Mois : mai 2024
La CUAE condamne la répression exercée par le rectorat à l’encontre du mouvement de la Coordination étudiante pour la Palestine (CEP-UniGE). La CUAE souhaite par la même occasion réitérer son soutien aux revendications portées par la CEP-UniGE.
Dans la nuit du 13 au 14 mai, une centaine de policiers ont emmenés les occupant.e.x.s de la CEP au poste de police de la gravière et ont vidé l’occupation en détachant tous les drapeaux. Ces arrestations font suite au refus du rectorat de discuter réellement des revendications avec la CEP, préférant les faire discuter du fond des revendications avec le comité scientifique, organe non-décisionnel dont les recommandations ont été (depuis le départ) conditionnées à l’arrêt de l’occupation. En effet, samedi 11 mai, la rectrice appelait en numéro masqué une des membres de la CEP pour lui annoncer que seul l’arrêt total de l’occupation permettrait au rectorat d’avaliser les quelques faibles recommandations du conseil scientifique. Dès lors, affirmer que les occupant.e.x.s avaient coupé le dialogue [uniliste du 13 mai] n’était qu’une façon d’infantiliser et de diaboliser la CEP.
Le samedi 11 mai, le rectorat a tout d’abord affirmé qu’il était obligé de fermer l’université aux externes pour des raisons “sécuritaires”. Cette affirmation est choquante pour deux raisons : elle fait croire que le mouvement est dangereux et que ce n’est pas le rôle de l’université de maintenir le droit de manifester de sa communauté. Or, la CEP a été, tout au long de l’occupation, un mouvement tolérant et pacifiste. De plus, c’est le rôle de l’uni de garantir le droit de manifester et non l’inverse. Dire que l’uni doit être fermée “à cause des occupant.e.x.s” n’est qu’une énième volonté d’étouffer un mouvement contestataire.
Afin de déloger des étudiant.e.x.s, le rectorat a choisi de porter plainte. Il aurait évidemment pu agir autrement. Tout d’abord, il aurait évidemment pu accepter les revendications du mouvement en raison de leur pertinence. Ensuite, il n’était absolument pas nécessaire de porter plainte pour faire partir les manifestant.e.x.s. En effet, le rectorat aurait pu emprunter la voie civile, ce qui aurait évité l’envoi au poste de police de près de 50 personnes. Les occupant.e.x.s avaient annoncé.e.x.s dès le départ qu’en cas d’arrivée de la police iels partiraient directement et sans violence. La “stratégie des menottes” était claire : intimider tout un mouvement. En effet les occupant.e.x.s de l’UniGE ont été arrêtéexs pour des raisons politiques. Le rectorat a refusé le dialogue. Étant donné qu’il n’a pas voulu répondre aux revendications politiques du mouvement, il a préféré faire usage de la force physique.
Nous voyons là une violation claire du droit de manifester, droit qui inclu notamment de manifester là où se trouvent les personnes et droit qui inclu aussi le fait de pouvoir “déranger”. En accusant le mouvement d’“une instrumentalisation du mouvement par des groupes ayant un autre agenda” [uniliste du 13 mai] et en proposant une cellule psychologique car la manifestation aurait créé un “malaise” [uniliste du 14 mai] auprès de la communauté universitaire, le rectorat infantilise les étudiant.e.x.s qui demandent l’acceptation de revendications claires. Ironiquement, le rectorat n’a ni “mis en place”[uniliste mardi 14 mai] cette cellule psychologique (qui existe depuis des années) ni avertit les collaborateurice.x.s de la cellule psychologique de leur potentielle nouvelle charge de travail, ni osé avouer que le dit “malaise”[uniliste mardi 14 mai] a été produit par la répression exercée par le rectorat envers des membres de sa propre communauté.
Les revendications de la CEP, qui demandent simplement à l’université de se positionner face à un génocide et d’agir en conséquence, soit en arrêtant les partenariats UniGE- universités israéliennes, n’ont rien d’heurtant ni de radical. Elles sont dans la lignée claire de ce que revendique la CEP depuis le début – une condamnation claire de l’irrespect du droit international humanitaire et un appel à la paix.
Nous voyons donc dans les méthodes d’intimidation du rectorat trois choses : une répression du droit de manifester, une volonté de ne pas répondre aux revendications de la CEP et une privatisation inquiétante (en faisant usage de sécus afin de contrôler les identités et en fermant l’université à touxtes).
Notre rectorat nous a donc envoyé un message politique fort : face au droit de manifester, d’autant plus pacifique, de personnes de la communauté choquées par un génocide, on ferme l’uni, on envoie les keufs et finalement on fait taire un mouvement de contestation.
Cette stratégie s’inscrit très directement dans tout ce que nous savons du nouveau rectorat : privilégier “l’employabilité” – soit la disciplinarisation au salariat – à la réflexion, des fausses mesures au vrai dialogue et la néolibéralisation de l’université à la création de savoir pour touxtes.
Tout au long de cette séquences politique, alors même que le rectorat empêchait tout dialogue avec le mouvement de la CEP-UniGE, la rectrice n’a eu de cesse de délivrer nombre d’éléments de discours – notamment à travers l’envoi de mails uniliste et d’apparitions médiatiques – infantilisant le mouvement et justifiant la répression menée à son encontre. Elle a pu ainsi faire usage d’une rhétorique sécuritaire afin de contrôler les identités des personnes entrant dans les bâtiments par des sécus et afin d’envoyer les flics.
C’est cette même logique répressive qui s’est abattue avec plus ou moins de violence sur les mouvements d’étudiant.e.x.s pour la Palestine des hautes écoles et autres universités. Ces lieux censés promouvoir des savoirs critiques, permettant la discussion informée et ouverte ont été transformés par leurs exécutifs respectifs en lieux de silence et d’opacité. Ce sont les mouvements d’étudiant.e.x.s pour la Palestine qui ont fait vivre la démocratie universitaire et académique, qui ont rassemblés nombre de personnes diverses pour échanger et dialoguer, qui ont permis une plus grande transparence sur les instituions. Ce sont les directions et rectorat qui ont clos le dialogue, qui ont appelés la police, qui ont rendus opaques leurs liens avec l’État d’Israël.
Ces attaques au droit de manifester s’inscrivent aussi dans une répression à tendance fascisante plus globale du droit de manifester en Suisse et en Europe.
Malgré la répression, la CEP-UniGE continuer à se mobiliser et on continuera à la soutenir ! L’université appartient aux étudiant.e.x.s, qui continuent à se mobiliser pour la Palestine. FREE PLAESTINE !
Merci à tout le monde d’être là, c’est incroyable !
Je prends la parole pour la CUAE qui soutient bien évidemment la mobilisation exemplaire lancée par la CEP-unige. A la CUAE, on remercie évidemment toutexs les étudiantexs, les assistantexs, les professeurexs qui sont là. Mais aussi et tout particulièrement les personnes externes ! Même si l’accès au bâtiment vous est interdit, on sent votre soutien à l’intérieur et il nous donne énormément de force. Merci d’être là !
Celleux qui ne sont pas étudiant.e.x.s ne le savent peut-être pas, dans une communication sur son programme de rectrice, Leuba a assuré qu’elle ferait tout son possible pour atteindre “l’excellence démocratique” à l’unige.
Un mois plus tard, les masques sont déjà tombés. Cette déclaration n’était que de belles paroles et la rectrice n’a en fait pas grand chose à faire de la démocratie.Il y a d’abord eu un refus total de dialogue avec les étudiant.e.x.s de la CEP pendant près d’une semaine. Il y a eu la création d’un organe de discussion factice pour détourner l’attention des vraies questions. Puis il y a eu les intimidations contre les occupant.e.x.s. Mais aussi et surtout, il y a eu cette fameuse interdiction d’accès à l’université pour les externes. Celle-ci implique notamment la suspension de moments de formation, de cours de langue, d’association culturelle et politique et atteint directement l’université dans sa raison d’être.
Toutes ces mesures rentrent dans une seule et même logique. Temporiser pour étouffer, essoufler, éteindre le mouvement de contestation. En effet, ce mouvement lui fait peur et la dépasse. Elle n’est pas capable de nous répondre sur le fond politique, alors elle essaie de nous faire taire, par tous les moyens.
Définitivement, on n’a pas la même définition de démocratie !
Nous on reste là, on va pas bouger ! On est là pour faire passer nos revendications et pour faire entendre notre soutien au peuple palestinien !
La CUAE condamne fermement la fermeture de l’université aux usagèr.e.x.s externes à l’université et réitère son soutien à la CEP.
Depuis mardi, les militant.e.x.s de la CEP occupent le hall d’UniMail. Tous les soirs, plus de 100 personnes dorment sur place et tous les jours iels organisent des activités, font à manger, font vivre le hall et se mobilisent pour l’obtention de leurs revendications.
Leurs revendications sont claires : une condamnation ferme du génocide à Gaza, une condamnation ferme des destructions des universités, un soutien aux universités et étudiant.e.x.s palestinien.ne.x.s et un arrêt total des collaborations entre l’UniGE et les universités israéliennes.
Face à leurs revendications claires, leur mobilisation déterminée et leur volonté d’organiser une occupation pacifique, le rectorat a choisi des méthodes d’intimidation face à la CEP.
En guise d’ouverture au dialogue, le rectorat n’a pas choisi une voie directe et décisionnelle. Il a préféré, comme à l’habitude de l’UniGE, un pseudo-organe qui donne des recommandations. Recommandations qui peuvent, et qui ont été, complètement balayées par le rectorat et ceci car la CEP a refusé de lever l’occupation de nuit après un ultimatum du rectorat. Cet ultimatum infantilisant réduit à néant la pertinence du conseil scientifique et confirme ce que la CEP craignait : ce conseil scientifique n’a qu’une vocation de temporisation.
Hier soir, nous avons appris qu’en réponse à l’occupation et à des supposés “risques sécuritaires”, l’université empêchait l’accès à ses bâtiments à toutes les personnes externes à la communauté universitaire, et ce jusqu’à nouvel ordre. En tant que syndicat étudiant nous sommes profondément choqué.e.x.s et condamnons fermement cette mesure.
Le rectorat nous montre qu’il mobilise l’argument de l’ouverture de l’université à la cité uniquement quand cela l’arrange. En effet, la grande force de l’occupation lancée par la CEP est de créer un magnifique espace de rencontre, de partage, d’échange, de formation entre les membres de la communauté universitaire et le reste des habitant.e.x.s de la région. Remettre en question le libre-accès à l’uni remet en question la mission première de l’université et sa qualité de service public.
De plus, cette position a pour but de diaboliser et couler le mouvement de la CEP. La CEP a un comportement exemplaire, pacisfiste et bienveillant depuis le début de l’occupation. Invoquer des risques sécuritaires pour restreindre l’accès au bâtiment relève du mensonge. En effet, ce n’est qu’une mesure politique qui cherche à empêcher l’organisation d’un mouvement qui fait peur au rectorat. Qui plus est, c’est une entrave très grave à la liberté de réunion et au droit de manifester.
C’est pour cela qu’on vous invite à un grand rassemblement devant UniMail le 13 mai à 17h :
- Contre le blocage politique et sécuritaire de l’Université de Genève ;
- Pour le boycott académique des institutions israéliennes ;
- Pour la généralisation du mouvement.