaît qui est remise en cause. Pas la loi sur l’université. Ainsi, alors qu’en Autriche et en Allemagne les revendications des étudiantes sont directement liées aux réformes à venir ou en cours et même si les étudiantes suisses n’ont pas digéré la sauce à laquelle elles ont été mangées, dans notre pays les revendications sont davantage liées à la situation propre à chaque université et globalement aux conditions d’études et de vie. Il ne s’agit pas de refuser Bologne, une réforme ou une loi. Il s’agit d’exprimer un mécontentement, de formuler des revendications mais surtout de se réapproprier un espace.

Des expériences qui resteront en mémoire
Le résultat le plus important d’EINFS ne sera jamais une quelconque concession de la part du recteur. La réussite la plus importante d’EINFS est d’avoir créé un espace et d’avoir montré que l’acceptation de nos conditions d’études et d’existence n’est pas une fatalité, qu’il est possible et nécessaire de continuer à se battre pour ce que nous voulons. Peut-être que dans un, deux, cinq, ou dix ans un mouvement renaîtra à l’université Genève. L’élargissement de l’horizon du possible lié à l’existence et aux actions d’EINFS y aura contribué de manière certaine.

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Politique universitaire Textes

Ces gens-là – Brel [Regard Critique n°38]

Le recteur de l’université de Genève n’aime pas l’anonymat. Il l’a fait savoir lorsqu’on lui demanda de se positionner par rapport aux revendications d’Education Is Not For Sale. C’est un des nombreux points communs qu’il a avec la police. Nous, on n’aime pas la police et on n’aime pas le recteur. Mais on aime l’anonymat quand il s’agit d’une condition nécessaire à l’expression d’une opinion.

Celles qui condamnent l’anonymat par principe sont des flics ou leurs idiots utiles. Ce faisant, elles considèrent que l’anonymat n’est jamais une solution et que dans toutes les situations, les personnes qui ont «le courage de leur opinion» assument ce qu’elles disent, signent leurs productions et«ne se cachent pas derrière des pseudonymes.»

Bien sûr, le fait que les productions anonymes soient dans leur écrasante majorité des productions subversives ou allant à l’encontre du pouvoir et de la pensée hégémonique n’est qu’un hasard. Les Belin (président de l’assemblée de l’université) et Vassalli (recteur de notre université) et consorts n’ont évidemment pas encore l’intention – et surtout pas encore la possibilité – de condamner toutes formes d’oppositions sur papier recyclé. Ça viendra plus tard.

Parce que ces gens-là, ils aiment quand tout est à sa place. Ils ne contestent pas le cours de choses, «le sens de l’histoire», ils ne nagent pas à contre-courant mais se laissent porter par les courants dominants. S’il fallait les comparer à des poissons, ils ne seraient pas les saumons qui remontent la rivière pour pondre des oeufs à l’endroit le plus propice, mais des carpes qui apprécient le confort des eaux stagnantes et savent rester muettes.

Ces gens-là ne contestent pas le pouvoir en place ou l’ordre des choses, ils sont devenus le pouvoir en place. Et l’ordre des choses c’est le leur. Dans cette mécanique parfaitement huilée qui les a vu gravir les échelons à coups de langue jusqu’à arriver où ils sont aujourd’hui, il n’y pas de place pour des grains de sables.

Et le grains de sable, ce sont EINFS, unige-info.ch et toutes les actions entreprises pour que les murs qui ont des oreilles pour écouter aient également des langues qui se délient pour raconter. L’anonymat est ici l’arme de celle qui se protège de la répression qui s’abattra si elle l’ouvre trop. Nombre d’informations parues dans unige-info.ch nécessitaient l’anonymat afin de préserver la sécurité de l’emploi des auteures.

En insultant les personnes et groupes qui recourent à l’anonymat ces gens-là espèrent dénigrer les propos tenues par des anonymes plutôt que d’y répondre. Ça ne marchera pas ! On n’oublie pas que les travailleuses de l’université n’ont pas le droit de prendre la parole publiquement pour “dire du mal” de l’université. Et aujourd’hui exprimer un avis différent de l’avis officiel revient à dire du mal de l’université.

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Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Introduction d'un examen obligatoire en Faculté de Médecine – Communiqué de la CUAE

Le comité de la CUAE est opposé à l’introduction d’un examen obligatoire pour toutes les personnes s’inscrivant au bachelor de la faculté de médecine de l’université de Genève. Toutes les futures étudiantes de médecine devront passer cet examen non-éliminatoire dans le courant du mois de juillet. Après cela, elles recevront un courrier leur indiquant leur résultat et les personnes ayant le moins bien réussi seront envoyées vers une orientatrice dont le seul but sera de les décourager en prétendant qu’elles n’ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour réussir les études de médecine avant même d’avoir reçu le moindre enseignement. Il ne s’agit pas ici de discuter de ce que représente les examens en général ou le numerus clausus mais de donner quelques arguments contre l’introduction de cette mesure.

Nous regrettons la mise en place d’une mesure particulièrement paternaliste. L’état renie la possibilité aux étudiantes qui ont décroché leur maturité à choisir par elles-mêmes leur formation et les guide vers ce qu’il considère être le mieux pour elles. Cela contrevient à la conception, jusqu’à lors pas remise en cause, qui veut qu’une personne atteint l’âge adulte à 18 ans et qu’elle est libre de déterminer par elle même son parcours de vie ainsi que le choix de sa formation. En cherchant à aiguiller les étudiantes selon leur capacité présumée, on renie le fait que chaque personne détenant une maturité peut s’inscrire dans le bachelor de son choix sans examen préalable.

Nous considérons également qu’il s’agit d’un premier pas déguisé vers un numerus clausus. Nous y sommes opposées et regrettons que, une fois de plus, tout soit fait pour occulter cet aspect du débat en présentant une telle mesure comme une aide pour les étudiantes.

De plus, exiger un examen avant le début des études revient à renier l’aspect formateur de ces dernières : avant même d’enseigner la matière on suggère déjà que vous n’êtes pas capable de l’assimiler. Cela ne fera que renforcer le clivage social existant entre les différentes facultés, les étudiantes issues des classes inférieures côtoieront les étudiantes des classes supérieures seulement si elles sont « méritantes ». Les autres, les étudiantes des classes inférieures moins « méritantes », resteront entre elles dans d’autres facultés. La massification des études n’effacera pas la hiérarchie entre diplômes, facultés et champs disciplinaires.

On peut également douter de l’opportunité de faire passer un examen pendant les vacances d’été. Il se murmure que le fait de le faire passer en plein été aurait comme ambition de tester « la motivation » des futures étudiantes à faire médecine, en obligeant certaines à repousser un voyage ou à prendre congé d’un travail d’été le 9 juillet.

Si la faculté prétend qu’aucune connaissance scientifique n’est nécessaire pour la réussite de cet examen, on peut sérieusement en douter. En effet, parmi les exemples présentés, de nombreuses questions font références à des notions médicales et scientifiques, donnant automatiquement un avantage à des étudiantes ayant choisi une filière scientifique au collège. La valeur indicative d’un tel examen est donc nulle en ce qui concerne les capacités d’apprentissage et de travail des futures étudiantes en médecine.

On cherche à limiter l’entrée d’étudiantes en faculté de médecine par tous les moyens. Or, les examens de fin de première année sélectionnent les étudiantes non pas uniquement sur la base de leur capacité mais sur la base des places disponibles en deuxième année. Ainsi, on ne mesure pas la compétence nécessaire au passage en second année mais on organise un concours afin de garantir un stock constant d’étudiantes à travers le temps.

En conclusion, le comité de la CUAE considère l’instauration d’un tel examen comme une attaque au libre choix de formation auquel nous restons attachées. A quand l’obligation de suivre certaines options spécifiques au collège pour pouvoir s’inscrire dans certaines facultés ? A quand l’instauration d’examen éliminatoire avant que le moindre enseignement ne soit dispensé ? A quand l’abolition du libre choix de la formation ?

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Education is NOT for SALE: université contre l'OMC

UNI OMC

La CUAE relaie l’appel d’Education is NOT for SALE et appelle touTEs les étudiantEs à se rendre massivement à la manifestation contre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) le 28 novembre 2009 – Rendez-vous à 13h30 à Uni Mail – côté tram.

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Manifestation du groupe Education is NOT for SALE, 26 novembre 2009

EINFS_20091126

REJOINS NOUS!

On se rassemble et on discute, mange, rigole, débat, discute, témoigne, joue, chante, danse, etc…

JEUDI 26 NOVEMBRE

Sur les marches

12H00 – UniMail