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Jusqu’à quand ?

Bilan intermédiaire et critique de la gestion de la crise par l’Université


Dès le mois d’avril 2020, l’Université de Genève décidait de lancer son programme d’évaluation de la période de pandémie afin de tirer “les leçons de la crise”. Face à ce processus qui paraissait d’emblée inutilement prématuré, et face au refus persistant du rectorat d’inclure la communauté étudiante dans les prises de décision, la CUAE a décidé de publier son bilan intermédiaire et critique de la gestion de la crise par l’Université. Nos conditions d’étude se sont aggravées dans un contexte déjà très difficile. Une question émerge : combien de temps encore continuerons-nous sur cette voie ?
A travers différents thèmes, faisons le point sur les enjeux estudiantins principaux de cette crise.


1. Aides financières
De ce point de vue des plus essentiels pour nombre d’entre nous, l’Université a été plutôt bonne élève. De grosses sommes ont été débloquées et les démarches pour y accéder ont été facilitées.
Mais on aurait aimé une meilleure communication au sujet de ces aides et plus d’incitation à y faire appel. Pourquoi favoriser des annonces de conférences en ligne (au hasard celle d’octobre dernier invitant le richissime directeur de l’aéroport de Genève) dans les mails envoyés à toute la communauté étudiante, alors qu’il serait bien plus pertinent de rappeler régulièrement le soutien auquel les étudiant.e.x.s ont droit ?
Les mots prononcés par le recteur à l’Assemblée de l’Université du 6 mai 2020 “l’Uni ne doit pas être une charge pour la société” passent mal. Cette conception très libérale de l’Université a notamment donné lieu à un appel aux aides privées et aux fonds personnels de la communauté universitaire pour soutenir les étudiant.e.x.s précarisé.e.x.s. Oublier qu’une université est avant tout un enrichissement sans équivalent pour la société, c’est aussi oublier que les conditions de vie des étudiant.e.x.s conditionnent cette richesse sociale. Mais pour prétendre à une telle place dans la société, une université a besoin de fonds publics suffisants et doit, plus encore, reconnaître que les aides financières accordées aux étudiant.e.x.s sont un droit qui ne se mendie pas. De plus, faire appel à la “bienveillance” des collaborateurices et alumni de l’UNIGE pour obtenir des fonds semble assez mal placé quand on sait que la majorité du corps enseignant se trouve dans des conditions de travail très précaires.


2. Gouvernance
Là, le bilan se corse. On peut même parler de gestion catastrophique pour une institution qui s’autoproclame démocratique.
Entre mépris pour les avis des associations étudiantes et court-circuitage pur et simple des organes démocratiques en place (Commissions mixtes au niveau des disciplines, Conseils Participatifs pour les facultés et Assemblée de l’Université pour toute l’institution), l’attitude des autorités universitaires a frôlé l’insulte.
En plus, cette attitude a concerné des décisions d’importance fondamentale comme les modalités du passage en ligne des enseignements, la comptabilisation des tentatives, le format des examens ou l’augmentation du recours aux agent.e.x.s issu.e.x.s d’une société privée problématique pour policer les couloirs de l’Université.
Nous dénonçons cette stratégie du choc qui, sous prétexte de crise, oublie jusqu’à la définition même du terme “démocratie”.


3. Examens
La gestion des examens à coup de directives rectorales s’est apparentée à un cauchemar éveillé. Dans ses recommandations, le rectorat n’a fait preuve d’aucune (ou de si peu de) prise en compte de l’immense stress et de la détresse psychologique causés par la crise sanitaire que nous traversons encore.
D’un côté, des chiffres de dépression en hausse et des étudiant.e.x.s souvent à bout.1 De l’autre, des modalités d’examens inchangées voire durcies sous prétexte de la facilité du passage des examens en ligne ou de possibilités de triche trop accessibles.
D’un côté, une Université qui accueille dans ses murs des expert.e.x.s de la santé mentale ou des professionel.le.x.s des conséquences médicales du stress. De l’autre, des facultés comme la FAPSE, la faculté de Droit et la GSEM qui, souhaitant conserver à tout prix leur taux d’échec, créent des examens plus courts (avec parfois une seule minute à disposition par question), des examens à questions séquentielles (sans possibilité de revenir en arrière) et des examens surveillés à distance à l’aide de logiciels privés.
A l’Université de Genève, cette surveillance numérique a été permise et même encouragée de manière généralisée.
Dès lors, où est passée la notion de consentement? Le délai pour signaler son refus d’utiliser le logiciel TestWe était exagérément court en GSEM et l’accord des étudiant.e.x.s n’a même pas été demandé pour les examens surveillés par Zoom dans les autres facultés. Il existe un rapport du préposé cantonal à la protection des données qui condamne la pratique de surveillance numérique et le logiciel TestWe en particulier, pourquoi s’obstiner ?
De plus, la surveillance numérique n’était pas la seule option viable. L’Unige aurait pu s’inspirer d’autres institutions telles que l’EPFL qui, en plus de ne pas surveiller numériquement les examens, a décidé d’offrir une tentative supplémentaire en cas d’échec à la session d’hiver 2021.2
Rappelons que de telles pratiques supposent que chaque étudiant.e.x est un.e.x suspect.e.x par défaut. Le message sur le peu d’estime qu’a le rectorat vis-à-vis du travail de la communauté étudiante est inquiétant.


La CUAE a pris le parti de s’opposer à la vidéo-surveillance des examens. Nous refusons que notre institution s’inscrive dans ce mouvement général vers une société sécuritaire où il faut se méfier de tout le monde. Nous ne voulons pas d’une université qui nous flique, qui nous espionne et qui n’accorde aucune importance à nos droits fondamentaux.
L’Université est restée attachée aux conceptions traditionnelles et néo-libérales de l’évaluation et de la valeur des diplômes, ce qui l’a poussée sur la pente glissante de la surveillance numérique généralisée. Nous ne voulons pas d’une université qui ne conçoit la valeur des diplômes qu’au travers du prisme du marché du travail et de ses exigences capitalistes. Nos diplômes ont d’autres valeurs qui s’incarnent entre autres dans l’esprit critique que nous essayons tant bien que mal de développer, dans un enseignement de qualité et dans les liens que nous tissons à l’université. Et, comme par hasard, l’accès à ces valeurs-là ne nécessitent aucune surveillance numérique autoritaire.    

4. Enseignements en présentiel
Nous saluons la volonté de réouverture des portes universitaires à la rentrée d’automne 2020. Mais nous aimerions surtout voir le rectorat pointer publiquement les problèmes liés à l’enseignement en ligne et prendre clairement position sur le caractère provisoire et conjoncturel du distanciel.
Les conséquences néfastes de la situation sur nos vies et nos formations ne semblent pas avoir alarmé la direction de l’Univesité outre mesure. A part l’ouverture de salles de travail, où sont les mesures demandées par la CUAE au début du deuxième confinement?


5. Horizon post-covid
En dialoguant avec le rectorat et certaines directions facultaires, il s’est avéré que l’avenir qu’iels nous préparent risque de perpétuer les pratiques de surveillance autoritaires qui dégradent nos conditions d’études depuis un an. Ne soyons pas naïf.ve.x.s. Graver dans le marbre ne serait-ce que la possibilité de telles pratiques ouvre grand la porte à leur généralisation dans un futur proche pour tou.te.x.s les étudiant.e.x.s.
Par ailleurs, nous mettons en garde contre une volonté future du rectorat, une fois la pandémie derrière nous, de pallier le manque d’espaces par un passage forcé à l’enseignement à distance. Cette volonté est déjà perceptible dans certaines positions des autorités universitaires. Les vertus du numérique pourraient s’avérer nombreuses aux yeux du rectorat et au détriment des étudiant.e.x.s.

6. Appel à un changement de cap
Mettre l’Université de Genève en examen face à sa gestion de la crise du coronavirus nous force à constater qu’elle n’est pas à la hauteur de la période actuelle. 


Concrètement, la CUAE exige :   

– La pérennisation du large accès aux aides financières pour les étudiant.e.x.s.   

– Une véritable démocratisation de l’Université, notamment la prise en compte des associations étudiantes dans les décisions, plus de pouvoirs et de représentation étudiante pour les organes participatifs.   

– La fin de toute forme de surveillance numérique.   

– L’arrêt des activités des agent.e.x.s de surveillance privé.e.x.s au sein des bâtiments universitaires, et une alternative sociale de protection de l’intégrité des personnes.   

– Une adaptation des conditions d’examen en temps de crise, par exemple par la généralisation des dossiers à faire “à la maison”.   

– Un prolongement généralisé du délai maximum des études et un assouplissement général des règlements.    

– Une augmentation de l’encadrement des cours et plus généralement de meilleures conditions de travail pour tout le corps intermédiaire. Vraie solution au décrochage et à l’isolement à nos yeux.


La crise que nous vivons ne fait d’ailleurs que révéler plus vivement des tendances inquiétantes que la CUAE dénonce depuis des années. La pandémie n’a fait qu’exacerber des tendances structurelles fortes, telles que la gouvernance autoritaire de l’institution et la précarité qui y règne. Mais il n’est pas trop tard pour renverser la vapeur. L’accumulation du ras-le-bol général engendré par la gestion universitaire de la crise nous prouve qu’il est plus que temps d’adopter une autre attitude pour le semestre du printemps 2021 et ceux qui viendront ensuite.

1 https://lecourrier.ch/2021/02/08/depressions-en-hausse/

2 https://www.24heures.ch/pas-de-logiciel-espion-pour-les-examens-universitaires-234879284158

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé des mois de janvier-février 2021

Durant les mois de janvier-février 2021, la CUAE a continué ses réunions avec différentes entités du rectorat et des décanats pour parler des conditions d’études et de différents problèmes survenus durant les examens.

Le comité a également organisé une série d’ateliers de formation interne juste avant la rentrée universitaire. Le semestre a été discuté et plusieurs ateliers de formation et de réflexion ont été faits. Cela a notamment donné lieu à un texte écrit par les féministes de la CUAE à la suite d’un atelier de réflexions sur les agressions sexuelles. Le texte a été publié sur renverse.co : https://renverse.co/analyses/article/agressions-sexuelles-dans-les-milieux-militants-quelques-pistes-de-reflexion-2938

Le 28 février, le comité a également fait une journée de travail pour organiser les 50 ans de la CUAE. Une exposition itinérante est en cours d’organisation. Elle aura lieu entre le 26 avril et le 18 juin dans divers bâtiments universitaires et associatifs.

La CUAE a continué à participer aux réunions de création d’un réseau d’entraide de la jonction pour les personnes précarisées.

La CUAE a également affirmé sa solidarité avec les mobilisations étudiantes en Grèce et en Turquie, par un communiqué de soutien : https://cuae.ch/solidarite-avec-les-etudiant-e-x-s-en-grece-et-en-turquie/

De plus, la CUAE a participé au comité de pilotage de Horizon Académique. Nous avons également continué à travailler sur la création du statut de faîtière facultaire et avons participé à la commission pour le renouvellement des cafétérias.

Enfin, la CUAE n’a malheureusement pas eu l’occasion d’aller faire des présentations aux différents cours universitaires pour la rentrée de printemps, compte tenu de la situation sanitaire. Cependant, des journées de présentations des associations, dans le cadre du programme Boussole, ont été co-organisées afin de visibiliser la vie associative.

La CUAE continue à tenir ses permanences gratuites, confidentielles, sans rendez-vous préalable, et indépendantes de l’Université, au 102 Boulevard Carl-Vogt.

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Activités Actualités Politique universitaire solidarité internationale

Solidarité avec les étudiant.e.x.s en Grèce et en Turquie

“On veut des livres, pas des policiers”


Le néo-libéralisme a ouvert un nouveau front en Grèce. Alors que le confinement détériore les conditions d’études et que les universités grecques manquent de moyens financiers et de locaux, le gouvernement d’extrême droite a décidé de faire passer une loi qui accentue la sélection sociale, marchandise les études et cherche à réprimer les mouvements étudiants.
La réforme proposée s’inscrit dans la droite ligne des textes européens sur l’éducation. La sélection sociale d’abord : durcissement des conditions d’entrée et exclusion des étudiant.e.x.s qui dépassent le temps autorisé pour l’obtention d’un diplôme, souvent afin de pouvoir financer leurs études en travaillant en parallèle. Au total, ce sont plus de 25’000 étudiant.e.x.s qui pourraient se voir refuser l’accès ou la continuation de leurs études. 
La marchandisation ensuite : le texte de loi entérine l’équivalence des diplômes entre les universités publiques et les écoles privées souvent très coûteuses et de mauvaise qualité, auxquelles les exclu.e.x.s du système public n’auraient plus le choix de s’inscrire s’iels souhaitent poursuivre une formation “académique” reconnue. On parle ici d’un énorme cadeau offert au secteur privé. Les conséquences pour les étudiant.e.x.s et la société grecque sont nombreuses : augmentation du décrochage scolaire, augmentation des frais de scolarité, réduction du financement universitaire (lié au nombre d’étudiant.e.x.s), inégalités accrues, potentielle fuite des cerveaux à l’étranger, etc. 
Et enfin, la cerise sur le gâteau qui cristallise la colère étudiante, la répression : interdiction des activités contestataires au sein des universités et création d’un corps de police entièrement dédié aux universités et dépendant du ministère de l’Intérieur. Une fois encore, les conséquences s’avéreraient désastreuses car l’indépendance et la qualité des enseignements se verraient sérieusement mises sous pression tandis que les tensions risquent de s’aggraver dans les campus. 
Mais ces mesures ne sont que la continuation logique d’un projet de société réactionnaire que porte le gouvernement grec depuis son élection en 2019 et qui marque le coup d’envoi d’une dérive sécuritaire inquiétante dans ce pays. Depuis cette date, les forces de l’ordre social ont de nouveau été autorisé.e.x.s à entrer dans les universités et les moyens alloués à la police et à l’armée ont fortement augmenté,  aux dépens du budget de la santé, amputé de près de 20% pour 2021 alors même que la deuxième vague de coronavirus fait des ravages… 


“Nous ne voulons pas de recteur sous tutelle”


De l’autre côté du détroit du Bosphore, à Istanbul, c’est la nomination à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore d’un recteur nommé par décret présidentiel et proche du pouvoir qui a déclenché un mouvement de protestation. Ces nominations sont légion depuis le coup d’Etat manqué de 2016 qui a vu le pouvoir présidentiel fortement renforcer ses prérogatives et tendre toujours plus vers l’autoritarisme. 
Depuis le début du mois de janvier, la répression s’est accentuée contre les manifestant.e.x.s et des centaines d’arrestations sont à déplorer. Cette répression toujours plus intensive intervient alors que le mouvement étudiant avait déclaré son soutien à la communauté LGBTQIA+ suite à un discours homophobe et transphobe du président turc Erdogan. Le gouvernement a cherché à diaboliser les étudiant.e.x.s en les déclarant “terroristes” et en leur adressant des insultes homophobes. 


“Nous n’allons pas baisser les yeux”


Le point commun entre la Grèce et la Turquie est l’écran de fumée du discours sécuritaire qui cache la vraie raison de ces mesures réactionnaires : la peur. Les universités font peur. Car elles sont plus politisées que la société. Car elles sont critiques des pouvoirs en place. Car elles sont engagées dans les mouvements sociaux. Mais pour ça, elles ont besoin d’indépendance et d’autogestion politique, de moyens financiers suffisants, d’étudiant.e.x.s de tous les horizons, etc. Et ce sont ces moyens d’émancipation de la communauté étudiante qui sont aujourd’hui attaqués en Grèce, en Turquie, et ailleurs. Mais le combat n’est pas gagné d’avance. De Thessalonique à Athènes, d’Istanbul à Izmir, des milliers d’étudiant.e.x.s marchent dans la rue et affrontent les polices des pouvoirs autoritaires. A Ankara, des pancartes proclamaient “Nous n’allons pas baisser les yeux”.

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Activités Résumé du mois

Résumé du mois de décembre 2020

Durant le mois de décembre, la CUAE s’est principalement penchée sur la question des examens en ligne de la session de janvier-février 2021. Le rectorat avait en effet énoncé une directive permettant la surveillance-vidéo via Zoom ainsi que l’enregistrement et l’utilisation de logiciels tels que le très controversé TestWe. La CUAE a donc lancé une grande campagne de communication pour sensibiliser les étudiant.e.x.s à la thématique de la surveillance vidéo. De nombreuses images, une vidéo et deux textes ont été diffusés sur les réseaux sociaux et une conférence de presse a été organisée. Elle a donné lieu à 5 articles. La campagne a été conclue par un “examen du rectorat”, filmé bien évidemment, durant lequel les étudiant.e.x.s étaient invité.e.x.s à vérifier que ce dernier ne trichait pas. Le retorat a triché à de nombreuses reprises et chaque membre s’est retrouvé avec un zéro à son examen, voire pire : les rumeurs parlent de licenciement. Une motion contre la vidéo-surveillance et demandant au rectorat le retrait de la directive a été votée par l’Assemblée de l’Université. Suite à ces différentes mobilisations, le rectorat a décidé de retirer la possibilité d’enregistrement lors de la surveillance vidéo. Une petite victoire, sachant qu’il reste encore le logiciel TestWe et la surveillance en live par le logiciel Zoom. 

Le comité a également soutenu la dernière mobilisation de 2020 contre la baisse des salaires de la fonction publique. Il a ainsi organisé le 3 décembre un petit cortège, partant d’UniMail pour rejoindre le rassemblement syndical au parc des Chaumettes. Une membre du comité a également pris la parole au nom de la CUAE lors du rassemblement pour dénoncer l’austérité de l’État. 

La CUAE a co-organisé le rassemblement du 19 décembre organisé par les syndicats pour une sortie de la crise solidaire. Nous condamnons également fermement les violences policières qui ont eu lieu à la fin du rassemblement, lorsque les manifestant.e.x.s ont décidé de partir en cortège festif et combatif au son de chants de Noël revisités. Le droit de manifester pacifiquement se voit à nouveau réprimé à coups de matraque.

 Dernièrement, la CUAE a été auditionnée concernant deux objets par la commission de l’enseignement supérieur du Grand Conseil. Le premier objet, un projet de loi, visant la modification de la Loi sur l’Université pour y introduire l’anonymisation des examens a été soutenu, quant au deuxième objet, une motion visant l’augmentation des taxes universitaires pour les étudiant.e.x. étranger.e.x.s, a été dénoncé et appuyé par de nombreux arguments par les membres de la CUAE présent.e.s. 

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Activités Actualités Résumé du mois

Résumé du mois de novembre 2020

Au cours du mois de novembre 2020, la CUAE a organisé des rencontres (virtuelles) avec les associations concernées par le nouveau statut de faîtière facultaire qui sera bientôt mis en place. Elle a ensuite rencontré le rectorat afin de lui faire un retour sur les besoins mis en avant par ces associations. La prochaine réunion avec le rectorat, en janvier, sera consacrée à l’élaboration du cahier des charges associé à ce nouveau statut. Le 17 novembre a eu lieu la deuxième Assemblée des Délégué.e.x.s du semestre. Il y a été question des places étudiantes toujours pas obtenues dans les commissions d’opposition, du processus des leçons de la crise, des modalités d’enseignement et d’examens en ligne dans les différentes facultés, et de la liste des associations pour la prochaine élection à l’Assemblée de l’Université qui aura lieu au semestre de printemps 2021. 

Durant le mois de novembre, la CUAE a également eu la première réunion d’une longue série avec la vice-rectrice Micheline Louis-Courvoisier, permettant un meilleur dialogue avec le rectorat, notamment durant la période COVID. La collaboration a malheureusement été entachée par l’annonce du rectorat, sans aucune consultation de la CUAE, de l’autorisation de la vidéo-surveilance pour la session d’examen de janvier-février. Le comité de la CUAE a donc commencé à se mobiliser contre cette directive rectorale. 

La CUAE a, de plus, continué la mobilisation de la fonction publique contre la baisse des salaires des fonctionnaires. Le comité s’est joint à la grève du 18 novembre et a co-organisé avec le corps intermédiaire et le PAT un rendez-vous à l’Université. 

Ce même 18 novembre, l’Association ADEMAG a lancé sa campagne en ligne contre les violences faites aux femmes. La CUAE, parmi de nombreuses autres associations féministes, a apporté un soutien logistique à la campagne.La CUAE a également participé au lancement d’un Groupe de Travail concernant l’Institut Universitaire de Formation des Enseignant.e.x.s (IUFE). Une première réunion a été faite pour parler des dysfonctionnement de l’institut, notamment la suppression des stages en responsabilité pour les étudiant.e.x.s en enseignement secondaire.

Dernièrement, les ateliers de français sont passés en ligne pour le mois de novembre et de nombreux ateliers ont été donnés en live. 

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Activités Actualités Politique universitaire

Grève de la fonction publique le 3 décembre

Le 3 décembre prochain aura lieu une nouvelle grève de la fonction publique.

Nous vous invitons donc à nous rejoindre à 15h devant UniMail pour se rendre ensemble au rendez-vous de 15h45 au parc des Chaumettes (devant les HUG).

Nous continuons à nous mobiliser pour le retrait du projet de budget 2021-2024, prévoyant le gel des annuités sur quatre ans, la non-indexation des salaires sur le coût de la vie et une augmentation de la cotisation à la caisse de pension de l’État de Genève. Ceci implique en effet une baisse du salaire des fonctionnaires de 5 à 8 %.

Nous, étudiant.e.x.s, nous mobilisons en soutien à nos enseignant.e.x.s, au personnel administratif et technique et contre la dégradation de nos conditions d’études.

Nous nous mobilisons car ces coupes sont symptomatiques de l’austérité budgétaire grandissante avec l’intégration de plus en plus forte de logiques néo-libérales dans les actions de l’État, de notre université et jusque dans les moindres recoins de nos vies.

Nous nous mobilisons car il serait l’heure de débloquer des milliards pour un service de santé et une éducation de qualité et accessible à tou.te.x.s, pour une aide et une protection des plus vulnérables et non pas l’heure de faire des coupes dans ces services primordiaux.

Alors rendez-vous le 3 décembre à 15h devant UniMail (côté tram)

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Activités Actualités Politique universitaire Vie Pratique

UNIGE is watching you

Nous refusons la surveillance numérique décidée par la directive du rectorat le 24 novembre et communiquée par mail le jeudi 26 novembre. Nous appelons tou.te.x.s les étudiant.e.x.s à faire de même.   

Une telle mesure est révoltante.   

La directive indique pourtant avoir pour but d’assurer que les examens se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Mais les meilleures conditions pour qui? Pas pour les étudiant.e.x.s en tout cas.    

La surveillance numérique est une atteinte claire au droit au respect à la vie privée, garanti à l’article 13 de la Constitution fédérale et à l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Contrairement aux cours à distance où nous pouvons décider d’apparaître ou non à l’écran et contrôler la façon dont nous nous présentons, les directives relatives aux examens à distance nous dépossèdent de cette maîtrise de notre image. En effet, la présentation de notre personne et de notre environnement est un impératif des examens numériques. Tolérer une telle intrusion dans notre sphère privée est hors de question.
Dans la pratique, cet espionnage numérique pose de nombreuses questions. En effet, des comportements quotidiens et justifiés impliquent une absence du champ de la caméra et pourront donc être confondus avec une tentative de fraude. Aller aux toilettes en cas de règles, se pencher pour ramasser un stylo, s’étirer, ouvrir la fenêtre, détourner le regard, avoir une interaction imprévue… Qui sera chargé.e.x de faire la différence? Qui sanctionnera?

Mais ce n’est pas tout, cette inspection numérique provoque incontestablement un stress accru avant et pendant l’examen chez les étudiant.e.x.s. Quelles que soient nos intentions, nous sommes tou.te.x.s considéré.e.x.s comme de potentiel.le.x.s  fraudeur.euse.x.s. Alors que les examens en lignes sont déjà très anxiogènes, la peur de déroger à un protocole numérique difficile à tenir dans la pratique ne permet pas aux étudiant.e.x.s de passer leurs examens dans des conditions favorables.
De plus, la directive n’exclut pas d’autres outils numériques, encore plus intrusifs que Zoom.Le logiciel utilisé en GSEM (Geneva School of Economics and Management) est à nouveau TestWe et ce, alors qu’il a déjà posé de nombreux problèmes le semestre passé.    TestWe, startup privée française, implique une surveillance audio-visuelle accrue et encore plus inacceptable : le système d’exploitation de l’ordinateur sur lequel a lieu l’examen est totalement bloqué et contrôlé par le logiciel. Ce qui signifie que la start-up contrôle les données présentes sur les fichiers bloqués. TestWe prend des photos de manière aléatoire, augmentant l’angoisse de l’examen. Mais il ne se contente pas d’utiliser la caméra puisqu’il est aussi à l’affût de tout “son suspect”. Pour parfaire le tableau, le stockage des captations photographiques et des sons est effectué dans des serveurs appartant à AWS, propriété d’Amazon.

Nous connaissons déjà les justifications avancées par l’Université pour justifier cette pratique. “De quoi vous plaignez-vous? En présence aussi, vous êtes surveillé.e.x.s.” et “Il faut préserver la valeur des diplômes”. Nous ne les acceptons pas. Oui, en présentiel, nous sommes observé.e.x.s, de loin, dans un auditoire rempli de centaines de personnes. Mais cela n’équivaut pas du tout à une surveillance numérique et individualisée, avec enregistrement et stockage de données à la clé. Les mesures mises en place et l’atteinte à la vie privée qu’elles représentent sont complètement disproportionnées par rapport aux réels risques de fraude. Quant aux préoccupations relatives à la valeur des diplômes soit disant en péril, elles en disent long sur les priorités et le manque de bonne volonté du rectorat. Le rectorat ne voit apparemment qu’une seule façon d’accorder de la valeur aux diplômes qu’il décerne : les examens. Pour lui, il est donc normal de payer n’importe quel prix, aux frais des étudiant.e.x.s, afin de conserver son rôle de garant de la valeur de bouts de papier tamponnés qui ne trouvent preneur que sur un marché du travail absurde. Car c’est bien de cette valeur-là dont parle le rectorat. Mais la valeur d’un apprentissage ne se fonde pas que sur son évaluation, et encore moins sur sa forme numérique actuelle. Il serait temps que l’Université le comprenne et se montre pour une fois “en avance sur son temps”. Rappelons-le : demain, la valeur de nos examens se révèlera d’abord dans les indices boursiers de Facebook ou d’Amazon.
Et quand bien même les examens devraient garder leur importance actuelle, il existe de nombreuses autres manières de les imaginer ne nécessitant pas ce type de surveillance. L’Université avait une occasion d’innover, de se montrer pionnière en inventant des solutions qui ne se feraient pas aux dépens des intérêts étudiants.
A la place, elle a préféré s’inscrire dans un contexte global d’augmentation de la surveillance et du développement d’outils numériques la permettant. Alors que les caméras se multiplient avec l’assentiment des gouvernements (sauf en France où diffuser des images de violences policières est désormais pénalement répréhensible), l’Université de Genève aurait pu s’opposer à ce courant en refusant d’imposer cette pratique violant la vie privée des étudiant.e.x.s et en refusant de les présumer coupables. Elle aurait pu se montrer créative en imaginant de nouvelles manières de tester les connaissances. Plus que tout, elle aurait pu envoyer un message de confiance et de compréhension face au mal-être étudiant en cette période. Elle ne l’a pas fait et c’est grave.

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Grève de la fonction publique le 18 novembre !

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Résumé du mois d’octobre 2020

Au cours du mois d’octobre 2020, la CUAE a organisé sa première Assemblée des Délégué.e.x.s (AD) du semestre ainsi que son Assemblée Générale (AG) d’Automne. Ces deux assemblées ont traité de la mobilisation de la fonction publique face au budget du Conseil d’Etat et du processus des « leçons de la crise » mis en place par le rectorat. L’AD a aussi été l’occasion pour les associations de partager leurs activités et leurs projets respectifs.

Lors de l’AG, les comptabilités et les rapports d’activité ont été validés et un nouveau comité a été élu pour l’année académique 2020-2021. De plus, quatre nouvelles associations ont adhéré à la CUAE à de cette occasion : Foraus, l’AECIDE l’AERU et la SDSA. Bienvenue à elles !

 La CUAE a pris part à la mobilisation de la fonction publique. Dans ce cadre, elle a participé à l’organisation de deux manifestations en solidarité avec tout le personnel de la fonction publique, en appelant à rejoindre le bloc « formation ». Ce bloc était composé d’étudiant.e.x.s de l’université, de la HETS et de la HEdS, de membres du corps intermédiaire (CCER) et de membres du personnel administratif et technique (PAT). Des textes abordant la thématique ont été produits. Ils sont consultables ici : https://cuae.ch/ Le comité a également rencontré la coprésidence du conseil exécutif de l’Union Nationale des étudiant.e.x.s de Suisse (UNES).

Le 22 octobre a eu au Nadir la projection de la première partie du documentaire “le Temps des Ouvriers” de Stan Neuman.

Dès le 26 octobre, tous les évènements se tenant à l’Université ont été annulés et dès le 2 novembre, la quasi totalité des enseignements sont passés en ligne. Les bâtiments sont restés accessibles et la CUAE a pris la décision de maintenir ses permanences en présence, en respectant les mesures sanitaires. Il reste aussi tout-à-fait possible de nous joindre par mail ou téléphone en cas de besoin.

A cause des règles sanitaires, les comités du lundi soir se déroulent depuis par zoom et il en va de même pour les ateliers de français. Contrairement au dernier semestre où les cours étaient publiés par les bénévoles sans interactions avec les participant.e.x.s, les ateliers sont réalisés en direct. Toutes les informations se trouvent sur la page facebook des ateliers.

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Activités Actualités Regard Critique

Regard Critique n°50

Le dernier numéro du journal du comité est sorti!

Il est disponible en version papier au bureau de la CUAE et dans les caissettes à journaux rouges dans les bâtiments de l’Unige, ici en version pdf :

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