Catégories
Activités Actualités Résumé du mois

Résumé des mois de mars et avril 2020

Les mois de mars et d’avril 2020 ont été particulièrement chargés par la mobilisation pour les intérêts étudiants en temps de COVID-19.

Mais commençons par citer les activités effectuées par la CUAE avant la fermeture totale de l’Université de Genève le 16 mars dernier. 

Le mois de mars a débuté avec l’organisation de la semaine des associations. La CUAE était ainsi présente avec de nombreuses associations dans le hall de Sciences II le lundi 2 mars, dans le hall des Bastions le 3 mars et à Uni-Mail le 4 mars. Le comité a été présent aux habituels stands avec les agendas et guides de l’étudiant.e.x ainsi qu’avec des brochures d’information sur la vie universitaire ou militante. De plus, nous avons organisé des bouffes pop’ chacun de ces jours. Le lundi en collaboration avec La Datcha, le mardi avec l’AEL  et le mercredi avec Le Nadir. Ces repas se sont révélés fructueux et délicieux, de nombreu.x.se.s étudiant.e.x.s sont venu.e.x.s manger et découvrir les associations présentes. 

Le 11 mars, la CUAE a co-organisé une conférence sur la situation des femmes en Bolivie lors de laquelle le comité a pris la parole pour expliquer l’importance de cette thématique au sein de l’université.  

Le 11 mars également, le comité s’est organisé avec différents collectifs genevois pour mener une action et publier un communiqué de réaction aux tags fascistes, anti-féministe, anti-sémites, anti-LGBT+ qui ont été apposés sur l’Université, notamment sur les locaux du Nadir et de la CUAE, ainsi qu’à d’autres endroits dans la ville. 

Le vendredi 13 mars, les mesures du rectorat pour lutter contre la propagation du Covid-19 sont tombées : fermeture de l’université et enseignements en ligne jusqu’à la fin du semestre. Dès le 13 mars au soir, la CUAE a donc publié un communiqué en réaction pour demander à ce que les effets de la crise ne péjorent pas les étudiant.e.x.s. Deux axes y étaient développés : nous demandions un soutien financier pour les étudiant.e.x.s affecté.e.x.s par le COVID (perte d’emploi, plus d’appels pour les remplacements, etc.) et une garantie que les conséquences académiques de l’enseignement en ligne ne péjorent pas les cursus des étudiant.e.x.s. Concernant les revendications plus précises, la CUAE demandait un élargissement des conditions d’octroi des aides ponctuelles de l’Université. Ceci a été accordé par l’UniGe et petit à petit mis en place (les aides étaient d’abord seulement de 600CHF, puis ont pu être élargies à une aide pour le loyer, des frais médicaux ou informatiques en plus des 600CHF).  Le comité s’est rapidement adapté à l’organisation en ligne et s’est réuni (virtuellement) très régulièrement durant les deux semaines qui ont suivi. Après de très nombreuses réflexions et débats au sein du comité, la CUAE s’est positionnée sur les examens en demandant la validation en bloc de tous les crédits du deuxièmes semestre et le maintien des examens à des fins d’auto-évaluation pour tou.te.x.s les étudiant.e.x.s. Un communiqué développant de nombreux arguments et exemples de situations difficiles a été écrit et publié. La CUAE a tenté de faire partie des discussions du rectorat qui traitaient de la question des examens mais le rectorat a pris ses décisions en n’incluant personne d’autre que les doyen.ne.s. Le fonctionnement très hiérarchique de l’Université est remonté très clairement à la surface dans ces décisions qui sont tombées par mail le 25 mars 2020. Et ce, tout en proclamant haut et fort  une collaboration inédite entre facultés. La CUAE a réagi le lendemain en publiant un coup de gueule à propos des examens.

De plus, de nombreuses interviews ont été faites par le comité et le secrétariat sur la question des examens. Ainsi, la CUAE a été présente sur Léman bleu , la RTS, la TdG, libradio, le Courrier. En parallèle, le secrétariat a fait un travail de mise à jour sur le droit du travail en période de COVID pour aider les étudiant.e.x.s à se défendre face à leur employeureuse. Pour ce faire, de nombreux syndicats ont été contactés. Les permanences ont été annulées en présentiel, mais le secrétariat a reçu de nombreux mails et téléphones révélant les nombreux problèmes rencontrés par les étudiant.e.x.s et sur lesquels la CUAE a ensuite pu travailler à un niveau plus général. 

Le 30 mars, une FàQ a été lancée sur notre site, répertoriant un ensemble considérable de questions-réponses concernant la situation.
Le 1er avril, la CUAE a lancé une pétition pour la validation en bloc de tous les examens en menant en parallèle un travail avec de nombreuses associations facultaires pour que les décisions quant aux examens, reléguées aux facultés, ne soient pas trop péjorantes pour les étudiant.e.x.s. Cette pétition a rapidement récolté plus de 3’000 signatures.

Le 8 avril, les représentantes étudiantes de l’Assemblée de l’Université et membres de la CUAE ont adressé au nom de cette dernière de nombreuses questions au rectorat. Ces questions visaient à éclaircir de nombreux aspects de la décision du rectorat quant aux examens mais également à montrer l’absurdité de cette décision inégalitaire. Les réponses du rectorat ont été particulièrement décevantes et la CUAE a ainsi réagi. Un réseau national, action-éducation s’est alors créé avec de nombreux syndicats et associations de la Suisse romande principalement. Un appel national a ainsi été lancé le 22 avril récoltant de nombreuses signatures. Et une mobilisation a été entamée, sous de nouvelles formes étant donné l’impossibilité de se réunir à plus que 5 personnes.

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire

Action Education

Action Education

💥La CUAE a co-organisé l’Action Education du 1er mai 2020
Deux vidéos à visionner !
Allez soutenir en signant la pétition

Catégories
Activités Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Un appel national pour des garanties sur nos formations

Lancé depuis la Suisse romande avec une portée nationale, cet appel est adressé aux divers centres de décisions en matière d’examens et de validation des enseignements, à savoir tout autant les directions d’institutions de formation que les regroupements intercantonaux (HES-SO, swissuniversities, Conférence des directeurs/trices de l’instruction publique, etc.) et les services confédéraux compétents (Secrétariat d’Etat à la formation).

L’appel vise à rassembler largement les personnes en formation, des gymnases aux Hautes Ecoles en passant par les Ecoles professionnelles et les programmes-passerelles. Des initiatives locales (Genève, Neuchâtel) ou centrées sur des filières (gymnases) ont fleuri ces derniers temps, pour réclamer des solutions viables et équitables pour cette fin de semestre. Ces voix n’ont pas été entendues et les problèmes sont partout similaires. Nous mettons désormais nos forces en commun pour soutenir ces revendications et obtenir des solutions à la hauteur des enjeux et de la crise que nous traversons.

Il s’agit de voir les choses en face : maintenir des sessions d’examens, à distance ou non, n’a pas de sens. Malgré les beaux discours sur la « continuité pédagogique » et les efforts de nos enseignant-e-s pour préserver le lien, nos institutions et nous-mêmes n’étions pas prêt-e-s pour ce qui se passe en ce moment. Nous subissons de plein fouet la pandémie, sur les plans psychiques, physiques, relationnels, financiers, familiaux. Notre disponibilité à la formation est affectée par la crise du coronavirus, et les formations ont été de fait interrompues : ce qui s’est fait et qui a été appelé « continuité », est de l’ordre de la rupture et certainement pas de la pédagogie. Ce n’aura pas été un semestre de formation « à distance », ç’aura été un semestre de distance avec nos formations. Et les enseignant-e-s le savent…

Pour autant, nous n’avons pas à payer d’une année supplémentaire d’études ou de notre santé cette crise. Les formations doivent être réagencées sur le long terme pour prendre en compte ce grand chamboulement. Nous refusons les pansements sur plaies béantes que sont les actuelles propositions de maintien des examens et évaluations, moyennant des possibilités de retrait jusqu’à une date X ou de non-comptabilisation des échecs à la session Y, ou la possibilité de prolonger sa formation jusqu’à Z… Cessons les calculs d’apothicaires et les arrangements irréalistes !

Nous avons besoin de garanties, nous avons besoin de pouvoir continuer notre cursus, ou de pouvoir le commencer, sereinement et sans temps perdu.

Les Cantons disent à la Confédération que le principe d’équité ne pourra pas être assuré pour les examens des gymnasien-ne-s et préconisent de les annuler : comment pourrait-il en être différemment ailleurs ?

Stop aux demi-mesures et aux pseudo-solutions : des validations et des garanties !

Lien vers l’appel : http://www.action-education.ch/fr/

Genève, Lausanne, Neuchâtel, le 23 avril 2020

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire Textes

Le rectorat a répondu à nos questions et on en est pas plus avancé.e.x.s…

Nous avons enfin reçu la réponse du rectorat aux multiples questions que nous lui avions posées lors de l’Assemblée Universitaire. Nous vous invitons à la lire, mais ne vous attendez pas à y trouver du réconfort ou plus de clarté sur les questions toujours en suspens, toutes les réponses sont similaires et elles sont de trois types. 

Premièrement, beaucoup des questions que nous avions étaient évidemment rhétoriques. Lorsque nous demandions si les personnes prenant congé pourraient faire leurs rattrapages de la session de janvier en août, nous souhaitions surtout leur faire comprendre qu’ils devraient mettre cela en œuvre au minimum au vu de leur mesurette. Mais leur réponse est simplement négative. 

Deuxièmement, le rectorat renvoit la balle aux facultés. Chacune de leurs réponses revient à dire: on ne peut pas, ce sont les facultés qui décident. Et lorsque l’on questionne les facultés, de nombreuses nous répondent : on ne peut pas, c’est le rectorat qui décide. Les instances de l’université se rendent à l’évidence : leur décision est profondément inégalitaire et laisse des centaines d’étudiant.e.x.s de côté. Évidemment, personne ne souhaite assumer cette inégalité de traitement.

Enfin, leur dernier type de réponse est de nous rabâcher la possibilité de prendre congé ou que les tentatives ne seront pas comptées. Ce type de réponse n’est pas pertinent car la plupart des questions concernaient justement la nécessité des précisions concernant cette décision. Nous avons bien compris que nous pouvions prendre congé et qu’une tentative supplémentaire sera accordée en cas d’absence ou d’échec, mais nos questions étaient justement là pour montrer que cette décision n’est ni bienveillante, ni solidaire pour les étudiant.e.x.s. En laissant nos questions sans réponses, le rectorat nous montre à quel point leur position n’est pas à la hauteur de la situation. Le rectorat s’évertue à redorer son blason nous rappelant qu’il met tout en œuvre pour l’égalité de traitement. Mais si l’égalité de traitement est vraiment votre objectif, notre proposition apparaît chaque jour plus pertinente : valider en bloc tous les enseignements suivis ce semestre et proposer des examens blancs pour que les étudiant.e.x.s sachent où ielxs en sont dans l’acquisition des connaissances. 

Pour le moment, seule la faculté de médecine a pris de réelles mesures. En effet, tou.te.x.s les étudiant.e.x.s, exceptées les premières, verront leur semestre et leur année validés avec des “évaluations formatives” qui leur permettront d’obtenir une aide individuelle s’ielxs estiment avoir des lacunes. Et ceci alors que cette même faculté dispose d’un diplôme reconnu comme difficile à obtenir et d’enseignements réputés très compétitifs. Le fait que cette décision, équivalente à la position de la CUAE, ait été prise par la faculté de médecine montre que le discours du rectorat sur la “valeur des diplômes” n’a aucun sens. De plus, l’obstination du rectorat à tenir sa position crée des situations tout à fait cocasses. 
Ainsi, un enseignement de criminologie suivi par des étudiant.e.x.s de médecine et de psychologie se verra validé en bloc pour les un.e.x.s alors que les autres devront fournir un travail sanctionné. Est-ce donc cela la fameuse égalité de traitement et la bienveillance que le rectorat prétend appliquer ?

Notons encore peut-être que l’enseignement primaire et secondaire, les apprentissages, les collèges, les ECG, enfin pour dire court, le DIP, font valider les années de tou.te.x.s les élèves. Tout le monde semble commencer à comprendre qu’il faut des mesures fortes pour gérer une telle crise mais les Universités suisses s’obstinent dans leurs maigres mesures ne tenant pas compte des réels besoins de leurs étudiant.e.x.s. Peut-être le rectorat s’est-il rué trop vite vers sa solution et n’oserait plus, pour ne pas perdre la face, revenir dessus. Mais à quel prix ? Peut-être s’humiliera-t-il tout autant en s’obstinant à “oublier” des centaines de laissé.e.x.s pour compte et avant tout les plus précaires et les personnes solidaires (par choix ou par nécessité) ? Dans un moment de crise comme celui-ci, nous devons tout.e.x.s faire un choix : voulons-nous d’une université qui, au nom  l’élitisme et, prétendument, du prestige, sacrifie le bien-être de ses étudiant.e.x.s et collaborateur.ices en les laissant sur le bas-côté ? Face à cette conception erronée de la transmission du savoir nous affirmons vouloir une université où le bon fonctionnement de l’apprentissage et l’égalité face à ce dernier sont garantis.

La réponse du rectorat insiste sur la coordination et l’inclusion des associations étudiantes dans les décisions au sein des facultés. Pourtant, malgré la grande implication des associations, les décisions prises indiquent clairement qu’iels ne considèrent guère le travail de réflexion fourni pour trouver des solutions égalitaire. Encore un fois, suite à sa directive, le rectorat refuse également d’ouvrir le dialogue sur les problématiques engendrées par celle-ci. La CUAE appelle donc, avec plus de trois mille signataires à l’appui, à la validation en bloc de tous les enseignements suivis ce semestre pour tout le monde. Malgré la situation qui nous prive des moyens de lutte habituels, les étudiant.e.x.s ne sont pas impuissant.e.x.s. Si le rectorat s’obstine donc à maintenir sa position intenable et sans ouverture de dialogue pour trouver des solutions aux problèmes que ses décisions engendrent, les étudiant.e.x.s trouveront d’autres manières de lui faire prendre conscience de la nécessité de revoir cette position. Nous ne permettrons pas que la situation liée au Covid-19 approfondisse les inégalités du système universitaire.

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire

Quelques questions au rectorat concernant les examens

Suite aux mesures de confinement décrétées par le Conseil Fédéral, il y a maintenant plus de trois semaines, l’Unige a dû fermer physiquement ses portes pour la fin du semestre. Elle a su se montrer très réactive en mettant en place la poursuite de l’enseignement, via la plateforme Zoom, qui a permis d’essayer de garder une continuité dans les cours. L’Université de Genève est aussi la première Université suisse à annoncer le maintien des examens de la session de juin, donnant, de par la récente nomination de Monsieur Flückiger à la présidence de SwissUniversities, le ton pour tout le pays.

Les communications faites jusqu’à présent concernant le maintien des examens et la non-comptabilisation de l’échec ou de l’absence à ceux-ci sont des directives générales données aux facultés qui réfléchissent actuellement à leur mise en œuvre.

Avant que le rectorat n’annonce sa décision, la CUAE a publié une prise de position mettant en avant les problématiques que rencontrent de nombreu.se.x.s étudiant.e.x.s suite aux changements induits par le COVID-19. Cette prise de position conclut que la solution la plus égalitaire et prenant réellement en compte les personnes les plus atteintes par la situation actuelle serait la validation en bloc des enseignements auxquels nous sommes inscrit.e.x.s, ainsi que le maintien de la session à des fin d’auto-évaluation.

Si les raisons qui ont poussé le rectorat à ne pas adopter nos solutions sont explicites (idée de “valeur de crédits” pesant lourd face au bien-être étudiant par exemple), les nombreuses questions que nous avons soulevées dans notre prise de position restent sans réponse. De plus, de nouvelles interrogations découlent des dernières recommandations.
Ainsi, ces questions vous sont adressées par les secrétaires de la CUAE qui siègent à l’AU suite à l’assemblée des délégué.e.x.s du 7 avril 2020.

Nous nous questionnons donc sur la mise en application de la tentative non-comptabilisée si échouée ou non-effectuée en juin :
Si une personne n’est pas inscrite en juin, peut-elle s’inscrire à la session de rattrapage d’août ?

  • Si une personne rate la session d’août, cela compte-t-il pour une tentative même si elle ne s’est pas présentée en juin ?
  • Si une personne décide de ne pas passer les examens de ce semestre, peut-elle poursuivre sa formation dans le degré suivant, au semestre d’automne, et refaire uniquement celui de printemps l’an prochain ?
  • Si une personne rate les examens, sa tentative ne sera pas comptabilisée, mais pourra-t-elle entrer dans l’année suivante en admission conditionnelle et refaire ses examens en janvier ou en juin prochain, ou devra-t-elle obligatoirement refaire son semestre de printemps au préalable?
  • Les personnes mobilisées, ou dans l’incapacité de suivre les cours chez elles, devront-elles réussir obligatoirement les examens en août pour poursuivre normalement leur cursus ou pourront-elles s’inscrire aux cours qu’elles avaient prévu de suivre en automne ?
  • Les personnes en admission conditionnelle doivent-elles toujours valider le quota de crédits pour passer l’année ?
  • Même question pour les études dont le passage est conditionné à un minimum de crédits.

Evaluation :

  • Sans accès à la bibliothèque (et aux archives), la recherche s’avère compliquée. Est-ce que cela sera pris en compte dans l’évaluation et comment ?
  • Pouvez-vous garantir que tout.e.x.s les étudiant.e.x.s devant rendre un travail de fin de cycle auront un délai supplémentaire ?
  • Dans de nombreuses facultés, les inscriptions aux examens ont été fermées avant les directives données par le rectorat. Seront-elles réouvertes ? En effet, les étudiant.e.x.s ne peuvent définir s’iels veulent passer ou non des examens sans savoir dans quelles conditions iels pourront les passer. 
  • Est-ce que vous donnez la garantie aux étudiantes que les modalités d’examens seront les mêmes à cette session (mai-juin) qu’à la session extraordinaire (août-septembre). 
  • Est-ce que les dérogations qui seront demandées par les étudiant.e.x.s se retrouvant dans des situations difficiles seront considérées de manière plus souples que d’habitude ? 
  • De la même manière, comment les oppositions seront-elles gérées, sachant que de nombreu.se.x.s étudiant.e.x.s, feront opposition à des notes considérées comme injustes au vue des conditions ? Comment garantir que ces oppositions seront jugées de manière correcte ? Serait-il pertinent que des étudiant.e.x.s fassent partie de ces commissions d’opposition pour pouvoir apporter un regard “de terrain” sur les conditions d’études ? 
  • Pour les personnes qui sont en mobilité, l’université peut-elle se mobiliser pour alléger les conditions pour valider ce module? En tenant compte du fait que les conditions d’enseignements et d’examens ne sont pas forcément aussi bonnes que celles de l’UNIGE. Des négociations entre les universités prenant part à la convention de Lisbonne ont-elles lieu? Existe-t-il des discussions concernant la situation des étudiant.e.x.s qui doivent augmenter leur moyenne afin de partir en mobilité ?

De plus, par la crainte que les serveurs ne soient surchargés durant la période d’examens, il a été recommandé à certaines facultés de les déplacer hors session, lorsque cela était possible, généralement avant celle-ci :

  • Ainsi, plusieurs personnes se sont tournées vers nous, car un de leur examen a été avancé en pleine période de ramadan- Est-t-il possible pour ces personnes de demander une dérogation ?
  • Pour d’autres, cela tombe en même temps que les examens B2 de langues. Quelles dérogations seront possibles pour ces personnes qui ne pourront pas, dans la situation actuelle, préparer correctement ces examens, mais qui en ont cependant besoin pour la suite de leur cursus ? 
  • Pour certains, cela tombe sur une période de plusieurs remises de dossiers conséquents, car les crédits du cours seront évalués d’après ces rendus de dossier. Quelles souplesses seront possibles pour ces étudiant.e.x.s ?
  • Et plus généralement, quelle est la logique d’avancer les examens alors que le Recteur annonçait dans son premier mail le report de la session d’une semaine ?
  • Nous nous trouvons dans une situation particulièrement difficile pour tout le monde, pourquoi est-ce sur les épaules des étudiant.e.x.s que retombent les solutions trouvées pour éviter une surcharge informatique, dont ces derniers ne sont absolument pas responsables?
  • Nous nous questionnons également sur ce qu’il adviendrait si un examen rencontrait un bug du service informatique de l’Unige ?
  • Dans le même sens, si une personne rencontre un problème informatique individuel durant un examen, comment cela sera-t-il pris en compte ?
  • Beaucoup d’étudiant.e.x.s n’ont pas de bonnes connexions informatiques. Pourront-iels obtenir plus de temps ? Ou donnerez-vous la directive de faire des examens téléchargeables avec rendus téléversés? 
  • Comment évaluer des questions de réflexions quand il a été déjà annoncé que le temps de réponse sera très court afin d’éviter d’éventuelles tricheries (consulter ses documents ou bien faire appel à d’autres étudiants via les téléphones)?
  • Quelle directive donnez-vous afin que le principe de bonne foi des étudiant.e.x.s soit garanti et qu’un contrôle informatique n’ait pas lieu.
  • Plus généralement, les personnes mobilisées ou dans l’incapacité d’accéder à un espace de travail approprié chez elles peuvent-elles demander des dérogations pour obtenir les crédits autrement qu’avec les examens écrits ? Sera-t-il possible de rendre un travail dont la forme, préalablement décidée avec l’enseignant.e.x, est plus appropriée à leur situation (oral, rendu d’un dossier, etc.) ?
  • Les difficultés des étudiant.e.x.s seront-elles prises en compte dans la notation ?
  • Le rectorat pourra-t-il assurer qu’aucun.e.x étudiant.e.x ne sera mobilisé.e.x pendant la session d’examen ?
  • Pour les étudiant.e.x.s ayant besoin d’une certaine note pour pouvoir entrer dans le master de leur choix mais ayant rencontré de nombreuses difficultés, comment assurerez-vous de prendre en compte leur capacité à intégrer le master et pas leur capacité à gérer leur confinement ?
  • Est-ce que le rectorat peut assurer que les correcteurs.rices bénéficieront des conditions de travail adéquates pour éviter les notations “émotionnelles” ?
  • Comment évaluer un examen d’un cours donnée par un.e prof qui, depuis le 16 mars, ne pose que des slides sur moodle et aucun accompagnement auditif ( zoom, ou audio pré-enregistré) pour expliciter les documents?
  • Pour beaucoup d’étudiant.e.x.s, le cumul des examens en août avec les rattrapages de janvier sera trop conséquent, sera-t-il possible de choisir dans quel rattrapage nous nous inscrivons ? 
  • Les personnes qui prennent congé pourront-elles faire leur rattrapage de la session de janvier en août?

Pour finir, les notes données par les examens reflèteront-elles vraiment le niveau des étudiant.e.x.s ou plutôt leur capacité à gérer leur confinement ?

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire

🔴 EXAMENS: SIGNEZ LA PÉTITION POUR UNE VÉRITABLE SOLUTION 🔴

➡️ http://chng.it/6DJnnq2LS6


La décision prise par le rectorat n’est pas à la hauteur de l’exceptionnalité de la situation. Nous souhaitons qu’une solution réellement égalitaire et solidaire soit mise en place.

🔹Pour que les étudiant.e.x.s mobilisé.e.x.s

🔹Pour que les étudiant.e.x.s qui n’ont pas d’infrastructure adéquate pour travailler

🔹Pour que les étudiant.e.x.s qui ont des enfants à charge

🔹Pour que tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui n’arrivent pas à travailler à la maison

🔹Pour que tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui se retrouvent dans des états de stress à cause de cette situation

🔹Pour que tou.te.x.s les étudiant.e.x.s qui sont malades ou qui prennent soin de leur proches

➡️ Aient un autre choix que de redoubler leur année !

❗️Signez & diffusez cette pétition pour repenser la solution des examens de la session de juin ❗️

Catégories
Activités Actualités Fonctionnement

Offre d’emploi – secrétaire permanent.e.x – 40%

La Conférence Universitaire des Associations d’Étudiant.e.x.s (CUAE) cherche un.e.x secrétaire permanent.e.x à 40%.
Entrée en fonction: 1er juillet 2020 (ou à convenir)


Profil souhaité:


– Être étudiant.e.x immatriculé.e.x à l’Université de Genève.
– Être disponible pour deux ans minimum.
– Avoir une bonne expérience des milieux associatifs de l’université.
– Être motivé.e.x par les activités politiques et syndicales de la CUAE.
– Être en accord avec les valeurs de la CUAE (cf. les statuts).
– Être à l’aise avec les outils informatiques courants.
– Être disponible (horaires irréguliers, souvent le soir).
– Capacité à travailler de façon autonome et en équipe ; avec deux autres secrétaires permanent.e.s et en coordination avec le comité de l’association.
– Des connaissances d’allemand et de bonnes connaissances des institutions académiques genevoises ainsi que de la politique universitaire suisse sont un sérieux atout.
– La connaissance et/ou l’intérêt pour les réseaux associatifs et militants de Genève est également valorisée

Les secrétaires permanent.e.x.s sont chargé.e.x.s de tenir des permanences d’aide aux étudiant.e.x.s, d’assurer le fonctionnement quotidien de l’association et d’apporter un soutien aux projets en cours.


Vous trouverez plus d’infos sur les activités de l’association sur notre site internet: www.cuae.ch


Pour toute question ou renseignement nécessaire sur le poste, n’hésitez pas à nous solliciter.


Les dossiers (lettre de motivation + CV) sont à envoyer jusqu’au 1er mai à l’attention de Pauline Emery :


par e-mail à cuae@unige.ch
ou par voie postale à:
CUAE – c/o Uni Mail, 40 boulevard du Pont-d’Arve – 1205 GENÈVE

Catégories
Activités Actualités Politique universitaire Textes

Coup de gueule à propos des examens

Hier, mercredi 25 mars 2020, nous avons appris les décisions du rectorat concernant les examens. Le même jour, le recteur a publié une vidéo de lui qui salue le « tour de force » réussi par l’Université de Genève en maintenant les enseignements en ligne dès le lundi 16 mars et donc sans aucune interruption. 

Les intentions sont louables : maintien de la valeur des diplômes décernés et interdiction de l’arbitraire et de l’inégalité de traitement. 

La méthode, elle, questionne. Et plus, elle déçoit. Car cette crise oblige en effet chaque institution à repenser sa manière de fonctionner. Elle voit naître partout des solidarités fondées sur l’écoute et l’implication inclusive. Là où la période actuelle aurait pu être un renouveau démocratique amenant plus d’horizontalité et de participation étudiante, elle a au contraire fait ressortir la verticalité abrupte de notre Université. Le canal de la décision ? Une directive du Rectorat. La consultation étudiante ? Inexistante. Pas une seule personne membre du corps étudiant n’a participé, de près ou de loin, aux réunions décisionnelles. Nous appelons à l’inverse à un fonctionnement plus participatif, plus inclusif et plus démocratique. Des solutions qui nous apparaissent bien plus progressistes, solidaires et innovantes que le « top-down » vu et revu. Nous savons qu’écouter la voix des étudiant.e.x.s, c’est riche, mais c’est surtout essentiel.

Il y avait un tournant à prendre, une occasion à saisir. Une manière de faire mentir un rapport de gérance peu reluisant sorti récemment. La réponse apportée a plus été celle d’un chef d’entreprise que celle d’une institution soucieuse d’augmenter la consultation de la voix des étudiant.e.x.s. Car l’Université sert en effet à « s’engager activement dans la recherche de pointe »[1]. Mais cet engagement académique n’a de sens que s’il se prolonge dans la vie civile. L’Université sert aussi à proposer de nouveaux modes de fonctionnements sociétaux et à repenser notre système démocratique. Elle doit être le lieu où l’on apprend non pas à courir toujours après la performance et le profit, mais à prendre le temps de se pencher à tête reposée sur des problèmes complexes. C’est pourquoi la solution qui nous a été proposée nous apparaît infantilisante et digne d’un autre temps. Nous pensons vraiment que le rectorat avait une opportunité de faire rayonner notre Université en faisant participer tous les corps à sa décision. Il ne l’a pas fait.

Nous appelons aujourd’hui à l’inclusion immédiate des associations d’étudiant.e.x.s facultaires et du syndicat étudiant dans les cellules de décisions des décanats facultaires qui se pencheront sur les modalités d’examens. Nous invitons les associations facultaires à adresser cette demande à leur décanat. Une pétition allant dans ce sens sera bienôt lancée.

La voix des étudiant.e.x.s ne doit plus être écartée !

La vitesse avec laquelle la transition vers le télétravail a été opérée soulève aussi des questions. Plutôt que de suivre l’appel appréciable de l’ACIL à la « sortie d’un discours donnant la priorité absolue au maintien de la performance dans une période d’extrême difficulté mondiale qui doit être l’occasion de penser à ralentir. »[2] et de donner le temps à tou.te.x.s de s’organiser, de peser ses priorités, de se préparer aux mois de confinement à venir et de se procurer éventuellement du matériel informatique, il a fallu remettre sans attendre l’ouvrage sur le métier. Nous savons aujourd’hui le Pôle Santé Social engorgé de demandes d’étudiant.e.x.s en situation de précarité, peut-être eut-il été judicieux de lui accorder des forces supplémentaires pour gérer cette crise. Peut-être eut-il été judicieux d’accorder à tout le monde une période de congé successive à la fermeture de l’Université pour donner le temps de commencer ces démarches financières, pesantes et chronophages. Peut-être eut-il été judicieux de ne pas contraindre la machine à continuer sur son rythme (en s’en félicitant après coup) mais de plutôt tenir pleinement compte d’un mal-être du corps étudiant et du corps intermédiaire déjà dénoncé en temps de non-crise (comme en témoignent un rapport à paraître sur la santé étudiante effectué par l’Observatoire de la vie étudiante ainsi que cet article de la Tribune de Genève)[3].

Il s’agit justement maintenant de penser aux personnes les plus précaires parmi nous. Comme le rappelait à juste titre Alain Berset : « la force d’une société se mesure à l’attention qui est portée aux plus faibles de ses membres ».

La solution du rectorat oblige un grand nombre de personnes à effectuer une année universitaire de plus. Que peuvent faire les personnes bénéficiant de bourses censées s’arrêter à une période précise ? Que peuvent faire les personnes dont le permis de séjour se termine ? Vers qui peuvent se tourner les personnes dans l’incapacité de se payer une année académique de plus ? Que peuvent faire les personnes qui ont des enfants à charge et ne peuvent pas suivre les cours ? Comment cela se passe-t-il pour les personnes admises à titre conditionnel ? Que faire si l’un.e.x de nos proches, nous-mêmes ou nos enseignant.e.x.s tombons malades ? 

De notre côté, nous allons continuer à jouer notre rôle de syndicat dans cette crise. Nous allons continuer à organiser et à défendre les intérêts collectifs de la communauté étudiante. Nous ne laisserons personne de côté.

[1]Rapport de gestion de 2018 de l’université : https://www.unige.ch/universite/rapport-de-gestion/, consulté le 26 mars 2020.

[2]Communiqué de l’Association du Corps Intermédiaire des Lettres, 17 mars 2020

[3]La Tribune de Genève, 7 janvier 2020. https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762, consulté le 26 mars 2020.

Catégories
Activités Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Prise de position de la CUAE sur les examens

La CUAE appelle à une solution solidaire et égalitaire pour les examens

Devant la situation d’actuelle pandémie, la CUAE prend position sur la question des examens de la session de juin 2020. En effet, compte tenu de la fermeture des bâtiments universitaires – et par conséquent de l’altération des différentes prestations offertes aux étudiant.e.x.s en temps normaux (bibliothèques, espaces de travail silencieux, services d’impressions, contacts entre étudiant.e.x.s et professeur.e.x.s, etc.) -, compte tenu de la mise en place du système de cours en ligne et des difficultés qui s’ensuivent, compte tenu des diverses complications liées à la situation actuelle, il est clair que la session d’examens de juin doit être repensée dans son ensemble. En tant que syndicat étudiant, la CUAE défend les droits et intérêts de la communauté estudiantine, et, aujourd’hui plus que jamais, de ceux des personnes qui sont ou vont être impactées par la crise en cours. Nous sommes conscient.e.x.s que la situation actuelle rend complexe toute décision concernant les cursus académiques. Nous saluons à ce sujet les mesures rapidement mises en place par l’Université de Genève et les services techniques visant à assurer une qualité et une continuité de ses enseignements. La question des examens de juin a fait l’objet de toute notre attention. Il est pour nous hors de question de laisser des étudiant.e.x.s de côté dans cette décision.

Les étudiant.e.x.s sont particulièrement touché.e.x.s par l’actuelle pandémie. Il nous parait important de relever quelques problèmes généraux liés aux enseignements en ligne. Ces derniers témoignent des difficultés qu’engendre la mise en place d’un tel système. La décision des modalités des examens de juin doit se prendre en tenant pleinement compte de ces difficultés.

En premier lieu, les étudiant.e.x.s sont pleinement impliqué.e.x.s dans la crise actuelle. En effet, le Conseil Fédéral a annoncé un soutien de l’armée suisse, mobilisant jusqu’à 8’000 personnes, et ce jusqu’à fin 2020. La protection civile de la Ville de Genève a quant à elle commencé à mobiliser du personnel depuis lundi 16 mars, et l’ensemble de ses effectifs est convocable dès le lundi 23 mars. L’obligation de servir empêche des étudiant.e.x.s de suivre correctement les enseignements en ligne. Si iels ne sont pas mobilisé.e.x.s par l’Etat, d’autres étudiant.e.x.s se consacrent à la solidarité nécessaire à la situation actuelle : dans les villages, dans les associations, dans l’aide apportée au voisinage et aux proches (grands-parents, parents, frères et sœurs, enfants, ami.e.x.s), en se rendant dans les magasins ou pharmacies, permettant ainsi aux personnes plus fragiles de se protéger du virus et d’enrayer sa propagation, ou encore en effectuant du travail administratif. Ainsi, la mobilisation volontaire limite également le temps disponible pour suivre les enseignements en ligne.

S’ajoute à cela le stress lié à une situation financière instable. Avec la fermeture de la plupart des lieux de vie, et ce pour une durée indéterminée, de nombreux.se.x.s étudiant.e.x.s se retrouvent aux chômage technique ou simplement licencié.e.x.s. Certaines entreprises vont également faire faillite, soustrayant encore de précieuses sources de revenus pour les étudiant.e.x.s. Ces ruptures économiques touchent particulièrement les secteurs de la vente, de la culture, de l’enseignement (remplacements), de l’aéroportuaire, de la restauration, des bars et boites de nuit, des marchés, de la sécurité et des activités indépendantes, secteurs dans lesquels les étudiant.e.x.s sont nombreu.euses à travailler. En ce sens, l’instabilité économique et le stress de ne pas pouvoir payer son loyer, sa nourriture, ses factures et ses assurances, sont des facteurs altérant un suivi adéquat des enseignements en ligne.

Les étudiant.e.x.s ne peuvent suivre convenablement les enseignements en ligne pour des raisons pratiques. En effet, le passage au numérique nécessite un logement adapté, comportant a minima une pièce isolée. Cela est difficile, voire impossible, lorsque l’on vit en colocation, que l’on doit partager sa chambre, ou que le lieu de vie est bruyant. De plus, les personnes ayant une famille et/ou des enfants à charge ne parviennent pas à suivre assidument et régulièrement les enseignements en ligne. À ces cas s’ajoutent les problèmes logistiques liés à l’accès au matériel informatique et/ou à une connexion internet. Le corps enseignant rencontre les mêmes difficultés liées aux bouleversements de nos quotidiens.

Enfin, rappelons que même si ces éléments factuels ne sont pas présents, les étudiant.e.x.s peuvent éprouver du stress et de l’anxiété vis-à-vis de la situation générale. En effet, cette conjoncture particulière et exceptionnelle nous met parfois dans des états émotionnels bouleversants, et ces sentiments sont parfaitement légitimes.

Ces problèmes sont réels et s’inscrivent dans une constellation plus large de cas particuliers. Notre objectif, par cette énumération partielle, est d’alerter l’ensemble de la communauté académique des complications liées aux enseignements en ligne qui doivent être prises en compte dans la décision concernant les examens de juin. Si tous les cas ne se ressemblent pas, certains problèmes sont néanmoins partagés par beaucoup d’entre nous.

Si les conditions ne semblent pas réunies pour le bon déroulement de la session d’examens, nous ne souhaitons pas pour autant que les examens soient annulés. En effet, cela engendrerait des complications pour beaucoup d’entre nous. D’une part, les étudiant.e.x.s souhaitant continuer un cursus académique dans une autre institution nécessitant l’obtention d’un diplôme universitaire doivent pouvoir le faire ; l’annulation pure et simple des examens les en empêcherait. D’autre part, certain.e.x.s étudiant.e.x.s ne peuvent se permettre de prolonger leur formation. Pour des raisons familiales d’abord, il est parfois impossible de dédier une année supplémentaire aux études. Pour des raisons économiques ensuite, certain.e.x.s d’entre nous ne peuvent consacrer une année supplémentaire à leur cursus : soit parce que nous l’avons planifié, soit parce qu’une année supplémentaire signifierait une année de plus dans la précarité, à jongler entre les jobs étudiants. Pour ces raisons, l’annulation des examens n’est pas une solution viable.

En revanche, nous revendiquons le droit pour tout.e.x étudiant.e.x de prolonger volontairement son cursus, de manière automatique et sans conséquence financière. De manière automatique, en offrant une année supplémentaire aux cursus de Bachelor (4 ans) et de Master (3 ans) à toute personne le désirant. Sans conséquences financières, par une exonération exceptionnelle des taxes universitaires, et par l’extension des bourses aux mois de juillet et août ainsi qu’à l’année suivante. De sorte que prolonger son cursus ne rime pas avec ruine économique.

Compte tenu de la complexité de la situation et des complications liées au système des enseignements en ligne, la CUAE appelle à la validation de tous les enseignements suivis ce semestre ainsi que l’obtention de tous les crédits liés à ces enseignements. La situation actuelle appelle des mesures exceptionnelles ; la tenue habituelle des examens dans de bonnes conditions est parfaitement inenvisageable. En parallèle, au vu des complications liées aux enseignements en ligne énumérées plus haut, il semble également impossible de garantir les mêmes conditions d’études pour tou.x.te.s les étudiant.e.x.s en vue de passer équitablement les examens. La position que nous soutenons permet une stricte égalité de traitement, et les personnes les plus impactées par l’actuelle pandémie ne seront pas d’avantage pénalisées.

La position que nous soutenons est simple et efficace. Simple, car elle peut s’appliquer à la quasi-totalité de l’Université, hormis quelques exceptions. Efficace, car elle permet d’outrepasser le particularisme des facultés et à fortiori des départements : effectivement, on voit mal comment les professeur.e.x.s et membres du corps intermédiaire pourraient, en l’état, assurer une session d’examens de qualité.

La position que nous soutenons permet également de reconstruire la solidarité. Interne d’une part, en ne péjorant pas les étudiant.e.x.s impacté.e.x.s par le virus et ses implications. Externe d’autre part, en permettant aux étudiant.e.x.s de se soigner calmement, de prendre soin de leurs proches, de gérer le stress de la crise, d’exercer leur solidarité envers leurs concitoyen.ne.x.s,  ainsi que de prendre soin des autres. Comme l’a récemment mentionné le conseiller fédéral Alain Berset, en rappelant le préambule de la Constitution helvétique, “la force d’une société se mesure à l’attention qui est portée aux plus faibles de ses membres“. La solidarité est pour nous essentielle, en particulier avec les étudiant.e.x.s les plus impacté.e.x.s en cette période difficile. Nous savons que cette préoccupation est également partagée par l’Université de Genève.

Pour toutes les raisons évoquées, nous rappelons encore une fois que nous n’appelons pas à l’annulation des examens mais à leur validation.

La position que nous soutenons tient compte des difficultés d’étude après le bouleversement de nos modes de vie. Si la numérisation des cours a assuré une continuité dans l’enseignement, et nous saluons ici encore une fois les efforts menés par l’Université de Genève en ce sens, nous avons besoin de temps pour réorganiser nos vies, pour réfléchir, pour comprendre et vivre la situation présente. Nous souhaitons remercier particulièrement le corps enseignant qui a su réagir et s’adapter à ce système numérique provisoire.

Finalement, notre position est motivée par la faculté d’autonomie et la capacité de responsabilisation étudiante. On pourrait nous opposer qu’une telle validation entraînerait une forte baisse d’investissement des étudiant.e.x.s dans leurs enseignements de ce semestre. Nous sommes convaincu.e.x.s. qu’il n’en sera rien. En effet, la formation universitaire est un choix, pas une obligation. Nous sommes persuadé.e.x.s que les étudiant.e.x.s mettront tout en œuvre pour assurer le bon déroulement de leur cursus académique. De plus, les étudiant.e.x.s sont responsables, et sauront évaluer judicieusement si iels ont acquis les connaissances nécessaires pour la suite de leur parcours. C’est pour cela qu’il est important de maintenir la session d’examens, d’offrir la possibilité aux étudiant.e.x.s de savoir si iels ont bien assimilé la matière d’un cours. Dans le cas ou iels considère que les connaissances ne sont pas acquises, iels pourront choisir de repasser les examens l’année d’après. Nous affirmons ici qu’il s’agit de la meilleure solution possible pour tous les corps de l’Université de Genève, car elle intègre toutes les problématiques causées par l’actuelle pandémie.

Validation de tous les enseignements suivis ce semestre et obtention de tous les crédits liés à ces enseignements pour tou.te.x.s les étudiant.e.x.s !

Face à la crise, recréons la solidarité !

Catégories
Activités Communiqués de presse Politique universitaire

Communiqué de presse Covid-19

Communiqué et revendications de la CUAE

En ces temps de pandémie internationale, de nombreuses habitudes sont chamboulées et beaucoup de questions restent en suspens. Le coronavirus oblige les institutions publiques à mettre en place des mesures pour garantir la santé publique.

Les pouvoirs politiques appellent à unir nos forces et à la responsabilisation individuelle de nos comportements pendant que les directives arrivent au compte-gouttes.

Si nous comprenons que l’exceptionnalité de la situation prenne tout le monde de court, nous, étudiant.e.x.s de l’enseignement secondaire et supérieur, n’oublions pas que de nombreux intérêts sont en jeu, et que les nôtres ne sauront être défendus que par nous même aussi bien en terme de cursus de formation que de travail étudiant.

Effectivement, ces mesures de protections ne se limitent pas dans leurs effets sur nos formations mais également sur la plupart de nos emplois alimentaires. Ainsi nous demandons des mesures de compensations sur ces deux plans.

La plupart d’entre nous étant jeunes et peu « à risques » nous sommes prêt.e.x.s à nous organiser pour prendre soin de nos benjamin.e.x.s, venir en renfort des institutions qui se retrouveraient surchargées ou toute autre tâche qui pourrait aider à lutter contre le virus.

La fermeture des instituts de formation soulève des questions auxquelles nous demandons des réponses puisque nous ne sommes pas associé.e.x.s aux discussions et décisions.

  • À l’université les cours sont d’ores et déjà annulés et remplacés par des cours en ligne. Nous souhaitons que cette mesure s’accompagne d’un encadrement élargi de la part des professeur.e.x.s que ce soit par Skype ou par des « foires aux questions » et que le programme soit allégé. Effectivement, plusieurs études montrent que les personnes précaires scolairement sont défavorisées par les enseignements en ligne[1]. Ainsi, il semble clair que le semestre ne pourra pas s’effectuer dans des conditions « normales » pour les étudiant.e.x.s et que des compensations en terme de nombre de tentatives, de barème et de charge de travail soient mises en œuvre pour les examens.
  • De plus, si cette situation venait à se prolonger nous souhaitons que les examens de fin d’années soient maintenus afin de ne pas péjorer des inscriptions dans d’autres institutions ou allonger le temps des études. Cependant, nous souhaitons que le barème et la difficulté soient abaissés ou que le nombre de tentatives soit augmenté prenant ainsi en compte les difficultés de nos formations dues aux mesures contre le coronavirus.

Une récente étude de l’observatoire de la vie étudiante faisant état d’un accroissement inquiétant du stress chez les étudiant.e.x.s de l’université, il est donc primordial que la crise actuelle ne se transforme pas en angoisse supplémentaire quant à la leur possibilité de réussite académique.

  • Ainsi nous préconisons également d’entamer des discussions autour de la possibilité d’admission conditionnelle dans les suites de cursus des personnes en formation. En effet, certaines personnes pourraient ne pas valider tous les acquis nécessaires (stages, examens de maturité, etc…) pour entrer dans leur formation suivante. Nous souhaitons voir quels arrangements pourraient être possibles pour qu’elles y entrent tout de même, en validant les derniers acquis d’une autre manière ou plus tardivement.
  • La question des stages et d’un éventuel report de ceux-ci est également un enjeu important. Nous demandons qu’une solution soit trouvée pour que le report de ceux-ci n’impacte pas les étudiant.e.x.s qui ont du planifier leurs stages et la suite de leur cursus de formation par la délivrance d’équivalences ou par la négociation d’inscriptions sous conditions dans les institutions dans lesquels les personnes ont prévu de poursuivre leurs trajectoires.

Les effets, dus à la nécessaire gestion du coronavirus, ont des conséquences économiques qui impactent directement les personnes en formations. Devant la crise et l’exceptionnalité du Covid-19, nous demandons aux institutions publiques de mettre en place une série de mesures économiques en soutien aux étudiant.e.x.s précaires.

Les étudiant.e.x.s qui travaillent à côté de leurs études ont, dans la grande majorité des cas, des contrats précaires, le plus souvent à l’appel et payés à l’heure. Ces emplois sont également ceux qui semblent le plus subir les mesures de cloisonnement dues au coronavirus.

Ainsi nous craignons  une augmentation de la précarité étudiante ces prochains temps, d’autant plus que les offres d’emploi et d’embauche se raréfient drastiquement dans le contexte actuel.

– Ainsi nous enjoignons les autorités compétentes à débloquer des fonds spéciaux pour parer à ces pertes des revenus.

– Dans le cas de l’Universtié et des HES-SO de Genève, nous demandons une augmentation exceptionnelle du fond du Pôle Santé Social attribué aux demandes d’aide ponctuelles afin de fournir un revenu de replacement aux étudiant.e.x.s dont le revenu est supprimé en raison de l’épidémie.

– Nous demandons également d’informer largement les étudiant.e.x.s de ces mesures et d’engager quelqun.e.x afin de faire face à l’augmentation des demandes afin d’éviter une surcharge pour les conseil.lère.s sociales.[2]

– De plus, nous proposons d’employer des étudiant.e.x.s dans les services qui verraient une charge de travail augmentée : informatique, aide ponctuelle, et surtout pour le soutien au corps intermédiaire (assistant.e.x.s, chargé.e.x.s de cours, maitre de recherche, etc…). Ce dernier point nous tient particulièrement à cœur car nous soutenons le corps intermédiaires dans leurs demandes de meilleures conditions de travail discutées depuis longtemps à l’Assemblée de l’Université.

– Finalement il nous paraît judicieux de de communiquer sur les possibilités qu’offre le centre carrière pour que les étudiant.e.x.s puissent offrir leurs services, en tant que baby-sitter ou aide à domicile, à la population. Nous pensons qu’il serait également judicieux que les personnes proposant des offres de travail, notamment de garde d’enfants, puissent s’inscrire gratuitement sur le site si elles proposent un salaire minimum de 23.-/h.

Mais les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à avoir le devoir de protéger les travailleur.euse.x.s et il est important que les employeur.euse.x.s privé.e.x.s assument leur part de protections salariale.

– Nous demandons donc des ressources juridiques (permanences, foires aux questions, avis de droits) pour que les étudiant.e.x.s aient une information complète quant à leurs droits en terme de salaire et de prestation sociale. N’hésitez pas à vous rendre aux permanences juridiques gratuites (et de vous syndiquer) d’Unia et du SIT.

Alors en ce temps de repos forcé,  de crash des bourses, de peur de la récession, il nous semble de bon conseil que tout le monde et surtout les plus productif.ve.x.s aient pour consigne claire de rester chez soi, de se reposer, de faire le point, de réfléchir à ce qui nous importe vraiment et de comment changer le système pour que la relance économique qui sera nécessaire, ne tombe pas dans les poches des spéculateurices mais soit utilisée de façon à construire un futur qui nous donne de l’espoir.


[1] http://doc.cadeul.com/avis/Reflexion-sur-l-enseignement-en-ligne.pdf : p.14

[2] https://www.unige.ch/dife/sante-social/aides-financieres/bourses/aide-ponctuelle/