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Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Introduction d'un examen obligatoire en Faculté de Médecine – Communiqué de la CUAE

Le comité de la CUAE est opposé à l’introduction d’un examen obligatoire pour toutes les personnes s’inscrivant au bachelor de la faculté de médecine de l’université de Genève. Toutes les futures étudiantes de médecine devront passer cet examen non-éliminatoire dans le courant du mois de juillet. Après cela, elles recevront un courrier leur indiquant leur résultat et les personnes ayant le moins bien réussi seront envoyées vers une orientatrice dont le seul but sera de les décourager en prétendant qu’elles n’ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour réussir les études de médecine avant même d’avoir reçu le moindre enseignement. Il ne s’agit pas ici de discuter de ce que représente les examens en général ou le numerus clausus mais de donner quelques arguments contre l’introduction de cette mesure.

Nous regrettons la mise en place d’une mesure particulièrement paternaliste. L’état renie la possibilité aux étudiantes qui ont décroché leur maturité à choisir par elles-mêmes leur formation et les guide vers ce qu’il considère être le mieux pour elles. Cela contrevient à la conception, jusqu’à lors pas remise en cause, qui veut qu’une personne atteint l’âge adulte à 18 ans et qu’elle est libre de déterminer par elle même son parcours de vie ainsi que le choix de sa formation. En cherchant à aiguiller les étudiantes selon leur capacité présumée, on renie le fait que chaque personne détenant une maturité peut s’inscrire dans le bachelor de son choix sans examen préalable.

Nous considérons également qu’il s’agit d’un premier pas déguisé vers un numerus clausus. Nous y sommes opposées et regrettons que, une fois de plus, tout soit fait pour occulter cet aspect du débat en présentant une telle mesure comme une aide pour les étudiantes.

De plus, exiger un examen avant le début des études revient à renier l’aspect formateur de ces dernières : avant même d’enseigner la matière on suggère déjà que vous n’êtes pas capable de l’assimiler. Cela ne fera que renforcer le clivage social existant entre les différentes facultés, les étudiantes issues des classes inférieures côtoieront les étudiantes des classes supérieures seulement si elles sont « méritantes ». Les autres, les étudiantes des classes inférieures moins « méritantes », resteront entre elles dans d’autres facultés. La massification des études n’effacera pas la hiérarchie entre diplômes, facultés et champs disciplinaires.

On peut également douter de l’opportunité de faire passer un examen pendant les vacances d’été. Il se murmure que le fait de le faire passer en plein été aurait comme ambition de tester « la motivation » des futures étudiantes à faire médecine, en obligeant certaines à repousser un voyage ou à prendre congé d’un travail d’été le 9 juillet.

Si la faculté prétend qu’aucune connaissance scientifique n’est nécessaire pour la réussite de cet examen, on peut sérieusement en douter. En effet, parmi les exemples présentés, de nombreuses questions font références à des notions médicales et scientifiques, donnant automatiquement un avantage à des étudiantes ayant choisi une filière scientifique au collège. La valeur indicative d’un tel examen est donc nulle en ce qui concerne les capacités d’apprentissage et de travail des futures étudiantes en médecine.

On cherche à limiter l’entrée d’étudiantes en faculté de médecine par tous les moyens. Or, les examens de fin de première année sélectionnent les étudiantes non pas uniquement sur la base de leur capacité mais sur la base des places disponibles en deuxième année. Ainsi, on ne mesure pas la compétence nécessaire au passage en second année mais on organise un concours afin de garantir un stock constant d’étudiantes à travers le temps.

En conclusion, le comité de la CUAE considère l’instauration d’un tel examen comme une attaque au libre choix de formation auquel nous restons attachées. A quand l’obligation de suivre certaines options spécifiques au collège pour pouvoir s’inscrire dans certaines facultés ? A quand l’instauration d’examen éliminatoire avant que le moindre enseignement ne soit dispensé ? A quand l’abolition du libre choix de la formation ?

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La CUAE récompensée par les Big Brother Awards 2009

Ce samedi, la CUAE, syndicat étudiant de l’Université de Genève, a remporté le prix « public » des Big Brother Awards 2009. Ce prix vise à récompenser des actions de résistance contre la mise en place d’une surveillance généralisée ou les intrusions dans la vie privée. La CUAE a ainsi été récompensée pour son action contre le flicage des étudiant-e-s étranger-ère-s suite à la présence de l’Office cantonal de la population (OCP ou contrôle de l’habitant) lors de la procédure d’immatriculation à l’université à l’automne 2008.

Pour mémoire, le rectorat de l’Université de Genève avait invité l’OCP aux séances d’immatriculation 2008. L’OCP avait installé un stand qui faisait partie intégrante du parcours pour s’inscrire à l’université. Cela a eu pour effet d’empêcher des étudiant-e-s dont le permis de séjour était en cours de validation d’accéder à des études académiques. La situation est bien entendu encore plus problématique pour les personnes dites « sans-papiers ». Après deux mois de discussions démontrant l’incapacité du rectorat à prendre un engagement significatif, une large mobilisation d’étudiant-e-s, de travailleur-euse-s de l’université et d’autres personnes s’est formée pour dénoncer cette situation. Suite à une manifestation organisée dans le hall d’Uni Mail, une centaine de personnes se sont rendues au siège du rectorat, prêtes à rester aussi longtemps que nécessaire pour obtenir la garantie qu’une telle invitation ne se reproduirait plus. Cette action a été couronnée de succès puisque les immatriculations de l’automne 2009 étaient libres de toute présence de l’OCP.

La CUAE a montré par cette action non conventionnelle que la voie formelle ne constitue pas l’unique moyen de faire entendre ses revendications. Une mobilisation des véritables acteur-trice-s de l’université est parfois plus efficace que des négociations de façade avec le rectorat. Ainsi, bien que la nouvelle loi sur l’université ne donne qu’une voix consultative aux étudiant-e-s et autres travailleur-euse-s de l’université, cette action a montré que ce nouvel obstacle est loin d’être insurmontable. La CUAE fera valoir son opinion par tous moyens jugés utiles !

Une coopération honteuse entre l’université et la police des étranger-ère-s, instituée sous prétexte de faciliter les formalités administratives pour les étudiant-e-s, a ainsi été empêchée. Ce prix témoigne de la persévérance des étudiant-e-s qui ne se laisseront pas museler par une restriction affichée de leurs prérogatives formelles. Toutefois, on peut regretter que cette mobilisation n’ait fait qu’entériner le retour à la situation inacceptable qui prévalait jusqu’alors. Dans le contexte actuel, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre la lutte en revendiquant un permis de séjour pour tout étudiant-e et en refusant toute collusion entre l’université et la police des étranger-ère-s.

À l’occasion de cette récompense, la CUAE tient à remercier encore une fois toutes les personnes qui ont permis cette issue favorable par leur présence ou leur engagement.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter notre site internet, cuae.ch, et celui des Big Brother Awards, www.bigbrotherawards.ch. Nous restons également à votre disposition par mail ou téléphone.

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Actualités Communiqués de presse Logement

Mais qu’attend donc le rectorat ?

Il y a maintenant six mois, à l’issue de nombreux échanges avec un rectorat affirmant qu’il avait entendu, compris, et pris en compte les besoins des associations étudiantes en matière de locaux, tombait la proposition des cubes préfabriqués de la rue Alcide-Jenzer, à côté de la maternité. La CUAE, soutenue par son assemblée générale et ses associations membres et accompagnée dans sa démarche par les autres utilisatrices des bureaux du 83, boulevard Carl-Vogt, avait alors répondu que cela ne correspondait pas à ce qui avait été discuté auparavant.[ref]Lire à ce sujet le communiqué de presse du 2 juillet 2009 , Le rectorat veut nous virer mais nous restons.[/ref] Elle a alors fait plusieurs propositions concrètes que le rectorat a toutes déclinées, arguant des raisons plus ou moins fumeuses. Parmi ces propositions, les locaux du 8-10, passage Baud-Bovy.

Ces locaux appartiennent à l’université, et accueillent des séminaires et une salle informatique. Ils sont adéquats sous tous critères pour reloger les activités étudiantes. Sans trop nous dire pourquoi, on nous a répondu que c’était impossible. Alors, on a insisté… Et pour cause, après six mois à décrire par le menu les différents critères requis pour des locaux adéquats, le rectorat nous donne aujourd’hui les mêmes garanties qu’il y a un an, lorsqu’il nous a appris qu’il ne ferait pas opposition à la non reconduction du bail par la régie. Le temps passant et le 8 juillet, date du déménagement, approchant, nous avons transmis au rectorat que nous attendrions la réponse à nos demandes avant de faire nos cartons. Là, ça c’est un peu accéléré.

Les échanges de mail et par téléphone sont allés bon train et il semble bien que la pression ait une influence salvatrice sur les capacités du rectorat à passer de l’écoute distraite à la proposition. Mais toujours pas un mot sur Baud-Bovy, sinon la nécessité de faire quelques travaux, tout comme à Alcide-Jenzer, ce qui nous paraissait faible pour rendre caduque cette proposition. La veille du déménagement nous recevions des précisions supplémentaires quant au cas Baud-Bovy ainsi que la durée prévue de notre séjour près de la maternité ; jusqu’en septembre 2010.

“Nous ne pouvons pas aujourd’hui nous engager à attribuer des locaux à Baud-Bovy, ce qui demanderait de s’engager à évacuer des activités d’enseignement et de service à la Cité, missions fondamentales de l’Université.” Mais en quoi la mission fondamentale d’enseignement de l’université serait elle altérée si on déplaçait ces cours dans une des nombreuses salles de séminaire sous-occupée à Uni-mail, ou à Alcide-Jenzer ? Notre proposition de laisser à la disposition de l’université du troisième âge, déjà utilisatrice des locaux, les salles pour leurs enseignements ne constitue-t-elle pas une preuve de notre ” ouverture sur la cité “. Cette réponse négative du rectorat nous a malheureusement confirmé que, malgré qu’il n’existe aujourd’hui à disposition des 13’000 étudiantes de Genève aucun autre local pour se réunir, il ne veut pas prendre en compte à leur juste importance les activités associatives. Alors que celles-ci sont en pleine effervescence, plutôt que de s’en féliciter et de les encourager, il finit par les entraver.

Le constat est d’autant plus amer que dans le même temps, beaucoup d’énergie et d’argent sont dépensés pour créer de toute pièce et promouvoir l’Alumni, association à la mode anglo-saxonne d’anciennes étudiantes aux ordres, dont il peut même choisir le président. Les drapeaux roses et l’auto-promotion scandaleusement dépensière du 450e masque aujourd’hui difficilement une réalité moins haute en couleurs. Un rectorat tout puissant qui a la capacité d’entraver sérieusement le fonctionnement de celles qui ne sont pas à sa botte. Et qui ne s’en prive pas…

Nous ne voulons pas nous retrouver en été 2010 dans la même situation qu’aujourd’hui à devoir nous battre pour une proposition décente de relogement, à la différence près que nous serions alors dans des locaux déjà inadéquats. Nous avons donc décidé d’attendre une proposition concrète du rectorat avant de déménager. Rien n’est venu. Trois jours ont passé, et le rectorat ne semble toujours pas vouloir renouer le dialogue qu’il a rompu. Nous restons donc dans nos locaux actuels, forts du soutien des étudiantes et des habitantes du quartier qui nous rendent visites, apportent à manger et participent aux activités annoncées.

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Le rectorat boude

Depuis mercredi midi, on est sans nouvelles du rectorat de l’Université de Genève. Plutôt que de continuer les négociations concernant l’avenir des locaux des associations, il a préféré réagir en rompant le dialogue. Nous restons donc dans nos locaux actuels dans l’attente d’une proposition concrète qui garantisse la satisfaction des besoins des associations d’étudiantes. Et comme nous sommes d’un naturel optimiste, nous voulons croire que ce délai que s’accorde le rectorat n’est destiné qu’à fignoler une proposition pour notre relogement à long terme comme nous le demandons.

Nous regrettons que le rectorat ait réagit par la suppression de la connexion internet, tout en annonçant celle de la ligne téléphonique. Malgré tout, les nombreux soutiens apportés (présence, nourriture, idées & encouragements) par les étudiantes et les associations renforcent notre détermination et confirment l’importance que toutes accordent à cette question. Merci à elles !

Les activités se poursuivent donc, avec un programme disponible chaque jour sur notre site internet, sur lequel vous trouverez aussi l’état des négociations. N’hésitez pas à venir toujours plus nombreuses et à faire part de vos idées ou de vos envies !

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Pourquoi on reste ?

La CUAE devait déménager le mercredi 8 juillet des locaux associatifs du 83, bd Carl-Vogt, mais on a décidé aujourd’hui de ne pas le faire sans garantie d’un relogement adéquat…

Pourquoi on reste ?

Parce que les activités associatives des étudiantes devraient être une priorité pour le rectorat, plutôt que de dépenser des fortunes dans la mascarade du 450e. Parce qu’un relogement décent de ces activités constitue un minimum syndical et que nous n’y renonçons pas.

Parce que l’on nous a fait poiroter six mois en nous faisant miroiter Byzance avec, au final, la proposition d’un cube préfabriqué probablement farci d’amiante.

Parce que, dès que nous avons appris où l’on comptait nous reloger, nous avons fait plusieurs propositions concrètes de réaffectation de locaux vides ou sous-occupés appartenant à l’université ou à la ville, que le rectorat a ignoré. Parce que, plus précisément, le local 8-10 Baud-Bovy, à deux pas d’ici, répond à nos besoins et qu’il suffirait que le rectorat ait un minimum de considération pour les activités associatives pour permettre sa réaffectation.

Parce que nos tentatives de dialogue ont échoué, et que le rectorat ne semble accorder de l’importance aux besoins des étudiantes que lorsqu’il est sous pression.

Parce que, dans ces conditions, nous n’avons aucune raison de partir…

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Occupation des locaux actuels de la CUAE

La CUAE a pris connaissance de la nouvelle proposition du rectorat de l’université de Genève quant au relogement des activités des associations d’étudiantes que nous avons reçue le vendredi 3 juillet 2009 à 17h45. Nous regrettons que le rectorat ne semble toujours pas avoir compris les besoins des associations d’étudiantes et l’importance de leurs activités. En réponse à cette proposition inadmissible, la CUAE a exigé du rectorat un certain nombre de garanties avant d’envisager un quelconque déménagement. Dans la journée du 7 juillet 2009, nous avons eu plusieurs échanges avec le rectorat lequel n’a pas voulu nous fournir les garanties demandées. En particulier, il ne s’engage pas à reloger les activités des associations d’étudiantes d’ici à l’été 2010 dans des locaux adéquats qui existent et qui appartiennent déjà à l’université : ceux sis au passage Baud-Bovy. Ces locaux sont en constante sous-occupation et hébergent des séminaires de l’université et des cours informatiques pour l’université du troisième âge. Ces activités ne nécessitent ni visibilité ni proximité avec les principaux sites universitaires et peuvent être relogées dans des espaces déjà existants au sein de l’université, notamment à Uni Mail.

En conséquence du refus du rectorat de lui fournir un certain nombre de garanties quant au relogement de ses activités, la CUAE décide aujourd’hui d’occuper ses locaux actuels jusqu’à ce que le rectorat s’engage à lui fournir ceux du passage Baud-Bovy ou une proposition concrète et équivalente qui répondrait aux besoins des associations d’étudiantes.

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Actualités Communiqués de presse Politique universitaire

Loi sur l’université: la fin du début

Sans surprise, la minorité votante a préféré faire confiance aux « autorités ».

En s’engageant dans la campagne contre la loi sur l’université, la CUAE ne se faisait pas d’illusions sur le résultat de cette votation. Il faut dire que les poids lourds ont mis la gomme : Ruth Dreifuss en page centrale dans les clés de l’école (organe de propagande de Charles Beer) juste au moment où les bonnes Genevoises recevaient leur enveloppe de vote à la maison, loi du silence imposée par le rectorat à l’intérieur de l’université et insistance sur « l’unanimité » qui a prévalu lors de l’adoption du texte au Grand Conseil.

On retiendra la méconnaissance du sujet affichée par les députées, qui semblaient défendre des aspects contradictoires d’une loi qui apporterait à la fois l’autonomie et le contrôle, la démocratie et la concentration des pouvoirs, la flexibilité et la sécurité pour le personnel, l’indépendance de la recherche et le financement privé.

On retiendra également l’énième désengagement de la gauche institutionnelle, qui a préféré suivre Charles Beer sur le terrain miné de l’excellence néolibérale plutôt que de soutenir les étudiantes et les employées de l’université qui en subissent chaque jour les conséquences sur leurs conditions d’études et de vie. On devrait donc faire confiance à un Conseiller d’État qui n’a pas hésité à écorner l’autonomie de l’université (prétendument le point fort d’une loi indispensable) au soir même de la votation en refusant la rétrocession des gains accessoires alors que la loi permet cette possibilité et laisse à l’assemblée de l’université le soin d’en décider.

Car il faut rappeler que si au parlement on a levé la patte « à l’unanimité », souvent sans même s’informer sur la loi, à l’université, les personnes concernées (le personnel administratif et technique, l’association pour le corps intermédiaire et les étudiantes via leur faîtière) se sont engagées contre la loi.

Enfin, la CUAE prend note que pendant cette campagne, comme si les « autorités » étaient en position de faiblesse, la presse semble leur avoir été particulièrement docile. Là encore, en connaissant à peine le sujet, on s’est permis de faire des résumés qui occultent une partie de la réalité. Par exemple, en ne retenant que nos prétendus arguments phare, le « grand débat Tribune » a complètement passé sous silence le statut du personnel. Effectivement, cela ferait ombrage aux velléités d’excellence venues d’en haut et il est plus simple de prétendre que nos arguments sont hors sujet.

La CUAE tient à remercier ici l’ensemble des militantes qui ont soutenu le comité référendaire durant la campagne. Grâce à leur engagement, l’unanimité de la classe politique ne s’est pas trouvée confirmée par le choix des votantes. Enfin, la CUAE réaffirme ici sa volonté de lutter dans la rue, dans l’université, aux côtés des étudiantes et de toutes celles qui, à juste titre, ne se contentent pas des promesses politiciennes.

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Uni-OCP : Communiqués de presse de la CUAE

Genève, le 26 novembre 2008

Quand l’université invite l’ocp dans ses murs…

Aujourd’hui, la Conférence Universitaire des Associations d’Etudiantes (CUAE) appelait à un rassemblement de protestation pour dénoncer une nouvelle pratique intolérable, inaugurée cet été par le rectorat. Cette dernière constitue une nouvelle attaque contre les étrangères, déjà victimes d’un contexte de plus en plus répressif.

Début septembre, la CUAE apprend que la collaboration entre l’administration de l’université et l’Office Cantonal de la Population (OCP) a franchi un nouveau pallier. Cet été, durant toute la période des immatriculations, ce dernier disposait d’un stand dans le bâtiment universitaire, et constituait un passage obligé pour toute étudiante désirant s’immatriculer. Cette situation sans précédent a empêché certaines étudiantes de s’inscrire à l’université.

La CUAE, a réagi par voie d’affiches en début d’année. Elle a ensuite tenté de négocier avec le rectorat, en l’informant sur les conséquences désastreuses de cette nouvelle mesure administrative, afin qu’elle ne soit pas reconduite l’année suivante. Le seul argument avancé par la hiérarchie universitaire pour justifier son invitation de l’OCP – alors que rien ne les y poussait – est que cette mesure était destinée à éviter aux étudiantes le trajet jusqu’à la route de Chancy. Malgré les conséquences dénoncées par la CUAE, le rectorat refuse toujours de revenir sur cette pratique inédite.

La CUAE réaffirme son exigence d’un engagement écrit du rectorat garantissant des immatriculations sans présence de l’OCP.

La CUAE

Communiqué de presse n°2

Genève, le 26 novembre 2008

Le recteur donne raison aux étudiantes

Compte-rendu du rassemblement contre la présence de l’office cantonal de la population à l’université.

En présence de médias, Monsieur le recteur Jean-Dominique Vassalli s’est engagé aujourd’hui devant plus d’une centaine de personnes, étudiantes, assistantes, professeures et collégiennes, à signer la lettre engageant “les membres du rectorat de l’université de Genève à garantir des immatriculations sans présence de l’office cantonal de la population, et donc à ne pas renouveler leur décision administrative d’inviter l’office cantonal de la population à être présent au sein de l’université pour la rentrée 2009 et les suivantes”, et à faire parvenir à la CUAE cet exemplaire signé avant lundi 1er décembre à 14h.

Les étudiantes s’en réjouissent et prennent bonne note de l’engagement de M. Vassalli. Elles se réuniront à nouveau lundi afin de réceptionner ensemble ladite lettre d’engagement.

La CUAE

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RENTRÉE 2008 : l’université flique les sans-papiers

Du fait de la présence de l’Office Cantonal de la Population (police des habitantes) lors des séances d’immatriculation, des étudiantes ont été empêchées de s’inscrire à l’université et n’ont par conséquent pas pu commencer leurs études à la rentrée.

L’université, en poussant des étudiantes dans ce traquenard, fait étalage de son zèle et de sa soumission à la politique d’expulsion de l’état policier. Depuis longtemps, la division administrative et “sociale” des étudiantes entretient des liens douteux avec l’office cantonal de la population. A l’occasion de cette rentrée, le rectorat a décidé de ne plus cacher sa collaboration avec la police des habitantes.

En assumant activement son rôle dans la politique de discrimination d’état, le rectorat met à jour sa duplicité et son hypocrisie, lui qui se flatte sans vergogne de sa politique d’égalité des chances et de démocratisation des études.

En faisant en son sein une place d’honneur à la police des habitantes, l’université a dépassé la limite du tolérable. Un palier a été franchi et chacune est concernée. Cette attaque ne passera pas.

L’université doit cesser immédiatement toute collaboration avec l’état policier et garantir l’accès à la formation pour toutes.

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L’incurie au pouvoir : les députéEs flinguent l’université

Communiqué de presse de la CUAE du 10 juin 2008

Dans une atmosphère qui tient à la fois du départ en vacances et des jeux du cirque footballistique, le Grand Conseil genevois s’apprête à voter la nouvelle loi sur l’Université. Le projet, accepté à l’unanimité en commission de l’enseignement supérieur, fait la part belle aux thèses néolibérales et constitue un pas supplémentaire dans la direction d’une marchandisation de l’enseignement et de la recherche. À l’occasion de ce vote, la CUAE souhaite rappeler les principaux enjeux du processus d’autonomisation en cours.

La pseudo-crise de l’université du printemps 2006, montée en épingle à dessein par une classe politique déterminée à solder ce qui pourrait rester de l’indépendance académique, sert de prétexte à une réforme des structures. Le modèle appliqué n’est qu’une énième variante de la théologie du « rectorat fort » en vigueur depuis les années 90, et responsable des dérives constatées. Pour nos tribuns, de gauche comme de droite, toute l’institution doit être sous la coupe d’un recteur tout puissant coopté par le corps professoral, et à qui il revient d’être le « sauveur suprême » de l’université. En guise de contrôle, la novlangue néolibérale marque une évolution supplémentaire et tient compte des réticences formelles d’un monde académique qui a encore besoin de croire à son indépendance : pas de contrat de prestation mais une convention d’objectif, et un conseil d’orientation stratégique plutôt qu’un bête conseil d’administration. Visiblement, les méthodes mises en œuvre aux TPG, SIG et HUG et responsables des multiples dérives dans ces organismes ont toujours de nombreux émules, et le refus lors des dernières votations cantonales du désengagement politique de la gestion de ces institutions ne semble pas avoir bouleversé des député·e·s plus soucieux d’imposer leur modèle de gouvernance que du respect de la volonté populaire. On sait également les conséquences que ces réformes structurelles ont sur le statut du personnel, et une généralisation des contrats de droit privé est à attendre, à la fois pour exploiter le petit personnel à titre temporaire et pour verser des salaires indécents à de prétendues sommités.

Autre face de ce désengagement des représentant·e·s politiques : l’absence dans le projet de loi de la question des taxes universitaires, reléguée à une « loi spéciale ». La pratique actuelle (et illégale !) de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) laisse augurer de ce qui attend les étudiant·e·s, c’est-à-dire un montant qui passe brusquement de 1000 à 5000 francs par année. Quant aux améliorations du système de bourses promises à chaque réforme, tout indique qu’il faudra les attendre encore longtemps, le sujet n’ayant tout simplement pas été abordé, quand il n’est pas renvoyé à une hypothétique harmonisation fédérale en la matière, remède qui sera à coup sûr pire que le mal. Tout est donc fait pour que l’université retrouve son rôle d’instrument de sélection sociale en en écartant ceux et celles qui ne pourront subvenir à ses exigences financières. Dans ce contexte, et sans renoncer à notre exigence de gratuité des études supérieures, la loi actuelle qui impose le plafond des taxes à 500 francs par semestre apparaît comme un acquis minimal (bien que très insuffisant) en faveur d’un accès à l’université sans distinction de classe sociale.

Pour ces raisons, la CUAE exige des député·e·s qu’ils refusent ou amendent en profondeur le projet de loi actuel, inepte, inefficace et antisocial. Elle lance également un appel à toutes les forces prêtes à combattre par tous les moyens cette vision d’une université soumise aux intérêts de l’économie et aux fantaisies d’expert·e·s autoproclamé·e·s, en rejoignant le comité référendaire en cours de constitution, en suivant l’appel à manifester du Collectif pour la démocratisation des études (16h00 aux Bastions, puis devant le Grand Conseil), ou par toute autre méthode.